Une histoire d'amour pour commencer ; Gabriel Zaporta un Juif Converti fait 
construire un palais pour son épouse  Sabina de Santàngel en 1549. Ce bijou est 
passé entre plusieurs mains et a même voyagé jusqu'en France puisque la cour et 
ses trésors, survivante d'un incendie et de plusieurs dégradations fut même 
installée à Paris siège et vitrine de l'antiquaire français  Ferdinand Schultz, 
achetée pour 17.000 pesetas, au numéro 25 de la rue Voltaire. 
Le directeur de la Caja de Ahorros de Zaragosse mande alors en 1958, José Maria 
Sinués et Benito Gil Ciez  à Paris pour le rachat de cette oeuvre d'art, transaction
 qui se monte à 30 millions de francs français. Rétablie au sein de l'Ibercaja rue 
San Ignacio de Loyola. C'est l'architecte Teodoro Rios Uson qui dirigea les actions
 de démontage et d'emballage et son montage  en 1980.
 Passé de mains en mains à la suite d'héritages successifs,  ce palais porte le nom 
de l'infante Maria Teresa de Vallabriga veuve de l'infant don Luis de Bourbon 
frère  du roi Charles III, qui l'habite en 1793.  Elle réunit autour d'elle les 
intellectuels illustres de son époque et devient mécène de Francisco Goya .
Décédée en 1820 c'est à partir de cette date que l'édifice subit plusieurs 
destinations : Cercle Littéraire dans les étages, atelier de chariots, entrepôt de 
charbon, atelier et usine de pianos, centre d'assistance en 1885 lors de l'épidémie 
de choléra. En 1894 lors de l'incendie qui le frappe seuls l'escalier et la cour sont 
sauvés.
La lecture de cette oeuvre d'art est complexe avec des éléments représentatifs 
 historiques ou cachés compte tenu de la conversion de Gabriel Zaporta.
  
La frise qui court sous la balustrade est ornée de 28 médaillons se regardant par
 couples : tous les amants célèbres de l'histoire, Ulysse et Pénélope, Abraham et 
Sara, Jacob et Rachel, Paris et Hélène, Eros et Psyché etc. D'où son nom à 
l'époque de Palais de l'Amour.
 
 Mercure  en axe avec la Lune 
 Les colonnes sont en albâtre, exception dans l'histoire de l'architecture. On dit
 que son auteur aurait put connaître le livre Veneris Tribunal, un roman d'amour 
du XVI ème siècle dont la couverture représente une construction soutenue par 
des colonnes cariatides en albâtre à trois figures humaines enlacées entre elles,
 un hommage à l'amour que représente Vénus.
 Saturne et le Soleil sont au centre des côtés représentant trois faces de la même
 planète, comme trois âges de soi-même. En tout ce sont huit colonnes qui
 soutiennent la cour. Les quatre au centre des côtés formant un carré en soi, et
 quatre autres colonnes d'angle, qui se combinant dans leur propre carré, peuvent
 nous rappeler les huit pointes de l'étoile mudéjare parce qu'elles symbolisent
 deux carrés superposés, le ciel et la terre qui se rencontrent.
 Jupiter et la colonne. Il s'agit d'une autre colonne d'angle qui représente Jupiter 
avec la Lune et Saturne, les bras enlacés. Selon des études plus approfondies 
 c'est une allégorie de l'Alchimie, et elle indique les trois phases de la recherche 
de l'alchimie. Cette clé alchimique était un souvenir de l'origine hébraïque des
 noms Zaporta et Santàngel, et par conséquent une clé secrète qui à cette époque
 serait également rejetée.
Orgue de Joseph de Sesma en 1692, restauré en 1990 par le maître Arrizabalaga
 En ce qui concerne Vénus et Mars. Vénus était l'épouse de Vulcain mais aussi 
maîtresse de Mars. La cour de la maison Zaporta était aussi dénommée la Cour de
 Vénus, parce qu'on disait que son mystérieux sculpteur s'était peut-être inspiré 
d'une interprétation littéraire : "la fontaine de Vénus" histoire narrée dans le
 songe de Poliphile, une oeuvre d'amour philosophique très célèbre à l'époque, en 
plus de l'oeuvre déjà mentionnée "le Tribunal de Vénus", publiée en 1537.
 Hommage,  je vous l'ai dit à son épouse bien-aimée, Vénus de ce lieu.