Nul ne sait où et quand l'or a été travaillé pour la première fois ; au Moyen- Orient
et au Proche- Orient, le travail de l'or fait preuve d'une remarquable pratique dès
le III ème millénaire avant J C : malléable, on peut le batte à froid sans le briser.
A peine plus de trente et un grammes peuvent se transformer en quatre-vingt
kilomètres de fil (d'où les magnifiques filigranes ornant des bijoux) ou bien en
une feuille de plus de dix mètres carrés de surface. Apanage des souverains ou
des prélats et de la noblesse, synonyme de puissance ou de médiation dans les
cultes solaires, les orfèvres modernes ne bénéficient pas des protections offertes
par les souverains mais ils utilisent les mêmes techniques même si les outils
employés ont changé de nature.
Je me souviendrai toujours de la magnificence de l'exposition sur l'or des Scythes,
que j'approfondirai un peu plus loin.
https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1975_num_119_3_13163
Pour l'instant quels moyens pour donner naissance à un bijou ou une
plaque ornementale. Nous avons vu qu'à la préhistoire, nos ancêtres étaient
attirés par le quartz et c'est de celui-ci justement que sont extraites des
paillettes d'or, si nous excluons l'orpaillage dans les cours d'eau.
Ce sont les fresques de tombes égyptiennes qui nous montrent comment
procéder à sa fusion, à l'aide de roseaux habillés de céramique à leurs deux
extrémités, les artisans soufflaient sur un four à braises de boulanger jusqu'à
transformer les paillettes en un bloc.
La découverte qui consistait à procéder à une recuisson pour durcir le métal fut
une grande avancée dans le façonnage de l'or. Si l'on voulait assembler deux
feuilles il fallait bien trouver des solutions, les coudre avec des fils d'or ? peu
satisfaisant, on va donc inventer une soudure avec les impuretés qui se sont
dégagées à la fusion et que les artisans ont remarqué s'agglomérer facilement.
La difficulté venant de l'oxydation de la surface à souder est contournée par
l'utilisation d'un fondant, sans doute comme de nos jours, le borax.
Venons-en à l'étape suivante, le repoussé et la ciselure.
exemple de ciselure réalisée "à l'endroit"On va étendre la feuille d'or sur un lit de poix chaude, le tracé de la décoration est
ensuite repoussé avec des poinçons arrondis cela nécessitant régulièrement un
passage par une recuisson ; cette opération terminée on passe à la ciselure, la
feuiille ayant été détachée de la poix puis nettoyée et sur la face antérieure on
peut alors souligner les détails avec des "ciselets" d'où le nom de ciselure . Tous
s'accordent à présenter le casque découvert à Our et datant de 2700 av j C
comme l'exemple parfait de cette réalisation. (conservé au British Museum)
Issue de la même tombe, la couronne du roi en feuilles d'or repoussé
conservée au Metropolitan Museum of Arts Je poursuivrai avec l'estampage et la gravure.
Mais aussi :
https://www.youtube.com/watch?v=yk8Ft20hyi8