mardi 2 novembre 2021

La Maison de Prières

  C'est ainsi qu'Henri Pourrat  intitule les pages qu'il consacre à Orcival.

 En ce qui me concerne,  c'était un dimanche, l'office était en cours aussitôt suivi

 par la cérémonie d'un baptême,  et l'attente a été de ce fait assez longue...

 heureusement il faisait beau, et les lourdes portes de cèdre se sont enfin 

ouvertes.

 Contrairement à ma dernière visite de 2019 la clarté intérieure du sanctuaire était

 plus vive et sa Vierge en Majesté moins plongée dans l'obscurité.

 


 

 Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce cinquième joyau du roman auvergnat, 

avant de passer au texte d'Henri Pourrat,  un bref rappel historique s'impose.

 Mais au fond ne fait-il pas aussi bien sinon mieux que moi pour vous la décrire !!!

" Le monde avait pris un air ardu et dru que je ne lui ai vu que dans

 ces cantons-là. Ah ! que l'herbe était verte. Et le basalte devait 

être diablement dur, dessous. On avait retaillé les foins. Cela

 faisait des pelouses rigoureusement nettes, où pas un frêne isolé ne

 traînait, pas une touffe de vergne. La pastorale ne s'affadira pas,

 ici.

On sent que l'herbage est pris trop au sérieux pour n'être pas tenu 

comme il se doit. Tout ce qui aurait aimé s'égailler, on l'a fait

 rentrer dans ces haies d'arbres qui marquent les limites. Sous leur 

haut toit lisse, les fermes ont des arêtes vives. Les éboulis même, au

 flanc de ces rampes, sont creusés en rond comme des écuelles. 

 Chaque forme est sévèrement dessinée. Oui, un pays de gazon, dont la

 bosse se relève par crans et cassures, tracés à larges courbes contre

 le bleu du beau temps.

Dans les branchages est apparu un bizarre clocher octogonal, à deux

 étages ; puis sur le côté d'un bourg à poivrières de manoirs, à

fontaines chantantes, nous avons découvert le sanctuaire le plus en 

renom de l'Auvergne. Les pèlerins se signent dès qu'ils l'apeçoivent

 et invoquent par trois fois Notre-Dame d'Orcival.On dit même qu'il y

 a dans les paroisses des pierres "signades", levées aux points qui le

 regardent, de façon que celui qui passe se tourne vers le clocher

 fameux, et dise un Je vous salue... Nous arrivions, nous trouvions

 devant le porche les baraques à chapelets et à cierges.

(Ce qui n'est plus le cas) 

L'église est bien aussi longue que Notre Dame du Port (Clermont-

Ferrand)  et elle est plus ample. Un biais assez austère, non pas sans

 grandeur ni sveltesse. On la donne pour une oeuvre du XI ème siècle,

 le clocher étant un peu moins antique. Les portes aux belles 

pentures, seraient en cèdre du Liban et rapportées des croisades !

La nef reste claire dans son gris de cendre, éclairée de quatre-vingt

 verrières, et peuplée de colonnes à chapiteaux imagés qui montent

 bien vers la voûte ronde.La crypte passe pour plus vaste qu'aucune

 autre de ces pays.


 Ourchevau, comme disent les montagnards, ce serait la source de la 

vallée ; celle où on célébrait à l'arrière saison les fêtes druidiques

 et qui devint la fontaine de Notre-Dame. Aujourd'hui, un oratoire la

 signale encore dans la montagne. Certaine chronique de Provence

 relate que vers l'an 878 des reliques de la Vierge furent portées,

 partie à Rocamadour, partie à "Orcivaus in Auvergnia".

Selon M. l'abbé Quinty, curé-doyen l'église d'alors devait être sise

 sur la colline faisant face à la source, et nommée le Tombeau de la 

Vierge. La statue miraculeuse avait été trouvée là dans une cachette

, sous les décombres. Peut-être  n'a-t-on plus que la copie gothique

 de la primitive icône qui aurait été sculptée par saint Luc. la 

Vierge est dans une chaire, assise et tenant l'enfant Jésus assis sur

 elle. Dans ses voiles aux plis roides, elle semble sévère, avec l'air

 de bonté et de grand gouvernement que doit avoir une maîtresse de

 domaine. C'est une Vierge noire. (elle ne l'est plus )



Ces figures n'étaient  pas d'ailleurs noires lorsqu'elles sortirent 

des mains du statuaire : la mode courut de les teindre ainsi, on ne 

sait trop ni quand ni pourquoi. Lorsque l'ayant tirée des ruines, on 

eut décidé de lui bâtir une grande église, ce fut naturellement sur 

cette colline du Tombeau. On attaqua les cantiques, et, hardi, à 

l'ouvrage ! Le lendemain tout était à bas. On s'étonna, on reprit le

 travail : il n'avançait pas comme il aurait dû. Finalement, le 

maître de l'oeuvre fit tournoyer son marteau et l'envoya dans les airs

 : "Là où il tombera, là se bâtira l'église." L'outil s'envola et

alla tomber à plus de trois cents pas, à la racine de la montagne. Il

 fallut détourner le ruisseau et entailler la pente, mais on 

connaissait les désirs de la Vierge : rien n'arrêta les bâtisseurs.

Il arriva toutefois que lorsque la statue fut logée dans sa demeure

 nouvelle, elle la quitta d'elle-même et fit retour au Tombeau.

 Ramenée en pompe à la basilique, elle retournait sans cesse sur sa

 colline. On établit donc cette coutume de porter processionnellement

 là-haut la statue miraculeuse pour la fête de l'Ascension.

 Ce furent sans doute les moines de la Chaise-Dieu qui firent élever

 l'église.

  (à la fin du Vème siècle devant l'affluence des pèlerins l'évêque de Clermont et Guillaume VII d'Auvergne décidèrent de construire cette église aux dimensions importantes, aidés par les moines bâtisseurs de la Chaise-Dieu)

Et puis, vers l'an 1200, au prieuré bénédictin succéda une communauté

 de prêtres filleuls qui compta parfois plus de cinquante membres. 

Le sanctuaire était devenu l'un des plus fréquentés du royaume. Des 

rois, Philippe dit Le Long et Charles dit Le Bel, des barons, des 

 prélats, des marchands, des laboureurs, l'enrichissaient de dons, 

de fondations. Lorsque de mauvaises fièvres passaient, les paroisses 

décimées Thiers  ou Issoire, Montluçon ou Vic-le-Comte, se tournaient

vers Notre-Dame d'Orcival. Jusqu'en 1789, les échevins de Clermont 

vinrent chaque lundi de Pentecôte rendre un voeu fait lors d'une

 effrayante peste. La paroisse de Royat, plus fidèle parce qu'en air

 plus pur, s'y rend toujours à cette date.Pour le grand pèlerinage de

 l'Ascension, l'église  et la crypte sont pleines, pleines à étouffer,

 et une épingle ne tomberait pas à terre. Par tous les sentiers,

 chantant ou dévidant des dizaines d'Ave, dévalent les gens de la 

montagne. Les voilà avec leurs vivres de la journée, et de leur presse

 monte une chaude odeur d'étable, de fromage et de foin.

 Dès la veille, après vêpres, durant quatre ou cinq heures, ils

 défilent devant la statue, la touchant d'un chapelet  ou d'un ruban

 de pèlerinage. Ils feront aussi leurs romagnes, s'agenouillant devant

 chacun des sept autels, iront remplir leurs fioles et bidons à 

l'antique source. Vers huit heures, sort une double procession. Aux

 lumières des cierges, l'une monte vers le Tombeau, l'autre vers la

 chapelle de la source. Puis celle de la chapelle  entonne l'Ave Maria

 Stella,  et l'autre, du tombeau, lui répond, strophe par strophe.

 Lorsqu'elles regagnent l' église, commence la nuit sainte, toute aux 

sermons, aux cantiques, à la messe de minuit qui avec tant de

 communions, va jusqu'aux messes  basses de l'aube.


 

Mgr de Clermont est toujours là pour la grand'messe, après laquelle

 huit prêtres et laïcs, pieds nus dans les cailloux, portent la statue

 miraculeuse là-haut, au Tombeau de la Vierge. Telle année, les

 pèlerins qui la suivent sont dix ou douze milliers. Il est de 

tradition qu'ensuite ils mangent leurs vivres sur l'herbe des prés, 

parmi les giboulées qui ne sont pas rares en mai, dans ces montagnes.

 Ce soir-là autos et carrioles se suivent à la file durant des 

kilomètres. Comment l'ont-ils vue, les gens d'ici, celle à qui 

 demander assistance ? Non pas comme la madone de la vie en sa fleur,

 la jeune mère gracieuse qui tient près du bambin la grappe ou la 

rose brûlante. C'est la reine de grand ordre, la bonne, grave, qui

 sait toute la peine qu'il y a dans les maisons . Ils la nommaient

 Notre- Dame des Fers. Je crois qu'on voit encore au-dessus de la 

porte du transept quelques menottes suspendues, et les fiches de fer

 auxquelles, anciennement, les chaînes de prisonniers délivrés étaient

 accrochées par liasses.  (il y en a encore)  Mais qui n'est pas aux fers,

 en ce monde brutal.

Il n'y a personne dans l'église. La porte ouverte donne sur un silence

 qu'on sent s'étendre par delà les bruits calmes du bourg. On décharge

 un char de fagots devant chez le boulanger; des voix sonnent dans un 

jardin ; une cruche s'emplit sous la fontaine. Ce qui touche ce sont 

ces ex-voto naïfs, dans le choeur, où la statue miraculeuse 

miraculeuse a sa place sur le tabernacle.

Il y a des cadres, des fleurs en papier, des photographies, des cartes

 postales. Sur les deux piliers du fond, je lis ces gribouillages sans

 orthographe : "Notre Dame d' Orcival, c'est moi qui est le plus 

besoin de vous". "Bénissez l'avenir de Jeanne" "Faites que mon petit

 garçon guérisse". On prend le sentiment de tant de peines, le 

sentiment de ces vies, dans les fermes, dans les moulins,au creux des 

combes, dans l'épicerie ou le débit de tabac du bourg. Si l'on savait

 penser plus souvent à ces angoisses ; à ceux, qui à cette heure même,

 dans le deuil, dans la honte, n'ont plus ni courage ni espérance...

 Ni espérance : pense à ce mot. Ils sont de la race opiniâtre qui ne 

peut pas croire qu'en s'efforçant de tout son coeur, elle ne trouvera

 pas la force de vivre. La montagne, c'est le pays du Quand même, et

 du temps clair, au bout de la montée, Notre-Dame d'Orcival, Notre

 Dame des Fers, c'est Notre-Dame de la Délivrance".

                                          Henri Pourrat 1935 

Dans le bourg une jolie enseigne

 





lundi 1 novembre 2021

Lac Guéri, vers Orcival

 Quelques Puys et vallées encore escaladées pour un retour à Orcival avec encore

la compagnie du texte d'Henri Pourrat, plus poétique...

  (Orcival , mes archives 16 10 2019)


 " Enfin au lac Guéry,, c'étaient bien les hauts lieux qu'on avait

 devant soi.

Sur le plat des eaux, devant une auberge de rouliers, luisait le bleu

 même du ciel. Des cars passaient sans trop gêner les lentes vaches 

à sonnailles, et bientôt on ne les voyait plus, engloutis par la

 montagne.L'été avait jauni les gazons. j'ai roulé entre mes doigts le

 méon, cette herbe fine, épaissement frisée, qui sent si fort.

On dit que par temps noir, le lac Guéry paraît aussi tragique que le 

Pavin. Au creux de ce paysage rond mais âpre, vert mais nu, dominé

 dans quelque éloignement par de puissant monts, il était pour ce jour

 toute pureté. Je suis monté sur la rampe d'herbe, pour tenir encore

 plus de pays sous ma main . J'avais là des buttes cornues ; j'avais

 le Puy gros, je crois, rasé, gratté, écorché, de sorte qu'on suivait

 tous les mouvements de sa masse pétrie de muscles et de tendons : une

 pesante motte tourmentée, aux flancs tordus, disséqués par filets 

entre de courbes ravines. A côté de son vert pâle et froid, sur la 

droite, les aiguilles du Sancy pointaient en déchiquetures bleuâtres.

  Peut-on bien voir les monts sans vouloir les gagner? On entre dans 

leur air ; on respire la fraîcheur, la liberté du vent; on touche une 

campanule, sa membrane d'un violet brumeux, les brins grêles de sa

 tige, qui ont un parfum d'âcre solitude. Si seulement le regard se 

pose sur un de ses versants, ces replis, ces crêtes, on imagine dans 

les hauts ravins les fleurs en candélabres et les fissures de roche

 hérissées de cristaux. On se hisse sur le faîte, on atteint une

 plate-forme d'herbe et l'on découvre soudain le monde où volent au 

large des plaines les ombres spacieuses des nuages.

 


 La montagne, c'est le difficile paradis où l'on n'accède qu'avec un

 coeur de longue haleine. mais il suffit de ce bout de prè qui s'élève

 là, jusqu'au ciel d'azur pâle. Regarde à trente pas devant, sa ligne 

de gazon ; que d'air on sent entre elle et le bleu qu'elle touche ; un

 bleu d'une jeunesse, d'une douceur si fine qu'il donne à qui sait

 voir une autre idée de l'univers."

 

                                        Henri Pourrat 1935

 

                                à suivre

vendredi 29 octobre 2021

Vers le lac Chambon

 "C'était une autre fois, à la mi-avril. Nous revenions à pied  du 

Chambon à Murols.  La route toute noire avait des flaques jaunes.

 Tirés d'en haut, les nuages découvraient les puys. Derrière nous,

 les Dore bruns et blancs se recueillaient.

 


 Plissoté sous un peu de vent, le lac battait à petites tapes

 mouillées le parapet que la chaussée longe.

 Sur la gauche, d'un gros bosselage sortait la Dent du Marais, ou Saut

 de la Pucelle : un pan de tuf, couleur de racine, aussi haut qu'un 

pic et cassé droit. On conte qu'une pucelle poursuivie, préférant la

 mort à la brutalité de ses poursuivants, se jeta de la cime. Elle 

atterrit doucement, sans doute portée par les anges.

Mais elle fut si glorieuse de cette miraculeuse faveur, qu'elle désira

 triompher devant tout le pays. Elle assembla les gens et derechef

 elle se précipita de la roche. Cette fois comme elle était soutenue 

du soin d'une vaine gloire et non de sa pureté, elle s'écrasa 

misérablement sur le sol.

 Le lac était clair, derrière les gros saules têtards à branchages

 jaunâtres. Il fallait en être plus près, marcher sur son bord, sur 

son herbe.


Nous avons pris par les sentiers, dans un désordre de monticules à

 monceaux de pierres. La Dent pointait, Capitole et Roche Carpienne à

 la fois. Bordée de laves, la sente musait ; et le sombre feuillage

 héraldique de l'ellébore pied de griffon avoisinait celui, tout menu,

 tout persillé, d'une anémone au beau pourpre sombre.

On arrivait sur une étendue de sable noir : Chambon-Plage! Des 

barques, des chalets (où je vais dormir), des constructions de champs 

de course attendaient le retour de la saison balnéaire. On verrait

 alors devant les cabines des ombrelles rayées de rouge. On fait là du

 camping, ce qui doit effrayer les gens du pays, mais c'est bien

 d'aimer à même la peau le soleil et le vent. Reste que je me sens en

 doute quand j'entends parler de naturisme.

Tous leurs goûts sont dans la nature; seulement la nature goûte-t'elle

ces goûts appris ? Je vois une malédiction sur ce qui est ainsi 

cherché, fait exprès, sans authenticité profonde. Naturisme, ce peut

 être aussi loin de la nature que le rationalisme peut l'être de la

 raison ou le spiritualisme de l'esprit.

 Le Tartaret, en calotte bourrue, barre le Val. Est-ce lui, l'un des

 plus jeunes volcans d'Auvergne, qui se soulevant a retenu les eaux ?

 Est-ce l'effondrement d'une moitié de la Dent du Marais qui a fait

 barrage ?

 Sous les pins du Tartaret, nous causions avec l'abbé Boudal, curé de

 Murols. Il expliquait qu'au moyen âge seulement, après le demi-

éboulement de la Dent les eaux se seraient amassées ; et elles

 auraient reflué jusqu'à l'église du Chambon, car on constate que 

  cette église a été ensablée et ce ne peut être qu'après le XII ème 

siècle.

Que savoir ?  M. l'abbé Boudal nous montrait presque à l'opposé des

 Monts Dore le plateau de Bessolles et la Roche Romaine. Là, à une

 croix barbare, arrivent sept sentiers et l'on y remarque des blocs 

énormes, monuments mégalithiques, sans doute, mais auxquels, disait-

il, n'a encore daigné s'intéresser personne. Lui, avec son air 

d'explorateur, de missionnaire retour d'Extrême-Orient, que lui 

donnait une pendante barbe jaune, on sentait qu'il s'intéressait à 

tout.

Il nous entretenait de ses fouilles, puis de ses peintures, _ il a 

décoré à neuf son église,_ il parlait des touristes, des artistes, de

 Matisse et de Roybet, de Charreton, de Clémenat et de Mario Pérouse,

 des régionaux et des autres, venus des U.S ou de l'Argentine, qu'en 

un temps il avait attiré à Murols.."

                                             Henri Pourrat 1935

       Musée des peintres de l'école de Murol

https://www.youtube.com/watch?v=oo_k7yB0Duc

https://www.youtube.com/watch?v=1o18BvoP-UY


 Ce curé Léon Boudal  successeur des impressionnistes et des fauves peignait

 avec aussi  Jules Zingg, Wladimir Terlikowski, Victor Charreton, Maurice 

Busset... une bonne cinquantaine qui, en sa compagnie partagèrent la même

 passion pour la lumière locale et la neige.

              https://www.dailymotion.com/video/xchxjx

jeudi 28 octobre 2021

Le jardin remarquable d'Hauterive

 Pour ceux qui aiment les parcs et les fleurs, celui du château d'Hauterive  a 

obtenu ce label de" jardin remarquable".

Agrémenté et animé, en cette année, d'une exposition de plein air et dans les 

communs, sur le thème du jeu d'échecs.






















                                  https://www.youtube.com/watch?v=4yW7D6XE3DA



  

Belle collection de dahlias
































































         Un paradis pour les abeilles





















                                                                               et les bourdons

 Un peu d'histoire :

 Sur l'emplacement du château d'Hauterive se trouvait au 10 ème siècle un vaste 

domaine dépendant de l'abbaye d'issoire. Sous sa forme actuelle elle a été bâtie

 par la famille Chaudesolle au cours du 17 ème siècle. Par mariage, la seigneurie, 

les terres et le domaine sont transmis à Chrétien de Lamoignon de Basville en

 1706 ; elle échoie par vente en 1761 à François Lecourt de Saint Agnes dont les 

descendants vous accueillent dorénavant. Au fil des alliances nouées au 19 ème 

siècle, Georgine Onslow, fille du compositeur auvergnat d'origine anglaise George

 Onslow, puis Jeannine Dumas, fille d'Alexandre Dumas fils, mariée à l'historien

 Ernest d'Hauterive vécurent à Hauterive.

 Et aujourd'hui, il se murmure que l'on peut parfois entendre l'écho lointain d'un 

quatuor à cordes s'échapper par la fenêtre d'un salon ou retrouver quelques 

pétales de camélias dans la chambre de verdure.

Mais la journée n'est pas finie.....

mercredi 27 octobre 2021

Le Fort villageois de La Sauvetat

 


  Cette "sauveté"  établie aux XII ème et XIII ème siècles, établie en Commanderie

 par les Hospitaliers de Saint- Jean- de- Jérusalem, permettait d'accueillir et de 

"sauver " tout fugitif, qui en contre-partie s'engage à cultiver les terres ou à 

travailler sur le territoire.

Particulièrement mis en valeur, c'est un plaisir de s'y promener.

 Le donjon de 24 mètres de haut le domine




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 Mais je veux surtout vous parler  de sa Vierge en Majesté ; Odon de Montaigu en

 fait don en 1319 à la chapelle romane de la sauveté. Volée mais retrouvée on

 peut en admirer toutes les facettes, derrière ses grilles protectrices.


 Cette oeuvre des ateliers limousins de l'abbaye de Grandmont au XIII ème est

 authentifiée par l'inscription située au dos du siège. Un ange nimbé de rouge qui

 se détache en réserve sur un fond d'émail bleu semé de fleurs de lys désigne du

 doigt l'inscription dédicatoire, chaque lettre de cette inscription étant incrustée 

d'émail bleu et les lignes séparées par un filet d'émail rouge, .

 Posée sur un socle tournant il faut viser l'instant où la vierge vous fixe de son

 regard bleu clair souligné d'un point noir, comme celui de son Fils.

 Les émaux champlevés  bleus,  rouges et turquoise sont remarquables.

 


Sur les faces latérales du socle figurent St Pierre, jeune et imberbe avec une

 couronne de cheveux autour de la tête, il tient dans sa main droite deux clés,

 dans la gauche un livre. 

 


 Saint Paul , drapé dans une tunique, arbore dans la main gauche une épée à 

 quillons concaves, instrument de son supplice.


L'article ci-dessous peut nous éclairer sur cette institution qu'est "la sauveté"


https://www.2a31.net/pb_numerisees/pb_159_txt.pdf


https://www.francebleu.fr/culture/patrimoine/la-sauvetat-dans-le-puy-de-dome-

 petite-cite-de-caractere-r-d-auvergne-1598022060 


https://www.lamontagne.fr/sauvetat-63730/loisirs/la-sauvetat-puy-de-dome-le-chant-de-l-eau-et-des-hirondelles-dans-une-ambiance-medievale_13602857/

 Un passage à Montpeyroux sans photos avant de continuer ma route.

                           https://www.youtube.com/watch?v=fdjhypJ00sM

 visite de la boutique de laves émaillées très séduisantes !!!

https://www.issoire-tourisme.com/commerce-artisanat/lile-o-pierres/

mardi 26 octobre 2021

Sanctuaire gaulois de Corent

 Je n'en étais pas très loin et il était impératif de faire le crochet ... quand on est 

passionné par tout ce qui concerne "nos ancêtres les gaulois" !!

https://www.academia.edu/36807574/Les_b%C3%A2timents_de_Corent_63_et_les_structures_excav%C3%A9es_associ%C3%A9es_Master_2_VOLUME_II?email_work_card=view-paper

pas loin de Gergovie non plus mais je n'en avais pas le temps.

https://www.academia.edu/15302658/Acquisition_gestion_usages_et_statuts_de_l_eau_en_milieu_urbain_l_exemple_de_l_oppidum_de_Corent?email_work_card=view-paper
 




















https://www.youtube.com/watch?v=kxRGJZydZwc





https://www.academia.edu/17354860/Le_troph%C3%A9e_de_Corent





https://wwhttps://halshs.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/749372/filename/Pernet_2010_Armement_et_auxiliares_gaulois_.pdf





lundi 25 octobre 2021

Saint -- Saturnin

 Ce n'est pas "niché" mais perché, lui aussi  sur son promontoire basaltique,  ce 

village est l'ancien fief de la famille de la Tour d'Auvergne  remarquable pour son

 église du XII ème siècle et son château royal que l'on peut  visiter et remarquable

  pour son architecture  militaire du Moyen Age, triple enceinte, remparts, tours à 

créneaux mâchicoulis et douves.

 (fermé ce jour-là je ne l'ai vu que de loin ) 

 https://www.chateaudesaintsaturnin.com/fr/chambre-d-hotes-auvergne

 Remontons quand même au temps où  Madelaine de La Tour d'Auvergne en était

la suzeraine, cousine de François Ier,   elle épousa Laurent II de Médicis .Ils

 donnèrent naissance à  Catherine laquelle se maria avec Henri II de France,  

devenant  ainsi reine de France. Marguerite de Valois une de ses 10 enfants ayant

 épousé Henry IV était dame de Saint Saturnin. Comme nous l'avons déjà vu, plus 

connue sous le nom de Reine Margot, c'est dans ce Château qu'elle entama

 d'abord son exil. Réconciliée avec son ex mari et prise d'affection pour le futur

 Louis XIII  elle lui fait don de ce fief qui de ce fait devenant propriété royale sera 

sauvée des ordres de destruction de Richelieu comme ce fut le cas pour Usson.

 Le village est charmant dominé par son clocher octogonal le mieux conservé 

d'Auvergne ; l'église est plus simple que celle de St Nectaire.

 Simplement décorée de cordons de billettes, de modillons à copeaux, égayée par 

une alternance de claveaux de basalte et d'arkose.  Le maître-autel en bois doré 

est marqué aux chiffres d' Henri IV et Marguerite de Valois; autrefois dans la

 chapelle voisine maintenant disparue.






















                

  Cette remarquable fontaine, creusée dans la lave devait faire partie du château
























http://auvergne-centrefrance.com/geotouring/patrimoi/roman/eglise-saint-saturnin.html

 Vous vous voulez sûrement voir les éléments de l'église classés aux monuments 

historiques de France : cette belle tête du Christ sculptée en pierre

 la vierge du XII ème siècle présentant elle aussi les mains démesurées


                                  et la pieta

 une dernière vue

 


https://www.youtube.com/watch?v=RUugfoIUntw

https://www.youtube.com/watch?v=1nK1HsG2nHc