mardi 27 avril 2021

Itinéraire d'un tableau

  Eugène Fromentin est un des représentants majeurs de la peinture orientaliste

 né  à La Rochelle en 1820, peintre et aussi écrivain. 

     En mai 1853 il est à D'jelfa  et nous relate sa visite au calife Si-Chériff dans un 

"Un été dans le Sahara".

         https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62097924/f17.item.texteImage

" je me rappelais avoir rencontré un jour un chef de tribu du Sahara de l'est

 rentrant chez lui, suivi d'une escorte assez brillante de cavaliers, et menant en

 croupe un derviche. Ce chef était un jeune homme élégant, fort beau, et mis avec

cette  recherche un peu féminine particulière aux Sahariens de Constantine. Le

 derviche, vieillard amaigri et défiguré par l'idiotisme, était nu  sous une simple 

gandoura couleur sang de boeuf, sans coiffure, et balançait au mouvement du 

cheval sa tête hideuse surmontée d'une longue touffe de cheveux grisonnants.

Il tenait le jeune homme à bras-le-corps, et semblait lui-même, de ses deux talons

 maigres, conduire lz bête embarrassée sous sa double charge. Je saluai le jeune

 homme en passant ; il me dit le bonsoir, et me souhaita les bénédictions du ciel.

Le vieillard ne me répondit point, et mit le cheval au trot.

Cet épisode a été suffisamment marquant  pour qu'il en fasse un tableau après 

plusieurs croquis qui se trouvent dans des collections  particulières.

Il lui donnera ce titre "Arabe portant en croupe un fou"

            Ce tableau est conservé au musée des Beaux-Arts de La Rochelle

 Fromentin était déjà sensibilisé sur le cas des personnes faibles d'esprit ;  son

 père, médecin considéré comme précurseur dans le traitement psychiatrique de

 ses malades dans un hôpital proche de la Rochelle ; toutefois il s'étonnait de la 

liberté laissée  à un derviche lors d'un banquet, mais rassuré par son hôte qui lui

 dit "Derviche, marabout"

 Ce tableau après qu'il soit passé en salle des Ventes après le décès de l'artiste,

 passe dans la Collection de Georges Errington  parlementaire irlandais à 

Westminster qui partageait sa vie entre l'Irlande et l'Angleterre.

Il resurgit à New-York dans la vente Warren en janvier1903 et réside un temps 

 dans le Connecticut jusqu'en 2012 mais apparaît à nouveau dans une vente 

publique chez Sotheby's en février 2013 et trouve enfin sa place au pays natal de

 son auteur au musée des Beaux-Arts de La Rochelle.

           https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5525439j.texteImage

https://www.revuedesdeuxmondes.fr/eugene-fromentin-le-serviteur-de-deux-muses/

vendredi 23 avril 2021

Les thermes de Séviac

 La piscine, peu profonde est davantage un espace de sociabilité que de natation,

 instants de détente où les eaux de la "natatio" miroirent en jeux de lumière et se 

reflétent sur les marbres et la mosaïque . On aimerait en profiter,!!! après être

 passés par le "pédiluve" du" frigidarium" on peut passer aux pièces chauffées

dont  le grand "tepidarium" à double abside. A l'ouest du frigidarium s'ouvre 

"l'apodyterium" donnant sur les latrines et deux petites salles chaudes"

"tepidarium"et" caldarium" à bassins plus intimes et faciles à chauffer pour un 

usage plus familial et intimiste.


 De 14 mètres carrés la piscine est en forme de fer à cheval ornée d'une mosaïque

 à motifs d'écailles et bordure en câble. On y descend par trois marches couvertes

 de marbre gris rosé ; l'eau s'évacuera par un conduit de plomb.

 On retrouve dans toutes les villae romaines  l'ingénieux système de chauffage par

 le sol appel" "hypocauste" Les salles de réception jouxtant le le vestibule et les 

thermes en bénéficient. Ces hypocaustes peuvent être à pilettes ou à conduits.

 

 https://www.youtube.com/watch?v=KMWo7pxwJR8

 

 Et comment cela fonctionne-t-il ?.

L'hypocauste à pilettes consiste en un sous-sol de 50 à 90 cm de haut jalonné 

d'empilements de briques appelés "pilettes" sur lesquels repose le sol de la salle

 comportant de grandes dalles de terre cuite dites "suspensurae". L'air chaud 

circule entre les pilettes la chaleur est produite par un "praefurnium" ou foyer

 chauffé au bois, communiquant d'un côté avec l'hypocauste et de l'autre avec une

 salle de service ou fournaise, de préférence isolée des pièces d'habitation. La

 circulation de l'air est activée par les" tubuli" conduits de terre cuite verticaux 

aménagés dans les murs, communiquant avec l'hypocauste et permettant un 

appel d'air jusqu'aux toitures ... Génial !! Pourtant le fin de l'Antiquité sera 

marquée par la disparition progressive de l'aristocratie traditionnelle et l'abandon

 de ce luxe Il est évident que ce système sera peu compatible avec les châteaux du

 Moyen Age dans lesquels on s'est copieusement gelé malgré fourrures et

 cheminées monumentales.. Allons-nous pleurer sur l'abandon  de telles demeures

 ?  au VII ème siècle la demeure et les thermes sont en ruine, des foyers

 noircissent les mosaïques, les silos sont creusés, les fours à chaux brûlent

 les marbres, le blé est entreposé dans les salles.

 Il nous reste l'imagination  pour voir évoluer  ses anciens propriétaires sur les

 tapis de mosaïques, , et les belles gallo-romaines profitant du soleil couchant 

dans les jardins

 Un des propriétaires s'est-il saisi du contenu de son précieux coffret avant de 

l'abandonner malgré ses placages en ivoire ? 


 Pour nous résumer nous trouvons à Séviac les meilleurs exemples de cette "Ecole

 d'Aquitaine" qui a su marier avec finesse  en une  polychromie particulièrement

 réussie, les marbres pyrénéens, l'ophite, et les pâtes de verre.


           la stataire a, elle, plus exposée, souffert des abandons.


 





             https://www.elusa.fr/la-villa-de-seviac

                        https://www.youtube.com/watch?v=4-a4zisxMUA


Les toitures sont en tuiles alternativement plates (tegulae) et rondes (imbrices)



         Séviac n'était pas la seule, un autre regard sur la villa de Montmaurin  dans

 le Comminges

http://www.montmaurin-archeo.fr/Explorer/Les-villas-gallo-romaines-de-Montmaurin#

https://archeologie.culture.fr/villa/fr/montmaurin-et-georges-fouet

                      https://www.youtube.com/watch?v=ToAfOtshpXM

Le trophée Augustéen de Saint-Bertrand-de-Comminges : Exceptionnelle composition de mannequins d'armes, de captives et de captifs sculptés en ronde-bosse, le trophée de Saint-Bertrand-de-Comminges fut élevé vers 16 avant notre ère après les victoires d'Auguste sur les Aquitains en Gaule, les Cantabres et les Astures en Espagne. Édifié au moment où l'empereur entreprenait la réorganisation administrative des Gaules, il témoigne de l'un des grands moments de l'histoire des Gaules et de la cité convène.
Ce vaste ensemble sculpté rassemblait en un même monument un trophée évoquant la victoire navale d'Auguste à Actium (en 31 avant notre ère) qui marqua le début de son principat, et deux trophées terrestres.

                https://books.openedition.org/pupvd/26307?lang=fr

https://www.youtube.com/watch?v=2yH1DeYkD6M

jeudi 22 avril 2021

La villa de Séviac : suite

 Séviac ne fut pas la propriété de la même famille entre la seconde moitié du IV 

ème siècle et son apogée dans la première moitié du Vème siècle et ce nom 

dérivé de "Sabiniago", dérivé de celui d'un propriétaire" Sabinus" est cité dans la

charte de Nizezius en 680 qui la céde avec vingt-sept autres villae en sa 

possession à l'abbaye de Moissac.

 Cette richesse éclatante permet de vivre somptueusement, agrément des

thermes, plaisirs de la table, denrées de choix servies dans une vaisselle d'argent 

et de verres précieux.  Le vin de la propriété mais aussi les vins corsés de Gaza,

l'huile africaine, les salaisons espagnoles et africaines. 

 Des bustes en marbre venant des ateliers de Rome  figuraient en bonne place,

portrait du propriétaire et  celui de l'empereur  régnant : on en a trouvé un

 fracassé dans les décombres. 

Tout ceci ne sont pas des extrapolations mais le résultat d'analyses des contenus 

des amphores, de la consultation des textes, des objets trouvés au cours des 

fouilles.


 Paulin de Pella en 450, alors âgé de 80 ans écrit avec émotion dans ses souvenirs

 combien sa vie en Aquitaine  était délicieuse.

" Je voulais une maison commode, aux larges appartements disposés

 successivement pour les diverses saisons de l'année, une table brillante et bien 

garnie..., un mobilier abondant et propre aux différents usages, une argenterie 

plus précieuse par le travail que par le poids, des artistes en différents genres ,

 habiles à exécuter promptement les commandes.... Mon esprit était capté par 

l'accoutumance au farniente, les repos familiers, les multiples avantages 

particuliers offerts par ma demeure"

 Toute région viticole apporte de la richesse ne l'avez-vous pas remarqué ?

 Le décor de la villa avec ses mosaïques met à l'honneur  ses pampres et ses 

grappes.


( Ce n'est qu'en 1310 que Maître Vidal Dufour,  prieur d'Eauze et de St Mont que

 va naître l'Armagnac, cette Aygue Ardente bonne pour la santé !! )

                   https://www.youtube.com/watch?v=Mg3SJSmrr4E

Le domaine était autosuffisant entre céréales, conservées dans des silos, vins,
 
moutons pour la fabrication des textiles, en preuve les poids de métiers à tisser
 
retrouvés sur place.
 

 Les six aménagements successifs donnent aux thermes une ampleur de 520
 
 mètres carrés : présents depuis la fondation de la villa, ses premiers thermes 
 
n'occupaient que 15 mètres de côté environ. Nous nous y plongeons demain.
 
 

 

mercredi 21 avril 2021

La villa de Séviac

  Sous Constantin Ier (306-337) la paix et la prospérité donnent lieu à la 

construction de villae toutes plus luxueuses les unes que les autres et parmi celles-

là,  Séviac. Les domaines agricoles dépendant de ces villae n'étaient pas

immenses, 500 hectares au plus, mais les grandes familles gallo-romaines

 d'Aquitaine cumulaient des propriétés  dans d'autres provinces , en Italie et 

jusqu'en Espagne.

 On pourrait appeler cela des résidences secondaires !!!... 

 Les marbres des Pyrénées produisaient colonnades, chapiteaux, placage des bas

de murs, mais à Séviac le décor s'enrichit encore de porphyre vert d'Orient.

On peut souligner qu'il est possible d'apprécier la délicatesse des mosaïques, mais 

ceux qui ont bâti ces décors ne laissaient pas de signature et la qualité des

tesselles selon leur agencement pouvaient créer des tapis très fins ou plus

 grossiers

  (je pense à la Olmeda en Espagne)


 Mais que de destructions désastreuses  dans les années 1850 lorsque les 

domaines souhaitent s'agrandir et ne tiennent pas compte de la valeur des

 vestiges de cette période : heureusement et c'est relativement récent des érudits

 locaux et des notables font preuve d'engouement pour leur passé gallo-romain,

 mais le mal est fait, de nombreuses oeuvres disparaissent à peine découvertes 

comme l'orteil en bronze d'une statue colossale d'un dieu en bronze. En 1867 

l'abbé Monnier curé de Labarrére sollicite de Napoléon III les fonds nécessaires 

pour transporter une de ses mosaïques sur le sol de son église . Heureusement,

 réponse négative. Les premières fouilles extensives datent de 1911 mais il faudra

 attendre 1959  pour assister à des travaux de recherche qui se succéderont 

 jusqu'au moment où la villa sera classée "monument Historique"  en 1978 et 

propriété de la commune de Montréal du Gers en 2003 .

Le site n'avait pas été choisi au hasard, 12 km au nord-est d'Eauze (Elusa)qui à la

 fin du IIIème siècle était la capitale de la province nouvelle de Novempopulanie.

 Le propriétaire des lieux peut aisément faire l'aller et retour dans la journée en

 rejoignant à 2 km la voie de la Ténaréze dont nous avons déjà parlé (axe nord-

sud basse vallée du Lot  via les Pyrén"es faisant étape à Eauze) . 

Cette villa deviendra un siècle plus tard un fastueux palais de campagne tel que le 

définit le poète bordelais Ausone lorsqu'il évoquait le palais paternel non loin de 

Bazas (Domestica XII, 2).

 "Ma terre n'est située ni loin de la ville ni près de la ville ; ainsi j'échappe aux 

foules et je profite de mes biens. Et quand l'ennui  m'entraîne à changer de lieu, je

 passe alternativement de la jouissance de la campagne à celle de la ville "

 Sur un petit plateau avec une légère déclivité mise à profit pour évacuer les eaux

 pluviales et thermales de la source située à 800 mètres au sud, tous les

préceptes des agronomes romains parfaitement respectés.

                   https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01939605/document


 Mais avant de rentrer plus en détail dans le plan de Séviac, je tiens à citer les

 autres villae non moins belles du Gers  comme celle du Glézia du Mian à Valence

 sur Baïse. Elle a été, en partie fouillée en 1984. Elle a révélé la plus grande

 mosaïque découverte en Aquitaine, soixante mètres carrés, et représentant un 

luxurieux décor de vignes, d'arbres fruitiers et d'oiseaux. Actuellement les 

archéologues travaillent à Eauze pour mettre à jour un nouveau site.

              https://aquitania.u-bordeaux-montaigne.fr/_jumi/pdf/618.pdf

 Je pense que ce sont les mêmes artistes que ce soit à Glézia ou à Seviac 

 comparez les oiseaux de la première avec l'oiseau de Séviac .

 Mais aussi la Tasque près de Saint Clar

ou Saint Cricq, il ne reste que le dessin  du XIX ème !!!

En 1868, M. Faberes, propriétaire de parcelles qui entourent le bourg actuel, découvrit par hasard les vestiges d'une villa gallo-romaine au lieu-dit Glézia voisine peut-être d'un établissement militaire de l'époque. D'après les nombreux spécialistes qui ont étudié ces vestiges, il s'agirait d’une villa proconsulaire élevée sur un territoire occupé par les romains pendant la conquête de la Gaulle. Etablie sur la rive gauche du Midou, c’était une grande villa du Bas-Empire qui daterait au plus tôt du IVe siècle et qui se composait d’un ensemble de pièces et de galeries entourant une cour intérieure, notamment à l'est et à l'ouest. La partie nord a été totalement détruite. Au nord-est, en contrebas, une petite construction annexe était destinée à des thermes. À côté des divers vestiges découverts - dallage, plinthe, revêtement mural et morceaux de colonnes en marbre blanc, tuiles à rebord et tuiles creuses, débris de verre et de céramique - ce sont les mosaïques qui constituaient la richesse majeure de la villa et les divers comptes rendus de fouilles se sont principalement portés sur elles. Une scène se compose de plusieurs personnages entourant un Dionysos nimbé, couronné de pampres, les jambes croisées et tenant à la main un thyrse orné de grappes et de feuilles de vigne. Une autre mosaïque présente dans une piscine à six pans, un décor de faune marine avec au centre un cheval et un taureau marins affrontés. Autour figurent des dauphins, anguilles, murènes, pieuvres, etc. Sur une troisième apparaissent un tigre, une chèvre et une tête d'enfant. Une autre enfin est ornée de méandres, entrelacs et torsades avec une croix grecque évidée. Lors des premières fouilles de 1868, on constata que certaines mosaïques avaient été mutilées légèrement, vraisemblablement par les Wisigoths, plus chastes que les Novempopulaniens. Ils pratiquaient l’Arianisme, une doctrine chrétienne qui fut taxée d’hérésie par la suite. La Villae a pu être un temps occupée par ceux-ci, car ils citèrent une villa des bords du Midou dans la topographie d’Eladabald résumée par l’anonyme de Ravenne

 


 

La disparition de la villa vers le VIIIe siècle est, peut-être, liée aux attaques menées par les Vascons, mais aussi les Maures ou les Normands qui firent des incursions dans la région. Une fouille de sauvetage sera réalisée en 1976, sous la direction d'Hervé Rivière et Elisabeth Monturet, par des bénévoles de la Base Aérienne 118 de Mont de Marsan, permettant de retrouver des traces d’un pavement de grande dimension, d’une mosaïque polychrome et de localiser les traces de l'établissement des thermes en contrebas. Cependant, rien ne subsistait des mosaïques si bien décrites au XIXe siècle ; elles avaient été pillées ou dispersées. Pourtant, par l'intérêt qu’elles représentaient, les mosaïques découvertes dans cette villa gallo-romaine étaient parmi les plus remarquables de la région. 

Plusieurs articles ont été publiés, en particulier sous la plume du Dr Sorbets, de J. Quicherat, du R.P. Labat, de E Dufourcet C.Lacoste, A.S Lugat, E. Monturet et H. Rivière...

Mais je veux citer encore celles de Cassan à Ordan- Larroque, d'Empélaujo à

 Auterive, du Pastissé à Cassaigne, du Léna à Pergain-Taillac, de Cachelardit à

 Cassaigne, des Arribères à Puységur, du Carbon à Larressingle, de las Bruches à

 Lussan du Herc à Orbessan etc en reste-t-il encore à découvrir  ?

https://archive.org/stream/inventairedesmos01acaduoft/inventairedesmos01acaduoft_djvu.txt

 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00822777/document

               du pain sur la planche pour ceux qui veulent aller plus loin !!!

mardi 20 avril 2021

Le Gers romain

 Faudrait-il penser que ce passé n'a dans ce département attiré que peu d'intérêt ?

Plus de soixante sites gersois ont donné soit après labours ou lors de sondages,  

les vestiges d'habitats de qualité .

 Le maillage territorial était très serré  favorisant les installations.


 Les habitats étaient de qualité bénéficiant de toutes les commodités romaines

  dont les thermes,  les hypocaustes, les fresques murales,  les mosaïques et

 autres installations ; les bâtiments agricoles n'ont jamais été fouillés, et je me 

pose la question de savoir où tous ces vestiges sont passés, vu  la taille réduite

 des musées d'Auch de Lectoure ou d'Eauze. les réserves de St Germain en Laye

 ou de Toulouse doivent bien en comporter !!! 

 

Hypocauste à Puységur

 J'avais pu visiter il y a quelques années au musée St Raymond de Toulouse une

 vaste exposition consacrée aux autels funéraires des Pyrénées.

 Dans les listings que je conserve et qui ne présentent que peu d'intérêt pour

 vous, sans doute, je trouve et vous livre quand même l'existence d'un sarcophage

 de marbre mentionnant le nom d'Aedunnia Hermione décoré d'amours porteurs

 de torches, des flèches, des boucliers, des chouettes  du II ème siècle après J C 

trouvé à Saint Amand près d'Eauze. 

 Celui-ci en est un autre


Les sarcophages ont, pour les familles très aisées, remplacé les autels votifs  qui

 bénéficiaient cependant de nombreux éléments décoratifs comme ces têtes 

découvertes à Empourruche près de St Clar.



https://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_1953_num_11_1_1317

 Il faut se référer aux travaux de Michel Labrousse et plus précisément à ceux de

 Marie Larrieu qui avait eu le mérite d'établir un musée sur place.

http://societearcheologiquedumidi.fr/spip.php?article34

Beaucoup de ces vestiges se trouvent sur des terrains privés comme celui de 

Montjoie, bâtiment consacré à une divinité locale.


         https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1898_num_63_1_11144

https://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_1970_num_28_2_2563

                      https://aquitania.u-bordeaux-montaigne.fr/_jumi/pdf/635.pdf


             https://www.persee.fr/doc/palla_0031-0387_1956_num_4_3_933

 Je consacrerai  le prochain article aux villae du Bas-Empire.

      https://www.persee.fr/doc/galia_0016-4119_1953_num_11_1_1317

 Multiples récupérations dans les églises ou ailleurs.

 


Je me souviens de la très belle exposition que j'étais allée visiter à Barcelone sur 

ce thème des récupérations antiques dans les époques modernes.

 

lundi 19 avril 2021

Le Gers : Lectoure

 Si nous avons évoqué le trésor  d'Eauze enterré à la hâte par son riche

 propriétaire avant que les Wisigoths ne prennent possession de la totalité de ces 

territoires, Lectoure n'était pas moins romaine, Lactora a donné aussi à l'Italie

des preuves d' une circonscription financière qui couvrait toute l'Aquitaine; un 

taurobole est dressé en l'honneur de l'empereur Gordien III et de sa femme 

Sabinia Tranquillina et le musée de Lectoure expose bijoux, monnaies,poteries 

armes et sculptures. Les 3.731 monnaies qui se trouvaient dans un vase de

bronze datent du III ème siècle après J C, auxquelles il faut adjoindre les 48 kilos 

de  11.000 monnaies de la même époque, toute preuves de la richesse de ces

 villes et de leurs habitants.Les demeures étaient ornées de mosaïques, de

 marbres et d'enduits peints. Si avec Auch,  Lectoure et Eauze semblent être les

villes principales, l'ensemble du département,  d'autres  "vici" émaillaient cette

 région .


https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourraque_de_Lacouture

https://fr.wikipedia.org/wiki/Autels_tauroboliques_de_Lectoure

https://disciplines.ac-toulouse.fr/daac/sites/daac.disciplines.ac-toulouse.fr/files/fichiers/fichiers_patrimoine_musees/dossier_pedagogique_gers_gallo_romain_antiquite.pdf

https://www.inrap.fr/auch-au-coeur-de-la-ville-antique-12921

 Mosaïque "Oceanus" de Lectoure


vendredi 16 avril 2021

Le Gers antique

 Notre artiste précédent n'avait pas manqué de le visiter au titre des 

départements de l'Occitanie où il était invité mais je voudrais aujourd'hui évoquer  

le Gers romain,

 Province conquise par Licinius  Crassus  en  56 avant J C. Une campagne 

foudroyante qui anéantit les Sotiates une fois de plus vaincus pour avoir une

 armée composée de trop de peuplades, les Lactorates, les Volsques Tectosages

 toulousains, les Nitiobroges Agenais ou les Tarusates d'Aire- sur -Adour pour n'en

 citer que quelques uns. Ils circulaient sur une route qui chevauchait les crêtes 

gersoises, la Ténarèze qui conduisait de la Garonne aux Pyrénées. Il faut faire 

confiance aux nouveaux occupants pour établir de nouvelles communications ...

 ( cette Ténarèze éveille en moi d'autres fonctions)

            https://www.plaisirsdegascogne.com/blog/armagnac-tenareze/

Restons sérieux !!! Crassus rétablissait avec cette conquête l'honneur de Jules

 César qui y avait essuyé de cuisantes défaites. Réorganisation de ce territoire par

 conséquent avec de superbes villae  et .... c'est là où je veux en venir, ,une 

romanisation où l'art s'affiche  à Roquelaure, Eauze ou Lectoure, laquelle n'avait 

pas participé aux combats. Les Lactorates avaient des affinités avec les romains.

 


                                      Musée archéologique de Lectoure 

 


 

mais aussi de récentes découvertes à l'Isle Jourdain

                 https://www.youtube.com/watch?v=6xPUNBi8MXQ

 Preuves de la richesse apportée par le commerce et des terres favorables à la

 culture.  L'archéologue fait allusion à cette période troublée du III ème siècle qui 

voit l'arrivée des Wisigoths !!!

Nous allons examiner tout cela de plus près.

 Jacques Lapart  a fait une thèse sur ces sujets


https://www.persee.fr/doc/amime_0758-7708_1985_num_3_1_1357

https://aquitania.u-bordeaux-montaigne.fr/_jumi/pdf/625.pdf

 http://sfecag.free.fr/ACTES/1986_111-124_Lapart-Rigoir.pdf


 Mes amis de l'Est  seront surpris d'apprendre que l'on a découvert à Vienne 

en Autriche la stèle de Titus Aurelius Marinus citoyen d'Eauze soldat de la XIV

 ème légion qui défendait l'Empire contre les barbares Germains.

 Et mes amis romains de savoir qu'au musée national  romain ils peuvent trouver 

la stèle en très beau marbre de Caius Postumus Silvanus citoyen d'Eauze décédé

 dans la ville éternelle à l'âge de 24 ans.

 On circulait déjà beaucoup au temps des romains !!!