Il est intéressant de noter au travers de ces divers éléments que sont la
tapisserie ou le vitrail à quel point les innovations, le désir de modernité, peuvent
apporter un regard nouveau sur l'art.... mais n'a-t-on pas fait le tour du problème.
Si l'on crée de nouveaux matériaux, ce sont les plus anciens qui sont toujours
utilisés, même s'ils sont traités différemment, les pigments, les argiles, les laines
le fer etc..
Les possibilités de matière et de couleur qu'offre cette nouvelle façon de traiter le
verre reçoivent l'éloge des contemporains de cette exposition universelle.
Le verre opalescent est comparé aux plus précieuses pierres, rubis, agate,
marbre, utilisé en cabochons il donne du relief à toutes les représentations
animales végétales ou minérales.
Je suis partie à la recherche de ce panneau d'Oudinot pour le pavillon de
l'Argentine (déjà cité) sans arriver à le retrouver, il faut souligner que ce pavillon a
été démonté et ses éléments récupérés en plusieurs endroits, dommage !
Le verrier Edouard Didron est dithyrambique à son sujet :
"une superbe matière qui apporte au vitrail un élément précieux"
"sur fond blanc et nacré, aux reflets un peu trop bruns, divisé par une mise en
plomb affectant des formes géométriques, se détache un paon aux brillantes
couleurs.
Le corps de l'oiseau est d'un superbe bleu saphir .....aigrette turquoise, oeil
rouge... éventail de plumes jaunes bleues d'une vigueur de ton saisissante et
oscellées avec des fragments de verre de plusieurs teintes réunies par le plomb.
Appert remarque que le verre américain produit un effet magnifique, lui-même
s'est lancé dans la fabrication des verres opalins réduisant ainsi le coût de
l'importation et des frais de douane.
En le fabriquant, il est à même d'en percevoir toute la richesse des tons produits
par cette fusion.
http://www.verre-histoire.org/colloques/innovations/pages/p404_01_luneau.html
https://www.youtube.com/watch?v=77EUuA8qKi0
https://www.youtube.com/watch?v=8G5GxKT5t0U
Mais revenons à la fin du XIX ème siècle et consolons-nous avec ce vitrail "le
Chemin de vie" de 1895. 305 X 100 cm au musée départemental Maurice Denis
Les verriers voudront toujours respecter un
équilibre entre les deux fabrications : les Nabis
ne voudront pas abandonner le verre peint.
Maurice Denis reste réticent et attaché aux
traditions, il travaille avec Henri Carot pour la
fabrication de ce vitrail où il va privilégier les
verres d'Appert mais il s'estime" ravi de cet art
merveilleux".
Mais au fond ce mélange des deux techniques
n'est il pas merveilleux ?
résistance voulant conserver la tradition sans
innovation dans leurs oeuvres.
Henry Coulier animateur d'une association de
peintres verriers fondée en 1877 est assez
critique, j'oserais dire violent à l'égard du verre
américain qui selon lui signerait l'arrêt de mort
du verre français .
Nous pouvons voir son "Allégorie" de 1895 au Musée d'Orsay
Nous aurions pu voir la tendance actuelle à la Biennale des verriers de Carmaux
https://inventaire.poitou-charentes.fr/operations/les-objets/157-decouvertes/357-les-vitraux-au-20e-siecle-quelques-temoignages-de-modernite-en-poitou-charentes
https://www.connaissancedesarts.com/musees/acquisitions/le-musee-dorsay-acquiert-un-rare-vitrail-de-lartiste-preraphaelite-burne-jones-11149891/
Carton de vitrail de Vuillard commandé par Samuel Bing
pour être réalisé à New-York par Tiffany 'Les marroniers"