lundi 3 juin 2019

Le palais du marquis de Dos Aguas

 En me replaçant dans le contexte c'était une dure journée que de passer du 

musée des Beaux-Arts à ce palais, tout d'abord lorsque l'on est adepte que de 

la marche,  c'est une belle trotte  !!!! re- longer l'ancien lit du Turia, traverser

le pont Réal mais c'est aussi l'occasion de découvrir des arbres extraordinaires. 

Autant le musée des Beaux-Arts était désert (mais vous le savez, j'adore !!!) 

autant le palais délirant du marquis, fourmillait de visiteurs du monde entier.

 Mais j'y tenais car il est le siège du Musée national de la Céramique.

Reprenons le trajet:


                          pas mal le caoutchouc  ... Ficus élastica

 https://www.rustica.fr/blog-redaction/surprenant-caoutchouc,13524.html

  le pont del Real du XVI ème siècle : deux baldaquins similaires se font face à 

l'entrée du pont : un des innombrables pont qui enjambaient le Turia.

    un des trois énormes Ficus Macrophylla d'origine australienne au bord de 

l'avenue


     tellement énorme que je n'ai pu le photographier qu'en tranches...


                   https://www.youtube.com/watch?v=U1uNJTmWfNY





































 
                       La statue équestre de Jacques 1er le Conquérant


 vous vous souvenez ? ! celui qui s'est embarqué à Salou en septembre 1229 

 à la tête d'une flotte comprenant aussi des occitans pour conquérir Majorque

 Sculpteur : Agapito Vallmitjana en 1890. Fondeur Climent

 Bronze fondu avec des canons

  "ENTRÓ VENCEDOR EN VALENCIA / LIBERÁNDOLA DEL YUGO MUSULMÁN / EL DÍA DE SAN DIONISIO / IX OCTUBRE DE MCCXXXVIII". 

  "AL REY D. JAIME EL CONQUISTADOR / FUNDADOR DEL REINO VALENCIANO / VALENCIA AGRADECIDA. / AÑO MDCCCXCI."

        Le palais ? on y arrive 



C'est en 1740 que le marquis, las de son palais du XVème siècle demande à 

Hipolito Rovira y Meri de lui construire un palais de son époque ... baroque, et 

Luis Domingo se lance dans la peinture de faux marbres.

Déjà la porte en albâtre vous donne un aperçu  du faste de ce palais  (c'est 

presque trop !! les salons, fauteuils, chaises, consoles que vous verrez à 

   l'intérieur sont en porcelaine de Dresde)











































































Il y a juste en face un joli café où il fut bon de se poser...... les pattes 

commencaient à chauffer... et de là sortir mon téléobjectif



                            toujours ces femmes mi-oiseau mi-reptile



                         https://www.youtube.com/watch?v=-oAkwzwUQgc



 Au fait , peut-être n'y repenserai-je plus,  dans le lit du Turia il y a les arbres 

aux   fleurs rouges, les arbres corail

              https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardins_du_T%C3%BAria





                                     Erythrine



dimanche 2 juin 2019

Un Napolitain à Valence : Luca Giordano

 Le voyage se faisait dans les deux sens : les espagnols vers Naples et 

inversement


 https://www.universalis.fr/encyclopedie/luca-giordano/




  Il représente le saint en buste avec les bras levés attachés à un arbre une partie de la peau arrachée sur l'un d'entre eux et derrière dans une pénombre épaisse, sa tunique. Le corps du saint à la forte musculature se sublime grâce à un éclairage clair-obscur. L'influence de Ribera (dont nous venons de voir une peinture) est évidente lorsque jeune il en était fortement inspiré.

 Un autre italien bien connu et plus ancien : Simone, reconnaissable entre tous






 https://www.aparences.net/periodes/le-trecento/le-trecento-a-sienne/

                   Restons en Italie encore pour quelques  paysages  du Latium







 et les immanquables éléments de mon mille-feuilles  : quelques chapiteaux 

arabes
 









vendredi 31 mai 2019

Musée des Beaux Arts de Valence : natures mortes

 Je pense que vous avez maintenant un bel aperçu de ce magnifique 

monument et de ce qu'il conserve .

  nous nous acheminons vers la sortie,  derniers regards

                les ravissants cloîtres : le bleu



                                                     
                                                     et le rose

Dans les premières années de mes amours pour l'Art, j'avais une passion 

pour les fastueux bouquets hollandais, les détails, coccinelles, escargots 

papillons qui se nichaient entre les généreuses tulipes ou pivoines : j'ai évolué 

mais ne pouvait laisser passer les quelques natures mortes croisées dans le 

musée ;

  Spécialité de Yepes au XVII ème la nature morte. La toile présente comme élément principal une grande jatte de céramique de Delft remplie de prunes de poires et de pommes qui se détache sur un parapet classique,  se découpant sur un fond de vaste paysage; la coupe en céramique est restituée avec habileté, la bordure se détachant avec une subtile ligne blanche discontinue

 http://www.hellenicaworld.com/Art/Paintings/en/TomasYepes.html

 https://www.levante-emv.com/cultura/2008/08/12/ministerio-cultura-adquiere-obra-pintor-valenciano-vicente-vitoria-san-pio-v/482813.html






https://antiguedadescondedearanda.com/bodegon-jose-felipe-parra-piquer/


         vous avez compris qu'un bodegon est une nature morte

 et bien évidemment "le bouquet" peut-être plus léger qu'un hollandais



      https://www.museodelprado.es/aprende/enciclopedia/voz/espinos-benito/fa8013e2-0c91-4075-9dac-728735c74081




            Planté en milieu de salle sans protection ni étiquette ......
                         
                                                   bouquet de céramique 


                                                                      recto verso








































mercredi 29 mai 2019

Goya à Valence

 Continuité dans la peinture mais non dans les dates puisque Velasquez est né

en 1599 et décédé en 1660 alors que Francisco Goya (admiré à Castres aussi

récemment)  est de 1748 décédé en 1828, mais totale opposition dans l'art de

 s'exprimer dans leurs toiles et aussi opposés dans leurs styles de vie ; Velasquez

peintre de cour traverse sa vie paisiblement, Goya est un tourmenté, nous

 venons aussi de le voir dans les dessins exposés aux Abattoirs de Toulouse

dans l'exposition consacrée à "La Retirada". On peut dire de lui que son art est

 éminemment national. Vie tourmentée dûe à son époque,  quoique stable et

attentionnée vis à vis de son épouse  qui lui donnera vingt enfants : l'invasion

 napoléonienne lui fait connaître la famine et la restauration de l'époque

 bourbonienne, l'exil en france. Peintre de cour aussi,comme Velasquez mais de

 CharlesIV puis de Ferdinand VII (les rois se suivent les peintres restent !!!...)

Peintre des contrastes qu'il cotoie dans sa vie, opposition de beau et du laid,  il

le voie, il le peint ; il passe aussi de sa période grise des fresques de San Antonio

de la Florida aux âpres planches des "Caprices ". Opposition aussi entre les

ravissants et colorés "Majas au balcon" et les sinistres et si peu avantageux

portraits de Ferdinand VII qui sont plus des caricatures que des portraits. Il a

peint et  dessiné la laideur et l'horreur mais a su aussi saisir la beauté comme

on peut le voir dans sa "Laitière de Bordeaux"

 Encore un génial catalan  aussi génial que les architectes ... catalans à des

époques différentes.
Francisco Bayeu y Subías, né le 9 mars 1734 à Saragosse et mort le 4 août 1795 (à 61 ans) à Madrid, était un peintre espagnol  ami et beau-frère de Goya
qui épousa sa sœur Josefa, il était peintre à la cour du roi Charles III d'Espagne. Il a orné de belles fresques, la cathédrale de Tolède ainsi que la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. 


Il constitue un magnifique exemple de la maîtrise du portrait, par le peintre 

aragonais proche par la technique picturale grâce à  des touches riches et 

libres,  d'autres peintures de sa maturité. Il présente  Bayeu de trois-quart 

tenant un pinceau devant une toile. On trouve au Prado un autre portait de 

Francisco Bayeu commandé par sa fille Féliciana.



 L'origine de cette peinture est à mettre en relation avrec la visite de Goya à 

Valence à l'été 1790.

 Selon certains auteurs  il fut peint à l'air libre dans la campagne de Patriarca 

où Goya se trouvait avec quelques amis,  puis le termina le jour suivant à 

l'intérieur de la maison. Malgré le fait que l'on ait attribué d'autres identités à 

 ce tableau  il semble bien qu'il s'agisse du portrait de Joaquina Candado,

gouvernante de sa maison. Le peintre, à son décés léguera la toile à  
  
l'Académie valencienne




Goya visita Valence à plusieurs reprises établissant des relations 

professionnelles avec le peintre et graveur valencien Esteve. Ce portrait le 

présente en buste avec les outils de sa profession dont la planche de cuivre où 

l'on peut lire la date et le nom de l'auteur et celui du portrait. Il existe de 

nombreuses répliques de cette oeuvre prouvant l'intérêt de Goya pour ce 

presonnage au regard perçant et à la forte personnalité.


 Je ne saurais vous dire  quels reflets sont venus perturber la série des jeux 

d'enfants de Goya dont il existe plusieurs répliques : (1746-1828




 http://www.museobellasartesvalencia.gva.es/va/goya-maella-y-lopez/-/asset_publisher/EYHTw5ZMmatA/content/juego-de-ninos-el-balancin-el-paso-o-el-marro


 http://www.realacademiasancarlos.com/wp-content/uploads/2017/12/Archivo-de-Arte-Valenciano-XCII-2011.pdf

Velasquez à Valence

 Je pourrais m'attarder sur le peintre précédent, Ribera, des Européens avant 

l'heure, avec Velasquez qui, si le roi ne l'avait rappelé d'Italie serait bien venu 

en France : ces deux-ci devinrent d'ailleurs amis à Naples. (1630)

 Dès qu'il peut s'échapper de la cour de Philippe IV, Velasquez repart à Gênes 

puis Venise, Ferrare, Bologne et Rome où le pape Innocent X lui demande son

 portrait (qu'il ne voudra pas se faire payer considérant qu'il l'était déjà par le 

roi d'Espagne).  Fils du gentilhomme portugais, Juan Rodriguez de Silva et

dona Geronima Velasquez, c'est de celle-ci qu'il adopte son nom de peintre ; de

 par sa naissance, il était tout prédisposé à devenir peintre de cour.

Il épousera la fille de son maître à Séville, Pacheco, qui obligeait ses élèves à

 peindre sur les "sargas" (mais je crois vous l'avoir déjà dit)   toiles écrues 

badigeonnées de colle  et de couleurs broyées à l'eau..

 Mais il est aussi "aposentador" c'est à dire "Grand Maréchal du Palais'" chargé 

des déplacemments de la cour et à ce titre indipensable... mais dépourvu de

 toute nécessité pécuniaire n'ayant ainsi aucune vélléité de vendre ses toiles.

 Je trouverai à Valence un de ses multiples auto-portraits  comme j'avais trouvé

 à Castres le portrait de son roi. Ses toiles  peuvent être sombres sous 

l'influence du Caravage ou colorées comme celles des "Ménines ". On dit de lui

qu'il est un précurseur de l'impressionisme  où les taches de couleur,  jeux de

couleur et de lumière pour celles-ci,  taches de couleur allant du gris au rose en

passant par les couleurs fortes, dans la "Reddition de Breda" que vous pouvez

 voir au musée du Prado, sont désormais présentes dans son oeuvre après son

séjour en Italie.




                Portrait qui a bien voyagé lui aussi comme vous pouvez le lire.

Il y apparaît âgé d'une cinquantaine d'années, toile sombre égayée par la 

collerette blanche et un intense regard. Portrait issu des collections vaticanes

et passé de main en main des français jusqu'à Francisco Martinez qui le lègue 

à l'Académie des Beaux-Arts en 1835.

Je vais éviter ce que je déplore, ne pouvoir se fixer sur une seule toile et 

passer dans un musée d'un artiste à un autre sans pouvoir s'y fixer, toujours 

question de temps . Où est passé le temps merveilleux où habitant Paris je 

n'allais au Louvre que pour un seul département de peintures et un seul

 tableau.