navigateurs, n'hésitaient pas à parcourir dans ce vaste Océan Pacifique.
Et le sujet est ausi vaste !! traité de façon magistrale par le Museum d'Histoire
Naturelle de Toulouse, vous n'en ressortirez pas avec les mêmes idées si
répandues ... et si fausses ! qu'à votre entrée.
Te Pito te Henua
Quelle civilisation ! c'est fascinant ! si vous n'avez pas la possibilité d'y aller, à
l'île de Pâques tout d'abord et à Toulouse ensuite, je vais essayer de vous en
donner, les grandes lignes..... mais mon opinion, ma conclusion est faite, les
Occidentaux n'auraient jamais dû la découvrir, à commencer par le navigateur
hollandais, Jacob Roggeveen, le jour de Pâques 5 avril 1722.
( et je vous expliquerai pourquoi ) et beaucoup d'autres suivirent....
En 1770, les Espagnols, avec armes et bagages, plus un débarquement
d'envahisseurs autrement dit de "conquistadores" et d'évangélisateurs, une
drôle de façon de diffuser "la bonne nouvelle".
En 1774 les Anglais , James Cook et une pléiade de savants, l'astronome
William Wales, le peintre William Hodges.; des naturalistes, les Forster,
allemands, un Suédois Anders Sparmann.
En 1786, les Français aspirent aussi à des observations scientifiques:
Lapérouse est entouré de Lamanon, à la fois météorologiste, botaniste et
minéralogiste, Collignon, jardinier du Jardin du Roi et beaucoup d'autres
scientifiques, (s'ils lisent cet article, mes jeunes diplomés agronomes seront intéressés de savoir que Collignon y sema des choux, des carottes, du maîs, des citrouilles mais que rien de ces légumes n'y fit souche)
d'autres naturalistes, peintre de paysages tel que Duché de Vancy, ou de
topographes et physiciens; le tout récolté en un laps de temps très court, toute
cette somme considérable d'échantillons, d'observations sombreront dans le
naufrage de Vanikoro, hormis ceux qui avaient été confiés à Barthélémy de
Lesseps lors d'une escale au Kamtcharka.
Enfin,( j'ose dire ), dès la fin du XVIII ème siècle les Pascuans s'opposent au
débarquement des marins étrangers, et ce sont les explorateurs Russes qui
font les frais de cette opposition, du Neva en 1804 et du Rurik en 1816
Liziansky et Kotzebue ne purent faire leurs observations que depuis leurs
navires. Les Pascuans avaient compris que les relations avec ceux qui
débarquaient étaient à l'origine des épidémies qui les ont décimés et d'autres
malheurs. Si nos Basques traquaient la baleine dans le Golfe de Gascogne et
jusqu'à Terre-Neuve comme nous l'avons vu précédemment , les navires
baleiniers ou phoquiers américains avaient pénétré les eaux du Pacifique depuis
1789.
Ce qui n'empèche pas le commerce de prospérer, écailles de tortue, nacre,
perles ; mais les échanges se font à bord. Nous pourrons admirer les statuettes
en bois troquées pour quelques tissus par les commandants du" Her Majesty
Blossom" ou du "HMS Serinpatagam" ou du" Vénus" de Dupetit Thouars ou du
HMS Portland. En1862, c'est un rapport enthousiaste de Lejeune qui sur le
"Cassini" échange des cadeaux, incite les Pères de la Congrégation des
Sacrès-Coeurs de Jésus et de Marie de Valpairaiso à aller évangéliser l'ile.
Ils ne les ont pas protégés de la déportation ( entre 1862 et 1863) dont ils
furent l'objet à l'échelle de mille deux cents personnes !! pour une main-
d'oeuvre gratuite au Pérou. Malgré la protestation des nations en 1863, les
seuls quinze survivants de ces travaux forcés agricoles rapatriés sur l'ile ne
firent qui introduirent à nouveau dysenterie et variole..
Les Frères de la Congrégation abandonnent l'ile en 1871, puis les Pascuans
quittent l'ile pour se rendre à Tahiti ne laissant qu'une centaine d'insulaires
très jeunes. Mais, Grâce au Ciel , aujourd'hui, les mentalités ont changé et les
héritiers de cette culture si riche comme je vais vous la présenter sont bien
décidés à effacer un passé dramatique pour un renouveau culturel.
L'Unesco y a prit part en inscrivant le Parc National au Patrimoine Mondial de
l'Humanité.
Pierre Loti, depuis le "Flore" en 1872 , qui entretenait d'excellentes relations
avec les Pascuans, a servi d'intermédiaire pour les acquisitions de sculptures en
bois.
Vous trouverez au Museum la reconstitution de sa cabine :
la massue sacrificielle posée contre l'étagère a été troquée contre sa veste d'aspirant
http://www.bibebook.com/files/ebook/libre/V2/loti_pierre_-_reflets_sur_la_route_sombre.pdf
Récit que vous trouverez en page 124 ; Quatorzième partie. Ile de Pâques
Journal d'un aspirant de Le Flore.