jeudi 11 mai 2017

Sur le Chemin de St Jacques de Compostelle

 Escale à Saint Sernin :

 http://www.chemindecompostelle.com/Itineraires/Itineraires.html#Arles


 D' Ottawa au Canada au St Sernin de Toulouse, Arcabas a fait du chemin; avant de se hisser dans les vitraux de Grenoble, il a accroché ses toiles dans la basilique toulousaine.

                                        Auto-portait à la blouse bleue



http://www.saint-hugues-arcabas.fr/1735-arcabas.htm

 Considéré comme le plus grand peintre contemporain d'art sacré,  l'or et le sable donnent en effet un relief tout à fait remarquable à son oeuvre.

                                                             L'Altiste







                                 La libération de l'apôtre Pierre




                                             Jérusalem, Jérusalem




                                                     Les outils 

 un autre pélerin, St Roch.

Choix délibéré de ma part, d'alterner les toiles d'Arcabas  et le monument, c'est ainsi que je l'ai ressenti  : l'on est pas là dans une galerie d'art.

                                   
 à suivre                                             Photos Isarde

http://www.basilique-saint-sernin.fr/site/paroisse-catholique/fortifier-sa-foi/arts-et-foi/arcabas-2017/Parcours%20des%20oeuvres%20d%27Arcabas.pdf



 https://www.google.fr/search?q=arcabas+vitraux&sa=X&tbm=isch&imgil=4v2pr6bxglFu8M%253A%253BMeL_wA1Oj4pN5M%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.arcabassacrecoeur.com%25252F&source=iu&pf=m&fir=4v2pr6bxglFu8M%253A%252CMeL_wA1Oj4pN5M%252C_&usg=__pf8aNak5gw_fpQ-wZ-I8GpTRKP8%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwjepaL3p-fTAhVLXBoKHb-GDYsQyjcINA&ei=8xEUWZ7gGcu4ab-NttgI#imgrc=4v2pr6bxglFu8M:

mercredi 10 mai 2017

d'autres affiches

Toulouse aussi fait fantasmer les créateurs : vous avez là un condensé des spécificités toulousaines  : à la place de son foie gras, l'oie a mis un ballon de rugby et de son bec s'envole Airbus, la violette au bec. 


 Affiche de A. Carrier 1993

Tout y est, la Garonne et son Pont Neuf, le Capitole, St Sernin et les Jacobins 
 sans oublier la violette
                                                  Affiche de Jacques Auriac

http://www.dailymotion.com/video/x4glzu_jacques-auriac-affichiste_creation

https://www.google.fr/search?q=A+Carrier+affichiste&tbm=isch&imgil=Si3R8qj8_7LNkM%253A%253B3EkClCHoXCSiEM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fwww.alaincarrier.fr%25252F&source=iu&pf=m&fir=Si3R8qj8_7LNkM%253A%252C3EkClCHoXCSiEM%252C_&usg=__161yHHXH841Bt60w3ObvrxQMSWs%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwji3pOo9uTTAhULVxoKHSqJBMwQyjcITA&ei=fNESWeKwKouuaaqSkuAM#imgrc=Si3R8qj8_7LNkM:

Mais rien ne me fait plus  de plaisir, en flanant dans les petites rues proches du Capitole, de retrouver les affiches de l'Aéropostale :

Boutique La Mucca  : photos Isarde.





































 en opposition à la vache qui rit





 https://www.histoire-image.org/etudes/y-bon-banania

https://boutique.lavachequirit.com/products/affiche-la-vache-qui-rit-noir 

 http://www.ruedescollectionneurs.com/magazine/mag/affichesethistoiredetoulouse.php

mardi 9 mai 2017

Invitation au voyage


  Lumineux, tonique, trés graphique, envolée vers des horizons lointains...........   et on a vraiment envie de s'embarquer sur un paquebot ou de prendre le train, représentatif de son époque mais très moderne à la fois :



 Roger Broders est né le 2 mars 1883 àParis.
Diplomé de l'Ecole nationale des arts décoratifs, il débute sa carrière comme illustrateur, il le restera toute sa vie.
Il travaille d'abord pour des catalogues de maisons de meubles et de grands magasins parisiens.
Il publie quelques dessins dans Vogue en 1920 et c'est en 1930 que la maison Mame lui propose d'illustrer des manuels scolaires et par la suite des livres  pour enfant.
A la fin des années 20, il réalise avec son épouse Marguerite, artiste peintre des peintures sur soie, pour la maison Lanvin, grâce notamment à un procédé d'encre indélébile mis au point par son frère chimiste.
Les dix années passées à créer des affiches pour les PLM représentent un moment particulier dans sa vie professionnelle.
Au début des anées 30, il entreprend d'être peintre à titre professionnel, trois galeries parisienne présentent son travail. 
Toujours curieux et ne craignant pas l'éclectisme des pratiques, il fait des dessins pour La République dans  la seconde moitié des années 30.
 Son esprit satirique et polémiste s'exprime librement dans ce journal classé à gauche.
Il décède à Paris en 1953




 Il n'aura fallu qu'une dizaine d'années à Roger Broders et moins d'une centaine d'images pour marquer l'histoire de l'affiche touristique.
Les trois premières années de création pour les PLM (Paris Lyon Méditerranée)
  sont marquées par une approche que l'on peut qualifier de descriptive.
C'est en 1925, que Broders opère un véritable tournant et abandonne peu à peu cette dimension illustrative pour une démarche plus formelle, plus "graphique".
Il change sa signature et ses longs jambages au profit d'une écriture en bâton plus simple et plus sobre.
On retrouve dans ses affiches une composition en trois plans.





Au premier plan il installe un point de vue, avec ou sans personnages, qui s'appuie sur le texte en bandeau calé dans la partie inférieure de l'affiche.
Cela amène le regard du spectateur  au plan moyen (une vallée, un village, un groupe de personnes)
Au troisième plan, un sommet montagneux arrête le regard où un ciel infini le perd et piège ainsi le spectateur, dont le regard se trouve systématiquement ramené au plan intermédiaire.
Il faut ajouter à cela la redoutable effiicacité de la gamme colorée qu'utilise Broders jouant de l'ombre et le la lumière comme peu de ses contemporains le faisaient.




Il avait compris l'importance de la lumière et  combien le soleil renvoie à l'idée de bien-être et de plaisir.
Il emprunte aux courants de l'époque  les larges à plats colorés et fait preuve d'une grande maîtrise dans l'harmonie des couleurs, jouant par exemple de leur complémentarité.
 L'extraordinaire force de son travail créatif et sa singularité font de Roger Broders un maître incontesté de l'affiche Art Déco et de l'affiche touristique.


http://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1998_num_178_1_6859

 https://www.google.fr/search?q=roger+broders&tbm=isch&imgil=RlgKEG5DOYUajM%253A%253B4aD2IafeXobv2M%253Bhttps%25253A%25252F%25252Fen.wikipedia.org%25252Fwiki%25252FRoger_Broders&source=iu&pf=m&fir=RlgKEG5DOYUajM%253A%252C4aD2IafeXobv2M%252C_&usg=__6K4lapJwAIqHBU_5AjNEWxoDPn0%3D&biw=1855&bih=953&ved=0ahUKEwj285HujuLTAhXGXRoKHfCHDTsQyjcIsQE&ei=klgRWfbiKsa7afCPttgD#imgrc=qc3Memg1o22v7M:

http://www.vatel.com/files/pdf/CirVath_3.pdf

jeudi 4 mai 2017

L'abeille et l'Araignée

                Dommage, elles ne sont pas en porcelaine !!
 Elles ont choisi mes fleurs d'ail, une merveille de composition.
Ce petit tour dans mon jardin assure une transition avec la dernière série que j'ai partagée avec vous avec un intérêt soutenu.
Elle aurait mérité plus d'explications encore mais ne connaissant pas exactement les pôles d'intérêt de mes lecteurs, je me suis attachée à vous en présenter les facettes de la façon la plus simple possible.
                       Il n'est pas impossible que j'y revienne un jour.

Si je vous dis que notre mois d'avril a été le plus chaud depuis des décennies , vous comprendrez que tout a éclos précocèment pour se recroqueviller ensuite sous la froidure, la neige étant de nouveau à une encablure et le gel très proche, plusieurs matins à 1° ou 2°.
 Heureusement, la pluie est arrivée que les oiseaux ne craignent pas.
 Il me reste à voir de plus près si le couple de mésanges  qui fabrique une deuxième nichée sur ma fenêtre est bien de la même race ; le mâle plus gros est bien une mésange charbonnière, la femelle arrive en trombe et ressort du nichoir comme une catapulte, elle n'a pas la même robe.


 Seulement deux ou trois abeilles butinent les fleurs d'ail : à part quelques roses  ou iris, il n'y a pas grand chose d'autres à butiner et elles doivent avoir froid.


                                      Il y a fort à faire sur une même tige !...

                      et elle explore chaque fleur avec application


                     Les tourterelles gardent toujous un oeil sur vous

                         
                                 les verdiers sont moins farouches



        de la couleur améthyste on passe aux dégradés de rose avec les oeillets


                                         et la première courageuse

                                                                                          à très bientôt


mercredi 3 mai 2017

L'escargot

 En biscuit, s'entend !

En effet, un  directeur de Sèvres, Hettlinger souhaite donner une orientation différente à la production de sa manufacture : foin des bustes, statuettes de Houdon ou de Pigalle et place à la nature !


                                          Biscuit de Sèvres Molière Modèle Houdon

Oiseaux, papillons, insectes, il dit lui-même :
 "l'approbation du roi donna de la valeur à mes escargots qui se vendent aussi cher qu'une vache en Suisse".

 http://www.musee-orsay.fr/fr/info/gdzoom.html?tx_damzoom_pi1%5Bzoom%5D=1&tx_damzoom_pi1%5BxmlId%5D=003417&tx_damzoom_pi1%5Bback%5D=%2Ffr%2Fcollections%2Fcatalogue-des-oeuvres%2Fnotice.html%3Fnnumid%3D3417&cHash=38b2cda2af

 On ne cessera de dire que tout évolue et que déjà à cette époque le "marketing" était de mise.
Nous avons vu aussi que la gestion financière était importante,  pourquoi pas des escargots, puisqu'ils se vendent bien.
 La période Révolutionnaire voit s'afficher des décors patriotiques  et l'arrivée de David, les sujets mythologiques, les portraits sévères représentatifs de la grandeur de leur modèle 
Evolution encore à la Restauration avec Carrier-Belleuse en 1850.

La liste des sculpteurs est nombreuse, nous y trouvons même le célèbre Pompon parmi d'autres artises animaliers comme Yencesse, Orlandini, Lagriffoul.



                                                         l'ours blanc de Pompon Sèvres

Plus tard Rodin lui-même  et Cheret ont travaillé à Sèvres.

Mais il n'y a pas que Sèvres au monde, même si beaucoup de manufactures européennes s'en inspirent;
 Capo di Monte en Italie avec  le sculpteur Aniello; 
le sculpteur Werner qui établit ses modèles pour la Manufacture royale de Frédéric II, à Berlin.
 en Angleterre, les biscuits de Chelsea et de Derby
à Franckenthal, Hannong (nous l'avons vu )
en Suisse les biscuits de Nyon 
 au Danemark les biscuits de Bing et Grodhal
en Bavière, ceux de Nymphenburg
 à Hastière sur Meuse, Cyfflé perpétue la tradition de Lunéville d'où il est issu.

 Je crains qu'un "listing" des très nombreux artistes qui ont collaboré au cours des siècles à Sévres, pour ses biscuits, sa pâte tendre ou dure ne vous soit fastidieux. Il faudrait toutefois que je cite quelques uns des grands services édités pour les grands de ce monde, cadeaux prestigieux aux visiteurs de la France : 
pour Christian VII de Danemark, décoré par Catrice, Levé,et Pierre Noël un service de 201 pièces qui coûta à la Caisse Royale 27.160 livres en 1768 :
pour la duchesse de Bedford ambassadrice de l'Angleterre, un service de 180 pièces coûtant 18.374 : du  fameux bleu de Sévres orné de dorures de cartouches et de fleurs polychromes.

 au titre des acheteurs qui considéraient leurs achats comme du mécénat, Mme de Pompadour ou Mme Du Barry dont le service de 322 pièces, maquettes de  Augustin de St Aubin frère de Gabriel décoré par les peintres Lebel et Catrice.


pour le roi Gustave de Suède deux services respectivement de 586 pièces au prix de 46.920 livres en 1771 et le second en 1784 offert par Louis XVI composé de pâtes tendres et de surtouts en biscuit  :
pour la Cour de Vienne emporté dans les bagages du cardinal prince de Rohan ambassadeur extraordinaire en 1772, 360 pièces de pâte tendre à la valeur de 20.772 livres.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65726446/f32.image

 La commande de Catherine de Russie en 1779 atteint 744 pièces et lui coûta 331.227 livres, à ce prix, toutes ces pièces atteignirent la perfection.
 Il faut toutefois remarquer qu'elle paya "en deux fois". (vous en trouverez un exemplaire dans ce lien.


 http://www.chateauversailles.fr/resources/pdf/fr/presse/dp_dodin.pdf

 Le grand service en pâte dure offert par Napoléon Ier au  tsar Alexandre  de Russie en 1807 comportait des scènes mythologiques. 
Quant au service offert à ce même Napoléon Ier par son épouse Marie-Louise, il fut du voyage à Sainte-Hélène.

 https://fondationnapoleon.org/chef-d-oeuvre/service-particulier-de-lempereur/

Maximilien  Joseph roi de Bavière en 1810 avait bénéficié d'un de ces présents fastueux en 1810.
Joséphine  (je pense que tout le monde sait qu'elle est l'épouse de Napoléon ) ne fut pas en reste mais offert après leur divorce, elle n'accepta pas le service et comble de malheur, oserai-je dire, il fut offert à Wellington lorsqu'il était ambassadeur d'Angleterre à Paris.
 Louis-Philippe non content d'avoir offert ce service à Wellington  gratifie Metternich du service des "Arts Industriels".
Chales X honore Victor Hugo.
On ne compte plus les présents qui se succèdent  jusqu'à celui que l'actuelle reine d'Angleterre reçoit pour son mariage en 1947 .

L'histoire ne dit pas si notre République est aussi généreuse, mais si mais si !!!

http://www.huffingtonpost.fr/jean-francois-dufour/porcelaine-de-sevres-offerte-a-xi-jinping-un-message-subtil-ou-une-bourde-monumentale_b_5049503.html

C'était aujourd'hui,   un petit tour entre Art et Politique.

 Mais je ne pourrais clore ce sujet sans évoquer encore le Service du général Eisenhower  décor de Jean Luce (Marli vert-émeraude, filet or, drapeaux polychromes). en 1951.
 Et pour la modernité tous les artistes de renom ;

L'escargot a fait du chemin  !!!...
   
http://www.sevresciteceramique.fr/site.php?type=P&id=305


http://www.amisdesevres.com/wp-content/uploads/2014/11/revue23_pages_143_a_148_isabelle_laurin.pdf

http://www.sevresciteceramique.fr/site.php?type=P&id=684

mardi 2 mai 2017

Le Biscuit

 Non ! je n'ai pas changé de sujet, le temps approche pourtant où il va falloir que je cesse de vous faire faire de la vaisselle .... et en matière de "biscuit" ce n'est pas l'art culinaire mais une autre forme de porcelaine..

Mes amis amoureux de la nature seront heureux que je leur en montre la plus parfaite illustration ;


Modèle de Blondeau d'après Oudry biscuit de Sèvres XVIII ème
  
 Pratiquement depuis le XVIII ème jusqu'à nos jours les sculpteurs ont collaboré avec Sèvres ou d'autres fabriques pour donner le jour  à cette porcelaine"cuite en blanc" qui conserve son aspect blanc mat à la sortie du four.

C'est pour cela que les conseils de se réfèrer  à votre goût seul, peut prévaloir.
 Ce biscuit peut être en pâte tendre ou en pâte dure  et ne porter aucune marque et qui plus est se révéler être un faux .
Si vous nen faites pas l'acquisisition au prix fort cela peut encore aller  !!
(Si vous avez lu le livre de Chavagnac (je l'attendais au tournant attendant de voir s'il mentionnant "Toulouse et Valentine"  ; il conclue qu'il n'y a oas de marque ... erreur).
 Vous avez sûrement touché du doigt que la plupart des manufactures se sont copiées.
Si vous avez la chance de trouver un biscuit qui peut être de Sèvres il y a des chances que vous ne trouviez que la marque du sculpteur ou de leur modeleur.
 Ces biscuits sont de toutes les tailles aussi bien très réduites que de grande stature.
Pour la technique : nous pouvons avoir du coulage ou de l'estampage : le sculpteur ou le modeleur réalise le sujet soit en cire soit en plâtre le moule définitif sera en bois pour l'estampage ou en plâtre pour le coulage.


         Biscuit de Strasbourg Fabrication de Joseph Hannong fin XVIII ème
        Grand bas relief "le Printemps" Musée des Beaux-Arts de Strasbourg

Cette pâte va être finement modelée et les pièces rapportées assemblées avec de la barbotine, retouchées encore si nécessaire pour être parfaites avant la cuisson. Les biscuits en pâte tendre  sont les plus recherchés car ils offrent un velouté, un grain plus fin et sont aussi plus faciles à travailler.
Joachim Kaendler à Meissen, en Saxe, était le plus redouté concurrent de Vincennes et c'est un peu pour cela que le sculpteur Bachelier ne pouvant rivaliser avec les coloris de Saxe, décida de laisser ses pièces en blanc. 
Jacques Bachelier était entré à Vincennes en 1748 qu'il suivit à Sévres , il était inventif et sut de ce fait concurrencer Meissen à son tour.
Il rédige un "Mémoire historique dont je vous donne quelques lignes.

  "Dans l'origine de la Manufacture, la sculpture n'avait ainsi que la peinture, d'autre objectif que l'imitation de l'Extrème-Orient.
Jusqu'en 1749, la sculpture était luisante et colorée.
L'impossibilité d'approcher les figures de Saxe, par l'égalité de l'emploi et l'éclat des couleurs, allait faire renoncer à cette partie quand le sieur Bachelier proposa d'essayer la sculpture sans couverte, c'est-à-dire le biscuit ; mais il n'y avait pas d'exemple de ce genre, aussi fut-il rejeté comme impraticable et ridicule.Inutilement il cita le marbre statuaire, qui n'est ni luisant ni coloré et qui a cependant des charmes ; ce ne fut qu'en 1750 que le ministre exigea que l'on fit l'expérience.
Le sieur Bachelier pensa que rien ne serait plus agréable au public et de plus facile exécution, pour l'espèce d'ouvriers qu'il avait alors sous la main, que de traduire en porcelaine plusieurs des idées pastorales de M. Boucher.
Ce genre eut le plus grand succès jusqu'à ce que M. Falconnet, chargé en 1757 de conduire la sculpture, y portât un genre plus noble d'un goût plus général et moins sujet aux évolutions de la mode"



                                                           Sèvres. Blondeau d'après Oudry

Bachelier était bientôt rejoint par le sculpteur ciseleur du roi, Duplessis, et leur fabrication atteint des sommets de perfection.
Une des élèves de Bachelier, Falconet imprime à son tour sa marque (façon de dire) avec des sujets plus graves.
 comme ce célèbre Pygmalion conservé au Musée du Louvre :

  Falconet ne travaillait pas seul il était aidé de Fernex et de Duru soit pour des ajustements ou des réparations.
En 1730 c'est Pajou qui entre aussi à Sèvres, soutenu alors par Madame Du Barry, il façonne en platre son buste mais l'envoie en Allemagne à Locré dans la fabrique allemande de Basse-Courtille,  pour sa cuisson.
 La collaboration européenne  s'étend avec l'arrivée du Belge Mons en 1741   qui avec Berruer et Le Riche fabrique en biscuit le buste d'Aguessau.
(conservé au Musée des Arts décoratifs à Paris )
                                                                           à suivre

                   Marie-Antoinette. Biscuit de Sévres. Modèle de Pajou 



                                                                         





http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/parcours/xviie-xviiie-siecles/de-la-porcelaine-tendre-a-la/

ayez la patience de trouver les statuettes en porcelaine de pâte tendre, sur le modèle de Boucher.


https://www.kohn.paris/wp-content/uploads/2016/04/Marc-Arthur-Kohn_catalogue_13-04-2012.pdf


lundi 1 mai 2017

Porcelaine de Limoges

Avant d'achever ce très succinct tour d'horizon de cette saga de l' Art du Feu, alors que nous avons pu comprendre combien cette production ne pouvait subsister qu'avec l'aide des grands des siècles passés, il faut se pencher sur la manufacture de Limoges  qui ne travailla pas non plus en toute paix dans son coin du centre de la France.
(Je remarquerai au passage que Fouque Arnoux a su se débrouiller tout seul). 

 A Limoges donc l'intendant de la Généralité de Limoges, Turgot de l'Aulne comprend très vite ce que l'industrie porcelainière peut apporter à sa région.
Sans doute, en tout cas il faut l'espèrer,  il ne l'oublia pas lorsqu'il devint l'intendant des finances de Louis XVI.
 Après la découverte du kaolin de St Yriex( et je vous avais promis de vous raconter les circonstances de cette découverte) Massié déjà faïencier s'associe avec Grellet pour fonder une manufacture florissante jusqu'à nos jours.


  Limoges (manufacture du Comte d'Artois (1774-1784) Musée Adrien Dubouché

  A St Yrieix, en 1765, vivait au Clos des Barres, Madame Darnet.
Elle employait pour faire sa lessive une argile blanche et onctueuse .
Son mari, chirurgien de son état, avait pour ami un apothicaire  de Bordeaux, Villaris, proche de l'Archevêque de Bordeaux grand amateur de céramiques.
Faut-il imaginer un branle-bas national où toutes les conversations s'alimentaient de l'arrivée de ces porcelaines de Chine  ? 
Toujours est-il que Villaris en parle à Darnet qui reconnait dans  les échantillons qui lui sont soumis, la terre que sa femme emploie pour sa lessive.
On s'empresse d'envoyer à Sèvres pour analyse cette terre limousine qui se révèle être ce kaolin tant recherché et l'affaire est vite bouclée, Villaris achète les terres de St Yrieix au nom du roi et Darnet en devient l'intendant.
 Pour Grellet et Massiè les choses ne sont pas faciles  et après tout pouquoi ne pas revendre la manufacture à Sèvres, qui s'y refuse .
Celle-ci faisait manufacturer les pièces en blanc à Limoges pour les décorer ensuite à Sèvres. 
Il y avait donc collaboration sinon concurrence  ; Alluaud qui succède à Grellet ne se prive pas non plus de vendre ses porcelaines blanches à d'autres manufactures et pendant la Révolution ce sont trois de ses ouvriers qui rachètent la fabrique ;  Joubert, Cacatte et Joly.
Ce ne fut bientôt plus la seule et si ses décors sont influencés par d'autres manufactures, elle est détentrice d'une spécialité" le rose de Limoges".


                                                                   Collection privée Photo Isarde




 Citons quelques unes ce ces autres fabriques ;  Monnerie en 1795 ancien de la manufacture du Comte d'Artois en 1792 ;  Baignol transfuge de La Seynie et de St Yrieix : Pierre Tharaud en 1819 ( dont un descendant est encore fabricant à l'époque actuelle) en 1829 la fabrique Ruaud et celle de Valin et Aaron en 1835.
 Au XIX ème l'extension est massive, on trouve des manufactures dans toute la région limousine ; Poissac, Rochechouart, Saint Brice, Sauviat, Solignac etc.
Les parisiens Honoré et Dagoty oeuvrent à  La Seynie et le marquis de Bonneval installe encore une autre fabrique à Coussac.
 Celui-ci répond à Louis-Philippe  qui le moquait de sa nouvelle profession:
" Eh! Mon Dieu, Sire ! j'ai vu tant de gens faire du plat chez vous que je suis allé chez moi faire des assiettes".
Arrivée remarquée et triomphale de l'américain David de Haviland  en 1842 qui fera passer un vent de modernité sur la porcelains de Limoges, et encore de nos jours.
 Il est curieux mais désolant à la fois de voir que ces commerces finissent toujours par s'essouffler
 la concurrence venant parfois du sur place avec du matériel plus récent.



                                  Collection Privée photo Isarde




http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6115049h