vendredi 10 février 2017

Le Nouveau Réalisme

 Si plusieurs des artistes qui figurent dans la grande exposition des Abattoirs, en lien avec le Centre Pompidou et pour son anniversaire, si, en effet, je suis longtemps passée au pied de la fontaine de Niki de Saint Phalle à une encablure du Centre  Pompidou, ou bien les sculptures César, je connaissais moins Jean Tinguely et encore moins Daniel Spoeri, celui-ci pourtant membre fondateur de ce Nouveau Réalisme : plus habituée à Daniel Cordier.
C'st à eux deux que nous devons "Les dadas des deux Daniel".

Je me suis efforcée d'être plus disciplinée ;  toutefois  il est certain que ma lecture de cette exposition n'est pas forcément la vôtre.

 Les habitants de Bâle peuvent se rendre dans le Musée consacré à  Jean Tinguely dans leur ville.

                               Je vous invite donc à me suivre.
 













Vous avez sur cette photo les oeuvres de trois artistes,
 les Compressions de César

"L'Europe on a cycle" de Stankiewicz


 et la Tricycle de Jean Tinguely





plus visible ci-dessous














































  Oeuvre majeure de Tinguely que j'ai photographiée à plusieurs reprises et que j'ai mise au centre de ma visite.

 


                                                                                                     à suivre

dimanche 5 février 2017

Pins et palmiers

Mélange harmonieux des pins vivants et des palmiers métalliques ou d 'autres arbres encore qui mettent des touches de couleur dans le paysage.
Ce sera un intermède en attendant ce que nous décrouvrirons la semaine prochaine,  que je ne connais pas encore moi-même.







































































 du lac à la mer ,


il n'y a qu'une dune à escalader pour contempler le plus somptueux et éphèmère  des tableaux

                                                                      Photos Isarde:  Eté 2016. Hossegor.





samedi 4 février 2017

Les monolithes d'Ikom

Voici la dernière énigme, aucune réponse à ce jour mais un point de la part de l'auteur.
 de 1984 à 2007 déjà quelques années et pour les 10 dernières,  le silence.

On a pas non plus envisagé de déménager Stonehenge !.... 


     hormis que leurs dimensions permettent plus facilement un certain pillage.

    "Les monolithes d'Ikom se composent d'un autre groupe d'environ trois cents sculptures énigmatiques situées au nord-est du village d'Ikom, dans une région occupée par cinq factions Ekoi du Nord.
Ce sont des pierres dressées anthropomorphes qui mesurent un peu moins d'un mètre à un peu plus d'un mètre cinquante. Pour l'instant, on n'a  encore  effectué aucune fouille archéologique dans cette région.
Un projet est cependant à l'étude.
Il serait hautement souhaitable afin de founir un contexte à ces oeuvres étranges, qui pour le moment, sont plus entourées de légendes que de faits réels.
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 En tout état de cause, les dates que l'on a obtenues par des procédés scientifiques pour ces oeuvres confirment que les cultures s'étaient développées à l'intérieur du pays bien avant les premiers contacts avec les Européens, qui remontent à la fin du XV ème siècle.
De nomnbreuses recherches restent à faire.
 De nombreux indices donnent à penser que les lacunes qui subsistent dans l'histoire de notre évolution artistique et culturelle peuvent être comblées.
Le monde entier ne pourra que s'enrichir considérablement de cette connaissance.
Le moment est  peut-être opportun  de rappeller les paroles du célèbre archéologue Sir Mortimer Wheeler qui écrivait, dans la préface de l'ouvrage que le professeur Willett a consacré à l'influence d'ifé sur l'histoire de la sculpture de l'Afrique occidentale.(Ife in the history of West African Sculpture) :

" Quand la nouvelle Afrique trouvera le temps et la disposition d'esprit nécessaires pour aller à la découverte de son propre passé, il y aura des choses qui comprises comme il le faut, fourniront un nouveau chapitre de l'histoire du monde.
"Permettez -moi de conclure en précisant  qu'à mon avis, lorsque ces oeuvres auront été comprises, elles n'ajouteront pas seulement un nouveau chapitre à l'histoire du monde : elles rétabliront en outre la dignité de l'homme en Afrique et partout où les descendants des Africains se sont dispersés.
                                                                                    Ekpo Eyo

http://www.7sur7.be/7s7/fr/1506/Sciences/article/detail/118071/2007/12/29/Les-monolithes-d-Ikom-un-tresor-archeologique-peut-etre-vieux-de-2-000-ans.dhtml

https://www.sciencesetavenir.fr/sciences/au-soudan-un-archeologue-suisse-met-au-jour-un-passe-mysterieux_110501

 http://www.lemonde.fr/afrique/video/2017/02/08/exposition-l-afrique-et-ses-routes-cinq-oeuvres-a-ne-pas-manquer_5076691_3212.html

vendredi 3 février 2017

une autre énigme

 et non des moindres ! ...ce sont les statues en stéatite d'Esié.

Qui représentent-elles ? à quelle époque ? plus de huit cent d'entres elles présidées par un roi figurent des hommes comme des femmes de 14 cm à plus d'un mètre.
La tradition veut qu'elles soient les dépouilles pétrifiées de visiteurs venus de terres lointaines.
Elles sont aussi mystérieuses pour le peuple d'Esiè que pour le reste du monde. 

Elles étaient déjà en place lorsque les habitants d'Esié sont arrivés au XVIII ème siècle.
 


 Sont passés par là, Frobenius (dont nous avons déjà parlé) qui en préleva trois têtes et l'inspecteur scolaire de la Church Missionary Société en 1933.
Ce champ de sculptures fait toujours l'objet de dévotion ; en premier lieu protégé par la "Maison des Images" en 1945 et un nouvel édifice en 1970 avec un autel utilisé par la population pour le Culte des Images.
Auparavant c'est Philips Stevens Jr qui en a fait un catalogue sous la conduite de Kenneth Murray.





  Statue d'Esiè date indéterminée Stéatite . h. 67 cm
 National Museum Esiè.



































  Personnage assis au sabre
 Stéatite . h 78 cm National Museum Esiè



Les statues en stéatite d'Esiè constituent une énigme.
 Les habitants actuels en trouvérent huit cents environ en immigrant dans la région à la fin du XVIII ème ou au début du XIX ème siècle.
Pour expliquer leur origine, la population locale raconte qu'il s'agit de visiteurs venus dans cette ville qui auraient été transformés en pierre.
Pour l'instant, les historiens de l'art et les archéologues n'ont pas trouvé de meilleure explication à leur origine. Assis, rarement agenouillés, ils jouent d'instruments de musique ou tiennent des machettes.
Les deux statues illustrées ici ont certaines caractéristiques communes : elles sont l'une et l'autre assises sur un tabouret avec les mains sur les genoux, elles portent toutes deux un collier à trois rangs et elles ont une coiffure élaborée similaire.


 http://icom.museum/ressources/base-de-donnees-des-listes-rouges/liste-rouge/afrique/L/2/

 http://www.persee.fr/doc/jafr_0037-9166_1969_num_39_1_1441

 http://www.tulikivi.com/fr/Tulikivi/La_steatite_Composition_de_la_steatite

jeudi 2 février 2017

Une énigme

 Cette énigme, ce sont les bronzes de Tsoedé.
    Est-ce fortuitement que les trois plus grands bronzes découverts en Afrique l'ont été dans un si petit espace?
 N'existerait-il pas une autre culture que celles du Bénin ou d'Ifé qui aurait pu les produire ? 
 A ce jour je ne trouve pas trace d'une réponse précise de la part des historiens de l'art, des archéologues ou des anthropologues.
Toujours est-il que je vous embarque encore aujourd'hui sur une remontée du Niger..

   " Dans un village de l'île de Jebba et dans le village de Tada, au bord du fleuve Niger on a découvert deux groupes d'oeuvres connues sous le nom de bronzes de Tsoedé du nom de Tsoedé fondateur légendaire du royaume Nupé.
La tradition veut que Tsoedé ait été garde de la cour du roi d'Idah et qu'il se soit enfui en emportant avec lui ces bronzes.
On suppose qu'il remonta le Niger en bateau, déposant certaines pièces à Tada et d'autres à Jebba, poursuivant de là son chemin pour fonder le royaume de Nupé.
Ces faits se seraient déroulés au XVI ème siècle.
Il y a en tout  neuf bronzes."


 13.- Les bronzes de Tsoedé sont un groupe de statues énigmatiques découvertes dans le village de Tada et de Jebba.

 92.- Statue d'homme assis Fin du XIII ème XIV ème Cuivre. h. 57 cm.
                                    Tada National Museum de Lagos
 Cette fonte extraordinaire, qui est sans doute la plus naturaliste jamais produite en Afrique a été trouvée dans le village Nupé isolé, de Tada, sur la rive droite du Niger..
 C'est une pièce extraordinairement complexe pour une fonte en cuivre.
Bien qu'elle soit nettement dans le style d'Ifé, elle diffère de toutes les oeuvres d'Ifé connues par les proportions naturelles de la tête et des membres.
Les habitants de Tada avaient coutume de la transporter  jusqu'au   Niger tous les vendredi (ils sont actuellement musulmans) et de la frotter avec du gravier du fleuve pour garantir leur fécondité et celle des poissons dont ils se nourrissaient.
Ce sont ces lavages qui ont érodé la surface.
Bien que son état très mauvais lui donne presque l'air d'une transe, on peut sentir la sérénité et le calme intérieur du personnage qui sont caractéristiques de toutes les autres oeuvres d'Ifé .
La statue a  été datée par thermoluminescence de la fin du XIII ème siècle au XIV e siècle.



93.- Même descriptif. Bronze à teneur en étain
 Grande statue  de 1m 15 qui porte une tunique couverte de cauris, un collier de dents de léopard et un médaillon pectoral avec les représentations d'un bélier et d'oiseaux.
 Sa coiffure complexe se compose d'un disque représentant une tête cornue avec des serpents sortant des narines.
Datée par thermoluminiscence entre le début du XIVéme et le début du XV ème

 96.- Personnage en pied aux mains jointes.
                                  Cuivre; h. 56,5 Tada. National Museum Lagos
 Les grands yeux protubérants, les lèvres éversées et les oreilles stylisées de ce personnage sont caractéristiques du style post classique qui a abouti au style Yoruba moderne à partir du XVI ème.
 Le geste des mains, dont l'une serre le pouce de l'autre , est  caractérisrique de la société secrète chargée du culte de la terre en pays Yoruba.

 Il nous restera encore deux autres  découvertes avant de quitter l'Afrique si d'autres fouilles ne mettent pas  à jour de nouvelles oeuvres d'art.


 95 Homme à la canne de commandement. Bronze à teneur en étain.

 Chapeau décoré, un collier et un pagne. La bouche en forme de haricot et les gros yeux soulignés par une ligne en relief.

 http://www.visual-arts-cork.com/ancient-art/african-sculpture.htm

mercredi 1 février 2017

Retour au Bénin

 Nous avons déjà vu l'art du Bénin présenté par Colette Noll , je poursuis aujourd'hui  avec la lecture de la présentation d'Ekpo Eyo qui aborde l'historique de ces découvertes et les questions posées pour la restitution ou le prêt  d'au moins quelques oeuvres de la part des musées occidentaux à leur pays d'origine.
Bien évidemment j'ai voulu savoir ce qu'il en était depuis la rédaction de cet article en 1984.
J'ai trouvé une demande de restitution du Bénin au Musée du Quai Branly en 2016 sans que la réponse ne soit donnée.

http://doc.sciencespo-lyon.fr/Ressources/Documents/Etudiants/Memoires/Cyberdocs/MFE2013/gay_a/pdf/gay_a.pdf

Mais les événements tragiques  de 1897, concernent plutôt la Grande Bretagne comme vous allez pouvoir le lire.

76.- Tête de Reine-Mère. Début du XV ème s (première période) 
                                     Bronze h.51 cm. Bénin. National Museum Lagos.
 Capitale des peuples qui parlent Edo, la cité de Bénin est située à 110 km environ au sud d'Owo et à 190 km environ au sud-est d'Ifé.
Cette magnifique Reine- Mère est une des têtes en bronze les plus réputées du Bénin.
On raconte que l'Oba Esigie (qui régna jusqu'en 1550 environ) fut le premier à en conférer le titre à sa mère, Idia, et que depuis, chaque Oba ou roi le confère à sa propre mère trois ans après son accession au trône.
C'est sous le règne d'Esigie que, grâce au négoce avec les Portugais, ce métal devint disponible pour la première fois, ce qui semble avoir amené les artistes à inventer de nouvelles formes artistiques.

77.- Tête Commémorative XV ème - XVI ème ( prmière période)
                                        Bronze h 21 cm Bénin National Museum de Lagos

 Selon la tradition orale la technique du bronze fut introduite à Bénin depuis Ifé vers la fin du XIV ème siècle, mais une tradition artistique y était déjà établie, comme en témoigne le style typique de Bénin de cette ancienne tête commémorative d'Oba.
On a toujours produit des têtes commémoratives en bronze durant toute l'histoire de Bénin, mais les plus anciennes, dont celle-ci constitue un bel exemple, sont les plus naturalistes et les plus belles.
Toute la fonte du bronze et le travail de l'ivoire étaient au service de l'Oba, ce qui a fait de l'art de Bénin un art royal stricto sensu.

   "L'art de Bénin continua à évoluer jusqu'en 1897.
Cette année-là le vice-consul britannique, J.R Philips, envoya un messager à l'Oba pour lui annoncer qu'il avait l'intention de lui rendre visite.
En réponse, ce dernier le pria de reporter son voyage car il serait pris par la célébration de la cérémonie la plus importante de l'année, l'Igue, pendant laquelle le corps du souverain est sacré et transformé en divinité.
Cette cérémonie est destinée à assurer la continuité de la dynastie et la prospérité du royaume.
Philips décida de passer outre.
A l'insu de l'Oba, deux chefs organisèrent une embuscade et tuèrent tous les membres européens de l'expédition sauf deux et tous les porteurs .
Les deux survivants donnèrent l'alerte et une expédition navale fut montée très rapidement.
Horrifié par ce massacre et effrayé par les conséquences qu'il risquait d'impliquer, le roi de Bénin consulta l'oracle.
Celui-ci prophétisa que la ville serait détruite par la main d'hommes blancs.
Le peuple de Bénin devait prendre des mesures pour sauvegarder sa cité et offrit un certain nombre de sacrifices aux dieux afin de conjurer le désastre imminent.
Quand les soldats européens rentrèrent dans la cité et découvrirent toutes les victimes humaines, ils crurent  qu'il s'agissait de coutumes ordinaires de Bénin.
Après la reddition de la cité, ils s'emparèrent de quelque deux mille pièces rassemblées dans le Palais.
Le gouvernement britannique les liquida par la suite pour couvrir en partie les frais de l'expédition.
Le roi fut déposé et envoyé en exil.
Cette expédition punitive mit un terme à l'art traditionnel de Bénin.

 78.  Tête. Fin du XV ème début du XVIe siècle 
Terre cuite h.21 cm. Bénin. National Museum Lagos .
Les fondeurs de bronze avaient leurs quartiers dans la cité de Bénin.
Un autel fut érigé à la mémoire d'Igueghae, le fondeur de bronze qui aurait introduit l'art de la fonte du bronze à Bénin.
Sur cet autel, se trouvaient plusieurs têtes en terre cuite comme celle-ci, qui copie visiblement la précédente, sculptures avec des colliers autour du cou, et qui représentaint la coiffure plutôt que la couronne, comme ce fut ensuite le cas.

  "Plusieurs plaques emportées en Angleterre furent offertes au British Museum.
Un nombre encore plus grand de pièces fut mis en vente publique.
Certaines plaques furent ensuite revendues au National Museum de Lagos.
La grande majorité des oeuvres d'art de Bénin est disséminée dans les musées et les collections privées du monde entier.
Depuis la Deuxième guerre mondiale, le gouvernement du Nigeria s'efforce d'en récupérer le plus possible.



    "Bien qu'il détienne désormais la troisième collection au monde (après celles du British Museum et de Berlin) cela reste quantitativement peu pour un pays qui a produit une aussi grande accumulation d'oeuvres.
A l'occasion de l'inauguration du National Museum de Bénin, il y a quelques années, le Conseil International des Musées a lancé un appel dans son programme pour obtenir soit des prêts à long terme soit la restitution d'une ou deux oeuvres à la cité de Bénin, pour que le Musée puisse présenter les oeuvres de ses ancêtres."


  





80.- Statue en pied de messager. Bronze
 Entre le milieu et la fin du XVI e siècle.
 h. 63 cm.  Bénin. National Museum Lagos







Cette belle statue de bronze représente le messager royal qui portait les emblèmes d'autorité d'Ifé à Bénin au moment de l'accession au trône d'un nouveau roi.
D'après des sources portugaises, ces emblèmes comprenaient une coiffure en bronze, une croix et un bâton de commandement.
Après avoir exécuté cette mission, il recevait une croix à pendentif et devenait un homme libre.
Comme cette statue arbore apparemment les insignes de la royauté, on pourrait croire qu'elle représente le nouveau roi, mais les scarifications en moustaches de chat indiquent qu'il s'agissait d'un étranger, et donc probablement d'un esclave.

 http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Quatre-phases-d-evangelisation-en-Afrique-_NG_-2009-10-02-540050


 81.- Couple de léopards. Bénin. Bronze Milieu du XVI éme s. h.69 cm . N M L

On plaçait des léopards en bronze comme ce magnfique couple sur les autels des ancêtres du roi.
Ce sont des aquamaniles,  récipients d'eau remplis par le sommet de la tête et d'où l'eau pouvait sortir des narines lorsqu'elle était versée au cours des cérémonies.
L'Oba avait des léopards vivants à la cour et employait un gardien spécial pour s'en occuper.
De toute évidence les artistes de Bénin connaissaient bien leur sujet.
Leurs sculptures joignent au souci des détails bien observés comme les mâchoires menaçantes, la fourrure tachetée, les oreilles sur le qui-vive et les yeux perçants, un sens aiguisé du dessin d'ensemble.

" Malheureusement malgré l'adoption de cette résolution et la publication de l'appel, aucun pays du monde n'a réagi.
Le Bénin en est donc réduit à montrer des vestiges et des objets de seconde qualité, ainsi que des moulages en plâtre et des photographies de pièces qui lui ont pourtant appartenu autrefois.Le temps est peut-être venu de réexaminer les circonstances dans lesquelles ces oeuvres d'art ont été emportées de Bénin.
Les musées qui les ont acquises pourraient en prêter une ou deux.
Si l'on en recueillait ainsi de plusieurs sources, le Musée de Bénin serait peut-être en mesure de montrer les oeuvres de Bénin dans leur véritable contexte."

83.- Plaque montrant deux musiciens.
 Fin XVI e. s. h. 48,cm Bronze. Bénin  NML
 L'art de Bénin couvre cinq siècles environ et comprend quelques milliers de pièces.
Les historiens de l'art ont tenté de les dater en fonction de leur style, en deça et au-delà de la période moyenne définie.
On pense que cette période va de la fin du XVI ème à la plus grande partie du XVII ème siècle.
On a émis l'hypothèse que la forme rectangulaire des plaques, assez rare dans l'art africain sauf pour les portes sculptées, s'inspirait des images que les Bini avaient vues dans des livres européens.
Cet exemple montre deux musiciens dont l'un frappe sur une cloche en ivoire et l'autre secoue un hochet.


  84.- Plaque montrant deux hommes se balançant sur des cordes.
 Même descriptif.
Ces plaques étaient utilisées pour décorer les colonnes en bois qui soutenaient la toiture du palais de l'Oba.
On voit encore les trous dans lesquelles elles étaient clouées.
Beaucoup de plaques retracent des scènes de la vie de cour.
Celle-ci dépeint un moment de la fête nommé Isiokuo que l'on ne célèbre plus, et qui était un rituel de guerre en l'honneur du dieu Ogun.
Ce rituel comportait une danse acrobatique, l'Amufi, représentée sur cette plaque qui rappelle une guerre légendaire contre le ciel.
Trois ibis, oiseaux de malheur, sont perchés dans les branches de l'arbre.


 88.- Tabouret avec siège en forme de poissons de vase entrelacés.
XVI ème Bronze h 34 cm Bénin National Museum Lagos.
 Le poisson de vase est un symbole de royauté que l'on retrouve souvent dans l'art de Bénin.
Ce tabouret en bronze stylisé avec élégance se présente comme un siège fait de deux poissons de vase entrelacés reliès à une base circulaire par une colonne.
Leur forme aplatie et le dessin des barbillons, et des écailles donne une image extrordinaire de leur mouvement dans l'eau.





mardi 31 janvier 2017

L'art d'Owo

Cet art mérite que nous lisions encore ses aventures  :  l'art d'Owo est intermédiaire entre celui d'Ifé dont il s'inspire et celui de Bénin qui tenta de s'approprier ses terres en brisant nombre de ses oeuvres d'art.

 
 60 - Tête de personnage XV ème siècle environ
                             Igbo'Laja, Owo. National Museum Lagos
Owo est une ville-Etat presque à mi-chemin entre Ifé et Bénin et dont l'art participe des deux cultures.
Cette tête apaisée et sereine dans la tradition artistique d'Ifé a probablement été exécutée à Owo.
 L'oeuvre présente plusieurs caractéristiques d'Ifé telles que les stries parallèles sur le visage, la paupière supérieure  qui recouvre le coin de la paupière inférieure, le bord de la paupière supérieure souligné par une incision, les commissures marquées en creux et les lèvres entourées d'une ligne en relief.
 Les arcades sourcillères sont plus proéminentes que sur les terres cuites d'Ifé.

    " Owo, autre cité yoruba, est située à cent trente kilomètres environ au sud-est d'Ifé, elle aurait été fondée selon la tradition orale par Ojugbelu, le plus jeune fils d' Oduduwa qui fut lui-même le fondateur d'Ifé.
 On raconte qu'à l'époque où il vivait encore à Ifé, rentrant un jour d'une expédition de chasse, Ojugbelu découvrit que son père avait réparti toutes ses possessions entre ses autres enfants.
Sous le coup de la fureur, il décida d'émigrer et partit avec plusieurs chefs qui l'aimaient bien.
Après avoir erré, ils s'installèrent au sommet de la colline d'Okitisegbo qui domine encore de nos jours la cité d'Owo.
Nous ignorons la date exacte de cette émigration, mais des oeuvres qui remontent probablement au XV ème siècle, mises à jour a Owo, présentent des affinités évidentes avec l'art d'Ifé.
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On a retrouvé des fragments d'une même sculpture très loin les uns des autres ; il semble donc que cette hutte a été détruite avec violence.
 On a retrouvé, notamment, les fragments d'une même tête (n° 60 ci-dessus) éparpillés sur quatre mètres, ce qui laisse supposer que l'oeuvre a e été fracassée.
Tout le tombeau a peut-être fait l'objet d'actes de vandalisme entre Bénin et le peuple d'Owo, qui aurait pu se dérouler au XV ème siècle, quand Bénin tentait d'assujettir Owo.
Les fouilles d'Owo ont produit des oeuvres d'art qui présentaient des affinités non seulement avec l'art d'Ifé mais aussi avec celui du Bénin.


  63. Tête de personnage barbu XV ème environ Igbo'Laja. Owo. N M L.

 Avec son front coupé de rides profondes, ses globes oculaires prononcés, ses narines dilatées et sa bouche volontaire, cet homme renfrogné est un portrait très original et expressif.
La manière dont il porte son bonnet est aussi originale.
La barbe, les favoris et l'oreille sont soigneusement représentés sur le côté droit du visage  tandis qu'à gauche il n'y a pas de barbe et l'oreille est grossièrement modelée.
 Cela indique qu'il ne s'agissait pas d'une pièce isolée, mais d'une partie d'une sculpture plus grande, constituant peut-être une scène. 
 
    "Si nous ne pouvons situer avec précision la date de l'émigration du peuple d'Owo venu d'Ifé, nous savons néammoins qu'il commença à subir l'influence de Bénin, situé à cent dix kilomêtres environ au sud-est, vers le milieu du XV ème.
Même si le peuple d'Owo soutint n'avoir jamais été conquis  par Bénin, l'influence de ce royaume ne peut être niée.
Quand on sait l'expansion que prit au XV ème siècle l'empire de Bénin, notamment sous le régne d'Ewuare, dit Ewuare le Grand, on doute qu'Owo n'ait pas été intégrée dans cette hégémonie qui repoussa les limites du royaume jusqu'à la frontière de l'actuelle République du Bénin, ex Dahomey."

  65. Buste même descriptif 
Le modelé soigné du visage contrastant avec le traitement plus grossier du corps est typique des sculptures trouvées à Qwo.
Ce personnage porte une collerette insolite de perles et de glands et un rang de perles à la taille, où commence le costume qui couvre le bas de corps.
La position des avant-bras ornés de perles et la bouche expressive lui donnent un air vivant peu courant, même si la tête repose disgracieusement sur le buste.


 67. Bras tenant une tête d'animal :  même descriptif

Il est impossible d'identifier avec certitude l'animal ainsi présenté pour le sacrifice par deux avant-bras chargés de perles.
Il peut s'agir d'un bélier ou d'un éléphant.
 Bien que la décoration qui recouvre toute la surface de l'animal rappelle les oeuvres d'Ifé, celui-ci est beaucoup plus stylisé notamment en ce qui concerne les oreilles en forme de disques ornés de triangles gravés en creux. Le personnage qui fait l'offrande devait être de rang royal, à en juger d'après les bras lourdement ornés, même si aucune des têtes trouvées sur le site ne porte de couronne.

 Voici une série de mains qui vont intéresser les naturalistes : ce sont les numéros 70 - 71 - 72  toutes provenent des fouille d'Owo de la même époque et conservées au Musée de Lagos.

 
 Main tenant un bouquet de feuilles d'Akoko.
Certains arbres, leurs feuilles et leurs branches sont sacrés dans la culture Yoruba.
Ainsi les arbres peregun
 (Cracaena fragans) sont-ils généralement plantés autour des lieux sacrés pour indiquer au public leur nature, tandis que les feuilles de l'arbre akoko sont spécialement utilisées lors des cérémonies d'intronisation des chefs et des rois.
 Les arbres akoko sont également plantés dans les lieux sacrés.
Leur pied devient souvent un autel à ciel ouvert où l'on s'adonne à des sacrifices et à des prières.
Ici, une branche feuillue couvre presque entièrement la main qui la tient, dont le pouce avec son ongle triangulaire caractéristique, est cependant clairement visible.

Ce fragment de statue représente une paire de cornes, sans doute de buffle ou d'antilope, tenue par deux mains dont une seule a subsisté.
Les cornes sont souvent utilisées comme récipients pour des substances magiques, soit seules soit par paire.


 Même origine et date pour ces fragments de poteries rituelles.
73 - 74.- 75.
La signification précise de ce motif (un visage avec des serpents sortant des narines), s'est perdue dans la nuit des temps mais on peut supposer que les serpents avaient un rapport avec le souffle que  l'on identifie à l'âme dans de nombreuses régions du monde.


Ce fragment qui devait appartenir à une poterie, représente un poisson de vase (ou un poisson-chat) tenant une queue de crevette ou de langouste dans la bouche.




Ce petit fragment constitue une pièce de grande valeur à cause des quatre petites marques qui figurent au-dessus de chaque oeil et qui sont incontestablement des marques sacrificatoires de Bénin
prouvant qu'il existait un rapport entre ces deux cultures.





" On peut supposer que cet art a pris fin et que les sculpures  ont été réutilisées ultérieurement dans un contexte second ou moderne..............................
Cette hypothèse est étayée par une autre découverte fascinante : au milieu du principal ensemble, on a trouvé un morceau de bois carbonisé sur un trou contenant deux fragments de sculpture en terre cuite portant des traces de cuisson
Or la matière carbonisée extraite de ce trou, qui peut être une fosse est datée du XVII ème siècle.
 Les gens d'Owo découvrirent sans doute les fragments de sculpture en creusant le sol et les réutilisérent dans un contexte moderne.
Ils les enterrèrent ensuite à nouveau dans cette fosse sans savoir ce qu'elle contenait d'autre, et marquèrent l'emplacement avec du bois carbonisé. 


                                      69 - Coq - Owo. XV ème s NML