On ne peut franchir le siècle sans rendre hommage à quelques artistes : en Allemagne, Erasmus Hornick, si créatif, à Nuremberg, qu'il imposa une nouvelle forme de broches dt de pendentifs ; puis à Anvers, Hans Collaert qui adjoint au milieu de ses compositions, les monstres mythiques ou des personnages qui chevauchent des animaux, reprenant là des thèmes déjà exploités par Virgil Solis.
Nous voici au XVII ème avec Daniel Mignot, joaillier français, qui travaille en Allemagne et affectionne les perles pendantes, l'ensemble du bijou en forme de poire.
Deux évolutions majeures émergent, en Espagne c'est "l'églomisation" technique qui décore un morceau de verre ou de cristal de roche à son envers figurant des scènes religieuses en émaux noirs, monté en pendentif ; à Prague, c'est "l'émaillage transylvanien" fils d'or courants sur une pierre noire donnant naissance à un dessin aux motifs floraux ou géomètriques ; Venise remet au gout du jour le filigrane mince.
Avec le XVII apparaît le "baroque" terme issu du siècle précédent qualifiant une perle déformée de "baroque".
pendentif en forme de dragon ; perle baroque
Ce siècle n'est pas facile et nous avons déjà vu que guerres ou conflits influaient sur la prospérité du moment.
L'instabilité amenant à la destruction des objets de prix à des fins de financement guerrier..
Malgré cela l'esprit créatif ne se perd pas et met au jour l'horlogerie avec l'invention du balancier et les médaillons.
La montre de gousset n'est pas loin....
Un artistes français se distingue encore dans ce domaine, Daniel Bouquet.
L' art floral devient à la mode, avec une prédilection pour la tulipe qui, si ma mémoire est bonne, représente en langage des fleurs, une déclaration d'amour.
Les catalogues se multiplièrent, répandant dans toute l'Europe la mode des motifs floraux '"Livre de fleurs propre pour Orfèvres et Graveurs, Vanquer 1680"..
Dans
un autre catalogue , celui de Gilles Légaré en 1663 , on trouve à
reproduire " la broche Sévigné" formes de noeuds, rubans entrelacés,
pierres pendantes en girandolles dans les boucles d'oreilles.
Louis XIV couvre ses maîtresses de bijoux à défaut de la reine qui n'en raffolait pas ; le cardinal Mazarin, lui, était grand amateur de diamants taillés, ayant amassé une partie des bijoux de Christine de Suède lorsqu'elle se défit de sa royauté puis ayant mis plusieurs tailleurs de diamants à son sevice, il crée la "taille Mazarin" que toute l'Europe imita, et pas seulement sur les diamants mais aussi toutes les pierres, émeraudes , saphirs, topazes etc.
(taille" brillant triple" cinquante six facettes et deux tables )
(Il faut se remémorer l'affaire des ferrets de la reine sous Louis XIII qu' Alexandre Dumas met en scène dans ses "Trois Mousquetaires")
Dans un article précédent, j'avais évoqué les jouets princiers dont les "Marmousets" de Louis XIII , son fils Louis XIV jouait aussi avec des soldats en argent et de petits canons en or.
C'est l'époque de la vaisselle royale en or mais aussi du diamant de Guise et du gros "diamant Hope" bleu, rapporté des Indes par Tavernier, miracle qu'il soit resté en France ainsi que le "diamant Hortensia, que ...20 carats...
Louis XIV aimait se parer et jusqu'aux boucles de ses souliers, ployant quelque fois sous le poids de ses bijoux, il refusa toutefois de les sacrifier quand les finances de l'Etat étaient au plus mal. Sa magnificence fut copiée jusqu'aux Indes.
Héritier des collections de Mazarin, Louis XIV pouvait tout à loisir varier ses parures.
Mais l'expanison coloniale se faisait aussi dans l'autre sens et acheminait vers l'Occident les plus légendaires des diamants.
De belles histoires se rapportent à ces pierres voyageuses dont le "Grand Moghol" issu de la mine du Gani, en Inde dans les années 1650 : on pense qu'il pesait alors 787 carats, ce qui est énorme.
Tavernier raconte qu'il l'avait vue dans le trésor du grand Moghol de Delhi, mais les choses se compliquent lorsqu'il est envoyé à Ortensio Borgis, à Venise, un concurrent de Vincenzo Peruzzi.
Ortensio l'abime en le réduisant à 280 carats, véritable catastrophe ; retaillé en d'autres brillants, on dit que le fameux diamant "Orlov" en est issu et que les autres se seraient perdus pendant les invasions perses en Inde.
Le diamant Hope, cité plus haut, ne porta chance à personne : Tavernier qui l'avait donc vendu à Louis XIV mourut en mer lors d'un voyage de retour vers l'Inde ; La "Montespan" l'aurait portée lors d'une messe noire censée lui conserver l'amour du Roi; Marie Antoinette d'Autriche reine de France, le possédait jusqu'à la Révolution où il disparut mais on soupçonne qu'après avoir été volé à ce moment là, il ne soit réapparu à Londres, retaillé et acquis par Henry Philip Hope ( d'où son nom) qui l'offre à son fils, lequel fait faillite.
Le diamant "Orlov" qui serait donc issu nous l'avons vu du "grand Moghol)
aurait été par la suite placé sur une statue du temple de Brahma volé, vendu aux enchères en Angleterre ; parvenu à Amsterdam il est acquis par Grigori Orlov pour obtenir les grâces de Catherine de Russie.
Il est maintenant propriété de l'Union Soviétique.
Une dizaine d'autres diamants sont célèbres ; les relations de la Couronne d'Angleterre avec les Indes expliquent leur possession par les monarques anglais .
C'est le Koh-i-Noor, offert à la reine Victoria qui le fit retailler par Voorsanger à Amsterdam et ne fait plus maintenant que 108 carats.
Cet énorme diamant est mentionné pour la première fois en 1304 losqu'il est la propriété du rajah de Màlwa ; deux siècles plus tard le fondateur de l'Empire des Grands Moghols de l'Inde, le sultan Bàber en est le propriétaire.
Lorsque le Perse Nàdir Shàh saccage Delhi en 1739 ,il s'exclame en voyant le diamant, Montagne de lumière, "Koh-i-Noor" !! Pas de chance non plus, il est assassiné lors de son voyage de retour. Plus tard ce diamant est vendu à la Compagnie des Indes orientales en dédommagement des guerres du Pendjab.
Un autre diamant indien a bien voyagé aussi c'est le Sancy.
Rapporté de Constantinople par l'ambassadeur d'Henri III en Turquie, Nicolas Harlay de Sancy , il aurait ét taillé par Louis de Berqum pour Charles le Téméraire ), la France ne disposant pas de fonds suffisants pour former une armée, il quitte la cour pour faire office de garantie à un prêt bancaire .
Le porteur assailli par des brigands ne fait ni une ni deux et l'avale, ce qui lui valut le poste de colonel de régiment.
Mais par souci d'argent encore, la pierre est vendue à Elizabeth 1ère : passée en la possession de Charles 1er elle revient en France, rachetée par Mazarin, Louis XIV en hérite puis reste conservée au Garde- Meuble national à Paris où elle est volée en 1792.
On la retrouve mentionnée comme gage de financement de la bataille de Marengo en 1800 et Goya le peint sur le portrait de Marie-Louise. En 1906 il est acheté par William Waldorf Astor.
Le Régent a aussi une histoire dramatique ; dissimulé sous ses pansements par un esclave qui le trouve dans une mine en Inde dans les années 1700 , un marin propose à l'esclave de l'embarquer pour aller le vendre à l'étranger mais le marin tue l'esclave dans le voyage et le vend au gouverneur de la forteresse de Saint Georges pour mille livres sterling. Plus tard acquis par William Pitt, gouverneur de Madras, celui-ci le vend au duc d'Orléans régent de France.
Lui aussi volé au Garde Meuble national en 1792 retrouvé dans un appartement à Paris, replacé au Trésor national , engagé par Napoléon pour rétablir les finances publiques, il échappe encore à la vente aux enchères des Bijoux de la Couronne française, à l'occupation nazie ...... Ouf!!!
Sur le chapeau de Charles le Téméraire on a pu admirer le Florentin diamant couleur jonquille qui le perdit pendant une bataille ( mais certains l'attribuent à Tavernier) toujours est-il qu'il appartint au grand duc de Toscane, Ferdinand 1er qoi le fait tailler pour entrer dans le trésor de la famille royale d'Autriche Toujours à Venise au moment de la secondes guerre mondiale, puis ... ???.
Le diamant "Shah" 90 carats conservé au Kremlin il intrigue par sa forme faite de facettes taillées et d'autes naturelles
Mais avant d'atterir au Kremlin il est passé dans les mains de Burhan II Nizam de Golconde en 1591, de jehan Shah de Delhi en 1641, de Fath Ali, Shah de Perse en 1824, tous noms gravés sur trois de ses faces.
Le Cullinam (trois mille cent six carats bruts) de la mine Premier en 1905 en Afrique du Sud, il a été taillé en neuf pierres et quatre-vingt seize petites. le Cullinam I s'appelle le Great Star of Africa, il fait 530 carats et orne le sceptre brirannique ; le Culinam II se trouve sur l'Imperial State Crown d'Angleterre (310 carats) et les Cullinam III et IV ornent la couronne de la reine Mary .
Et ce n'est pas fini !!! les diamants sont éternels ! n'est ce pas Mr Bond ?
(à suivre )
dimanche 18 décembre 2016
mercredi 14 décembre 2016
La Renaissance (suite)
Je n'aurai pas le temps ce matin, de rentrer trop en détail sur ce XVI éme siècle ;
mais je poursuivrai, à mon retour, ce tour des siècles des parures.
Cependant je veux vous conter l'histoire de ces trois rangs de perles qu'Elizabeth 1er arbore sur ses portraits, qui est bien significatif des changements de propriétaires de ces bijoux qui passent de main en main au gré des héritages ou des ventes. S'ils pouvaient parler !!!
Ce collier de perles, donc, avait été donné à Catherine de Médicis par le pape Clément VII lorsqu'elle épouse Henri II, roi de France.
Lorsque leur fils François II, se marie avec Marie Stuart, Catherine le leur offre et à la mort prématurée de François II, Marie Stuart regagne l'Ecosse en emportant le collier.
Son fils Jacques en hérite qui le vend alors à Elisabeth 1ère pour la somme de trois mille livres sterling.... de l'époque.
Mais le voyage de ces perles ne s'arrête pas là, elles deviennent par la suite la propriété des maisons de Hollande, de Bohème et de Hanovre.
Les perles étaient très en vogue à la Renaissance et surtout les perles baroques; bien qu'étant recherchées depuis l'Antiquité.
Un pendentif célèbre a bien voyagé lui-aussi et dort encore au Victoria and Albert Museum, on l'appelle le bijou de Canning du nom du lord (1er vice-roi des Indes) qui l'acheta aux Indes.
C'est un prince Médicis qui l'offrit à un prince Moghol vers 1580.
la perle baroque tient lieu de buste à ce triton qui cumule perles , rubis (des vrais) et des diamants, joaillerie typique de l'Italie de la Renaissance.
D'autres ateliers d'Europe fabriquèrent des pendentifs similaires mais cet autre est aussi une production italienne et s'expose au Musée de l'argenterie de Florence.
" Argenterie" me fait remémorer des nefs qui sont, au fond, responsables de tous ces articles, orfèvrerie, joaillerie ; on les retrouve aussi en pendentifs !!!
et à Londres.
or, émaux et pierres précieuses
fin XVIème
Je ne sais si vous préférez voir un bijou dans une vitrine ou sur un portrait.
En ce qui me concerne je préfère les voir "en situation" sur un portrait.
En voici quelques autres :
Ursula Rudolphin Stüpf, toile de Barthel Behann en 1528 (Collection Thyssen Lugano) .
mais aussi ce portrait d' Antoine Caron où figurent aussi, chaînes et pendentif;
à Munich
ou bien encore
Claude de France, première épouse de François 1er
toile de Joos Van Cleve, représentative du port de la chaîne sur les épaules..
En Espagne, détrompez-vous, ce n'est pas un aigle, mais un perroquet ; je me demande bien comment il a pu échouer à Cambridge au Fitzwilliam Museum...
A retenir donc de cette période, le maniérisme et le luxe du costume qui avec les coiffures, font étalage d'une recherche et d'une magnificence hors du commun, entraînées par le gout immodéré pour la parure de monarques comme François 1er ou la reine d'Angleterre.
La Russie n'est pas en reste !!
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marina_Mniszek#/media/File:Marina_mniszek.jpg
http://www.getty.edu/art/collection/artists/423/antoine-caron-french-1521-1599/
http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/c/cleve/joos/index.html
http://www.artcyclopedia.com/artists/beham_barthel.html
http://www.louvre.fr/en/oeuvre-notices/portrait-francois-i-king-france-1494-1547
http://www.musee-jacquemart-andre.com/sites/default/files/dp-mja-florence-medicis.pdf
mais je poursuivrai, à mon retour, ce tour des siècles des parures.
Cependant je veux vous conter l'histoire de ces trois rangs de perles qu'Elizabeth 1er arbore sur ses portraits, qui est bien significatif des changements de propriétaires de ces bijoux qui passent de main en main au gré des héritages ou des ventes. S'ils pouvaient parler !!!
Ce collier de perles, donc, avait été donné à Catherine de Médicis par le pape Clément VII lorsqu'elle épouse Henri II, roi de France.
Lorsque leur fils François II, se marie avec Marie Stuart, Catherine le leur offre et à la mort prématurée de François II, Marie Stuart regagne l'Ecosse en emportant le collier.
Son fils Jacques en hérite qui le vend alors à Elisabeth 1ère pour la somme de trois mille livres sterling.... de l'époque.
Mais le voyage de ces perles ne s'arrête pas là, elles deviennent par la suite la propriété des maisons de Hollande, de Bohème et de Hanovre.
Les perles étaient très en vogue à la Renaissance et surtout les perles baroques; bien qu'étant recherchées depuis l'Antiquité.
Un pendentif célèbre a bien voyagé lui-aussi et dort encore au Victoria and Albert Museum, on l'appelle le bijou de Canning du nom du lord (1er vice-roi des Indes) qui l'acheta aux Indes.
C'est un prince Médicis qui l'offrit à un prince Moghol vers 1580.
la perle baroque tient lieu de buste à ce triton qui cumule perles , rubis (des vrais) et des diamants, joaillerie typique de l'Italie de la Renaissance.
D'autres ateliers d'Europe fabriquèrent des pendentifs similaires mais cet autre est aussi une production italienne et s'expose au Musée de l'argenterie de Florence.
" Argenterie" me fait remémorer des nefs qui sont, au fond, responsables de tous ces articles, orfèvrerie, joaillerie ; on les retrouve aussi en pendentifs !!!
et à Londres.
or, émaux et pierres précieuses
fin XVIème
Je ne sais si vous préférez voir un bijou dans une vitrine ou sur un portrait.
En ce qui me concerne je préfère les voir "en situation" sur un portrait.
En voici quelques autres :
Ursula Rudolphin Stüpf, toile de Barthel Behann en 1528 (Collection Thyssen Lugano) .
mais aussi ce portrait d' Antoine Caron où figurent aussi, chaînes et pendentif;
à Munich
ou bien encore
Claude de France, première épouse de François 1er
toile de Joos Van Cleve, représentative du port de la chaîne sur les épaules..
En Espagne, détrompez-vous, ce n'est pas un aigle, mais un perroquet ; je me demande bien comment il a pu échouer à Cambridge au Fitzwilliam Museum...
A retenir donc de cette période, le maniérisme et le luxe du costume qui avec les coiffures, font étalage d'une recherche et d'une magnificence hors du commun, entraînées par le gout immodéré pour la parure de monarques comme François 1er ou la reine d'Angleterre.
La Russie n'est pas en reste !!
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marina_Mniszek#/media/File:Marina_mniszek.jpg
http://www.getty.edu/art/collection/artists/423/antoine-caron-french-1521-1599/
http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/c/cleve/joos/index.html
http://www.artcyclopedia.com/artists/beham_barthel.html
http://www.louvre.fr/en/oeuvre-notices/portrait-francois-i-king-france-1494-1547
http://www.musee-jacquemart-andre.com/sites/default/files/dp-mja-florence-medicis.pdf
La Renaissance
C'est au XVI ème siècle que la Renaissance impose sa marque sur la joaillerie.
Il faut souligner que nombre de sculpteurs ou de peintres étaient d'abord passés par les ateliers de joaillerie.
J'ai toujours entendu dire que François 1er avait été ébloui par les fastes italiens de cette période, en preuve, Benvenuto Cellini dont je vous ai déjà parlé.
Et si nous pouvons toujours admirer l'architecture renaissance, les bijoux de cette période n'ornent jamais les corsages des femmes de notre époque.
Il va donc falloir repartir dans les musées.
Quelques oeuvres sont représentatives de la prédominance des pierres enchassées , dont les ateliers de Rome, Florence ou Milan étaient les spécialistes.
Piero de la Francesca, dans quelques unes de ses célèbres peintures nous en a "dépeint" quelques uns.
Si la Vierge, dans le Retable de Montefrede ne porte qu'un "serre-cheveux" discret, les anges par contre, portent des bijoux remarquables.
(Je ne peux m'empécher d'opposer l'attitude un peu raide de tous ceux qui sont debouts, hormis le commanditaire du tableau, Frédéric III duc d'Urbino, à genoux,
à l'enfant Jésus, que della Francesca met en avant sur les genoux de sa mère, sans le tenir et on a envie de le retenir tellement sa pose est périlleuse !!....)
C'est d'ailleurs plus, hasard, dans les peintures que dans les vitrines des musées que je vais vous entraîner ce matin.
Vous verrez plus bas une vidéo des portraits du duc et de la duchesse d'Urbino.
Botticelli, aussi, parait de bijoux, les personnages de ses peintures.
Alfed Dürer était fils d'orfèvre et Filippo Brunelleshi orfèvre lui-même.
Pour suivre toujours le fil de l'évolution et de l'inspiration pour ne pas dire de
l'influence, disons que la mythologie est toujours présente.
Médaillons et pendentifs d'ailleurs décrits dans les Mémoires de Cellini sont avec les fermoirs, les boucles de ceinture, des ornements aussi bien masculins que féminins.
On peut souligner la virtuosité de ces artistes qui savaient s'exporter, Hans Holbein chez Henri VIII, Cellini chez François 1er.
Des graveurs comme Virgil Solis à Nuremberg ou Etienne Delaune à Strasbourg possédaient des catalogues qui parcouraient l'Europe entière servant de modèles à mettre en exécution.
Les camées étaient alors en vogue, François 1er ou Henri VIII avaient leur propre tailleurs de camées.
Les émaux sont aussi utilisés pour les portraits.
Camée de Charles Quint. Vienne Kunsthistorisches Museum
Par contre je trouve les émaux moins précis, encore que.... au même Musée portrait en émail de Charles Quint aussi en 1520.
Et je trouve intéressant de faire une comparaison avec un camée du XII ème siècle pour examiner de plus près les évolutions, un travail d'or au repoussé qui ne posséde pas de pierres ni d'émaux.
Il était plus facile de faire circuler ces portraits en médaillons, plus faciles à transporter.
Dans le grand portrait d'Henri VIII peint par Holbein (conservé à la galerie nationale de Rome ) on voit apparaître les grandes chaînes, spinelles et perles.
Elizabeth 1ere conservera cette idée avec de grands colliers de perles.
Mais il me reste à vous dire beaucoup sur cette "renaissance" qui n'est pas l'apanage des cours françaises ou anglaises.
Renaissance, étant d'ailleurs un terme très approprié pour désigner une époque ou la montée des bourgeoisies se détache, grâce au commerce, des impératifs religieux et des lois royales.
Les chaînes que nous avons évoquées à l'instant, portées plus facilement sur l'épaule par les femmes, possédaient un fermoir entre les chaînons d'où l'on pouvait extraire un élément qui pouvait servir à un règlement.
Le portrait d'Elizabeth 1ère par Nicola Hilliard conservé à la National Gallery de Londres nous montre les divers emplois des perles, cousues ou en ceinture ou intercalées avec d'autres gemmes.
et cet autre, le fameux "trois rangs"
anonyme
pour plus de simplicité, un charmant portrait:
Emilie de Saxe par Hans Krell à la National Gallery
https://www.khanacademy.org/humanities/renaissance-reformation/early-renaissance1/central-italy1/v/piero-della-francesca-portraits-of-the-duke-and-duchess-of-urbino-1467-72
https://www.khanacademy.org/humanities/renaissance-reformation/early-renaissance1/central-italy1/v/piero-della-francesca-portraits-of-the-duke-and-duchess-of-urbino-1467-72
Il faut souligner que nombre de sculpteurs ou de peintres étaient d'abord passés par les ateliers de joaillerie.
J'ai toujours entendu dire que François 1er avait été ébloui par les fastes italiens de cette période, en preuve, Benvenuto Cellini dont je vous ai déjà parlé.
Et si nous pouvons toujours admirer l'architecture renaissance, les bijoux de cette période n'ornent jamais les corsages des femmes de notre époque.
Il va donc falloir repartir dans les musées.
Quelques oeuvres sont représentatives de la prédominance des pierres enchassées , dont les ateliers de Rome, Florence ou Milan étaient les spécialistes.
Piero de la Francesca, dans quelques unes de ses célèbres peintures nous en a "dépeint" quelques uns.
Si la Vierge, dans le Retable de Montefrede ne porte qu'un "serre-cheveux" discret, les anges par contre, portent des bijoux remarquables.
(Je ne peux m'empécher d'opposer l'attitude un peu raide de tous ceux qui sont debouts, hormis le commanditaire du tableau, Frédéric III duc d'Urbino, à genoux,
à l'enfant Jésus, que della Francesca met en avant sur les genoux de sa mère, sans le tenir et on a envie de le retenir tellement sa pose est périlleuse !!....)
C'est d'ailleurs plus, hasard, dans les peintures que dans les vitrines des musées que je vais vous entraîner ce matin.
Vous verrez plus bas une vidéo des portraits du duc et de la duchesse d'Urbino.
Botticelli, aussi, parait de bijoux, les personnages de ses peintures.
Alfed Dürer était fils d'orfèvre et Filippo Brunelleshi orfèvre lui-même.
Pour suivre toujours le fil de l'évolution et de l'inspiration pour ne pas dire de
l'influence, disons que la mythologie est toujours présente.
Médaillons et pendentifs d'ailleurs décrits dans les Mémoires de Cellini sont avec les fermoirs, les boucles de ceinture, des ornements aussi bien masculins que féminins.
On peut souligner la virtuosité de ces artistes qui savaient s'exporter, Hans Holbein chez Henri VIII, Cellini chez François 1er.
Des graveurs comme Virgil Solis à Nuremberg ou Etienne Delaune à Strasbourg possédaient des catalogues qui parcouraient l'Europe entière servant de modèles à mettre en exécution.
Les camées étaient alors en vogue, François 1er ou Henri VIII avaient leur propre tailleurs de camées.
Les émaux sont aussi utilisés pour les portraits.
Camée de Charles Quint. Vienne Kunsthistorisches Museum
Par contre je trouve les émaux moins précis, encore que.... au même Musée portrait en émail de Charles Quint aussi en 1520.
Et je trouve intéressant de faire une comparaison avec un camée du XII ème siècle pour examiner de plus près les évolutions, un travail d'or au repoussé qui ne posséde pas de pierres ni d'émaux.
Il était plus facile de faire circuler ces portraits en médaillons, plus faciles à transporter.
Dans le grand portrait d'Henri VIII peint par Holbein (conservé à la galerie nationale de Rome ) on voit apparaître les grandes chaînes, spinelles et perles.
Elizabeth 1ere conservera cette idée avec de grands colliers de perles.
Mais il me reste à vous dire beaucoup sur cette "renaissance" qui n'est pas l'apanage des cours françaises ou anglaises.
Renaissance, étant d'ailleurs un terme très approprié pour désigner une époque ou la montée des bourgeoisies se détache, grâce au commerce, des impératifs religieux et des lois royales.
Les chaînes que nous avons évoquées à l'instant, portées plus facilement sur l'épaule par les femmes, possédaient un fermoir entre les chaînons d'où l'on pouvait extraire un élément qui pouvait servir à un règlement.
Le portrait d'Elizabeth 1ère par Nicola Hilliard conservé à la National Gallery de Londres nous montre les divers emplois des perles, cousues ou en ceinture ou intercalées avec d'autres gemmes.
et cet autre, le fameux "trois rangs"
anonyme
pour plus de simplicité, un charmant portrait:
Emilie de Saxe par Hans Krell à la National Gallery
https://www.khanacademy.org/humanities/renaissance-reformation/early-renaissance1/central-italy1/v/piero-della-francesca-portraits-of-the-duke-and-duchess-of-urbino-1467-72
https://www.khanacademy.org/humanities/renaissance-reformation/early-renaissance1/central-italy1/v/piero-della-francesca-portraits-of-the-duke-and-duchess-of-urbino-1467-72
lundi 12 décembre 2016
Gothique (suite)
Je poursuis le survol de cette évolution des styles qui suivent la mode des époques, exprimées tant dans l'architecture que d'autres formes artistiques;
deux impacts majeurs; les carcans des lois promulguées par la royauté qui, à cette époque encore, limitent le port des bijoux et les formes vestimentaires qui donnent tour à tour la prééminence aux colliers ou aux bracelets..
Nous l'avons vu, si beaucoup de parures ont disparu, on peut en retrouver la trace soit dans les textes (inventaires royaux) soit sur des gravures ou des peintures.
De cette période gothique, il faut retenir la mode des broches dont la plus représentative est conservée au New College d'Oxford depuis 1404, donnée par son fondateur William of Wykeham.
Ce M lombard est un dérivé de la calligraphie du Moyen Age, les espaces entre les "jambes" de la lettre présentent la forme caractéristique des fenêtres gothiques, exemple même des liens entre les arts figuratifs.
Les coiffures princières devinrent très élaborées et deux peintures nous les montrent :
celle de Marguerite de Danemark reine d'Ecosse sur une toile de van der Goes en 1476 (Scottish National Gallery d'Edimbourg by courtesy of S M Queen of England)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Retable_de_la_Trinit%C3%A9
cette autre, d'un autre tryptique, cette fois du Maître de Moulins vers 1498.
(Cathédrale de Moulins) Anne de Beaujeu
http://www.allier-auvergne-tourisme.com/bourbons/sites-touristiques-bourbons/triptyque-du-maitre-de-moulins-326-1.html
Dans les lois de 1331 et de 1335, il ne fut plus possible d'utiliser de fausses pierres précieuses, elles limitent aussi l'usage des perles d'orient et celui des lames de verres colorées enchassées derrière les pierres pour accentuer leur teinte.
Ces lois aussi qui laissaient à la noblesse l'exclusivité du port de bijoux, s'accentuent encore en Angleterre sous Edouard III en 1363 : exception est faite pour les gentilshommes campagnards qui possédaient des terres louées à plus de deux cent ducats ou les marchands ayant un chiffre d'affaires supérieur à cinq cent livres sterlings (payairent-ils des impots, justificatifs d'une telle mesure ? il y avait sûrement des raisons !)
On assiste à une évolution majeure dans la taille des diamants qui jusqu'à cette époque étaient utilisés sans taille, c'est la" taille en table " qui évoluera encore plus tard..
Evolution aussi dans la confection des broches qui après avoir figuré des aigles vont être représentatives des ordres ou corporations ou profession de ceux qui les portent, Toison d'or en France, Jarretière en Angleterre.
on peut aussi montrer sa flamme en offrant des broches en forme de coeur (fin XIV ème début du XV ème).
British Museum
On peut aussi porter des chapelets en guise de colliers, très décoratifs avec des grains qui peuvent s'ouvrir sur des émaux.
Musée du Louvre
Mais il semble que la mode du pendentif en forme de croix soit très suivie, la mode étant aux décolletés généreux.
Victoria and Albert Museum. Londres.
Un peu plus tard ce sont les bracelets qui ont la faveur du costume, les manches s'étant resserrées et vers la fin du siècle les bijoux sont remplacés par des gemmes cousues sur les vêtements ; nous verrons cela avec Henri VIII ou Elisabeth 1er.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_la_Toison_d'or
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_la_Jarreti%C3%A8re
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_chevalerie
deux impacts majeurs; les carcans des lois promulguées par la royauté qui, à cette époque encore, limitent le port des bijoux et les formes vestimentaires qui donnent tour à tour la prééminence aux colliers ou aux bracelets..
Nous l'avons vu, si beaucoup de parures ont disparu, on peut en retrouver la trace soit dans les textes (inventaires royaux) soit sur des gravures ou des peintures.
De cette période gothique, il faut retenir la mode des broches dont la plus représentative est conservée au New College d'Oxford depuis 1404, donnée par son fondateur William of Wykeham.
Ce M lombard est un dérivé de la calligraphie du Moyen Age, les espaces entre les "jambes" de la lettre présentent la forme caractéristique des fenêtres gothiques, exemple même des liens entre les arts figuratifs.
Les coiffures princières devinrent très élaborées et deux peintures nous les montrent :
celle de Marguerite de Danemark reine d'Ecosse sur une toile de van der Goes en 1476 (Scottish National Gallery d'Edimbourg by courtesy of S M Queen of England)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Retable_de_la_Trinit%C3%A9
cette autre, d'un autre tryptique, cette fois du Maître de Moulins vers 1498.
(Cathédrale de Moulins) Anne de Beaujeu
http://www.allier-auvergne-tourisme.com/bourbons/sites-touristiques-bourbons/triptyque-du-maitre-de-moulins-326-1.html
Dans les lois de 1331 et de 1335, il ne fut plus possible d'utiliser de fausses pierres précieuses, elles limitent aussi l'usage des perles d'orient et celui des lames de verres colorées enchassées derrière les pierres pour accentuer leur teinte.
Ces lois aussi qui laissaient à la noblesse l'exclusivité du port de bijoux, s'accentuent encore en Angleterre sous Edouard III en 1363 : exception est faite pour les gentilshommes campagnards qui possédaient des terres louées à plus de deux cent ducats ou les marchands ayant un chiffre d'affaires supérieur à cinq cent livres sterlings (payairent-ils des impots, justificatifs d'une telle mesure ? il y avait sûrement des raisons !)
On assiste à une évolution majeure dans la taille des diamants qui jusqu'à cette époque étaient utilisés sans taille, c'est la" taille en table " qui évoluera encore plus tard..
Evolution aussi dans la confection des broches qui après avoir figuré des aigles vont être représentatives des ordres ou corporations ou profession de ceux qui les portent, Toison d'or en France, Jarretière en Angleterre.
on peut aussi montrer sa flamme en offrant des broches en forme de coeur (fin XIV ème début du XV ème).
British Museum
On peut aussi porter des chapelets en guise de colliers, très décoratifs avec des grains qui peuvent s'ouvrir sur des émaux.
Musée du Louvre
Mais il semble que la mode du pendentif en forme de croix soit très suivie, la mode étant aux décolletés généreux.
Victoria and Albert Museum. Londres.
Un peu plus tard ce sont les bracelets qui ont la faveur du costume, les manches s'étant resserrées et vers la fin du siècle les bijoux sont remplacés par des gemmes cousues sur les vêtements ; nous verrons cela avec Henri VIII ou Elisabeth 1er.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_la_Toison_d'or
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_la_Jarreti%C3%A8re
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ordre_de_chevalerie
Style gothique
L'article précédent a souligné cette primauté des souverains qui se réservent le droit d'arborer et tout particulièrement au moment de leur couronnement, les joyaux les plus somptueux.
Remarque aussi ; c'est la Grande-Bretagne qui conserve les plus prestigieuses collections, du British Museum à la Tour de Londres.
L'histoire tourmentée de la France jusqu'à sa Révolution, ne nous a pas permis une telle accumulation.
Et puisqu'on a aussi évoqué quelques couronnes, je vais encore approfondir le sujet.
Historiquement j'ai un peu bouleversé la chronologie en évoquant la couronne de fer de Monza portée par Napoléon, roi d'Italie, ainsi nommée pour contenir un clou de fer de la crucifixion ; post rédaction de cet article, je pensais que le talisman de Charlemagne porté par les deux impératrices Joséphine puis Eugénie, ne leur avait pas porté chance !!!
L'histoire de la couronne de Charlemagne est aussi rocambolesque, Napoléon souhaitait l'arborer pour son sacre mais les Viennois l'ont si bien cachée qu'il fut obligé de passer commande pour une autre .
Heureux résultat qui permet à la France d' hériter d'une autre couronne :
plusieurs camées y figurent soulignant le gout de Napoléon pour l'Antique.
Musée du Louvre
Plus que les lourdes couronnes, chargées de diamants ostentatoires, démonstrations de richesses et de pouvoir, je préfère des couronnes plus simples ce sont d'ailleurs les couronnes du Moyen Age comme celle que Saint Louis (Louis IX ) a offert aux Dominicains de Liège :
Musée du Louvre.
Comme celle d'ailleurs de Constance d'Aragon (XII ème siècle ) or émaux pierres précieuses et perles
Cathédrale de Palerme
En matière de joaillerie, on dit que la couronne de la fille d'Henri IV d'Angleterre la princesse Blanche, en est le plus bel exemple ; à la fin du XIV ème .
à Munich au Shatzkammer
http://encyclopedie_universelle.fracademic.com/2554/BIJOUX_(Moyen_%C3%82ge)
Cette couronne impériale destinée à l'Empereur du Saint Empire germanique, Rodolphe II en 1575 a été exécutée par les ateliers de Prague faisant ainsi la démonstration de la parfaite maîtrise de leur art. à Vienne au Shatskammer
Mais ceci n'est qu'un tout petit aperçu des couronnes et je ne vous ai même pas parlé des sceptres !! quelques unes d'entre elles représentent des histoires fabuleuses comme celle qui portait le fameux rubis du Prince Noir après la bataille de Nàjera et arborée dit-on par Henri V sur son casque à celle d'Azincourt.
http://www.princemichaelschronicles.com/le-rubis-du-prince-noir/?lang=fr
Contrairement aux révolutionnaires français et de toutes les couronnes conservées au Kremlin, les Bolcheviks comprirent que les bijoux des tsars avaient une valeur nationale : parmi celles -ci, la plus ancienne, celle de Vladimir II Monomaque, grand-prince de Kiev (1053-1125).
La forme est caractéristique ainsi que l'usage de la fourrure que l'on retrouvera dans celles d'Ivan le Terible, d'Ivan V ou de Pierre 1er. Huit panneaux d'or travaillé au repoussé, décorés de filigrane et de pierres en cabochon.
Au fur et à mesure des époques, je reviendrai sur ces emblèmes.
Remarque aussi ; c'est la Grande-Bretagne qui conserve les plus prestigieuses collections, du British Museum à la Tour de Londres.
L'histoire tourmentée de la France jusqu'à sa Révolution, ne nous a pas permis une telle accumulation.
Et puisqu'on a aussi évoqué quelques couronnes, je vais encore approfondir le sujet.
Historiquement j'ai un peu bouleversé la chronologie en évoquant la couronne de fer de Monza portée par Napoléon, roi d'Italie, ainsi nommée pour contenir un clou de fer de la crucifixion ; post rédaction de cet article, je pensais que le talisman de Charlemagne porté par les deux impératrices Joséphine puis Eugénie, ne leur avait pas porté chance !!!
L'histoire de la couronne de Charlemagne est aussi rocambolesque, Napoléon souhaitait l'arborer pour son sacre mais les Viennois l'ont si bien cachée qu'il fut obligé de passer commande pour une autre .
Heureux résultat qui permet à la France d' hériter d'une autre couronne :
plusieurs camées y figurent soulignant le gout de Napoléon pour l'Antique.
Musée du Louvre
Plus que les lourdes couronnes, chargées de diamants ostentatoires, démonstrations de richesses et de pouvoir, je préfère des couronnes plus simples ce sont d'ailleurs les couronnes du Moyen Age comme celle que Saint Louis (Louis IX ) a offert aux Dominicains de Liège :
Musée du Louvre.
Comme celle d'ailleurs de Constance d'Aragon (XII ème siècle ) or émaux pierres précieuses et perles
En matière de joaillerie, on dit que la couronne de la fille d'Henri IV d'Angleterre la princesse Blanche, en est le plus bel exemple ; à la fin du XIV ème .
à Munich au Shatzkammer
http://encyclopedie_universelle.fracademic.com/2554/BIJOUX_(Moyen_%C3%82ge)
Cette couronne impériale destinée à l'Empereur du Saint Empire germanique, Rodolphe II en 1575 a été exécutée par les ateliers de Prague faisant ainsi la démonstration de la parfaite maîtrise de leur art. à Vienne au Shatskammer
Mais ceci n'est qu'un tout petit aperçu des couronnes et je ne vous ai même pas parlé des sceptres !! quelques unes d'entre elles représentent des histoires fabuleuses comme celle qui portait le fameux rubis du Prince Noir après la bataille de Nàjera et arborée dit-on par Henri V sur son casque à celle d'Azincourt.
http://www.princemichaelschronicles.com/le-rubis-du-prince-noir/?lang=fr
Contrairement aux révolutionnaires français et de toutes les couronnes conservées au Kremlin, les Bolcheviks comprirent que les bijoux des tsars avaient une valeur nationale : parmi celles -ci, la plus ancienne, celle de Vladimir II Monomaque, grand-prince de Kiev (1053-1125).
La forme est caractéristique ainsi que l'usage de la fourrure que l'on retrouvera dans celles d'Ivan le Terible, d'Ivan V ou de Pierre 1er. Huit panneaux d'or travaillé au repoussé, décorés de filigrane et de pierres en cabochon.
Au fur et à mesure des époques, je reviendrai sur ces emblèmes.
dimanche 11 décembre 2016
les Carolingiens
En l'an 800, l'avènement de Charlemagne met fin définitivement à la coutume de l'ensevelissement des bijoux avec leurs propriétaires.
Cet empereur impose aux arts des directives très strictes et la production des bijoux s'oriente vers des fonctions religieuses ou cérémoniales.
Pis encore, par ordre royal, le port des bijoux est exclusivement réservé aux nobles et aux membres de la famille royale.
Comme pour l'art bysantin, fleurissent alors les objets religieux, croix, sceptres couvertures d'évangéliaires, ornés de pierres en cabochon ou montées en relief avec des griffes.
L'art des intailles se pratique aussi.
Ce ne sont donc plus que des trésors de cathédrales d'autant que les orfèvres sont en majorité des moines.
On va revoir Eloi (orfévre et Saint Patron des orfèvres) mais aussi Mannius d'Evesham et Leo d'Ely ; ces sociétés monastiques vont bientôt former des laïcs qui se rendent autonomes et dès le XII éme siècle forment une corporation bien établie avec leurs poinçons personnels.
atelier de St Eloi peinture de Taddeo Gaddi
Musée du Prado
L'influence bysantine reste présente, d'autant que l'Europe et Bysance restent unies avec le mariage de l'empereur Conrad II d'Allemagne et l'impératrice Gisèle (nous l'avons déjà vu).
On a eu une petite idée de ce qu'étaient les bijoux de cette dernière grâce à la découverte qui en a été faite à Mayence. (nous avons vu sa broche à aigle)
Grâce à Otton III qui ouvre en l'an 1000 le tombeau de Charlemagne, on conserve le talisman de Charlemagne.
Ce bijou prestigieux a été porté par Joséphine lors de son couronnement mais c'est fort heureusement qu'une impératrice suivante, Eugénie, le restitue au Trésor de Reims.
J'ai un autre objet de prédilection, plutôt profane.... c'est l'épée" Joyeuse " de Charlemagne aussi.
Ne manquez pas d'aller lui rendre visite au Louvre.
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/epee-et-fourreau-du-sacre-des-rois-de-france
C'est dans l'atelier de Reichenau qu' a été façonnée la couronne d'Otton le Grand conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne, autre bijou représentatif de cette époque.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/otton-ier-le-grand/
Un autre bijou, de cette époque aussi, dont on ne connaît pas la fonction exacte est le "bijou d'Alfred". Il a été découvert dans le Somerset à Atherney en 1693.
Les lettres gravées ne laissent aucun doute " Aelfred me heht gewyrcan"
Il se pourrait bien qu'Alfred le Grand l'ait égaré en fuyant devant les Danois en 878.
filigrane d'or, émaux et cristal de roche
Ashmolean Museum Oxford
De sa soeur Ethelwulf de Mercie, le British Museum conserve une bague d'or incrustée de nielle.
mais aussi celle d'Ethelwulf de Wessex, son époux, de la fin du IX ème siècle.
intéressante pour sa forme de mitre
De cette époque aussi, nous pourrions évoquer" la Couronne de fer "de Grégoire le Grand, qui l'aurait offerte à la reine Théodolinde (avant 625).
Elle aussi est passée sur la tête de Napoléon lorsqu'il se fit couronner roi d'Italie.
http://thierry.koltes.free.fr/couronne_de_fer.htm
Mais aussi cette boucle de ceinture de Nicolas de Verdun :
http://heda.cndp.fr/gothique.php?notice=46&projet=1
Le modèle le plus courant de ces premiers siècles de l'an mil est l'anneau à fermoir, nielle et gemmes. Grâce aux inscriptions romantiques qui y sont gravées, ils semblent représenter des cadeaux de fiançailles ou d'amitié.
British Museum
https://www.herodote.net/719_a_924-synthese-95.php
http://numisalsace.forumactif.org/t54-90-liste-historique-des-rois-de-germanie-empereurs-du-saint-empire-romain-germanique-et-d-allemagne
http://www.universalis.fr/encyclopedie/alfred-le-grand/
http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=167&pChapitreId=32079&pSousChapitreId=32101&pArticleLib=Taddeo+Gaddi+%5BLes+%AB%A0Primitifs%A0%BB+italiens+(Histoire+de+l%27art)-%3ELes+%AB%A0Primitifs%A0%BB+italiens%5D
Cet empereur impose aux arts des directives très strictes et la production des bijoux s'oriente vers des fonctions religieuses ou cérémoniales.
Pis encore, par ordre royal, le port des bijoux est exclusivement réservé aux nobles et aux membres de la famille royale.
Comme pour l'art bysantin, fleurissent alors les objets religieux, croix, sceptres couvertures d'évangéliaires, ornés de pierres en cabochon ou montées en relief avec des griffes.
L'art des intailles se pratique aussi.
Ce ne sont donc plus que des trésors de cathédrales d'autant que les orfèvres sont en majorité des moines.
On va revoir Eloi (orfévre et Saint Patron des orfèvres) mais aussi Mannius d'Evesham et Leo d'Ely ; ces sociétés monastiques vont bientôt former des laïcs qui se rendent autonomes et dès le XII éme siècle forment une corporation bien établie avec leurs poinçons personnels.
atelier de St Eloi peinture de Taddeo Gaddi
Musée du Prado
L'influence bysantine reste présente, d'autant que l'Europe et Bysance restent unies avec le mariage de l'empereur Conrad II d'Allemagne et l'impératrice Gisèle (nous l'avons déjà vu).
On a eu une petite idée de ce qu'étaient les bijoux de cette dernière grâce à la découverte qui en a été faite à Mayence. (nous avons vu sa broche à aigle)
Grâce à Otton III qui ouvre en l'an 1000 le tombeau de Charlemagne, on conserve le talisman de Charlemagne.
Ce bijou prestigieux a été porté par Joséphine lors de son couronnement mais c'est fort heureusement qu'une impératrice suivante, Eugénie, le restitue au Trésor de Reims.
J'ai un autre objet de prédilection, plutôt profane.... c'est l'épée" Joyeuse " de Charlemagne aussi.
Ne manquez pas d'aller lui rendre visite au Louvre.
http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/epee-et-fourreau-du-sacre-des-rois-de-france
C'est dans l'atelier de Reichenau qu' a été façonnée la couronne d'Otton le Grand conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne, autre bijou représentatif de cette époque.
http://www.universalis.fr/encyclopedie/otton-ier-le-grand/
Un autre bijou, de cette époque aussi, dont on ne connaît pas la fonction exacte est le "bijou d'Alfred". Il a été découvert dans le Somerset à Atherney en 1693.
Les lettres gravées ne laissent aucun doute " Aelfred me heht gewyrcan"
Il se pourrait bien qu'Alfred le Grand l'ait égaré en fuyant devant les Danois en 878.
filigrane d'or, émaux et cristal de roche
Ashmolean Museum Oxford
De sa soeur Ethelwulf de Mercie, le British Museum conserve une bague d'or incrustée de nielle.
mais aussi celle d'Ethelwulf de Wessex, son époux, de la fin du IX ème siècle.
intéressante pour sa forme de mitre
De cette époque aussi, nous pourrions évoquer" la Couronne de fer "de Grégoire le Grand, qui l'aurait offerte à la reine Théodolinde (avant 625).
Elle aussi est passée sur la tête de Napoléon lorsqu'il se fit couronner roi d'Italie.
http://thierry.koltes.free.fr/couronne_de_fer.htm
Mais aussi cette boucle de ceinture de Nicolas de Verdun :
http://heda.cndp.fr/gothique.php?notice=46&projet=1
Le modèle le plus courant de ces premiers siècles de l'an mil est l'anneau à fermoir, nielle et gemmes. Grâce aux inscriptions romantiques qui y sont gravées, ils semblent représenter des cadeaux de fiançailles ou d'amitié.
British Museum
https://www.herodote.net/719_a_924-synthese-95.php
http://numisalsace.forumactif.org/t54-90-liste-historique-des-rois-de-germanie-empereurs-du-saint-empire-romain-germanique-et-d-allemagne
http://www.universalis.fr/encyclopedie/alfred-le-grand/
http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=167&pChapitreId=32079&pSousChapitreId=32101&pArticleLib=Taddeo+Gaddi+%5BLes+%AB%A0Primitifs%A0%BB+italiens+(Histoire+de+l%27art)-%3ELes+%AB%A0Primitifs%A0%BB+italiens%5D
samedi 10 décembre 2016
Bysance
Promenade historico-artistique où nous basculons dans l'ère chrétienne, je quitte à regret les "avant jésus-Christ" avec Bysance, re -baptisée Constantinople par l'empereur Constantin et où l'on perçoit que cet art bysantin est dans sa presque totalité "chrétien ".
Terminé, les bijoux profanes, les ornements retrouvés sont à caractère religieux, croix, médailles sont façonnées avec les mêmes techniques mais beaucoup d'opus interassile ; on ne peut pas dire que ce soit par manque de matière première : 145.000 kilogrammes d'or font partie du trésor d'Anastase en 518. De quoi faire pâlir d'envie les Romains, dont la réserve en sa totalité ne dépassait pas 450 kg.
British Museum
Les vêtements de cour sont somptueux, ornés de pierres précieuses enchassées, camées et émaux et toujours, les filigranes et granulations s'y entremêlent.
Si beaucoup ont été perdus, les Musées nationaux en conservent encore, que ce soit à Istambul, Athènes, Rome, Londres ou Paris.
Beaucoup plus simple cette boucle d'oreille, conservée au British Museum avec cette réminiscence des décors animaliers (XII ème)
Les mosaïques de Saint Vital à Ravenne où l'empereur Justinien et l'impératrice Théodora donnent une petite idée de cette magnificence.
L'empereur lui-même arbore des boucles d'oreilles.
Boucles d'oreilles très "bysantines" or, cornalines, lapiz-lazuli et grenats.
Première période bysantine. Athènes Musée Benaki
On retrouve toutes les formes déjà expérimentées, exemple en est donné avec cette autre boucle d'oreille décorée d'oiseaux en opus interassile.( VII ème s)
British Museum
Cette incursion au Moyen -Orient chez les empereurs va nous amener à un autre empereur ; Charlemagne.
https://www.herodote.net/395_a_641-synthese-115.php
Terminé, les bijoux profanes, les ornements retrouvés sont à caractère religieux, croix, médailles sont façonnées avec les mêmes techniques mais beaucoup d'opus interassile ; on ne peut pas dire que ce soit par manque de matière première : 145.000 kilogrammes d'or font partie du trésor d'Anastase en 518. De quoi faire pâlir d'envie les Romains, dont la réserve en sa totalité ne dépassait pas 450 kg.
British Museum
Les vêtements de cour sont somptueux, ornés de pierres précieuses enchassées, camées et émaux et toujours, les filigranes et granulations s'y entremêlent.
Si beaucoup ont été perdus, les Musées nationaux en conservent encore, que ce soit à Istambul, Athènes, Rome, Londres ou Paris.
Beaucoup plus simple cette boucle d'oreille, conservée au British Museum avec cette réminiscence des décors animaliers (XII ème)
Les mosaïques de Saint Vital à Ravenne où l'empereur Justinien et l'impératrice Théodora donnent une petite idée de cette magnificence.
L'empereur lui-même arbore des boucles d'oreilles.
Boucles d'oreilles très "bysantines" or, cornalines, lapiz-lazuli et grenats.
Première période bysantine. Athènes Musée Benaki
On retrouve toutes les formes déjà expérimentées, exemple en est donné avec cette autre boucle d'oreille décorée d'oiseaux en opus interassile.( VII ème s)
British Museum
Cette incursion au Moyen -Orient chez les empereurs va nous amener à un autre empereur ; Charlemagne.
https://www.herodote.net/395_a_641-synthese-115.php
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