lundi 12 décembre 2016

Style gothique

 L'article précédent  a souligné cette primauté des souverains qui se réservent le droit d'arborer  et tout particulièrement au moment de leur couronnement, les joyaux les plus somptueux.
 Remarque aussi ; c'est la Grande-Bretagne qui conserve les plus prestigieuses collections,  du British Museum à la Tour de Londres.
 L'histoire tourmentée de la France jusqu'à sa Révolution, ne nous a pas permis une telle accumulation.
Et puisqu'on a aussi évoqué quelques couronnes, je vais encore  approfondir le sujet.
 Historiquement j'ai un peu bouleversé la chronologie en évoquant la couronne de fer de Monza portée par Napoléon, roi d'Italie, ainsi nommée pour contenir un clou de fer de la crucifixion ; post rédaction de cet article, je pensais que le talisman de Charlemagne porté par les deux impératrices Joséphine puis Eugénie, ne leur avait pas porté chance !!!
  L'histoire de la couronne de Charlemagne est aussi rocambolesque, Napoléon souhaitait l'arborer pour son sacre mais les Viennois l'ont si bien cachée qu'il fut obligé de passer commande pour une autre .
Heureux résultat qui permet à la France d' hériter d'une autre couronne :
plusieurs camées y figurent soulignant le gout de Napoléon pour l'Antique.

                                                                                     Musée du Louvre                                                        
Plus que les lourdes couronnes, chargées de diamants ostentatoires, démonstrations de richesses et de pouvoir, je préfère des couronnes plus simples ce sont d'ailleurs les couronnes du Moyen Age comme celle que Saint Louis (Louis IX ) a offert  aux Dominicains de Liège :

      Musée du Louvre.

 Comme celle d'ailleurs  de Constance d'Aragon (XII ème siècle ) or émaux pierres précieuses et perles 

                                                                               Cathédrale de Palerme

 En matière de joaillerie, on dit que la couronne de la fille d'Henri IV d'Angleterre la princesse Blanche, en est le plus bel exemple ;  à la fin du XIV ème .
 à Munich au Shatzkammer 


)

 http://encyclopedie_universelle.fracademic.com/2554/BIJOUX_(Moyen_%C3%82ge)


 Cette couronne impériale destinée à l'Empereur du Saint Empire germanique, Rodolphe II en 1575 a été exécutée par les ateliers de Prague faisant ainsi la démonstration de la parfaite maîtrise de leur art. à Vienne au Shatskammer

 Mais ceci n'est qu'un tout petit aperçu des couronnes  et je ne vous ai même pas parlé des sceptres !!   quelques unes d'entre elles représentent des histoires fabuleuses comme celle  qui  portait le fameux  rubis du Prince Noir   après la bataille de Nàjera et  arborée dit-on par Henri V sur son casque à celle d'Azincourt.

http://www.princemichaelschronicles.com/le-rubis-du-prince-noir/?lang=fr

 Contrairement aux révolutionnaires français et de toutes les couronnes conservées au Kremlin,  les Bolcheviks comprirent que les bijoux des tsars avaient  une valeur nationale : parmi celles -ci, la plus ancienne, celle de Vladimir II Monomaque,  grand-prince de Kiev (1053-1125).
 La forme est caractéristique ainsi que l'usage de la fourrure  que l'on retrouvera dans celles d'Ivan le Terible, d'Ivan V ou de Pierre 1er.  Huit panneaux d'or travaillé au repoussé, décorés de filigrane et de pierres en cabochon.
   Au fur et à mesure des époques, je reviendrai sur ces emblèmes.

dimanche 11 décembre 2016

les Carolingiens

 En l'an 800, l'avènement de Charlemagne met fin définitivement à la coutume de l'ensevelissement des bijoux avec leurs propriétaires.
Cet empereur impose aux arts des directives très strictes et la production des bijoux s'oriente vers des fonctions religieuses ou cérémoniales.
Pis encore, par ordre royal, le port des bijoux est exclusivement réservé aux nobles et aux membres de la famille royale.
Comme pour l'art bysantin, fleurissent alors les objets religieux, croix, sceptres couvertures d'évangéliaires, ornés de pierres en cabochon ou montées en relief avec des griffes.
L'art des intailles se pratique aussi.
Ce ne sont donc plus que des trésors de cathédrales  d'autant que les orfèvres sont en majorité des moines.
On va revoir Eloi (orfévre et Saint Patron des orfèvres) mais aussi Mannius d'Evesham et Leo d'Ely ;  ces sociétés monastiques vont bientôt former des laïcs qui se rendent autonomes et dès le XII éme siècle forment une corporation bien établie avec leurs poinçons personnels.

                                                 atelier de St Eloi peinture de Taddeo Gaddi 
                                                                                      Musée du Prado
  L'influence bysantine reste présente, d'autant que l'Europe  et Bysance restent unies avec le mariage de l'empereur Conrad II d'Allemagne et l'impératrice Gisèle (nous l'avons déjà vu).
On a eu une petite idée de ce qu'étaient les bijoux de cette dernière grâce à la découverte qui en a été faite à Mayence. (nous avons vu sa broche à aigle)
 Grâce à Otton III qui ouvre en l'an 1000 le tombeau de Charlemagne, on conserve le talisman de Charlemagne.
 Ce bijou prestigieux a été porté par Joséphine lors de son couronnement mais c'est fort heureusement qu'une impératrice suivante, Eugénie, le restitue au Trésor de Reims.

 J'ai un autre objet de prédilection, plutôt profane....  c'est l'épée" Joyeuse " de Charlemagne aussi.

Ne manquez pas d'aller lui rendre visite au Louvre.

 http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/epee-et-fourreau-du-sacre-des-rois-de-france

  C'est dans l'atelier de Reichenau qu' a été façonnée la couronne d'Otton le Grand conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne, autre bijou représentatif de cette époque.

http://www.universalis.fr/encyclopedie/otton-ier-le-grand/

Un autre bijou, de cette époque aussi, dont on ne connaît pas la fonction exacte est le "bijou d'Alfred". Il a été découvert dans le Somerset à Atherney en 1693.
Les lettres gravées ne laissent aucun doute " Aelfred me heht gewyrcan"
 Il se pourrait bien qu'Alfred le Grand l'ait égaré en fuyant devant les Danois en 878.

                                 filigrane d'or, émaux et cristal de roche
                                                                      Ashmolean Museum Oxford

De sa soeur Ethelwulf de Mercie, le British Museum conserve une bague  d'or incrustée de nielle.


             mais aussi celle d'Ethelwulf de Wessex, son époux, de la fin du IX ème siècle.


                                                           intéressante pour sa forme de mitre

 De cette époque aussi, nous pourrions évoquer" la Couronne de fer "de Grégoire le Grand, qui l'aurait offerte à la reine Théodolinde (avant 625).
 Elle aussi est passée sur la tête de Napoléon lorsqu'il se fit couronner roi d'Italie. 

 http://thierry.koltes.free.fr/couronne_de_fer.htm

 Mais aussi cette boucle de  ceinture de Nicolas de Verdun :
 http://heda.cndp.fr/gothique.php?notice=46&projet=1

  Le modèle le plus courant de ces premiers siècles de l'an mil est l'anneau à fermoir, nielle et gemmes. Grâce aux inscriptions romantiques qui y sont gravées, ils semblent représenter des cadeaux de fiançailles ou d'amitié.


                                                                              British Museum
https://www.herodote.net/719_a_924-synthese-95.php

http://numisalsace.forumactif.org/t54-90-liste-historique-des-rois-de-germanie-empereurs-du-saint-empire-romain-germanique-et-d-allemagne

http://www.universalis.fr/encyclopedie/alfred-le-grand/

http://www.encyclopedie.bseditions.fr/article.php?pArticleId=167&pChapitreId=32079&pSousChapitreId=32101&pArticleLib=Taddeo+Gaddi+%5BLes+%AB%A0Primitifs%A0%BB+italiens+(Histoire+de+l%27art)-%3ELes+%AB%A0Primitifs%A0%BB+italiens%5D

samedi 10 décembre 2016

Bysance

 Promenade historico-artistique où nous basculons dans l'ère chrétienne, je quitte à regret les "avant jésus-Christ" avec  Bysance, re -baptisée Constantinople par l'empereur Constantin et où l'on perçoit que cet art bysantin est dans sa presque totalité "chrétien ".



 Terminé, les bijoux profanes, les ornements retrouvés sont à caractère religieux, croix, médailles  sont façonnées avec les mêmes techniques mais beaucoup d'opus interassile ; on ne peut pas dire que ce soit par manque de matière première : 145.000 kilogrammes d'or font partie du trésor d'Anastase en 518. De quoi faire pâlir d'envie les Romains, dont la réserve en sa totalité ne dépassait pas 450 kg.

                                                                            British Museum
 Les vêtements de cour sont somptueux, ornés de pierres précieuses enchassées, camées et émaux et toujours, les filigranes et granulations s'y entremêlent. 
Si beaucoup ont été perdus, les Musées nationaux en conservent encore, que ce soit à Istambul, Athènes, Rome, Londres ou Paris.

Beaucoup plus simple cette boucle d'oreille, conservée au British Museum avec cette réminiscence des décors animaliers (XII ème)
 Les mosaïques de Saint Vital à Ravenne où l'empereur Justinien et l'impératrice Théodora donnent une petite idée de cette magnificence.
L'empereur lui-même arbore des boucles d'oreilles.

Boucles d'oreilles très "bysantines" or, cornalines, lapiz-lazuli et grenats.
 Première période bysantine. Athènes Musée Benaki

On retrouve toutes les formes déjà expérimentées, exemple en est donné avec cette autre boucle d'oreille décorée d'oiseaux en opus interassile.( VII ème s)

                                                              British Museum

 Cette incursion au Moyen -Orient chez les empereurs va nous amener à un autre empereur ; Charlemagne.

 https://www.herodote.net/395_a_641-synthese-115.php


 

vendredi 9 décembre 2016

Des Celtes aux ... Barbares

 Et Dieu sait que ce terme "Barbare" m'agace !! c'est plus facile de mettre dans le même sac, les Wisigoths, les Ostrogoths, les Francs, tous ces peuples qui, du Danube en traversant le Rhin s'installèrent en Europe ; mais revenons aux précédents, les Celtes.
et tachons de respecter la chronologie de ces déplacements d'envahisseurs qui déferlent les uns après les autres poussant les envahis un peu plus loin, comme les Celtes d'ailleurs qui traversent la Manche sous la poussée des .... Romains.
On a un peu le vertige de jongler entre tous ces siècles avant J C, mais l'Art est un lien évolutif mais vraiment constant.
 Alors....,  les Celtes.
 Nous avons vu  les travaux de joaillerie au VII ème s av J C chez les Grecs et les Etrusques mais pendant ce temps en Europe centrale d'autres peuples s'expriment.
Peu de bijoux à Hallstatt, qui fut (je vous l'ai déjà dit), un de mes déplacements privilégiés à la rencontre de ces lointains "ancêtres".  Je  dirai  que la Tène est la période où l'expansion Celte part dans toutes les directions,  et conquiert Rome, les Balkans, les territoires d'Asie Mineure, la France. la Belgique et l'Espagne du Nord.



Tout en subissant l'influence des pays occupés, les caractéristiques de Hallstatt restent présentes et font montre de plus de simplicité encore, les colliers sont faits de deux piéces enclavées du type à corde, les chatons disparaissent des bagues pour n'étre qu'un simple anneau.
Cependant Diodore écrit "Ils portent des bracelets aux poignets et aux bras, d'épaisses bandes en or massif autour du cou, des bagues aux mains
 et ils s'habillent même de tuniques en or".
 Au 1er siècle avant notre ère  nul doute que les envahisseurs Romains en ont fait bon usage, et c'est à ce moment que, repoussés en Grande -Bretagne ils se réfugient au plus loin, Ecosse,  Irlande, lorsque les Romains pénétrent en Angleterre.
C'est au Pays de Galles,  à Mold que l'on a découveert une immense feuille d'or pesant ciq cent grammes, décorée de motifs géométriques enchevêtrés au repoussé.

 http://www.britishmuseum.org/research/collection_online/collection_object_details.aspx?objectId=808751&partId=1

Cette influence Celtique présente en Irlande, se fera longtemps sentir comme en témoigne cette fibule où toutes les techniques sont employées :


 Restons en Atlantique pour évoquer encore un peuple de navigateurs, et non des moindres qui ont terrorisés les riverains des fleuves qu'ils remontaient ; les Vikings.
 Ils ont navigué jusqu'à Bysance, en Perse, en Inde, ont découvert et colonisé l'Islande et le Groënland et probablement atteint l'Amérique du Nord. 
Là encore, quelle est leur part d'invention, hors des joailleries qu'ils avaient pillées ?
Ils font preuve d'une grande habileté dans le travail au burin au repoussé et maîtrisent le filigrane.

Le navire funéraire de Sutton Hoo, nous en apporte les exemples mais nous avons changé de siècles puisqu'il date du VII ème sièle après J C..


                                                         casque de Sutton Hoo; British Museum
 http://www.telegraph.co.uk/news/earth/10722404/Spectacular-Sutton-Hoo-treasure-on-display-at-British-Museum.html

C'est au Musée des Antiquités nationales de Stocklom, que l'on peut admirer les colliers en or de Farjetstaden et Alleberg retrouvés en Suède

 https://www.youtube.com/watch?v=q073B4LpmK0&list=TLNvU3QQkBFos


Broche viking or repoussé et granulations. Musée des Antiquités de l'Université Oslo
 Nous avons vu que les Romains avaient chassé les Celtes et bien c'est à leur tour, nous connaissons mieux parmi ces nouveaux envahisseurs, les Wisigoths qui firent de Toulouse, leur capitale. 
 La grande invention des ... Barbares !  n'hésitons pas !  est le fermoir. Toujours en déplacement, fixer solidement leurs ornements était de la première importance. Nous avons déjà évoqué le trésor de Guarrazar et ses couronnes votives conservées à Cluny et Madrid.




Nous  avons observé leur maîtise de toutes les technniques, le repoussé, la granulation, les émaux et les ajours. Leur habileté dans le travail d'enchassement des pierres est remarquable surtout en Espagne où l'or, les pierres fines  dont le saphir et les perles sont trés utilisés.

 Broche polychromme en forme d'oiseau. Saragosse. Musée archéologique de Madrid
 Mais il nous faut aussi évoquer d'autres trésors dont celui découvert à Tournai en 1653. Trésor et restes de Childéric 1er fondateur de la dynastie mérovingienne premier roi des Francs, enseveli en 481 de notre ère bien évidemment.
 http://www.persee.fr/doc/pica_0752-5656_1988_num_3_1_1528

L'énumération de ce trésor conservé à la Bibliothèque nationale donne le vertige trois cent cigales d'or, des boucles des épées, des bracelets en or cloisonné  de grenats notamment.

Un autre encore en Roumanie : le trésor de Petrossa (VI après J C) conservé au Musée de Bucarest.



  Cette boucle est donnée comme le plus beau bijou façonné par les artisans barbares.
 Ce rapace de trente centimètres dont la tête et le cou sont sculptés d'une seule pièce est orné de plumes ajourées en opus interassile : le corps  est en relief souligné de pierres précieuses serties en cloisonné.
Les pendeloques sont faites de quartz.
 On n'avait pas vu de travail dans l'art animalier aussi accompli, depuis les Scythes, mille ans auparavant.

 http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1865_num_9_1_67086

http://docplayer.fr/20387455-Le-tresor-de-petrossa.html



http://www.monatlas.fr/Hist/antique/antiq.html

 http://www.club-innovation-culture.fr/deux-expositions-majeures-du-british-museum-sur-les-grands-ecrans-americains/

jeudi 8 décembre 2016

Des Phéniciens aux Irlandais

 Nous continuons le voyage et grâce aux Phéniciens, nous franchissons les colonnes d'Hercule pour passer dans l'Atlantique.
Ces fantastiques navigateurs que furent les Phéniciens, ont essaimé sur les rivages de la Méditerrannée, une culture mélée des influences précédentes, minoennes, mycéniennes, égéennes et étrusques et égyptiennes.
Il semblerait qu'hormis les marchandises transportées (1000 av J Ch) ils étaient été eux-mêmes des orfévres.
La technique de la granulation se remarque dans leur production au travers  d'un trésor qu'ils ont laissé en Espagne et que l'on peut admirer au Musée archéologique de Madrid, le trésor d'Aliseda, catalogué comme Art Phénicien punique du VI ème siècle av J CH.
(au passage, ce sont les guerres puniques qui mettent un terme à leur civilisation de six siècles)

                                                Aliseda. Musée archéologique de Masrid

 https://books.google.fr/books?id=-9MUAAAAIAAJ&pg=PA49&lpg=PA49&dq=tr%C3%A9sor+de+aliseda&source=bl&ots=M9IxFJHNwJ&sig=6a1a99koaqoVSowN4x1rh3ejkSg&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwi8qMbOnuTQAhWJnBoKHa-vAdMQ6AEITjAI#v=onepage&q=tr%C3%A9sor%20de%20aliseda&f=false



                                            Aliseda Musée archéologique de Madrid

 Le trèsor qu'ils laissent sur les rives de la Sardaigne à Tharros, figure une forte influence égyptienne, feuilles d'or repoussé et granulations, palmiers stylisés et scarabée ailé.
Remarquez-vous qu'à travers le passage de civilisations aux suivantes, les techniques ont une base commune, enrichie de nouveaux apports.

 http://www.sardegnaintour.it/fr/le-territoire/le-sinis/lancienne-ville-de-tharros

 Les Phéniciens qui ont abordé l'Irlande avant les Romains recherchaient dans ce pays des matières premières comme l'étain mais y portaient des objets manufacturés.
On dit que c'est à la période néolithique  que les premiers irlandais atteignent ce pays après avoir traversé l'Angleterre, toujours est-il que c'est dès le III ème siècle qu'ils font preuve d'une maîtrise parfaite du travail de l'or; leur marque de fabrique est indéniable.
Elle fait preuve de plus  de sobriété et donne une prépondérance aux "lunules" ornements de cou en forme de croissant de lune, ciselés et gravés avec des dessins géométriques. On peut leur attribuer sans conteste cette forme d'ornement; mais on ne peut ignorer non plus les influences subies par les apports du façonnage des civilisations déjà évoquées et très probablement grâce aux Phéniciens.
 Après les colliers les plus représentatifs, étant la barre tordue ou le ruban serpentiforme, apparaissent les bracelets aux environs de 1200 av J C, aux dessins repoussés, ornés de sphéres ou de céramique.
Pour l'approvisionnement en or, après épuisement de leurs ressources locales, ils semblent avoir importé de l'or de gisements connus en Allemagne.
 C'est  vers l'an 800 av J C au moment de la période dite  "Dowis" que sont produits un nombre important de bijoux ; le plus représentatif a été découvert à Shannongrove.

 https://www.pinterest.com/pin/337418197056022664/

Art  Irlandais ;  National Museum Dublin.
Gorgerette  aux extrémités convexes, or repoussé et granulations.
 (VII éme s. av JC )
 Cette fois-ci il faut aller au National Museum de Dublin
  mais les Celtes ne sont pas loin ....et ce collier torque trouvé dans les Bogs of Curry, rappelle ce type d'ornement des Celtes de l'Europe centale ; celui-ci à émigré au British Museum.



http://www.museum.ie/Archaeology/Exhibitions/Current-Exhibitions/Or-Ireland-s-Gold


mercredi 7 décembre 2016

Innovations Romaines

Nous avons vu comment l'expansion grecque  avait élargi la diffusion des parures hellènes, cette fois-ci c'est l'expansion romaine qui met fin à leur pénurie en or.
Nous savons bien , nous, les Pyrénéens, que les Romains ont largement puisé dans nos mines. L'or dans les derniers siècles avant Jésus-Chrit ne suffisait pas à la confection des bijoux, il fallait aussi payer les légions.
Rome n'est pas à court de lois, elle en promulgue deux déjà au III ème av J Ch,  la "Lex Oppia" qui ne permet pas aux femmes de porter plus de quinze grammes d'or  puis "la loi des Douze Tables" qui limite la quantité d'or enterrée  dans les sépultures ( en 450 de notre ère).
Ce sont généralement les joailleries grecques ou étrusques qui circulent jusqu'en 27 av J C, période impériale,  mais vers les années 200 les Romains créent leurs propres modèles, l'opus interassile, travail ajouré précurseur des "ajours" bysantins que nous verrons plus tard.
L'arrivée massive de l'or et des pierres précieuses balaye les lois restrictives et l'on assiste alors à une "exposition" massive des ornements dont les bagues sont les plus  représentatives du statut social de ceux qui les portent, hommes et femmes.
Nous sommes loin des bijoux légers des Grecs .! plus le bijou est lourd en or, mieux on montre sa richesse.
Il ne faut pas en déduire que  tous nous sont  parvenus ; nous avons vu que le British Museum en possède une certaine quantité.
 On a une idée de ce que pouvaient être ces parures grâce à la découverte de Pompéi et notamment de ce fameux portrait, aussi au British Museum.

  Outre les gemmes enchassées, les romains mettent au point les intailles  et les camées, on remarque aussi l'utilisation des figures représentées sur les pièces montées en bagues ou en bracelets et colliers.
 et dans l'ensemble la joaillerie devient plus sobre en se libérant des influences grecques, mettant plus en avant les pierres enchassées.
 Encore fallait-il pouvoir se les procurer, les émeraudes venaient  d'Egypte, les grenats d'Europe orientale, topazes, agates, perles et diamants bruts d'autres territoires conquis.
Cette planche illustre bien ces diverses techniques ;


 noeud d'Héraclès
 intaille
 anneau en interassile
 anneau en monnaie
 et pierres fines enchassées

 Les boucles d'oreilles sont aussi différentes.

 plus simples; le commanditaire de ce bijou, moins riche sans doute ne peut commander qu'un grenat et pour retrouver le vert des émeraudes, il emploie du verre coloré.

Je me souviens avoir été émerveillée lors de ma visite au Grand Palais à Paris de l'exposition "L'or des Scythes", suffisamment impressionnée pour, j'en frémis  !!!  il y a quarante ans !!!  ne l'avoir jamais oubliée :

 http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1975_num_119_3_13163

Les Scythes,  d'autres envahisseurs, qui se rendent maître de l'Asie Mineure  sept siècles avant J C,  sont les dessinateurs et auteurs probablement les plus brillants de l'Antiquité.
Il n'avaient pas, comme les romains plus tard, de limitation dans l'ensevelissement de leurs morts dans les kourganes et leurs tombes ont révélé des trésors.
Leur maîtrise de l'ornementation animalière est époustouflante, et c'est leur marque de fabrique.



                                                          Musée de l'Ermitage
 Il y a longtemps que je propose  ce cerf très stylisé  du IV ème siècle av J C conservé au Musée de l'Ermitage.

   La tombe de Certomlyk en Russie Méridionale a fourni un certain nombre de bijoux en or repoussé mais c'est au Kurdistan que le cercueil de Ziwiyé a livré un trésor inestimable ou cette représentation animale est faite avec le plus de vigueur.

 https://books.google.fr/books?id=s4OlCgAAQBAJ&pg=PT22&lpg=PT22&dq=cercueil+de+ziwiy%C3%A9&source=bl&ots=koH8so54hX&sig=XfgAqBVOkj9w0vOJ0aeB5fLUFVY&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwiZhL32--HQAhUFORoKHSqkD2oQ6AEIHTAA#v=onepage&q=cercueil%20de%20ziwiy%C3%A9&f=false

 Mais, l'on est jamais tranquille, au IV ème siècle, d'autres peuples nomades poussent les Scythes vers la Crimée et restent maîtres des steppes, ce sont les Sarmates, puis, transactions commerciales aidant, la joaillerie grecque fait son apparition dans les tombes des ces iraniens d'origine.
C'est le trésor d'Oxus aux confins de l'URRS et de l'Afghanistan qui livra le plus grand nombre de bracelets,de diadèmes ou autres joailleries (II ème siècle); si le Musée de Léningrad en posséde quelques uns, c'est une fois de plus au British Museum qu'il vous faudra aller.

https://books.google.fr/books?id=AYQM8yb4uRAC&pg=PA111&lpg=PA111&dq=tr%C3%A9sor+d%27Oxus&source=bl&ots=uMcFxqb2Ls&sig=zgqnp-RgmsBr2pTIyClo7V-P_48&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjrjKbC8-HQAhVJ2BoKHfyiD1MQ6AEIYDAI#v=onepage&q=tr%C3%A9sor%20d%27Oxus&f=false
 Mais il est encore à remarquer que ces tombes Sarmates livrent une joaillerie tres "Scythe" et si c'est dans leurs tombes qu 'elles ont été découvertes , je trouve frappant qu'elles présentent une décoration animalière aussi semblable......


Ces griffons ailés du trésor d'Oxus devaient,  dans leurs alvéoles, contenir des pierres colorées enchassées : 

 autre  bracelet en or repoussé,  Art Scythe du IVème à Léningrad
                                            mise à mort d'un cerf par des griffons 

Remontez jusqu'à la première page :

 https://books.google.fr/books?id=LQkLkdWh0MsC&pg=PA234&lpg=PA234&dq=tr%C3%A9sor+de+Certomlyk&source=bl&ots=QPUbY9BKb9&sig=0N8XE_MAj7C6W-NS_B6gNXzMxKQ&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwilzLXo-uHQAhUCQBoKHVupAFsQ6AEIHTAA#v=onepage&q&f=false

mardi 6 décembre 2016

Influences grecques


 Il sera intéressant de suivre l'évolution des techniques et des modes jusqu'à notre époque où la parure d'or se fait plus discrète, sécurité oblige, d'étudier aussi celle  des influences ; nous avons déjà vu l'influence de l'Egypte, il s'agit maintenant de celle des Grecs sur les Etrusques.
Au VI ème siècle avant notre ère, elle est prépondérante avec l'introduction de l'art du cloisonné et celle du filigranne plus facile d'exécution que la granulation.
 On abandonne un peu les boucles d'oreilles au profit des colliers, plusieurs tours de chaînes et petites sphères pendantes, les bagues aussi.


 boucle d"oreile en spirale avec motif floral 400 av J C British Museum

Puis les Etrusques retrouvent leur individualité au Vème siècle jusqu'au III ème siècle où ils sont absorbés par l'Empire Romain.
Chez les Grecs l'activité artistique semble ralentie jusqu'à l'époque archaique (600-475 av JC) ; deux raisons à cela : l'austérité relative des structures sociologiques et la difficulté de se procurer la matière première, qui ne pouvait venir que de l'Italie du Sud ou de la Russie septentrionale.
Les artisans grecs travaillaient pour les Etrusques ou les Scythes ; l'on perçoit bien à travers les échanges commerciaux comment des bijoux hellènes parvenaient jusqu'en Russie.
Beaucoup de bijoux figuraient "le noeud d'Héraclès" censé guérir les blessures.

 boucle d'oreille à disque : filigranes et granulations III eme siècle av J C 
                                                                                 British Museum
 Après la mort de Philippe  II de Macédoine en 336 av JC, le règne d'Alexandre le Grand apporte stabilité et expansion permettant la diffusion de la culture grecque qui impose un style de joaillerie commun à tous ses nouveaux territoires, l'Asie Mineure, la Perse, l'Afghanistan et plus loin encore la vallée de l'Indus.


 collier décoré de filigranes et de granulations ; les sphères et les têtes sont creuses; artisanat grec de Tarente  : IV ème s av JC  British Museum
 
 Une nouvelle classe de marchands s'instaure,  la joaillerie n'est plus le monopole des rois et des puissants et l'influence des Perses, amoureux du luxe  se fait sentir, l'or grâce à ces échanges devient plus accessible.
Ce noeud d' Héraclès  devient commun à toutes les formes de bijoux. Ce symbole existait déjà chez les égyptiens et les minoens, mais l'innovation prépondérante de cette période est l'introduction de la couleur grâce à l'enchassement en cloisonné et l'usage de pierres comme les améthystes, les émeraudes, les grenats, sans oublier les perles et les céramiques.

                                      Boucles d'oreilles III ème s av J

          Les exemples sont nombreux de ces bijoux légers, faciles à porter.

  Collier de la première pèriode hellénistique; ruban d'or auquel sont accrochées de petites sphères creuses IV ème III ème s av JC.  British Museum

 Nous verrons ce que Rome a apporté à la joaillerie. 

 http://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1979_num_196_2_6913

http://www.intellego.fr/soutien-scolaire--/aide-scolaire-arts-appliques/le-motif-du-noeud-d-herakles/40299