vendredi 7 octobre 2016

Frise augustéenne et bornes milliaires

 Cette frise est remarquable par ses dimensions, huit blocs de calcaire formant 6 mètres 95 de longueur, et pour son époque, Haut Empire, soit courant du 1er siècle
 Cette frise n'est qu'un seul côté d'un mur d' enclos funéraire  ( maceria): une fois de plus  extrait en 1869 des fortifications du XVI éme siécle.
Le décor est exhubérant, chargé de fruits, de fleurs, d'oiseaux, d'amours ailés et de faunes inscrits dans des merlons à sommet arrondi.



 La longue frise d'armes date du changement d'ère  (plus dix à moins dix ); elle est de dimensions similaires, 8m96, constituée de neuf blocs à peu près jointifs. Les bandeaux paralléles sont assez frutes mais le descriptif est varié ; casques de différentes formes, cuirasses complètes, boucliers circulaires ou en écus, avec au centre un umbo saillant ou une arête médiane ou une tête de Gorgone; des boucliers d'amazone, une enseigne avec un sanglier, des flêches, lances, poignards, épées ou haches à double tranchant.















 https://www.youtube.com/watch?v=C9LxZ9-_qwg

Il y a déjà une bonne quinzaine d'années que je découvrais les bornes milliaires exposées au Musée de Lattes. Sur les deux présentes dans ce musée de Narbonne se portent la mention de la trente sixième puissance tribunicienne de l'Empereur Auguste (13-14 de notre ère ). La premiere réutilisée dans le village de Peyriac-de-Mer serait à mettre en relation avec la Voie Domitienne toute proche.
  la seconde est moins bien conservée, signalée en 1848 dans l'église du village de Saint Couat à 30 km de Narbonne, elle indique la distance de 20 milles romains soit 30 km environ et montre que la borne se dressait à l'origine non loin de son lieu de découverte et qu'elle jalonnait l'autre grand axe de la province de la Narbonnaise : la voie ves l'Aquitaine, par Carcassone et Toulouse.
 Ces bornes milliaires sont nombreuses  on peut en voir une autre dans l'église de Baziège réemployée comme poteau de supplice pour un chrétien.



  Je pense que vous avez eu votre lot de pierres; en souhaitant qu'elles vous intéressent... il y en a beaucoup d'autres  à venir, très représentatives.

 Comme il faut toujours sortir pour  respirer.......

http://voies.archeo-rome.com/voies04.html

































jeudi 6 octobre 2016

Musée Lapidaire bis

 Nous voici au coeur du sujet ; ces 2000 pièces archéologiques seront le socle de ce futur musée de la Romanité qui tarde un peu à ouvrir ses portes ; collection la plus importante d'Europe après celle de la ville de Rome.

 Pour le moment elles s'entassent, numérotées comme de vulgaires colis.

 Le cadre actuel est prestigieux, Notre-Dame de Lamourguière est attestée dès 1066 dédié à la Vierge en 1086 .
Les Nicolaïtes jugés hérétiques en sont dépossédés au profit des bénédictins dépendants de l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
Exemple rare du style gothique méridional, sa nef unique est couverte en charpente.
Je vous disais hier que cette collection lapidaire provenait du démantèlement des fortifications de François 1er, prélevés dans les murs de l'ancien rempart de la Cité.
 Doubles et triples remplois complétés par quelques éléments des collections des Archevêques mais toujours issus de démolitions ou de transformations  : Tour Mauresque, transept de la cathédrale  ou de donations privées ; on dit bien que quelques travées des arches du pont des marchands peuvent se voir dans quelques caves privées voisines.
Un troisième lot provient des démolitions du XIX ème siècle,  restes du Palais de la Vicomté, de l' ancien couvent des Bernardines, de la butte des Moulinasses etc.
Lorsque je vous amènerai au Musée archéolgique vous verrez les piéces les plus rares.
 Toujours est -il que lorsgue j'ai pénétré dans cette nef, j'ai reçu un choc, je ne m'attendais pas à cela !!

 Vous connaissez mes habitudes,  d'abord la prise de contact avec le tour de toutes les travées, dix, de toutes les chapelles, 20 , du choeur, 8 au moins,  l'oeil accroché par un élément particulier qui souvent, se confirme être un élément majeur.

 Avec presque 8 jours de décalage, maintenant,  je vais parcourir de nouveau avec vous ces allées.
 sans aller  revoir mes photos au préalable je me souviens toujours d'un élément majeur qui m'a séduit par sa qualité ; c'est une plaque aux aigles et au foudre de Jupiter en marbre blanc. Sans avoir l'oeil aussi aguerri que le mien aux marbres,  je pense que tout un chacun peut faire la différence avec les calcaires majoritaires.

il me semble que j'y suis revenue : pour la figure centrale.
                le foudre de Jupiter, cela ne se voit pas tous les jours ...!

 Autre souvenir majeur, l'abondance des représentations taurines (souvenons nous que le taureau était une offrande aux Dieux0
Mais restons encore sur les marbres avec ce linteau dédicatoire de l'ancienne église Saint Félix,  sanctuaire paléochrétien.
 Ces deux gros fragments de marbre gris ont été découverts en 1927 lors de la construction d'un garage d'automobiles.
L'inscription incomplète qui court sur la face principale des deux blocs est datée de la vingt-neuvième année de l'épiscopat de Rusticus (455-456 de notre ére) .
 Ce document exceptionnel est à mettre en parallèle avec le linteau dédicatoire de l'église cathédrale, que je vous montrerai plus tard au Musée archéologique.

 (encore faut-il que je le retrouve, j'y ai usé la batterie de mon appareil photo, pour vous dire que j'ai bien mitraillé ....

             Je ne suis pas sûre d'arriver à tout vous montrer ce matin. La foudre, tout court, tourne autour de mes montagnes et je peux être amenée à fermer l'ordinateur précipitamment.
                                          Autre "beauté"
 éléments remployés du rempart de l'Antiquité tardive (fin III ème) dans la porte Royale aménagée dans la courtine nord sous François Ier.

 Il faudra que je vous fasse suivre les nombreuses frises,  évocations militaires , (très représentatives de l'armement et de l'équipement des légions ) frises de fruits, etc  ; en attendant, quelques taureaux,  issus des stèles funéraires dont on ne sait, bien sûr plus, de quel personnage, sauf si les autels sont nominatifs.



          Que serait Narbonne si tout était resté dans son état primordial  !!!

mercredi 5 octobre 2016

Musée Lapidaire

 Quelques éléments préparatoires à mon article de demain, préliminaires sur l'ancienne église de Notre-Dame-de Lamourguière, son contenant, désaffectée à la Révolution en 1791 et son contenu, 2000 pièces archéologiques.
Il était important de connaître leur provenance.... ne rien savoir de ce que l'on va découvrir représente une petite enquête et si j'avais ce jour-là l'impression d'être dans un vaste cimetière,  il convenait d'en savoir les raisons.
 Imaginez qu'on ait promené les stèles votives des tombes de vos ancêtres  jusqu'à des remparts pour les consolider puis qu'on les aient redémontées....

la suite demain.

  http://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1980_num_92_147_1917_t1_0225_0000_1

Le Pont des Marchands et le marché à Narbonne

Je suis vraiment impardonnable d'avoir ignoré jusqu'à ces derniers jours, ce pont inscrit au patrimoine de l'Unesco ; j'ai peu à peu fait connaissance avec lui; il m'intriguait....
 Lorsque vous continuez la Voie Domitienne par cette belle rue dallée de marbre de Caunes, bordée de jolies boutiques vous oubliez que vous traversez l'actuel canal de la Robine vous seriez presque sur le Ponte Vecchio mais en se penchant dans les textes vous apprenez que cette seule arche restante est le seul vestige de 7 autres ou 8 cela dépend de ce que vous lisez... et ce pont antique traversait l'Adax, là aussi changements d'orthographes Atax, d'où Adax d'où Aude et comme pour le dit pont de Florence sur l'Arno, il fallait bien autant d'arches pour laisser passer les flots tumultueux de l'Aude lorsque elle reçoit les fontes des  neiges  du Capcir.
Mai là j'avais un problème, ce pont est bien sur un canal at où est passée l'Aude ? ? encore une capricieuse, comme l'Adour elle a changé de cours.

 http://www.parc-naturel-narbonnaise.fr/archives_du_sensible/sensible/site_portrait/site/2012/6-La-Robine/6-La-Robine.html

http://www.lesechos.fr/02/08/2005/LesEchos/19468-021-ECH_depuis-le-moyen-age--les-marchands-sont-sur-le-pont-a-narbonne.htm

http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1917_num_61_5_73891

Je vous en propose l'envers car dans toutes les photos que vous trouverez sur les brochures touristiques, il est plutôt photographié de l'autre côté.

 En effet cette ancienne voie Domitia qui traversait le fleuve sur ce pont, maintenant des Marchands, est bordée de chaque côté par les boutiques et vous ne pouvez pas voir le canal ;  les légions romaines qui le traversaient  n'étaient pas tentées par du shopping !!!.
Toujours est-il que j'aimais y passer, me retrouver place des Quatre Fontaines trop fréquentée pour pouvoir être photographiée, entourée qu'elle était par  les tables de la proche brasserie,  ou bien de multiples ruelles  peu fréquentées (on y reviendra), où j'ai fait d'autre découvertes.
Ce matin là, plan en main,  je partais pour le Musée Lapidaire tout proche du Marché où j'avais projeté de déjeuner ( ce que je n'ai finalement pas fait, je m'étais trop couverte car la clim de la Mediathèque était trop forte et au cours de ma visite du Musée je me suis finalement retrouvée avec tout au bout des doigts .... pas tout !! ; on y déjeune au comptoir de petits bars trés sympa ) .

Au bout du Cours Mirabeau face au Marché,
le Monument aux Morts, salut à nos Anciens et à notre Coq !.. les lettres Pax sont dans l'ombre ....
 Magnifique Marché ou Halles, style Baltard, qui a vu le jour en même temps que le Canal de la Robine, le 1e Janvier 1901.

 Sur les verrières ce ne sont pas les ombres des arbres voisins mais les visages des habitants de l'époque.
 Plus que 10 minutes pour en faire le tour, avant l'ouverture d'un autre  bâtiment que vous allez aimer... mais là c'est bien un arbre.























Plutôt que les viandes ou les poissons : les olives.









et les épices.
         N'oublions pas que nous sommes en bordure de Méditerranée.

 même un antéfixe, survivance des  antéfixes romains, surmonte cette colonne de céramique colorée.
 A l'angle extérieur,  déja sur les murs de l'église de Notre-Dame de Lamourguier, mémoire d'une période douloureuse.
 L'histoire se superpose,  comme partout ailleurs et surtout en Narbonnaise ;
 on évoque  moins souvent qu'en Espagne,  l'occupation Sarrasine mais si vous cherchez un peu, vous trouverez l'évocation du Pont des marchands dans un texte des années 700.

  http://al-qantara.revistas.csic.es/index.php/al-qantara/article/viewFile/317/308
 

lundi 3 octobre 2016

Changement d'époque

 Tout d'abord, le palmarès du film documentaire ; ce ne sont pas pour eux que j'avais voté.

http://www.lindependant.fr/2016/10/03/narbonne-le-palmares-des-rencontres-d-archeologie-2016,2266068.php.

Ensuite, avant de pénétrer dans le Palais des Archevêques  et son Musée Archéologique, depuis lequel j'ai pu, par les fenêtres, prendre des clichés de la cathédrale Saint Just et Saint Pasteur, voici une petite incursion dans  cet édifice où le choeur gothique rayonnant construit de 1272 à 1352 est celui le plus haut du Sud de la France.




Plusieurs éléments architecturaux sont remarquables,  outre ce choeur imposant  de 55 mètres de haut et de 48 mètres de large.
les voutes d'ogives culminent à 40 mètres.
Cette cathédrale construite sur le modèle des cathédrales gothiques du Nord de la France, abrite les tombeaux des archevêques notamment celui de Pierre de la Jugie, malheureusement dégradé lors de la Révolution.
La chapelle de Notre-Dame de Bethléem est un chef d'oeuvre de la sculpture gothique Européenne du XIV ème siècle.
Elle a aussi subi quelques outrages
Admirez les immenses fûts en marbre de Caunes du baldaquin.



 Pas de mention spéciale pour les vitraux qui seront de ma part l'objet d'une recherche ultérieure.

























 Mention aussi pour les orgues monumentales du XVIII ème siècle








































 J'ai aussi admiré cette console en fer forgé : aussi ouvragée que du bois.

                     et perché dans les hauteurs cet ange, avec son ostensoir.


http://books.openedition.org/pupvd/477

dimanche 2 octobre 2016

l'Horreum de Narbonne


 Et pourtant si ! ! j'en suis sortie ! descente au royaume d' Hadès  et seule, absolument seule !!  à 5 métres sous terre, sans m'y attarder toutefois...mais plutôt quiète, avec quand même une petite inquiétude de me perdre dans ce dédale de galeries.








La construction en petit appareil : évocation et restitution de parements de murs en appareil irrégulier (opus incertum)
réticulé (opus reticulatum), régulier
(opus vittatum), préparation des enduits et mortiers.












Parcours très didactique pour un non-initié
mais qui rappelle bien les techniques de construction romaines de conservation, de stockage  des diverses marchandises qui transitaient par
 Narbo Martius.





 Le sol de cette ville doit sans doute encore recéler des trésors  puisque nous considérons  désormais la civilisation grecque et ses héritiers romains  avec un regard admiratif, ce qui n'a pas été le cas dans les siècles passés .
Destructions, réemplois  en tout sens démantélements de murailles, vous verrez un peu plus tard dans quel autre univers je me suis plongée et une fois de plus seule pendant deux heures : je m'en souviendrai toujours ; sauf à un instant où un couple espagnol s'est présenté avec lequel j'ai échangé (en Espagnol) quelques propos notamment sur Tarragonne et ils m'ont incité à aller visiter Mérida.
                  De retour à l'air libre, quelque lampes dont je n'ai pas eu besoin de me servir ....
 Pour terminer une stèle incomplète qui évoque un combat de gladiateurs.

Je ne vous avais pas encore dit que nous avions vu un film relatant les combats d'une école de gladiateurs modernes avec les armes de l'époque et la révision d'idées reçues sur une corporation qui n'était pas forcément  condamnée à une mort certaine.