mercredi 16 mars 2016

Mosaïques de Fernand Léger

 Encore autour du Musée des Abattoirs, quelques oeuvres de Fernand Léger.
Léger est un peintre et un sculpteur de la modernité:

de la couleur:pour la sculpture où il renoue avec la tradition perdue de l'Antiquité
des matières: avec l'usage des tesselles des mosaïques anciennes.

 Ce peintre-sculpteur fait face à un autre peintre-sculpteur, Picasso; mais la sculpture de Léger est plus picturale que celle de Picasso, tous deux ont travaillé avec Vallauris, Léger pour ses tableaux mosaïques, Picasso pour ses plats.

 Léger est quelqu'un pour qui le monde extérieur existe.
Il est réaliste à sa manière, il augmente le potentiel de la réalité en soi.
Cette figuration moderne est abstraite.

                   
                        Ces tesselles résisteront-elles à l'épreuve du temps ?

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_national_Fernand-L%C3%A9ger

mardi 15 mars 2016

rando montagne






Ce doux hiver qui égale ses jours
A un printemps, tant il est aimable,
Bien qu’il soit beau, ne m’est pas agréable,
J’en crains la queue, et le succès toujours.

J’ai bien appris que les chaudes amours,
Qui au premier vous servent une table
Pleine de sucre et de mets délectable,
Gardent au fruit leur amer et leurs tours.

Je vois déjà les arbres qui boutonnent
En mille noeuds, et ses beautés m’étonnent,
En une nuit ce printemps est glacé,

Ainsi l’amour qui trop serein s’avance,
Nous rit, nous ouvre une belle apparence,

Est né bien tôt bien tôt effacé.
                                                     Théodore Agrippa d’Aubigné
 Quelle observation !! si juste ce jour-là!


la journée avait à peu près bien commencé mais très vite les nuages se sont bloqués sur les sommets et le fond de l'air est devenu glacial; guère de différence avec la veille sur le Pont Neuf de la Garonne.
Si je vous vante les mérites d'une ville dynamique, il n'en est pas moins vrai que la nature et les sommets Pyrénéens en sont tout proches, et le climat s'en ressent:

à fréquenter les artistes, l'oeil s'affute à remarquer les créations inédites de Dame Nature; elle n'est pas de reste:


                               Aucun calcul de sa part,  tout est... naturel

                                     même le plus savant topiaire

Elle veut aussi vous dépayser et vous faire croire que vous êtes au pays des éléphants....


Mais pour vous rassurer et vous confirmer que le printemps est bien là, elle vous offre quelques jonquilles... doubles !!
Ma fin de semaine sera de nouveau citadine puisque je suis conviée à la séance publique annuelle de la Société Archéologique du Midi de la France  avec une conférence d'Emilie Nadal sur "Les images et fantaisies colorées .
L'enluminure aux XIII ème et XIV ème siècles dans le Midi de la France.
                             J'aurai aussi d'autres surprises .......

lundi 14 mars 2016

à la même affiche

Il suffit de contourner le bâtiment par l'extérieur pour accéder à la Galerie 2 où s'expose Marion Gambin intitulée "Nos vieux jours heureux"; elle nous transporte en Arizona dans les "Sun Cities".

 Elle nous explique:
   "Si le concept est né en Floride dans les années 50, Sun City en Arizona est considérée comme la première ville des Etats-Unis réservée aux personnes âgées.
Fondée en 1960 par Del Webb, la ville propose aux retraités (à l'époque, l'âge de la retraite tournait autour de 55 ans...) des maisons individuelles regroupées autour de golfs et de "recreation centers", lieux offrant de multiples loisirs.
Pour l'époque, c'est un vrai luxe.
Pour autant les tarifs sont très compétitifs car Sun City a été construite en plein désert où les terrains ne valent pas grand-chose.
Aujurd'hui Sun City a vu ses petites soeurs grandirent à côté d'elle : Sun City west, Sun City Grand, Sun City Festival.
L'ensemble compte près de 100.000 habitants.
(Qu'en est-il ou en sera-t-il de ces villes avec la sécheresse qui sévit actuellement  ? ? )
 Désormais ce type de ville est répandu sur tout le territoire américain.
La plus grande concentration se trouve dans la "Sun Belt" où brille le soleil toute l'année.
Ces "retirement communities" attirent non seulement des Américains  de tous les Etats-Unis mais également des étrangers.
Près de la moitié d'entre eux sont des "Snow Birds". Ils vivent dans les Sun Cities en hiver et retournent dans leur région d'origine en été.
Ils échappent ainsi aux températures extrèmes de l'Arizona  en cette saison.

                         Les Rythms Tappers de Sun City West.
Pat Pantea, au centre, dirige le petit groupe des Rythms Tappers ainsi que la classe de Hula (danse hawaïenne) avec les Nani Komohanas Tutus. (Les belles grands-mères de l'Ouest des EtatsUnis). Pretty Western Grandmothers.

Au sein des "recreations centers ", une centaine de clubs aux activités diverses et variées permet à la population de se divertir et de se faire des amis.
On y trouve également de nombreux équipements sportifs, piscines, salles de sport, bowling, tennis etc.
Le slogan des Sun Cities "Ville de bénévoles" éclaire sur le fait que shériffs, agents d'entretiens, membres du Comité Municipal, vendeurs au magasin de souvenirs de la ville travaillent tous gratuitement pour la ville.
L'énorme économie réalisée grâce à ce bénévolat permet le fontionnement pérenne de ce concept."  etc

 Outre cette exposition qui relève de la même démarche, vous vous trouvez dans cette galerie au coeur d'un Centre de Documentation exceptionnel.

Les rayonnages contiennent tout ce qui a été fait en matière de Photographies, que vous pouvez consulter sur place:

                                           Quelques affiches aussi

L'endroit est très plaisant puisqu'il donne sur le bel Hotel Dieu St Jacques qui, situé avant les ponts qui traversent la Garonne accueillaient les pélerins de St Jacques  de Compostelle mais aussi pestiférés ou nécessiteux;  actuellement Musée de la Médecine.



 En sortant:


pour terminer,

 vue sur la Garonne
 de gauche à droite les Jacobins, le port de la Daurade en cours de réaménagement, l'église de la Daurade et un petit bout de l'ancienne Ecole des Beaux -Arts.


dimanche 13 mars 2016

suite expo photos

Puis nous passons au Vatican

  "Ma démarche rend compte du caractère fragmentaire et additionnel des choses, l'unité d'un monde se construisant à partir d'une réalité fragmentée.
Il ne s'agit pas d'une galerie de portraits sur une institution mais d'un portrait de l'institution"     Max Armengaud


et pour terminer l'Opéra de Paris ; tout petit échantillon de ces portraits:
                désolée pour les reflets que j'ai eu beaucoup de mal à éviter.

http://www.dailymotion.com/video/x16ryfs_pierre-rosanvallon-le-parlement-des-invisibles_news

samedi 12 mars 2016

Au Château d'eau suite

             Max Armengaud expose au Château d'eau jusqu'au 27 mars et je vais lui laisser la parole, ce qu'il dit rejoint en tous points ma vision des choses.

"Regarder c'est prendre conscience du fugitif, c'est éprouver le sentiment de la perte"
"dans la très grande majorité des oeuvres artistiques, la réflexion, la pensée convoquent beaucoup d'autres forces mettant en jeu le corps dans sa présence au monde, dans sa relation aux autres, à la chair, à la matière, dans son rapport à l'espace, au temps, à la mémoire, à l'affect"

                             Antichambre - voir et pouvoir, avec détails

 Max Armengaud mène depuis 1986 un travail de portraits d'institutions.
Photographiant à égale distance les personnes constituant et faisant vivre l'institution envisagée, sans distinction de rang et de poste, du technicien de surface à la personne occupant la plus haute fonction, il constitue patiemment  un ensemble porteur de valeurs à la fois documentaires, politiques, et éminemment artistiques.
Ainsi durant toutes ces années, il a réalisé notamment le portrait de la Cité du Vatican, du Palais de l'Elysée, du Rugby Club Toulonnais ou de l'ADES des Monts de Lacaunes.
Ses portraits d'institutions ne sont pas des réponses à des commandes mais correspondent à autant de projets personnels.
Leur réalisation a été rendue possible grâce à la conjugaison de bourses et résidences d'artiste à des moyens de production personnels.
Il a été pensionnaire de l'Académie de France à Rome (tout comme Ingres en son temps ) Villa Médicis 1990-1991 ) puis membre de la section artistique de la Casa Velàzquez à Madrid (1993-1995.
 Il a bénéficié d'une bourse Léonard de Vinci du Ministére des Affaires Etrangères en 1992 et de l'Aide individuelle à la création du Ministère de la Culture en 1997.
Il enseigne la photographie à l'école supérieure d'art et de design Marseille Méditerranée depuis 1999.

 Cette présentation de sa biographie était indispensable pour que vous compreniez le sens de sa démarche au travers des quelques exemples que je vous en donne. De même que ses explications  jalonneront mes photos de ses photos.

 Vous me pardonnerez l'éclectisme de mes clichés vous devez être maintenant habitués à ma façon de "m'imbiber" de ces observations, des lieux, et encore ai-je été rationnelle en vous présentant l'édifice au prélable, alors que j'ai fait en moi-même  un mix de l'édifice et de ses accrochages.
 Une visite d'exposition , surtout celles auxquelles j'ai pu me rendre à Paris où l'on suit tel un troupeau les tableaux à la suite des uns des autres, m'ennuie prodigieusement.


 Portraits de corrida:

"Dans une image de type iconique, la figure se détache du fond.
Il n'y a pas de contexte ou, quand il y en un, il est flou, il est rejeté derrière la figure.
La figure iconique  est conçue pour sortir de l'image.
Elle fonctionne selon un principe de sidération.
En se détachant du fond;, elle est projetée vers l'extérieur de l'image, à la face du spectateur.
Elle doit frapper, subjuguer celui qui la regarde.
 Dans mes images, c'est exactement l'inverse qui se produit.
Je cherche un équilibre entre la présence de la figure et celle du fond.
Bannissant les zones floues, j'écrase la profondeur de l'espace photographié.
Il n'y a pas de premier plan et d'arrière plan.
Il n'y a plus qu'un seule et même plan photographique  sur lequel se distribuent tous les éléments de composition de l'image. La figure est un élément parmi d'autres.
Elle reste importante, centrale même mais elle ne se détache pas du fond , elle est enchâssée dans un contexte.
Elle est plaquée, aspirée dans l'image .
J'ajoute que le cadrage iconique focalise sur la présence du visage alors que je photographie  également la présence du corps, un corps conscient de s'inscrire dans une représentation de lui-même.
La puissance du système de représentation iconique est le résultat d'une histoire, d'une construction visuelle idéologique pour impressionner, asseoir une position.

Elle est depuis toujours un attribut de représentation du pouvoir.
Ce système a pu d'autant plus s'imposer qu'il épouse un phénomène physiologique, organique, correspondant à la manière dont perçoit l'oeil humain.
Nous ne percevons en effet d'une façon nette qu'une partie de notre champ visuel, la zone sur laquelle se focalise notre attention, tout le reste autour et dans l'étagement des plans devant et derrière apparaissant plus ou moins flou en fonction de l'éloignement de cette zone.
Seul l'appareil photographique permet une construction nette sur l'ensemble de la surface de l'image , grâce à son système mécanico-optique d'enregistrement.
Dans mon travail, par la mise en relation  équilibrée entre la figure et le fond, je donne à voir l'image d'un individu à la fois profondément singulier dans sa présence d'homme ou de femme et partie prenante d'une communauté humaine.
Mes portraits d'institutions évoquent ce croisement entre histoire individuelle et histoire collective.
                    J'aborde le territoire institutionnel "à hauteur d'homme"

             à partir du singulier et avec lui un singulier acteur de lui-même

un singulier qui n'est pas anonyme et archétypal, et qui représente le collectif dans et par sa singularité même"

                                                                    à suivre

jeudi 10 mars 2016

Que d'eau ! que d'eau !!

Il n'y a pas mieux pour se mettre à l'abri de l'eau à seau qu'un Château d'eau qui fait le plein de..... photos.



Cela fait un bout de temps que je voulais y revenir
 J' habitais pratiquement en face, de l'autre côté de la Garonne et quand on me dit "Prairie des filtres" c'est à mon père que je repense puisqu'il y jouait au rugby.
Ce sera d'ailleurs ma sélection parmi les portraits  du photographe Max Armengaud, ...les rugbymen. entre autres, pour le moment je vous fais les présentations du bâtiment.

L'eau n'était pas très saine et les Toulousains allaient puiser l'eau en bord de Garonne
L'aqueduc romain ayant disparu, à partir du 16 ème siècle les Capitouls commencent à se préoccuper de l'approvisionnement en eau des fontaines de Toulouse. Huit robinets de bronze  aux armes des huit  capitouls  alimentent un grand réservoir fontaine, côté St Cyprien puis au 18 éme on réfléchit à des machines capables d'élever les eaux de la Garonne pour alimenter les 48 fontaines de la ville.
Rien moins qu'une noria humaine !!!...l'idée était de l'architecte de la façade du Capitole, Guillaume Cammas; d'autres projets mais trop coûteux n'aboutissent pas jusqu'au décés du Capitoul Charles Laganne en 1789 qui lègue 50.00 francs à la ville.


Avec la Révolution les choses tardent à se mettre en place et c'est le mécanicien Jean Abadie (directeur de la fonderie de canons de Toulouse) qui emporte le concours. C'est le jour du couronnement de Charles X le 25 mai 1825 que la première machine est mise en marche.
Coût final du bâtiment dessiné par l'architecte Jean-Antoine Raynaud, 100.000 francs dont 40.000 du legs Laganne moins 10.000 récupérés sur le leg par les héritiers mécontents.
Ce château d'eau est le premier réseau d'alimentation de Toulouse depuis les Romains.



86 fontaines voient le jour dont quelques unes sont des fontaines candélabres qui cumulent les fonctions vitales d'éclairer et de désaltérer puis 30 ans  plus tard le double; ce château d'eau est considéré en 1830 comme une des réalisations industrielles françaises les mieux étudiées et les plus au point.


Deux roues à godets de 8 métres de diamètre actionnent les pompes mues par des eaux motrices prises au pied du Pont Neuf et amenées par un aqueduc; le canal de fuite traversait en souterrain le faubourg St Cyprien et rejetait les eaux à un kilomètre en aval.



L'édifice est très élégant avec des airs de petit "Château St Ange" de Rome.
La voûte en plein cintre circulaire du 1er niveau est un chef d'oeuvre d'artisanat de briques.


Après son abandon, à l'initiative de Jean Dieuzaide, ce Château d'eau ouvre ses portes à la création artistique avec une exposition dédiée à Robert Doisneau (le baiser). Il devient donc la plus ancienne institution en Europe exclusivement consacrée à la photographie. Il est maintenant un lieu d'art au rayonnement international.



La programmation ambitieuse et équlibrée propose 5 périodes sur l'année laissant la part belle aux esthétiques contemporaines.
La photographie, parce que fruit d'une pensée et d'un geste créatif participe d'un langage riche et complexe.
Le Château d'eau revendique cette fertilité et sa politique offre à tous les publics les moyens d'aborder la lecture des codes photograpĥiques, comme à chacun de former son propre jugement. Il faut y ajouter deux expositions monographiques ou thématiques  prolongées par une publication.
 Le projet initial en revient à l'ingénieur des Mines Jean-François de Voisins en 1817.

                                                                          
                                                          Photos Isarde
                                                                              à suivre