lundi 22 février 2016

Les inaugurations

 De la nouvelle" Une expo à creuser" au Musée St Raymond je n'ai rien pu photographier tellement il y avait de monde:

http://actu.cotetoulouse.fr/toulouse-exposition-archeologie-creuse-musee-saint-raymond_29970/
 seuls quelques rayons de soleil couchant sur le clocher de St Sernin et celui plus lointain du Taur:













Je pourrais préciser pour ceux qui ne connaissent pas Toulouse  que St Sernin fut édifié dès le IV ème siècle et le Taur sur les lieux du martyr de St Saturnin ou St Sernin.
La rue que vous voyez était le "cardus" romain où le taureau auquel était attaché Saturnin a fini sa course.
(taur= taureau).
C'est un bel exemple de "mur-clocher" caractéristique de la région.


à droite la cinémathèque de Toulouse qui a accueilli la semaine dernière, l'égérie de Fassbinder, Hannah Schigulla.


http://actu.cotetoulouse.fr/hannah-schygulla-egerie-de-fassbinder-a-la-rencontre-des-cinephiles-toulousains-les-12-et-13-fevrier_29505/


L'autre inauguration était celle de "Sacrée Science" dans les tout nouveaux locaux du "Quai des Savoirs".
Ne le cherchez pas en bord de Garonne, mais en plein centre dans le quartier des jardins.
 Plus heureuse j'ai pu faire quelques tirages.



 le fameux "bac à sable" sur lequel j'ai eu l'opportunité de travailler, en groupes de recherches à la Cité de l'Espace.

https://www.youtube.com/watch?v=j9JXtTj0mzE&ebc=ANyPxKrcJlUWN8RytmcKeiKxsIeU6NPnRAN



autre présentation, le pendule de Foucault, et beaucoup d'autres.

https://www.youtube.com/watch?v=3rz-Q8JLNJI

dimanche 21 février 2016

2 X 2

 Où en étais-je restée ? ... deux inaugurations, plus les imprévus ;

 plus deux expositions et tous les à-côtés, bref ! c'était plus une semaine " art "

que nature, et je pense que tous y trouveront quelque chose à leur goût.

A commencer par le premier imprévu : un accrochage sur les grilles du jardin Raymond VI : Hambourg ....pas étonnant puisque les Beluga font des traversées régulières entre Toulouse et Hambourg. ( Je parle des avions de transport d'Airbus !!! )







pour le Toulouse in live, les tulipiers sont en fleurs et les toulousains profitent déjà du beau temps sur les pelouses.

                                                         Photo Isarde

        
       Ce jardin a été créé en 1998, à la suite de la destruction des anciens abattoirs et de la transformation de la Halle Urbain Vitry en Musée d'art moderne.  Le jardin doit son nom à Raymond Vi  qui a franchi la Garonne au Bazacle au niveau de ce jardin  en 1217 à son retour d'exil.
                                                                                 Photo Isarde

dimanche 14 février 2016

Itinéraires actuels

Peut-être avez-vous plus l'envie de savoir ce que vous pouvez voir ou rencontrer à notre époque :

http://www.parc-pyrenees.com/espace_videos/

 suivi d'un article plus spécifiquement concernant l'Ariège sur lequel j'ai mis la main en voulant vous parler du glacier d'Arcouzan.

 http://www.persee.fr/doc/rgpso_0035-3221_1938_num_9_1_4474

 Mais ceci ne peut sans doute pas intéresser des lecteurs plus lointains; alors puisque nous avons parlé de chasse avec le grand Livre de Chasse de  Gaston Phoebus, parlons un peu de cette activité Pyrénéenne.

Le pyrénéen ne se bornait pas à chasser les animaux nuisibles.
Il savait très bien tirer la bécasse, la perdrix, le lièvre ou le coq de bruyère, guetter l'isard ou capturer les palombes. Cette dernière chasse a fait de nos jours l'objet de manifestations, n'ayant pour but que de préserver l'espèce, lors des passages migratoires.

https://www.youtube.com/watch?v=wnnvU4PA1-o

 A la fin du XVIIème siècle, les palombières de Mr Casamayor, à Licerats en Soule, permettaient la capture de 4000 à 5.000 palombes par an  de septembre à fin novembre.
La technique n'a pas changé ni la mentalité non plus.

 et Frisco  la reconnaîtra, je la lui avait ramenée de Corse, en cadeau, mais il n'en a pas voulu:
Je fais bon ménage avec les tourterelles que je nourris, elles volent les graines de tournesol aux mésanges.

 Que disait-donc Gaston Phoebus, en vieux français bien sûr, parlant des"'boucs ysarus" (les isards):
 leur pel est moult chaude quand elle est bien conréiée en bonne sayson; quar nul froid ne pluye ne peut entrer dedans se le poil est dehors
Et, en mes montagnes, en sont vestuz les gens que ne sont d'escarlate et en sont aussi leurs chauces et leurs sollers; quar de cieux bestes il y a trop.
Et en une veue, j'ai vu l'iver que on en veoit plus de cinq cents.
Et tant pour la chair comme pour la pel, chescun paysan y est bon veneur de cela, quar il n'y a pas trop grant mestrise de les prendre..

Tout ceci m'amène à m'envoler à mon tour. 
Ne manquez pas Octobre en Franche-Comté quand passent les palombes.
Plusieurs manifestaions m'attendent.
 Je ne chasse pas et me borne à ramasser les plumes tombées sur mon chemin.


Hymne à l'amour

..........................................des Pyrénées !!


"Vers les écluses de l'exil, là-haut
brûlent les frontières sarrasines;
et nous, frêles passagers rêveurs,
errants de partances invisibles,
                Pyrénées.

Sur l'orgue promontoire, des fumées                                                 vives
d'assonance volubile gris-métal, incrustent les lierres de l'oubli
le fleuve figé des neiges idéales,
                 Pyrénées

    Aux automnes poitrinaires,
désolés de boues chrysanthème,
quand palpite le visage mannequin
de l'aube, oasis pamplemousse,
                 Pyrénées.


Greniers du rêve, escales fabuleuses,
sources-Graal des blancs chevaux du Roi
soleils vigies reptiles au bord du ciel 
  épiant nos jeunesses chevaliers                                                              
                   Pyrénées

 Les roses de pierre des roches cathédrales
          hérissées de vides vertigineux
         ongles de ravines inaccessibles, 
     rites sur l'ultime jetée fauve et bleue
                      Pyrénées

     Sur l'écorce des blocs équinoxe,
     des entrailles, des vals engloutis, 
     un Sisyphe éternel crépusculaire
remonte les lourds vaisseaux de la nuit,
                      Pyrénées

     Là, en-bas de ruines ennoblies,
   somnolent les Dames d'Aquitaine
      tordant leurs yeux de brumes
     mourantes à la force des eaux,
                     Pyrénées.

    D'où gronde la Garonne catapulte
   éclaboussant de rumeurs d'orgueil
     les pâles colonnes assourdies
     des promenades consulaires,
                    Pyrénées

                                        
  Royaume d'oc au Bois Dormant,
où s'exorcisent au carrefour des figuiers-tigres, 
le cuir des cachettes mirobolantes
et les secrets escarbilles du chaudron de l'aïeule, 
Pyrénées.

Aux captations ocres des gaves bourreaux
flotte un temps suspendu de déluge
tandis que sur le front d'étoiles, rougeoient
les stigmates de la couronne cathare, 
Pyrénées

Gouttes de nuit, étincelles de ciel, gisants
de loin en loin l'or des troupeaux,
brouillard vigilant comme l'aigle d'Ossau,
qui scelle de plomb le silence,
Pyrénées

Nostalgie vestale d'avant ma vie,
dans cette course vampire du temps,
pays occidental tu poses
tes lèvres de fer sur mon épaule,
Pyrénées 


C'est ainsi,  par ce poème, que René Descazeaux achève son volumineux livre:

 "Itinéraires Mystérieux § Magiques des espaces Pyrénéens".

Je pense qu'on ne peut pas être moins lyrique quand on s'est penché pendant 21 ans sur tous ces itinéraires .
 C'est un livre que j'ai toujours à portée de main, car il est ainsi rédigé que l'on peut "voyager", choisir un itinéraire,  selon l'humeur.
C'est un livre que j'ai beaucoup annoté, quand il est sorti en 1998.
22 entrées, gouvernées par la puissance symbolique des arcanes majeurs du tarot...dit-il.
Je suis actuellement  moins "branchée" sur les aspects "magiques"  de notre chaîne et j'hésite encore sur quel itinéraire vous embarquer.
Une petite idée quand même:

 Itinéraires hérackléens
                         Itinéraires mythiques vers l'Atlantide
               Itinéraires magdaléniens
               Itinéraires des géants
                  Itinéraires-labyrinthes
                     Itinéraires dans l'astral
                                      Itinéraires des animaux- totems
                                       """""  spirales de Lug
des forgerons romains d'Occident, vers Compostelle, de neige de pierre et d'azur, de Mélusine, sataniques, du Château aventureux, de Notre-Dame, de l'horloge des jours, Itinéraires Zodiacaux des oratoires, de ma mère l'Oye, vers l'Age Milliesmee .
J'ai peut-être une solution... ouvrir le livre à l'aveugle...

http://france3-regions.francetvinfo.fr/aquitaine/emissions/cap-sud-ouest/le-bearn-un-territoire-une-histoire-une-ame-dimanche-10-janvier-12h50.html

et pour finir, l'histoire des mal-aimés 

http://www.youscribe.com/catalogue/livres/litterature/romans-historiques/les-cagots-histoire-d-un-secret-2376213



samedi 13 février 2016

Quand les Pyrénées perdent pied

 Quand les Pyrénées, à l'ouest, perdent pied dans l'Océan, les Labourdins, les Basques se tournent vers la mer et savent en retirer les bénéfices.
Bayonne, St Jean de Luz, Capbreton...
 Dans "Us et coustumes de la mer" vous pouvez lire:

 "les Basques de Biarris, Gatiari, Sainct Jean de Luz, Ciboure, les pescheurs de Capbreton du Pech ou Boucau Vielh, et autre pescheurs de Guyenne, lesquels vont hardiment et par grande adresse harponner et blesser à mort les baleines en pleine mer"



 Etonnant ? non? et pourtant ce ne sont plus les pêcheurs de baleine qui se jettent dans leurs embarcations au premier signal du "souffle" de la baleine, mais les surfeurs qui guettent le pipe.
C'est même jusque dans les eaux de Terre-neuve qu'ils allaient pêcher la morue.
Deux siècles de "bonne fortune" XVI ème et XVII ème puis peu à peu du plus gros au plus petit, les Pyrénéens n'eurent plus à pêcher que la sardine......
Si l'on peut dire  !  car nous allons toujours sur le port de Capbreton à l'arrivée des chaluts; les étals juste au-dessus des bateaux sur le quai proposent,  colins, thons et bonites, chipirons, soles, baudroies,  maquereaux etc.

Un épisode ne devait pas manquer de sel.....; les cascarotes, vendeuses de poisson réputées, d'origine bohémienne calaient leurs paniers sur la tête et partaient en courant vers Bayonne:

" Dés que les chaloupes sont à cent mètres du rivage, raconte Lomet en 1788
 elles se mettent toutes nues, dansent et folâtrent puis se jettent ensemble à la nage, à la rencontre des bateaux.
Celle qui arrive la première s'assied sur le banc et fait le prix avec le patron pour toute la pêche du jour.
Dès que le prix est fait, le bateau  aborde et le prix est payé.
Les femmes se distribuent le poisson, s'habillent et font la course pour aller le vendre"
Lorsque la raréfaction du poisson, ( déjà ) se fait sentir ces hommes ne manquent pas de ressources, ils arment et convertissent leurs navires en corsaires (autre forme de banditisme sur mer cette fois) ...

                                         Le port de Bayonne Joseph Vernet 1760
 
Dès le Moyen Age, les ports basques étaient catalogués comme des nids de pirates, avec la bénédiction du pouvoir royal qui couvrait de son autorité tout arraisonnement de navire de commerce ennemi.
Soulet nous dit que les prises furent innombrables, tant pendant les guerres du règne de Louis XIV que durant celle de Sept ans et de l'Indépendance américaine.
Des noms basques ou gascons brillent au firmament des corsaires, à côté des Jean Bart, des Dugay-Trouin ou des Forbin.
Harismendy, Saint-Martin, Dolabaratz courent sus aux navires ennemis jusqu"au Groënland.
Johannes de Suhigaraychipi trouve la mort près de Terre-Neuve.
Duconte de St Jean de Luz, ramène onze prises en une seule sortie.
Jean Peritz de Haranader, autre Luzien qui servit de modèle à André Lichtenberger pour son Gorri le forban aurait amassé une fortune de 2.000000, de livres.
Même si l'essentiel des prises était monopolisé par les armateurs et les capitaines, il parait indubitable que la course et la pêche hauturière, qui, à l'époque de Louis XIV, intéressèrent peut-être la moitié de la population du Labourd, sauvèrent de la misère des milliers de Pyrénéens et empêchèrent ou retardèrent leur exode.
 Que revoyait, ou voyait Maurice Ravel, natif de Ciboure, lorsqu'il composa ce Concerto en sol majeur ?

https://www.youtube.com/watch?v=Ro7ApxqouJ0

 http://o-s-b.fr/IMG/pdf/Ravel_-_Concerto_pour_piano_no3.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=LrVIEYPHfw4

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k959800.r=Les+us+et+coutumes+de+la+mer.langFR

vendredi 12 février 2016

échanges trans-frontaliers

Je suis très hésitante ce matin sur la teneur de mon article.....poursuivre les investigations sur ces coutumes ou bien passer à autre chose ?

 Les transgressions ayant toujours un petit côté attractif, pourquoi ne pas vous parler de cette contrebande trans-pyrénéenne, dont "j'ai eu vent" dans ma jeunesse, en Andorre.
On n'y montait pas sans jauger les dénivelés que l'on savait franchis de nuit par les contrebandiers.
Soulet nous dit  que jusqu'au XIX ème la population fermait les yeux sur ces trafics et ne dénonçait jamais ces passeurs.
Lesquels passeurs du XX ème siècle ont mis à profit leur connaissance du terrain pour permettre les évasions  de tous les individus fuyant la France de la guerre 39-45 et souvent au péril de leur vie.
Ce sont les fameux "Chemins de liberté" que j'ai déjà évoqué dans des articles précédents.
 Vincent Chausenque en 1810 raconte qu'il a été témoin du passage nocturne de l'un de ces convois : cet épisode se situe dans la  haute vallée d'Aspe.

"Vers le haut de la vallée, un large cordon de feux, souvent cachés dans les bois ou par les plis du terrain, descendait en serpentant.
Bientôt toute la caravane se déploya sur la route et vint défiler ...
En tête marchait un groupe d'hommes armés de carabines, et à leur suite les conducteurs de mulets, portant des torches, et en menant chacun six ou sept à la file. Un autre peloton faisait l'arrière-garde.
Nous comptâmes plus de trente torches, environ deux cents mulets, et une cinquantaine d'hommes d'escorte.
Une contre-bande ainsi armée se faisait respecter".

 http://www.pyrenees-passion.info/vincent_chausenque.php

Endurance, souplesse, robustesse permettaient à ces montagnards de passer, armés de leur long coutelas à la ceinture, des charges de soixante livres sur le dos, appuyés sur leur gourdin de néflier, sur des distances qui les faisaient marcher toute la nuit.

                                             le Contrebandier.
                                                                     A. Pingret
D'autes franchissaient aussi les Pyrénées pour des travaux saisonniers et cet exil donnaient à tous ces montagnards jusqu'au Piémont la possibilité de subvenir aux besoins de leur famille; ils se louaient pour les moissons, les vendanges et en hiver pour le pressage des olives dans les provinces frontalières mais jusqu'à la plus lointaine Andalousie.
Ceci à grande échelle puisque le canton d'Aspet, dans une enquête de 1804, perdait mille cinq cents habitants, les vallées d'Ourle et du Louron trois mille personnes.
Louis de Froidour écrit:
"Ils vont travailler en Espagne à la culture des terres, des jardins et des vergers ; ils y fauchent les prez, font les récoltes des bleds, des vins et des huiles ; surtout ils sont excellens ouvriers pour bûcher et remuer la terre et ils s'y occupent aussi à faire ou à réparer les fossez que l'on fait ordinairement pour la clôture des terres.

                                                           La forge. Francisco Goya

Du pays de Foix partait vers novembre et jusqu'en mai, un nombre élevé de bûcherons, de charbonniers et de forgeurs. Le Pays Basque, à cette époque, fournissait d'excellents tuiliers, briquetiers et tanneurs ; le Comminges, des chaudronniers qui allaient jusqu'à Madrid ; le Saint-Gaudinois des raccommodeurs d'ustensiles, des affûteurs et le Rémouleur


                                                      Le Rémouleur Francisco Goya

 Plus tard, le courant s'inversa, ce sont les saisonniers espagnols qui traversèrent les Pyrénées pour venir travailler en France.

jeudi 11 février 2016

Western Pyrénéen



Il serait fallacieux de vous laisser imaginer que les Pyrénées n'étaient qu'un vaste lieu d'échanges paisibles; si cela vous intéresse je pourrais vous parler des "miquelets", "bandouliers" puis contrebandiers ?
  Ce ne sont pas des attaques de diligences qui ne pouvaient emprunter des routes qui n'existaient pas mais des attaques de villages ou de voyageurs, à pied ou à cheval,  muletiers aussi,  tout ce qui transitait au travers de ces montagnes.

                                      Attaque de voleurs. Francisco Goya

 Ces brigands ou bandits de grand chemin se transformaient quelque fois en contrebandiers mais ils étaient alors considérés avec plus d'indulgence, la contrebande devenait un métier .....
 Plusieurs chefs de bande s'illustrèrent, en majorité espagnols.

 

..................."Parmi les multiples personnages qui, hiver comme été, hantaient routes et sentiers, le brigand occupe une place de choix.
S'il attendit le XIX ème siècle pour devenir un héros de la grande et petite littérature pyrénéenne, il fut l'un des familiers de la montagne dés l'époque moderne.
Il fut le seul, en effet, à profiter du climat d'insécurité qu'engendrèrent les troubles religieux et les différends franco-espagnols, deux siècles durant.
Déjà "la passerie" d'Arrens dénonçait ces "vagabonds, coureurs de grands chemins et autres malfaiteurs" qui volaient les troupeaux, détroussaient les marchands, incendiaient, assassinaient, bref, semaient l'épouvante dans les vallées.
Le nom par lequel on les désignait alors, "les miquelets", emprunté à leur redoutable chef Miquelot de Prats, devint très vite synonyme de terreur.
 (On appelle aussi miquelets,des miliciens, des mercenaires ou des soldats auxiliaires d'origine cévenole ou catalane).
Forts de la curieuse protection de Saint Michel, qui, disait-on assurait leur invulnérabilité, parfaitement au fait des méthodes de la guérilla, ils attaquaient en petites bandes et par surprise.
Ramassis d'irréguliers de toutes sortes, de déserteurs et de désoeuvrés, d'origine en grande partie espagnole, ila avaient leur base sur le versant sud, dans les vallées isolées de l'Aragon.
Revêtus d'une veste rouge et d'une culotte, chaussés d'espadrilles, bardés d'épées et de dagues, de mousquetons et de trois ou quatre pistolets, ils visitèrent, une fois ou l'autre, à peu près toutes les communautés des vallées et du piémont..
Dans l'espace de quatre ans entre 1708 et 1711, on relève leurs méfaits (vols, incendies,et meurtres dans les vallées de Luchon, de Barèges, d'Aure, d'Aspe et d'Ossau.
C'est dire combien leur champ d'activités était vaste.
Redoutable et insaisissable, le miquelet devait fixer toute l'hostilité que les Pyrénéens français n'avaient pas manqué d'accumuler, en raison de leur vie commune, à l'encontre des Espagnols.
Ainsi, éclipsa-t-il presque totalement l'autre figure du banditisme pyrénéen de cette époque que fut le "bandolier".
Voici en quels termes nuancés ce dernier nous est dépeint par le géographe Pierre Davity vers 1665:
"Les habitants de Foix sont adonnés au travail, supportent toutes sorte d'incommodités.
Ils sont aussi remplis de courage.
Mais il y a un mal en ce pays qui est que plusieurs ne pouvant vivre au plus mauvais pays, s'adonnent à demander la gracieuseté avec un poictrinal (pistolet) en bandolier.
Toutefois ils ont un bon naturel pour la plupart, que si vous les contentez volontairement, ils ne vous font nul mal et mesmes quelquefois les premiers que vous rencontrez vous mettent ou font mettre hors de tous dangers et de tous mauvais passages.
Quelquefois aussi, ces bandoliers vous laissent en blanc (dévalisé) ainsi que vous passez d'Espagne en France ou de France en Espagne"




Dans le premier quart du XVIII ème siècle, presque tous les habitants du Bosc "tenaient" la haute vallée de la Barguillère et faisaient preuve d'une étonnante  solidarité.
( Lorsque nous allons passer par là prochainement avec Frisco, nous apprécierons la sécurité que nous y rencontrons ).

Si l'un d'entre eux était arrêté, les autres s'attroupaient et le délivraient.
Certains seigneurs ne dédaignaient pas ce genre d'activité et le château d'Urs (Les Cabannes) demeura longtemps le principal repaire des "bandoliers" de la région axoise.
Le terrain de prédilection de ces bandes était constitué par les zones les plus isolées.
Les vastes landes du plateau de Lannemezan n'étaient pas seulement le lieu de rendez-vous des sorciers de Gascogne, venus, selon la tradition, participer à d'extraordinaires sabbats.
Elles servaient aussi d'asile à des troupes de" gens sans aveu", aussi bien organisées qu'audacieuses.
Ne fallut-il pas en 1708, faire appel à trois régiments pour venir à bout de la bande de malfaiteurs commandée par le célèbre Loubayssin ?  ( voir le lien, book, plus bas,  chapitre, Dissidence et révolte dans une région frontière).
Pareille notoriété donna même l'idée à Daniel Defoe de situer le retour de Robinson Crusoé dans cette région où, parmi les voyageurs, les animaux les plus sauvages demeuraient, selon lui, les "bêtes à deux jambes" .
Malheur aussi au voyageur qui s'aventurait seul sur la route de Tarascon à Quillan (je peux vous dire que lorsque nous rentrons seules avec une de mes filles par cette route quand nous rentrons d'Andorre à la nuit tombée il n'y a pas "âme qui vive ou voiture qui roule" mais pas de bandit à l'horizon)
 ou sur celle d'Ax au Puymorens ! il risquait fort, au passage du col de Marmare ou du territoire de Mérens, d'y laisser sa bourse, si ce n'est sa vie même."




                                                                  photos isarde
https://books.google.fr/books?id=0iNXpKxdtFUC&pg=PA62&lpg=PA62&dq=bandit+Loubayssin&source=bl&ots=lPlxwyS-KU&sig=Tu_0379MESvejnLd8UXVHkpJlVY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiZmqHsnO_KAhUCtRoKHZc3CHYQ6AEIIzAA#v=onepage&q=bandit%20Loubayssin&f=false


http://donquijotedelamancha.free.fr/Bandolerismo.pdf

                                                Asalto de coche. Francisco Goya