dimanche 7 février 2016

L'ours au Carnaval

Après une incursion sur le versant Sud des Pyrénées il faut souligner que dans toutes les provinces de la Catalogne à la Navarra, les traditions sont sensiblement les mêmes, et l'ours y tient aussi une grande place.
Problablement moindre qu'à Prats de Mollo.
J'ai trouvé un excellent dossier, très représentatif.
            ......................................................................."Dans ces mascarades, le cheval, confondu en Bigorre comme en Soule avec son cavalier, n'était pas le seul animal à avoir la vedette .
L'ours se trouvait le héros d'une farce carnavalesque encore vivace aujourd'hui dans certains cantons.
Les sentiments du Pyrénéen pour ce plantigrade étaient assez complexes.
Dévastateur de troupeaux et de récoltes, il était maudit et craint.
Peut-être d'ailleurs est-ce pour conjurer cet effroi que l'on éprouvait parfois le besoin"d'humaniser" cet animal en le personnifiant.
Il devenait ainsi le héros de chansons comme la complainte de l'ours Dominique dans laquelle les Ossalois le décrivaient cuisinant, portant sabots et veillant sur ses rentes!
Cependant, par sa force extraordinaire et son ardeur au combat, il était devenu un symbole de puissance et de virilité.
Dans certains contes, notamment celui de Jean de l'Ours, on le représentait comme "le type de l'animal ravisseur de femmes".
La découverte en forêt d'Iraty au XVIII ème siècle  et sur les hauteurs du Montcalm en Ariège en 1807, de femmes vivant soi-disant avec les ours acheva de fortifier ce mythe.
 (c'est d'ailleurs une bien triste histoire que celle de cette "folle du Montalm" perdue dans la montagne, abandonnée à la suite probablement d'une attaque de bandits, la civilisation s'obstinant à la récupérer et finissant dans la prison de Foix, ses témoignages pas fous du tout faisaient mention de sa subsistance parmi les ours qui la réchauffaient)


 Ajoutons enfin que la sortie régulière de l'animal hors de sa tanière au moment où s'éveillait la nature frappait profondément les esprits.
Le simulacre de chasse à l'ours pratiqué durant le Carnaval, associait toutes les images symboliques liées à cet animal.
Partout en Vallespir (Arles-sur-Tech, Saint Laurens de cerdans, Prats de Mollo et en Bigorre, Betpouey, Luz, Gèdre, les grandes lignes du scénario qui se déroulait autour de la Chandeleur étaient à peu près les mêmes".

https://www.youtube.com/watch?v=z_N70LBj7Oc


.................."Dès que la présence de l'ours dont le rôle était tenu par un ou plusieurs jeunes gens masqués et revêtus de peaux de chèvre, était signalée, tous les hommes de la communauté partaient à sa poursuite.
La "chasse" se déroulait parfois la nuit, à la lueur de torches.
Capturé et tué plusieurs fois," l'ours"  ne cessait de s'échapper pour courir après les femmes.
A Arles-sur-Tech, il parvenait à ses fins, s'emparait de la pauvre Roseta (un jeune garçon déguisé en fille) qu'il entraînait dans une hutte dressée sur la place.
Les chasseurs survenaient alors, sauvaient Roseta et rasaient ( ou castraient )  l'animal.
Cette chasse mouvementée, marquée d'éléments érotiques évidents, n'était pas exempte de quelques débordements sexuels, assez bien tolérés pendant la période carnavalesque. 

  https://books.google.fr/books?id=ujRMNjmLwO0C&pg=PA14&lpg=PA14&dq=ours+carnaval+Roseta&source=bl&ots=Mx-aqrQm8_&sig=ndiWmlzRFs516D93izluLpz_J-s&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiw9bO27OfKAhXBXhoKHRxlBUAQ6AEIWjAM#v=onepage&q=ours%20carnaval%20Roseta&f=false

Carnanal Basque

 Aux deux extrémités de la chaîne, Catalans et Basques sont restés très attachés à leur tradition et à leur langue.



   .........................."En Pays Basque, des troupes de jeunes parcouraient également les campagnes en cette saison.
Leurs déguisement et leurs danses variaint selon les régions : Bestagorri
 (vestes rouges) et Kotilungorri ( jupes rouges) du Labourd, portant d'impressionnantes coiffures coniques et brandissant sans discrétion fouets et sonnettes.
Cortège imposant du "Santibate" bas-navarrais associant cavaliers, géants, danseurs et orchestre.


                                  Carnaval de Haut-Soule
Troupe pittoresque des "rouges "et des "noirs" des mascarades souletines dont le contraste reflètait parfaitement les antagonismes de la société Pyrénéenne.
En avant venaient les "rouges" les" beaux " qui représentaient les éléments purs, indigènes, de la communauté et vers qui convergeaient les sympathies des spectateurs.
Parmi ces "rouges", cinq personnages avaient la vedette : Le Tcherrero ceinturé de sonnailles, armé de longs crins de cheval.



 Le Gathuzain homme-chat qui joue avec les ciseaux des sorcières Sorgingoaiziak, sorte de pantographe aux brusques détentes, images du félin s'allongeant pour bondir ou pour saisir une proie, peut-être aussi symbole de la foudre.
La kantiniersa, homme-femme avec sa jupe courte, son tonnelet en bandoulière, sa veste et son chapeau plat, bleu céleste.
L'Enseinari, brandissant son chapeau, est aussi un danseur renommé.
Enfin le héros du jeu, le Zamalzain, à la fois cheval et cavalier, coiffé d'un diadème rutilant et emplumé, ses jambes émergeant du caparaçon de soie et de dentelle qui recouvre l'armature d'osier de son "chibalet"
Kerestuak les hongreurs Marichalak les maréchaux-ferrants, Jauna eta Anderea, le seigneur et sa dame, Laboraria eta Etcheko anderea, le laboureur et sa femme, ferment le cortège des" beaux".




http://www.eke.eus/fr/culture-basque/euskara-la-langue-des-basques

http://www.aquitaineonline.com/actualites-en-aquitaine/euskal-herria/3493-hartzaro-festibala-carnaval-festival-basque-uztaritze.html

http://abarka.free.fr/index.php?page=Zubereko

Ne vous y trompez pas, nous basculons avec ce site sur le Pays Basque Espagnol avec en son centre un autre "Tolosa".

http://www.eitb.eus/multimedia/infografias/Carnaval_vasco/Carnavalvasco_es.swf

samedi 6 février 2016

Carnaval pyrénéen

Je le précise, car entre tous ( parmi les plus prestigieux celui de Venise et celui de Rio), les défoulements ou les masques sont sensiblement les mêmes.

J'adjoins une étude sur le masque:

 http://www.persee.fr/doc/flang_1244-5460_1994_num_2_3_900

Avant d'entamer la rédaction de cet article je me promenais dans les textes relatifs aux masques romains tout en écoutant "Masques et Bergamasques" de Gabrie Fauré.( Appaméen = né à Pamiers. Ariège )
Musique illustrée par des peintures de Watteau malheureusement pas avec nos têtes barbouillées de noir.

                                 Fête de l'Ours. Saint Laurent de Cerdans

....................................."La plupart des productions comiques de ce théatre "rural" pyrénéen étaient imaginées pour être représentées pendant le temps du carnaval.  Que de plaisirs mis en réserve pour cette période privilégiée, qui éclataient soudain comme un gigantesque feu d'artifice entre le jour des Rois et le mercredi des Cendres ! Par sa durée, sa signification profonde et la multiplicité de ses divertissements, la phase carnavalesque constituait le cycle de distractions le plus complet et le plus révélateur de l'année.
Temps de résurgence des mythes païens visant à éloigner les esprits malfaisants, fête de la lumière et du renouveau, consacrant la fin de l'hiver, le carnaval était, ici aussi, l'occasion d'une libération morale et sociale.Ce défoulement collectif se réalisait selon des manifestations de tout genre, dans la variété des formes, d'un bout à l'autre de la chaïne, ne saurait cacher l'unité profonde des motivations.
Dans ce vaste pot-pourri des plaisirs de la saison, la danse était reine.
"Il est impossible, reconnaissait le conte de Guiche en 1671, de faire en Pays Basque durant le carnaval autre chose que de danser".
Plusieurs de ces danses, comme la "cascavellada" et "l'entrellisada" roussillonnaises, ou les fameuses "ballades" de l'Ouest de la chaîne, n'étaient conçues qu'en fonction de cet événement annuel. Au bruit aigu des flûtes et tambourins, jeunes Bigourdans et Béarnais, disposés en file, parcouraient les villages des alentours en dansant toute la journée.



                                         Carnaval d'Ustaritz

Ils sont en veste ou même en chemise, poudrés, chargés de rubans de différentes couleurs placés en sautoir et en noeuds..
Chaque bande part de son village, ayant en tête une espèce de prud'homme avancé en âge, qui, s'étant montré le plus leste et le plus actif des balladeurs de son temps, a mérité d'être le dépositaire d'un drapeau qu'il remet, sur les confins de la commune, au plus digne de la troupe, c'est-à-dire au plus vigoureux, chargé de mener le branle.

http://www.eke.eus/fr/culture-basque/danse-basque/sur-le-calendrier-de-la-danse/les-carnavals-en-dansant/les-carnavals-de-navarre

Chaque ballade s'en va au rendez-vous, et revient dans son village, au son des flageolets, (flûte à perces cylindriques) des musettes et des tambourins, toujours le drapeau en tête ; celui qui le porte le fait circuler autour de son cou, de ses bras et de son corps, et l'agite en l'air ; à ses côtés, sont les musiciens; tous les autres suivent à la file, en se livrant à une joie bruyante, sautant et gambadant sur un air et un ton qui ne varient jamais.

Quittons momentanément l'Ouest de la chaîne pour  le Roussillon, nous reviendrons demain au Pays Basque.



Au cœur de l’Aude à seulement 57km de Carcassonne, la ville de Limoux rythme son début d’année autour de son carnaval considéré comme le  plus long du monde. Un évènement qui se perpétue depuis près de 400 ans et qui demeure aujourd’hui inscrit au Patrimoine National Immatériel. Trois mois de spectacle dans les rues de la ville de Limoux ou chaque samedi et dimanche des bandes déguisées retracent la tradition qu’avaient les meuniers au XIV° siècle de célébrer la remise de leurs redevances au monastère de Prouille le jour du Mardi Gras. Un folklore unique réunissant les petits comme les grands dans un esprit convivial.
Au cours de ces 3 mois un samedi est consacré aux Carnavals du Monde, le dimanche qui suit, à la sortie de toutes les bandes qui met à l’honneur un musicien et son instrument ainsi que tous les costumes dans un florilège de couleurs. Elles sont accompagnées par plusieurs groupes de musiciens. Cette journée exceptionnelle propose une photographie du Carnaval de Limoux.

Différent des corsos fleuris, des défilés de chars et autres cavalcades, le Carnaval de Limoux n’est pas un spectacle, il est le contraire d’une parade. Il est un folklore à l’état pur, sans reconstitution aucune et c’est pour cela qu’il colle autant à la ville et à sa région. Il a marqué des générations et appartient à notre patrimoine culturel. 
http://www.sudcanigo.com/evenements/fete-de-lours-prats-de-mollo-2016/

http://www.els-salancaires.fr/historiques/histoire_musette.htm

vendredi 5 février 2016

Carnaval

Je pense que je n'épuiserai pas mon fond de livres historiques relatifs au pays que j'habite bien que je n'en sois pas native  puisque d'ascendance gasconne  et Toulousaine de naissance.
 A la recherche de nouvelles traditions que les auteurs précédents n'auraient pas abordé, c'est un livre de Jean-François Soulet que j'ouvre pour vous. ( Agrégé d'histoire, docteur es lettres, maître de conférences à l'Université de Toulouse)

La présentation de ce livre de 1988 résume bien les caractéristiques de ces Pyrénéens, où  dit-il ...

" Durant les trois siècles précédant la Révolution, la vie pyrénéenne revêt sa forme la plus achevée, la plus originale.
Moment capital où se joue l'indépendance des populations qui, sur près de 450 kilomètres, de l'Atlantique à la Méditerranée, occupent la "chaîne".
Epoque difficile, tant sur le plan économique que démographique, obligeant les hommes à doubler leurs fonctions naturelles de pasteur et d'agriculteur, par celles de bûcheron, de mineur, de porteur... et les contraignant chaque année à prendre le chemin de l'Espagne, antichambre de cet Eldorado que sont pour eux les "isles" et l'Amérique.
Ces problèmes, véritables révélateurs des mentalités, permettent de pénétrer dans cette étrange et paradoxale micro-société pyrénéenne où la femme a les mêmes droits que l'homme, mais où cadets, "cagots" et bohémiens sont tenus en sujétion : où s'affichent à la fois de rigoureux principes jansénistes et une liberté de moeurs étonnante ; et dont l'éclectique panthéon accueille Dieu et Satan, la Vierge et les fées, les saints et les magiciens"

plaque symbolique du foyer les deux colombes représentants les époux sont sculptés à hauteur égale = égalité entre eux
   J'ai toujours ressenti une certaine réticence  à  vous conter toutes les diableries et magies, pourtant très présentes dans toute la littérature des us et coutumes, traditions  des Pyrénées.
Crainte que vous ne me soupçonniez de sorcière..........
Pour en revenir au Carnaval, les pages qui viendront seront bien représentatives de cette analyse.
Toutefois, les traditions carnavalesques se retrouvent un peu dans tous les pays. 

 http://www.tv-replay.fr/redirection/04-02-16/carnavals-arte-11415581.html

J'y mêlerai les photos des fleurs de mon jardin où tout éclot.
Découverte  ce matin sur la rive bien exposée au soleil, des iris.


mercredi 3 février 2016

Lignes électriques

 Qu'y a-t-il d'artistique là-dedans ?

Frisco m'a fait passer cet article hier soir : il y a des ingénieurs qui  savent joindre l'utile à l'esthétique, et c'est magnifique!!!



http://geekhebdo.com/les-pylones-electriques-sont-de-veritables-oeuvres-dart-en-islande/

Si j'étais Maire, je ferais sculpter tous les poteaux télégraphiques de ma commune par les artistes locaux.

Il y en a un autre qui s'est bien débrouillé avec les fils de fer,
 c'est Calder:



https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/crBq4r/rXbep45

mais aussi :

 https://books.google.fr/books?id=akzUXOfz4JMC&pg=PA36&lpg=PA36&dq=sculpture+fil+de+fer+champagne&source=bl&ots=CRx6sa2OmD&sig=1LC3BDQm5-Wsi8U_FOgjX3BPhBU&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj9iKaa3N3KAhUF2BoKHfQEBjU4HhDoAQhQMAg#v=onepage&q=sculpture%20fil%20de%20fer%20champagne&f=false

 http://www.artmajeur.com/fr/artist/robs/collection/sculptures-chevaux/1481155

 http://www.arc-en-lune.com/

     http://www.houzz.fr/photos/26739403/sculpture-tableau-prince-des-forets-cerf-fait-main-fil-de-fer-3d-arc-en-lune-contemporain-sculpture-murale-other-metro


J'ai été très  agréablement surprise  quand je suis "tombée" par hasard sur ces sculptures mais je n'ai pas osé rentrer dans le champ !!

https://www.youtube.com/watch?v=U9lAQ_rOBJM

Chandeleur

 C'était hier la confection traditionnelle des crèpes mais qui va perdurer jusqu'au Carnaval. Fête des laboureurs, quelques traditions y sont attachées ; la première de  ces "pescalhous" de farine, d'eau et de graisse doit être donnée aux poules pour qu'elles pondent toute l'année.
Sa forme ronde a quelque relation avec le solaire.


Dans les Pyrénées pour la St Blaise, le 3 février, les paysans accrochent une crêpe à la corne de leurs vaches pour les empêcher de devenir malades durant l'année à venir. Pour Mardi gras nous verrons les autres coutumes attachées à cette date.
Quatre églises au moins sont dédiées à Saint Blaise, Bélesta et Ercé,




 les Pujols et l'Hopital St Blaise


http://www.hopital-saint-blaise.fr/

Blaise de Sébaste était médecin mais aussi très proche de la nature oû il s'était retiré auprès des animaux sauvages avec lesquels il faisait bon ménage.

Mais l'actualité du jour est l'exposition du Catalan Tapiès que je vais aller visiter prochainement.



http://actu.cotetoulouse.fr/tapies-parla-parla-une-nouvelle-expo-debarque-aux-abattoirs-de-toulouse_28798/?utm_source=newsletter&utm_medium=newsletter&utm_campaign=L%27actualit%C3%A9+%C3%A0+Toulouse%2C+mercredi+3+f%C3%A9vrier

à Toulouse les mimosas sont en fleurs, taches lumineuses au coin d'une rue ou à l'angle d'un chemin, et son parfum est inimitable !!!
 mais aussi les amandiers.


mardi 2 février 2016

Du Bibent à Sarajevo

                                                photos Isarde

 Vous l'allez voir, voici un établissement Toulousain, qui heureusement perdure !!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Caf%C3%A9_Bibent

                                                   Plafond central

http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/20/1110895-axel-letellier-l-archi-du-bibent.html

                           Autre style: dans la proche rue Gambetta.

 Agréablement nommé style "nouille" sur les sites suivants vous trouverez  bien qu'intitulé" Paris", l'essentiel des architectures toulousaines de cette époque.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Art_nouveau

http://paris1900.blogspot.fr/