mardi 24 février 2015

Paliapolis Neàpolis

 Première occupation des lieux, Xème XI ème avant JC au bronze final.
                                                       Artémis
Ici aussi la ville romaine succède à la grecque, ce n'est plus une visite studieuse mais une flânerie avec cette année une mise en condition de ce qu'a pu être le débarquement de Scipion l'Africain sur ce rivage.

                               la jetée, battue par les flots résiste toujours:

Cette troisième visite tôt dans la matinée, les lieux encore déserts m'a apporté un sentiment de plénitude, cet endroit est magique !! il ne fut pourtant pas exempt de guerre, d'invasions et de destructions, Alains, Francs, Arabes..de même qu'une perte de suprématie au profit de Barcino, Gerunda et Tarraco  au 1er siècle av J C.
 Je me suis plus attardée cette année, sur la plage et  dans la ville romaine, la construction de son mur d'enceinte, sa porte d'entrée méridionale marquée par le passage des chars et ce curieux phallus  emblème de prospérité; je ne suis pas la seule  à avoir cédé au rite de son effleurement porte-bonheur, il luit d'admiration !!!...

la muraille était couverte comme un aqueduc, ses défenseurs étaient donc à l'abri des flèches;


                       le marbre du seuil est à jamais marqué par ces sillons

Il neige chez moi à l'instant à gros flocons, ici aussi il y avait un oppidum du 1er siècle ! quelle idée de s'installer ici !!!!

On ne quitte pas Empuries sans admirer cette magnifique statue et la mosaïque du sacrifice d'Iphigénie:
Asclepios: buste en mabre de Paros, corps en marbre des carrières de Pentalique (Attique) 2ème siècle av J C; ce fils d'Apollon auquel le centaure Chiron avait enseigné la médecine et le pouvoir de redonner vie aux morts fut foudroyé par Zeus, scandalisé.
Les serpents étaient son emblème; son culte depuis Epidaure (293 av J C) se répandit jusqu'à Rome.

                                                                                     photos Isarde

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://medarus.org/Medecins/MedecinsImages/MedecinsPortraits/Chiron/fresque_medecins_pompei.jpg&imgrefurl=http://medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/chiron.html&h=280&w=400&tbnid=rCTKOTZj6pq75M:&zoom=1&tbnh=90&tbnw=129&usg=__GMiUGmB7IlABZRNHXK4hwey8OGY=&docid=xtAloaNgbfIs4M&sa=X&ei=S0vsVOKGKYjxaMPbgdgH&ved=0CFUQ9QEwCQ

Cette évocation de notre oppidum "Celtibère" me donne l'occasion de vous proposer la lecture de ce livre actuellement à l'Université de Michigan.

 https://books.google.fr/books?id=qpU2AAAAMAAJ&pg=PA61&lpg=PA61&dq=Grecs+en+Ib%C3%A9rie&source=bl&ots=ZAl_JHGmqG&sig=lrfPnxhTDv5Q06fK8BQ1C6Xy4B8&hl=fr&sa=X&ei=KZ_sVOPUI8LrUrHsgtgG&ved=0CEQQ6AEwBg#v=onepage&q=Grecs%20en%20Ib%C3%A9rie&f=false

lundi 23 février 2015

Les colonies grecques


En visitant Rhode dont les vestiges sont enclos dans la ciutadella de  Charles Quint à Roses, j'ai pu appréhender les liens fondateurs avec les Massaliotes; des découvertes d'épaves attestent de l'exportation de ses céramiques à vernis noir  et une inscription trouvée à Carthage cite le municipium de Rhode comme centre important de salaisons de poissons. Vous en trouverez confirmation dans l'intéressant article de Sophie Collin-Bouffier, page 38.


                                                Musée de l'Emporda

http://www.academia.edu/1116300/_Marseille_et_la_Gaule_m%C3%A9diterran%C3%A9enne_avant_la_conqu%C3%AAte_romaine
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 L'espace archéologique (Bien Culturel d'Intérêt National) permet une bonne approche  des vestiges de la région:
                  et de quelques éléments issus des fouilles:

                                  Monnaies d'argent frappées localement


Les Français de 1808 sont passés par là et ont détruit le monastère bénédictin du XI ème siècle dont il reste quelques vestiges, perchoirs des mouettes:

Quelques "bombes" parsèment encore les ruines du quartier médiéval, épargnant toutefois l'olivier, quadricentenaire:

                    perchoir d'une petite escadrille de perruches vertes.




les très anciens

Plusieurs heures de marche sur la route des mégalithes, accompagnée par un vent supportable mais pressée par le temps, la nuit arrive encore tôt en ce milieu de février.
Dolmens,  menhirs et "capitelles" car c'est ainsi qu'on les nomme dans l'Aude, les premiers largement plus anciens que celles-ci, pour vous en parler j'ai choisi la conclusion du Colloque de Puigcerda (1994).

   "On regardera probable l'existence d'une phase dolménique initiale, sépulture à couloir avec chambre sub-circulaire dans la seconde moitié du quatrième millénaire (néolithique moyen). Tout semble indiquer que l'hypothèse la plus vraisemblable est celle d'une origine locale de dolmens polygonaux à partir du fond mégalithique indigène composé de cistes aériennes ou semi-enfouies avec tumulus du néolithique moyen de la Catalogne.

Il y aurait ensuite une forte expansion des dolmens à couloir rétréci à chambre trapézoidale, dans la première moitié du troisième millénaire (néolithique moyen-final)
On peut présumer dans la construction de nouvelles tombes mégalithiques dans la deuxième moitié du troisième millénaire (néolithique final chalcolithique) du type de dolmen à couloir avec chambre rectangulaire et dolmens quadrangulaires à côtés et sommets convergents vers l'entrée, sûrement parce que les anciens dolmens furent en majeure partie réutilisés.
Il est intéressant de noter que la distribution des sépultures dans l'Alt Emporda et le Roussillon laisse supposer la présence de groupes sédentaires avec villages, nécropole et lieu de culte ou de réunion.
Enfin, à la fin du troisième millénaire et au début du deuxième (chalcolithique, bronze ancien -moyen)  arriveraient en provenace des Pyrénées occidentales, un mégalithisme tardif, les dolmens simples ou semi-enterrés, tels les dolmens à couloirs, à vestibule-puits ou à porte-fenêtre.

Parallélement à la construction des ces petits monuments, les dolmens construits à des époques antérieures tels les dolmens à couloir et les dolmens quadrangulaires à côtés et sommets convergents vers l'entrée, vont être largement réulilisés.
Cette banalisation de l'emploi du mégalithe et sa faible exploitation plaident en faveur d'une répartition, de peuplades plus mobiles sans doute semi-sédentaires pour s'adapter aux contraintes de l'agriculture et de l'élevage.
Le culte de la mort tend à prendre une importance considérable dans les peuplades de la fin du néolithique.
Une peur grandissante de la mort, une attirance vers des valeurs profondes comme le rattachement à la terre, ont pu exalter un culte chthonien latent qui se dessinait déjà au néolithique moyen-ancien.
Certains courants d'influence sont déjà perceptibles, par exemple pour les dolmens à couloirs large du type "languedocien", qui auraient pour origine la Catalogne Sud ou encore les dolmens simples semi-enterrés qui proviennent des Pyrénées occidentales"

             Il était temps de retrouver les vivants, le soleil se glissait entre 
nuage et montagne et le phare s'allumait pour les guider.



                                                                                          photos Isarde





dimanche 22 février 2015

le plus intriguant..

Je l'avais vu rentrer dans ce bistro du port de l'Escala, évocateur d'un passé révolu.

Choc des cultures où les murs remplis de portraits de marins burinés, de pêches fructueuses (lorsque 100 familles vivaient du commerce des sardines) intégraient un grand écran traversé de mannequins excentriques.

                                             Au milieu des lamparos


 J'ai pensé, la crosse de son parapluie dépassant de son barda, à un pélerin de Compostelle, tout en me faisant la remarque qu'il n'était pas sur le bon chemin.
Puis je l'ai oublié... et retrouvé, en sortant, sur le port, couché à terre; pas tout à fait à même le sol, mais sur ces minces tapis que les randonneurs campeurs roulent sur leur sac à dos.
Masse sombre au soleil, la noirceur de ses pieds, déchaussés, m'intriguait...

Etait-il un pécheur perdu en quête d'un hypothétique pardon? un pélerin sans repères? sans ressources?, un pêcheur sans barque, un navigateur terrien échoué sur un port?
Il était là, dormant, vulnérable et j'hésitais à le photographier, violant ainsi son intimité.
Les paysages se donnent à vous sans protester...
Le visage caché, proche de sa guitare...... sans doute un vagabond vivant de sa musique.
 Ce port, orienté au Nord, balayé par la tramontane,  exigeait de ses marins une grande habileté, sans doute y en eut-il qui se sont perdus en mer,

au point d'y figer une femme qui à l'instar des Bretonnes fixe intensément l'horizon dans l'attente du retour de son homme,

Les barques étaient tirées à terre et les gros tonnages amarrés à ces môles.

                                                                                  photos Isarde

Grand panoramique dans le Cal Galan, ainsi que des thons ... avant la sur-pêche






 


samedi 21 février 2015

Superlatifs

 Sans tomber dans les "Ah, c'est trop beau" restons dans les "très":
 tout était très beau ou très poètique ou très bon ou très surprenant.....
 Rien n'émerge encore du foisonnement d'images, de sons,  de tramontanes, dans ma mémoire; il est difficile de quitter les rivages,  les rochers,  les couleurs; je peux simplement résumer aujourd'hui :

Tel Fuji-Yama
Les pentes du Canigou
Blanches de neige,



En toile de fond,
Barre d'horizon du Nord
Sous tous les angles.


Mariage heureux
Du Fluvia et de la mer
Delta en douceur.


Cormorans ou mouettes,
En un paisible séjour
Défient les vagues


samedi 14 février 2015

La Terre et le Ciel des Ancêtres



Il vous faudrait monter à plus de 1200 mètres dans la vallée du Galbe (Capcir) près d'un petit lac glaciaire pour admirer des dessins ou plutôt des sculptures  datant du 6éme millénaire av J C.
Elle n'est pas protégée, aussi quelques petits "malins" ont-ils voulu à notre époque, y ajouter les leurs. Qu'importe.
Nous avons là, les premières représentations artistiques communes à d'autres sites comme le Mont Bego (Alpes maritimes) ou la grotte de Gargas, entre autres.
Il faut souligner que ce sont souvent des abbés qui sont découvreurs, l'abbé Cau Durban, l'abbé Durand, l'abbé Breuil etc.
Ici c'est l'abbé Abelanet qui nous laisse ses observations dans les "Annales de l'Institut de l'Art Préhistorique de l'Université de Toulouse".
Tout s'emmêle sur ce rocher, les gravures des danseurs, animaux, hommes- sapins, échelles, de la civilisation  des pasteurs et agriculteurs avec tous ceux de la civilisation des métaux, symboles géométriques ou astraux, rouelles, swastikas, pentacles.
Admirable témoignage du passage des anciennes croyances naturalistes aux cultes des puissances célestes, ciel, lumière, tonnerre et foudre.
La civilisation des chasseurs habitant les grottes a laissé sa place à une civilisation de bergers qui contemplent la voute céleste.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1970_num_13_2_1369

Voir l'article d'Abelanet sur le rocher de Fourtou:

http://garae.fr/Folklore/R52_117_PRINT_1965.pdf

pour l'éminent abbé Breuil:       http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Breuil

un peu de lecture en mon absence :  http://www.sculpture.prehistoire.culture.fr/fr/contenu/la-sculpture-parietale.html#-deux-groupes-distincts

vendredi 13 février 2015

Autres représentations artistiques

 Je vais délaisser les rites et coutumes des Pyrénées et les franchir dès les prochains jours pour d'autres représentations du génie créatif humain.

Tout en partageant avec vous les traditions Pyrénéennes, je suis plongée dans d'autres livres plus ingrats comme celui de Bonnassié, publication de l'Université de Toulouse-le Mirail: La Catalogne du milieu du Xème à la fin du XIème. Histoire de préparer mon voyage et de lui donner une orientation plus précise, d'y trouver des vestiges que les guides traditionnels n'indiquent pas.
Mais tout se superpose en Catalogne, et nous l'avons déjà vu, Ibéres, Romains Maures, Wisigoths, Moyen Age .... peut-être une attention particulière au Maïtre de Cabestany ? mais pas que.

http://www.art-roman.net/cabestany/cabestany.htm

D'ailleurs Duhourcau ne manque pas de l'évoquer  et d'analyser à sa façon le style  de ce génial sculpteur..  et peut-être de son école. A-t-il été le seul à façonner toutes les oeuvres qu'on lui attribue?

"Les mains et les doigts démesurés trahissent une intention obscure. Certains ressentent une impression de gêne devant cette oeuvre et un archéologue a avancé l'hypothèse d'une caricature volontaire des mystères du christianisme par un hérétique, ou même un libre penseur.
L'artiste, dissimulant ses véritables sentiments, aurait traité, avec toute la liberté d'un Picasso devant un sujet religieux, des thèmes qu'il jugeait ridicules.

Le tympan de Cabestany n'est cependant pas le Guernica de l'époque c'est une idée noyée au sein du monde des formes qui errent en quête d'un créateur et qui ont trouvé un sculpteur de génie pour leur donner existence."

                                               Guernica. Picasso
 Ce n'est pas mon analyse: le maître de Cabestany n'est même pas identifiable, comment pourrait-il  nous donner l'explication de ses intentions ?

J'avais consacré un voyage précédent à Dali, lui aussi comme le Greco accentuaient leurs perspectives.

                                 Théatre- Musée Dali Figueres
                                                                           Photo Isarde

                                                    Tolede: Le Greco