Première neige qui tient à 700 mètres sur les reliefs calcaires et dont je n'ai vu que quelques résidus dans les pots du jardin, à mon réveil. Si le soleil daigne revenir, j'irai peut-être prendre quelques photos. Pour l'instant c'est de la neige fondue qui tombe.
Je pense que les amateurs de glisse auront leur Premier Janvier sur la neige.
Je l'ai beaucoup été, amatrice de glisse, mais à mes yeux rien ne remplace la neige que les branches de sapin laissent glisser à votre passage, les traces des lièvres ou des chevreuils ou des mulots, où le silence règne, où il n'est point besoin de changer de trajectoire sans surveiller l'arrivée de bolides qui, eux, vont tout droit quoique il arrive.
Pour ma part je deviendrai citadine pour quelques jours. Je ne sais si vous l'avez remarqué, je vais plutôt à la mer quand les autres vont à la montagne et inversement......
Une Pièce rapportée
Un greffon souffreteux
"Parmi les fêtes et célébrations calendaires traditionnelles dans les Pyrénées centrales gasconnes, il semblerait que le Premier de l'An soit une de celles sur lesquelles il y a le moins à dire. Car c'est une de celles sur lesquelles les Pyrénéens ont le moins dit.
Il est un fait que lors de nos entretiens de coin du feu ou de coin du bois, les papès (grand-pères) et les (menhas) grands-mères sont souvent intarissables sur la Chandeleur, Mardi gras, le Premier Mai et bien d'autres jalons calendaires qui sont matière à récits empressés............................................................................
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Pourquoi cette pauvreté du rituel attaché au Premier janvier dans les Pyrénées vasconnes?
Sans doute parceque le Premier de l'An est ici une pièce rapportée. Un greffon resté souffreteux sur un tronc culturel avec lequel les dissemblances étaient plus nombreuses que les raisons de prospérer................................................................
Ce n'est qu'au seizième siècle, en 1564, qu'un édit de Charles IX reprit la structure de l'année julienne et plaça le début de l'année au Premier Janvier.
Le calendrier grégorien ne fut adopté en france qu'en 1582. Auparavant, au VII ème siècle, sous les Mérovingiens, l'année commença le 1er mars, puis le 25, à l'équinoxe. Sous Charlemagne et jusqu'à la fin du X ème siècle ce fut le 25 décembre. Sous les Capétiens, le premier de l'an fut celui de Pâques.
Dans le grand ballet calendaire, les Pyrénées gasconnes ignorérent longtemps la valse du Premier de l'An. Par contre, leur éloignement du gouvernement central, et leur relative autonomie jusqu'en 1793, favorisèrent la permanence d'un système calendaire organisé autour du découpage solaire et lunaire. On était loin, dans ces montagnes obstinément gasconnes, des volontés ordonnatrices de Jules César qui, en - 45, avait établi le calendrier qui porte son nom et placé le début de l'année où il avait été fixé en -153, à savoir le premier janvier ( jour de l'entrée en fonction des consuls).
Le travail avait été accompli par l'astronome grec Sosigène, qui malgré son indiscutable talent avait fait une petite erreur de calcul en plaçant le solstice au 25 décembre. L'erreur fut rectifiée en 325 par le Concile de Nicée qui, toutefois, adopta le calendrier julien et donc le Premier janvier comme premier jour de l'année.
Convention apparemment ignorée aussi bien par les indigènes vascons et gaulois dans leur ensemble que par leurs envahisseurs.".....................................................