"Les jours de marché à Castillon, Aspet, Mauléon,ou Luchon, il dut y avoir, au moins durant le siècle passé, des conversations parfois assez vives concernant les prévisions météorologiques annuelles, entre habitants du lieu et montagnards descendus des hauts villages. Car le premier jour des" calendros" n'est pas le même pour la montagne et pour le piémont: pour les uns, c'est la Noêl, pour les autre c'est le Premier Janvier.
Pic Isarde (Htes Pyrénées)
La répartition géographique des deux interprétations est nette: dans la bordure du piémont, l'aval des vallées et les zones de passage, Marignac, Saint Béat, Montréjeau, Saint Girons, Moulis, le compte des Douze jours commence le Premier Janvier.
Dans les petites unités les plus élevées du Biros, de la Haute-Bellongue, de l'Arbas, du Ger, du Job, de l'Aran et des villages de la Haute-Pique, Larboust et Oueil, les Douze Jours commencent à la Noël, et se terminent aux Rois.
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D'ailleurs c'est le compte de la Noël à l'Epiphanie qui s'identifie logiquement au "cycle des douze jours" tel qu'il est défini par Van Gennep (Manuel de folklore français contemporain), pour d'autres régions de France (dans lesquelles on rencontre les mêmes hésitations quant au premier des Douze jours).
La fonction prévisionnelle météorologique des calendros, n'est pas propre aux Pyrénées. On la rencontre dans toutes les cultures traditionnelles d'Europe. Elle existait déjà dans celles de l'Antiquité, depuis l'Inde védique jusqu'à Rome.
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Par contre on ne retrouve pas dans la Haute-Gascogne, pas plus, d'ailleurs, que dans l'ensemble rural français, les Fëtes des Fous de l'Europe urbaine médiévale, ces douze jours d'inversion des valeurs où les serviteurs commandaient aux maîtres, les enfants aux adultes, où l'on se couchait à l'aube pour se lever le soir et où la morale traditionnelle était systématiquement niée en des défoulements érotico-scatologiques.............................................................................................
L'inversion et les "rites de retournement" vont venir mais ce sera plus tard, à Carnaval.
Il y a pourtant une indiscutable identité originelle entre les Douze Jours des Pyrénées gasconnes et ceux de n'importe quel autre point de l'Europe: ils permettent de remonter le poids des douze mois écoulés et de raccorder l'année solaire et lunaire, écrivent Gaignebet et Lajoux dans Art profane et religions populaire au Moyen Age. P.U.F.
Les Douze Jours sont en effet le résultat de l'observation de la discordance entre la durée de l'année solaire et celle de l'année lunaire: une différence de douze nuits, soit onze jours un quart.
Le solstice est vécu comme un repère premier, un point clé qui ferme une porte pour en ouvrir une autre. Dès lors, la voie ouverte dans la sinusoïde de Chronos, et qui part du creux du solstice d'hiver, monte pendant six mois un peu plus chaque jour jusqu'à atteindre le maximum solaire du solstice d'été."
http://www.20minutes.fr/insolite/1506967-20141226-video-nasa-filme-plus-grosse-eruption-solaire-jamais-observee