lundi 25 août 2014
Gargantas de Yecla
. Le défilé des gorges de Yecla profond et étroit creusé par l'action d'El Cauce dans les Penas de Cervera offre un parcours aménagé où il faut se glisser: ce doit être très impressionnant en période de crue.
Je l'ai parcouru avec plaisir.
Les parois vertigineuses abritent une centaine de vautours (buitres leonado).
Le Parc naturel de la Yecla et les Sabineras de Arlanza de plus de 26.000 hectares contient aussi des essences précieuses survivantes de milliers d'années dont le Juniperus thurifera (arbre à encens).
Au plus profond des failles on les apercevait où bien leurs ombres fugaces les traversaient.
Au plus étroit il faut se positionner de biais pour passer.
Les passerelles accrochées dans le vide donnent un sentiment de sécurité qui permet de profiter pleinement de cette balade.
Yuso
Tout est gigantesque dans ce monastère, il accumule tant de sculptures de dorures et de peintures, qu'on ne sait où donner de la tête.
Aujourd'hui je vous présente la sacristie, ancienne salle capitulaire dont les fresques 18 ème du plafond ont conservé toute leur fraicheur, le sol de marbre absorbant à lui seul toute l'humidité ... il est aussi situé en hauteur.
Deux splendides tables dorées avec un marbre de 5 cm d'épaisseur ornent le centre de cette sacristie
Les deux portes d'entrée, depuis le cloître donnant sur la nef, qui se font face sont somptueuses.
sans oublier l'orgue qui surmonte les stalles
On laisse sans les voir les parties habitées par les frères "agustinos recoletos".
J'espère qu'une fois les visiteurs partis et le silence du monastère retrouvé, ils peuvent profiter du cloître.
samedi 23 août 2014
suite
Ermitage de Suso
Avec un peu de recul, j'ai été interessée, à Yuso, par deux choses particulières.
Je vous avais déjà parlé de ce livre annoté par un moine dont les gloses ont permis l'élaboration de la langue castillane, si ce livre très précieux a rejoint Madrid, on peut cependant voir un fac similé. L'UNESCO ne s'est pas trompé en déclarant San Millan, Patrimoine de l'Humanité.
C'est le "Codice 46" qui, daté du 13 Juin 964, fixe les origines de cette langue écrite du Castillan; dictionnaire encyclopédique de 20.000 entrées de A à Z, latin très contaminé par le langage populaire.
Souvenez vous de l'antiphonaire de Philippe de Lévis Mirepoix, (article: les enluminures de Toulouse à Sumatra) j'étais très fière de dire à la guide que les"cantorales" qu'elle nous montrait s'appellaient ainsi en France.
Remarquablement conservés, ils bénéficient, dans le mur de leurs armoires, de planchettes coulissantes et d'une aération très astucieuse.
Gonzalo de Berceo est considéré comme le premier poète espagnol. Né en 1196 à Berceo, il reçoit sa première éducation à Yuso et après des études à Palencia revient àYuso en condition de notaire, ayant accés aux archives et à la bibliothèque du Monastére.
Il écrit jusqu'en 1230 "La Vida se San Millan" et seize ans plus tard celle de Santo Domingo de Silos.
Au coeur du Monastère on conserve ce qui reste des reliquaires de San Millan et de San Felices dont les pierreries précieuses ont été arrachées par la soldatesque Napoléonienne, de même qu'au départ des bénédictins en 1809 les vols des plaques d'ivoire finement ciselées permirent d'enrichir les collections de St Pétersbourg, Berlin, Florence, Washington et New York.
Avec un peu de recul, j'ai été interessée, à Yuso, par deux choses particulières.
Je vous avais déjà parlé de ce livre annoté par un moine dont les gloses ont permis l'élaboration de la langue castillane, si ce livre très précieux a rejoint Madrid, on peut cependant voir un fac similé. L'UNESCO ne s'est pas trompé en déclarant San Millan, Patrimoine de l'Humanité.
C'est le "Codice 46" qui, daté du 13 Juin 964, fixe les origines de cette langue écrite du Castillan; dictionnaire encyclopédique de 20.000 entrées de A à Z, latin très contaminé par le langage populaire.
Souvenez vous de l'antiphonaire de Philippe de Lévis Mirepoix, (article: les enluminures de Toulouse à Sumatra) j'étais très fière de dire à la guide que les"cantorales" qu'elle nous montrait s'appellaient ainsi en France.
Remarquablement conservés, ils bénéficient, dans le mur de leurs armoires, de planchettes coulissantes et d'une aération très astucieuse.
Gonzalo de Berceo est considéré comme le premier poète espagnol. Né en 1196 à Berceo, il reçoit sa première éducation à Yuso et après des études à Palencia revient àYuso en condition de notaire, ayant accés aux archives et à la bibliothèque du Monastére.
Il écrit jusqu'en 1230 "La Vida se San Millan" et seize ans plus tard celle de Santo Domingo de Silos.
Au coeur du Monastère on conserve ce qui reste des reliquaires de San Millan et de San Felices dont les pierreries précieuses ont été arrachées par la soldatesque Napoléonienne, de même qu'au départ des bénédictins en 1809 les vols des plaques d'ivoire finement ciselées permirent d'enrichir les collections de St Pétersbourg, Berlin, Florence, Washington et New York.
vendredi 22 août 2014
Splendeurs de Yuso
Le monastère de San Millan de la Cogolla est intimement lié à celui de Suso.
San Millan est le premier patron et protecteur de l'Espagne: de la même façon que St Jacques est intervenu dans la bataille de Clavijo, San Millan est intervenu dans celle de Simancas.
L'iconographie de cet événement qui domine le portail d'entrée est reprise dans un grand tableau du retable intérieur, et nous étudierons ce qu'il décrit: cheval blanc unicorne, bure de bénédictin, épée flamboyante.
Millan est né à Berceo en 473 et après une vie exemplaire dans l'ermitage de Suso, il meurt en 574.
Le roi Léovigildo réalise à cette époque l'unité de l'Espagne. Après le Concile de Tolède (Vème siècle) San Braulio évèque de Zaragoza écrit "La vida de San Millan"
Fernan Gonzalez l'invoque comme patron de la Castille, les rois de Navarre réclament sa protection.
Quand le Roi Garcia, el de Najera (c'est ainsi que dans les chroniques on le nomme souvent) veut transferrer ses restes à Santa Maria la Real en quittant la vallée, les porteurs se trouvèrent comme cloués au sol, ce qui fut interprété comme la volonté du saint de ne pas quitter sa terre.
C'est le 26 septembre 1067 qu'est inaugurée cette église sous le règne de Sancho IV le Noble alors que Domingo de Silos prêche.
Je ne fais aujourd'hui que planter le décor.
San Millan est le premier patron et protecteur de l'Espagne: de la même façon que St Jacques est intervenu dans la bataille de Clavijo, San Millan est intervenu dans celle de Simancas.
L'iconographie de cet événement qui domine le portail d'entrée est reprise dans un grand tableau du retable intérieur, et nous étudierons ce qu'il décrit: cheval blanc unicorne, bure de bénédictin, épée flamboyante.
Millan est né à Berceo en 473 et après une vie exemplaire dans l'ermitage de Suso, il meurt en 574.
Le roi Léovigildo réalise à cette époque l'unité de l'Espagne. Après le Concile de Tolède (Vème siècle) San Braulio évèque de Zaragoza écrit "La vida de San Millan"
Fernan Gonzalez l'invoque comme patron de la Castille, les rois de Navarre réclament sa protection.
Quand le Roi Garcia, el de Najera (c'est ainsi que dans les chroniques on le nomme souvent) veut transferrer ses restes à Santa Maria la Real en quittant la vallée, les porteurs se trouvèrent comme cloués au sol, ce qui fut interprété comme la volonté du saint de ne pas quitter sa terre.
C'est le 26 septembre 1067 qu'est inaugurée cette église sous le règne de Sancho IV le Noble alors que Domingo de Silos prêche.
Je ne fais aujourd'hui que planter le décor.
Une belle histoire
L'importance de Santo Domingo de la Calzada a été une constante durant 900 ans d'histoire, non seulement dans la ville du saint, dans le diocèse de Calahorra-Logrono, mais aussi au travers des dévotions véhiculées sur les chemins de St Jacques.
Il est né à Villoria aux limites de Burgos et de la Rioja. Vers l'an 1040 il s'installe dans une plaine frontalière entre les royaumes de Navarra et de Castille, sur les bords du fleuve Oja, peu de temps après que ce territoire ait été récupéré par les chrétiens aux dépens du domaine arabe.
Constatant les besoins des pélerins qui se dirigeaient vers St Jacques de Compostelle, cherchant des routes plus commodes via des terres déjà conquises, il se proposa de s'occuper d'eux et de leur rendre le chemin le plus accessible avec de meilleurs services.
Jeune pélerin faisant une sieste réparatrice
A son actif, défrichements de forêt, assainissement de marécages, infrastructure
urbaine d'une ville qui portera dorénavant son nom, mais aussi construction de pont sur le fleuve, construction d'un hopital; sa renommée est véhiculée tout au long des chemins de St Jacques. Il est bientôt rejoint par d'autres disciples dont San Juan de Ortega.
Cette cathédrale où il repose a été édifiée dès la moitié du XII ème et présente des éléments qui s'échelonnent des XIII, XIV et tous les autres siècles jusq'au XVIII ème.Le clocher effondré a été reconstruit détaché de la cathédrale, 9 cloches y sont suspendues.
Dernière oeuvre de Damian Forment auteur des retables de la basilique Del Pilar de Zaragoza, de la cathédrale de Huesca, du Monastère de Poblet, qui meurt dans cette ville après avoir achevé ce chef d'oeuvre le 24 décembre 1540. Unique en son genre pour des décorations que l'on ne retrouve dans aucune autre église en Espagne, 121 images en relief peintes sur bois de noyer, dorées chauffées et polychomées par Andrés de Melgar de 1539 à 1551.
Mais la renommée de Santo Domingo va bien au-delà avec le miracle du coq et de la poule.....
parmi les nombreux pélerins qui font halte à Santo Domingo de la Cazada pour y vénérer ses reliques vint un jour un couple du nom de Hugonell, arrivant de Xanten en Allemagne.
La fille de l'auberge tomba amoureuse du jeune homme et face à l'indifférence de celui-ci décida de se venger, elle plaça un gobelet d'argent dans ses bagages puis alla le dénoncer au Merino. Ce délit de vol d'argenterie est puni de pendaison et c'est le sort qui lui est réservé.
Lorsque les parents purent s'approcher de leur fils pendu, ils furent ébahis de l'entendre parler leur disant que c'était Santo Domingo qui l'avait maintenu en vie. Ils allèrent immédiatement voir le Mérino lui raconter le prodige mais ce dernier restait incrédule et leur dit que "leur fils était aussi vivant que le coq et la poule rôtis qu'il s'apprêtait à manger "
En suivant le coq et la poule se mirent à chanter en sautant du plat !!!
C'est depuis que dans la cathédrale face au mausolée du saint, dans le mur lui faisant face se trouve une alcove avec une poule et son coq changés tous les 15 jours pour retrouver un air plus salubre. Il parait que cela porte bonheur d'entendre le coq chanter.
J'y ai aussi trouvé ce merveilleux tableau
Je ne pense pas qu'il soit utile de le traduire:
Epoustouflée par une cathédrale d'une telle splendeur, je ne pensais pas trouver mieux !!! et pourtant !....
jeudi 21 août 2014
suite
Vous pouvez remarquer sur le blason du Roi les chaines de la Bataille de las Navas de Tolosa. (Décédé à la bataille d'Atapuerca en 1054)
Comme dans un angle de rue des armes très ... parlantes !!
Ce qui n'effraye pas la cigogne sur un toit voisin
Facéties d'artistes sur les linteaux de portes
petit marcassin puis un vautour mouchant un homme
Mais nos pas vont nous entraîner plus loin encore
On ferme la porte de Najera
Comme dans un angle de rue des armes très ... parlantes !!
Ce qui n'effraye pas la cigogne sur un toit voisin
Facéties d'artistes sur les linteaux de portes
petit marcassin puis un vautour mouchant un homme
Mais nos pas vont nous entraîner plus loin encore
On ferme la porte de Najera
Najera
Le Monastère de Santa Maria la Real est un endroit les plus emblématiques de La Rioja car à ses valeurs artistiques s'ajoute le reflet fidèle de son importance historique, il est aussi la 10ème halte du Chemin de Santiago de Compostelle Français.
Fondé le 12 décembre 1052 par Garcia Sanchez III roi de Navarre et son épouse Stéphanie de Foix depuis qu'un jour de chasse en 1044 il découvre une grotte avec sur un petit autel l'image de la Vierge et de l'Enfant, une cloche de bronze, une lampe votive. (objets conservés aujourd'hui dans le prebytère de l'église).
Du premier monastère roman aux influences asturiennes et mozarabes il ne reste pratiquement plus grand chose, mais après les reconstructions des XII et XIV ème siècles et jusqu'à la moitié du XV ème, gothique tardif et Renaissance lui redonnent tout son lustre.
Il est accolé à la montagne et intègre la grotte des origines.
Garcia Sanchez et Stéphanie de Foix souhaitèrent que ce monastère abrite un panthéon royal dont le sépulcre de Blanche de Navarre morte en 1156 à 18 ans de suites de couches, fille, soeur, épouse et mère de rois, elle ne fut jamais reine.
On peut aussi y voir celui de Garcilaso de la Vega mort à la bataille de Najera en 1367 lors des guerres qui opposérent Pierre le Cruel et Henri de Trastamare.
Curieusement les stalles ne se trouvent pas dans le choeur mais en hauteur à côté de l'orgue, de quoi donner toute leur portée aux chants grégoriens.
Le siège abbatial est surmonté d'un haut relief en gothique flamboyant représentant le fondateur vétu en guerrier. Réalisé de 1493 à 1495 par des artistes judaïsants sous la direction d'Andrés et Nicolas Amutio c'est un véritable chef-d'oeuvre.
Le cloitre de style Plateresque est de toute beauté.
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