"Nous en arrivons à présent au représentant le plus redoutable et assurément le plus pittoresque de la faune fantastique des montagnes : le Dragon, avec majuscule obligatoire.
"Pas de montanes sans dragons" assurait
J. Grand-Carteret qui songeait surtout en l'occurence à celles de la Suisse.
J. Grand-Carteret qui songeait surtout en l'occurence à celles de la Suisse.
Mais l'observation est valable en beaucoup d'autres points de la planète puisqu'on relève la piste du monstre aussi bien dans les chaînes chinoises ou japonaises que dans l'Himalaya, les Rocheuses, le Caucase, les montagnes de Perse ou d'Indonésie, ou d'Australie, ou de Patagonie, les Pyrénées etc.
Tandis que chronologiquement, l'une des premières allusions date du Paléolithique supérieur, avec le grand reptile ailé de la Baume latrone; et les plus récentes, du XX ème siècle, avec les histoires de 'tatzelwurm"
(renvoi à l'Annexe VI que je n'omettrai pas d'adjoindre un peu plus tard).
Qu'est-ce au juste qu'un dragon?
Un serpent qui a justement cessé de serpenter, étant désormais muni de pattes, ou d'ailes, ou des deux; ou bien encore de nageoires s'il est aquatique.
(Ces morphologies fabuleuses font immédiatement penser aux reptiles de l'Ere secondaire dont la présence ne coïncide pas, en principe, avec celle de l'Homo sapiens.
Toutefois l'opinion de certains scientifiques modernes est beaucoup plus nuancée qu'à la fin du XIX ème siècle.
Ils estiment non seulement qu'une telle rencontre n'est pas une impossibilité biologique, mais encore que certains représentants de cette faune hallucinante pourraient avoir vécu jusqu'à notre ère.
Il en résulte que la légende des dragons a pu elle aussi se fonder sur des apparitions réelles; ce qui n'exlut pas l'existence des sources purement mythiques.)
L'adjonction d'éléments permettant au corps reptilien de s'arracher à l'étreinte de la pesanteur, de ne plus"marcher sur son ventre" modifie singulièrement la nature de l'animal fabuleux.
Il s'agit désormais d'une forme composite qui additionne parfois les valeurs du reptile, du mammifère (taureau, lion) et de l'oiseau.
Il est cuirassé et crache le feu.
Si le serpent est d'abord "celui d'en-bas" le dragon, lui, se présente non moins essentiellement comme une incarnation dynamique, un symbole d'énergie, quel qu'en soit par ailleurs le sens, positif ou négatif, maléfique ou bénéficient.
Il est vrai qu'en Occident la qualification, à cause du revêtement satanique, est péjorative.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire