mardi 7 avril 2015

Réminiscence et actualité

Mélange de traditions et de notre actualité familiale où aprés  solemnités, retour des cloches,  cueillette des oeufs, ce ne sont pas des oeufs pour l'omelette mais les saucisses déjà cuites que nous sept et bientôt huit avons mis dans nos sacs à dos pour une grimpette de deux heures avec quand même un bon dénivelé de 450 mètres lors de ce Lundi de Pâques.

             à mi-parcours, à flanc de montagne la Font de la gota oscura

La proximité  des sequoias et sapinettes géants ne nous autorisait pas à allumer de feu.



Et pourquoi la saucisse?
dans nos montagnes c'était pour Pâques que l'on goutait la première saucisse de la maison, celle que la maisonnée avait confectionné  avec les saucissons lors de la fête du cochon  et qui avaient séché a'ras barras (aux poutres du plafond).

Era clahusa que s'aperao ! Macareu! (La "clahuso" elle s'appelait "Macarèou"!)
Attendre Pâques pour goûter la charcuterie familiale est une pratique contemporaine encore répandue quoique sur le déclin.
Fin du Carême et temps de séchage nécessaire, concordance de temps...

"Alleluia, Cuareme non i a " ( Alleluia le Carême est fini)
Aleloà, Aleloà! ça dit eth monde ! Que pasavon eths drolles per 'ras maisons damb eths esquerils, eras carracas. Aleluà ! que didion. Toth eth monde davant era porta didion: Aleloa!
(les enfants passaient par les maisons avec les clarines et les crécelles: Alleluia disaient-ils et tout le monde devant la porte disait Alleluia !!

 Il est une tradition plus coquine que la jeunesse mettait avec plaisir à exécution c'était d'aller "her sautar eths goeus" (aller faire sauter les oeufs)
Tout se passait loin des regards du village, chose facile dans ce royaume du calcaire,  coins et recoins, abris et cachettes sous roche... fêtes solaires de la fécondité, fin de tous les carêmes... existence de cette carastéristique du domaine gascon pyrénéen, une liberté sexuelle relative, certes, mais supérieure à celle qui pouvait exister à la même époque (fin du XIX ème début du XX ème) dans la majorité des autres milieux ruraux de la France.
Dans la Haute Gascogne cette liberté est réelle car admise, institutionnalisée et même planifiée: c'est certains jours, dans certains endroits et à certaines heures que la jeunesse peut se rendre ensemble pour batifoler avec l'accord tacite de la communauté. (Pâques, Carnaval, St Jean)

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