mercredi 27 octobre 2021

Le Fort villageois de La Sauvetat

 


  Cette "sauveté"  établie aux XII ème et XIII ème siècles, établie en Commanderie

 par les Hospitaliers de Saint- Jean- de- Jérusalem, permettait d'accueillir et de 

"sauver " tout fugitif, qui en contre-partie s'engage à cultiver les terres ou à 

travailler sur le territoire.

Particulièrement mis en valeur, c'est un plaisir de s'y promener.

 Le donjon de 24 mètres de haut le domine




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 Mais je veux surtout vous parler  de sa Vierge en Majesté ; Odon de Montaigu en

 fait don en 1319 à la chapelle romane de la sauveté. Volée mais retrouvée on

 peut en admirer toutes les facettes, derrière ses grilles protectrices.


 Cette oeuvre des ateliers limousins de l'abbaye de Grandmont au XIII ème est

 authentifiée par l'inscription située au dos du siège. Un ange nimbé de rouge qui

 se détache en réserve sur un fond d'émail bleu semé de fleurs de lys désigne du

 doigt l'inscription dédicatoire, chaque lettre de cette inscription étant incrustée 

d'émail bleu et les lignes séparées par un filet d'émail rouge, .

 Posée sur un socle tournant il faut viser l'instant où la vierge vous fixe de son

 regard bleu clair souligné d'un point noir, comme celui de son Fils.

 Les émaux champlevés  bleus,  rouges et turquoise sont remarquables.

 


Sur les faces latérales du socle figurent St Pierre, jeune et imberbe avec une

 couronne de cheveux autour de la tête, il tient dans sa main droite deux clés,

 dans la gauche un livre. 

 


 Saint Paul , drapé dans une tunique, arbore dans la main gauche une épée à 

 quillons concaves, instrument de son supplice.


L'article ci-dessous peut nous éclairer sur cette institution qu'est "la sauveté"


https://www.2a31.net/pb_numerisees/pb_159_txt.pdf


https://www.francebleu.fr/culture/patrimoine/la-sauvetat-dans-le-puy-de-dome-

 petite-cite-de-caractere-r-d-auvergne-1598022060 


https://www.lamontagne.fr/sauvetat-63730/loisirs/la-sauvetat-puy-de-dome-le-chant-de-l-eau-et-des-hirondelles-dans-une-ambiance-medievale_13602857/

 Un passage à Montpeyroux sans photos avant de continuer ma route.

                           https://www.youtube.com/watch?v=fdjhypJ00sM

 visite de la boutique de laves émaillées très séduisantes !!!

https://www.issoire-tourisme.com/commerce-artisanat/lile-o-pierres/

mardi 26 octobre 2021

Sanctuaire gaulois de Corent

 Je n'en étais pas très loin et il était impératif de faire le crochet ... quand on est 

passionné par tout ce qui concerne "nos ancêtres les gaulois" !!

https://www.academia.edu/36807574/Les_b%C3%A2timents_de_Corent_63_et_les_structures_excav%C3%A9es_associ%C3%A9es_Master_2_VOLUME_II?email_work_card=view-paper

pas loin de Gergovie non plus mais je n'en avais pas le temps.

https://www.academia.edu/15302658/Acquisition_gestion_usages_et_statuts_de_l_eau_en_milieu_urbain_l_exemple_de_l_oppidum_de_Corent?email_work_card=view-paper
 




















https://www.youtube.com/watch?v=kxRGJZydZwc





https://www.academia.edu/17354860/Le_troph%C3%A9e_de_Corent





https://wwhttps://halshs.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/749372/filename/Pernet_2010_Armement_et_auxiliares_gaulois_.pdf





lundi 25 octobre 2021

Saint -- Saturnin

 Ce n'est pas "niché" mais perché, lui aussi  sur son promontoire basaltique,  ce 

village est l'ancien fief de la famille de la Tour d'Auvergne  remarquable pour son

 église du XII ème siècle et son château royal que l'on peut  visiter et remarquable

  pour son architecture  militaire du Moyen Age, triple enceinte, remparts, tours à 

créneaux mâchicoulis et douves.

 (fermé ce jour-là je ne l'ai vu que de loin ) 

 https://www.chateaudesaintsaturnin.com/fr/chambre-d-hotes-auvergne

 Remontons quand même au temps où  Madelaine de La Tour d'Auvergne en était

la suzeraine, cousine de François Ier,   elle épousa Laurent II de Médicis .Ils

 donnèrent naissance à  Catherine laquelle se maria avec Henri II de France,  

devenant  ainsi reine de France. Marguerite de Valois une de ses 10 enfants ayant

 épousé Henry IV était dame de Saint Saturnin. Comme nous l'avons déjà vu, plus 

connue sous le nom de Reine Margot, c'est dans ce Château qu'elle entama

 d'abord son exil. Réconciliée avec son ex mari et prise d'affection pour le futur

 Louis XIII  elle lui fait don de ce fief qui de ce fait devenant propriété royale sera 

sauvée des ordres de destruction de Richelieu comme ce fut le cas pour Usson.

 Le village est charmant dominé par son clocher octogonal le mieux conservé 

d'Auvergne ; l'église est plus simple que celle de St Nectaire.

 Simplement décorée de cordons de billettes, de modillons à copeaux, égayée par 

une alternance de claveaux de basalte et d'arkose.  Le maître-autel en bois doré 

est marqué aux chiffres d' Henri IV et Marguerite de Valois; autrefois dans la

 chapelle voisine maintenant disparue.






















                

  Cette remarquable fontaine, creusée dans la lave devait faire partie du château
























http://auvergne-centrefrance.com/geotouring/patrimoi/roman/eglise-saint-saturnin.html

 Vous vous voulez sûrement voir les éléments de l'église classés aux monuments 

historiques de France : cette belle tête du Christ sculptée en pierre

 la vierge du XII ème siècle présentant elle aussi les mains démesurées


                                  et la pieta

 une dernière vue

 


https://www.youtube.com/watch?v=RUugfoIUntw

https://www.youtube.com/watch?v=1nK1HsG2nHc


dimanche 24 octobre 2021

Chapiteaux de l'église de St Nectaire

 









































 et on repart dans les hauteurs !!! ça tombe bien pour un dimanche...








































               petit échantillonnage sur les 103 chapiteaux

pris au téléobjectif


 

 Ce dernier pas le plus fin,  je pense que vous arrivez maintenant à faire la 

différence de ciseau de sculpteur.

                          https://journals.openedition.org/imagesrevues/1611

           et pour en savoir plus

https://books.google.fr/books?id=RNgw5fJkwlUC&pg=PP15&lpg=PP15&dq=sculpteurs+auvergants+au+XII+%C3%A8me+si%C3%A8cle&source=bl&ots=xMUOFaCYFJ&sig=ACfU3U2uL9I2Yw8zwE7zzpQyBk0TS0D91Q&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiGpJWp6OLzAhUQy4UKHRweBkUQ6AF6BAgXEAM#v=onepage&q=sculpteurs%20auvergants%20au%20XII%20%C3%A8me%20si%C3%A8cle&f=false


samedi 23 octobre 2021

Saint Nectaire

 Les Romains y sont venus avant moi, toujours avides de thermalisme, ils

trouvaient là  un marais salé issu de 20 sources salées avec un biotope maritime 

comportant des plantes "halophiles" ; mais ils n'étaient pas les premiers, au 

néolithique les habitants du lieu ont enterré leurs morts dans 6 mégalithes; une 

raison de plus pour que Nectaire disciple de Saint Austremoine vienne y finir ses

 jours. Mais vous pouvez aussi y aller pour un des meilleurs fromages d'Auvergne

 ... le Saint Nectaire. Mais je ne vais pas vous en faire la promotion et plutôt visiter

 un joyau de l'art roman, et pour se faire emprunter les propos  plus poétiques 

d'Henri Pourrat.

                         https://www.henripourrat.fr/

L'église de St Nectaire est construite en 1150 sur le mont Cornadore en bordure

 des Monts Dore et de la vallée de la Couze Chambon; plusieurs éléments la font

se classer parmi les édifices majeurs du roman auvergnat : vous venez de visiter

Saint Austremoine à Issoire et je vous emmènerai aussi à Orcival.

 Elle se distingue par la présence de  103 chapiteaux qui ont conservé leur 

polychromie et racontent  aux chrétiens du XII ème et à nous aussi  les épisodes

 de l'Ancien Testament, du Nouveau,  de l'Apocalypse, des miracles de Saint

Nectaire ou simplement d''un bestiaire plein de charme et de fantaisie.


" Il fait bon faire route au milieu des emblaves qu'encadrent des hauteurs pareilles à des pontons. Dans ce val tout vert, de pas en pas, surgissent des cairns, des amas pointus de laves sous les cimiers de deux ou trois pins. On ramasse des bombes, en fuseau de pâte tordue par l'explosion, tournée au jaunâtre,ou au gris torréfié, ou au rouge encore ardent. Certaines sont biscornues comme des souches, certaines mamelonnées et trouées comme des morilles. Ces parages sont l'expression la plus récente de notre vieux volcanisme; et cela fait un coin d'une singularité si charmante qu'on le met à jamais dans ses souvenirs. Sachapt, au milieu de ses pinières, est un village quasi trop pittoresque. Autant de désordre et sans doute plus de boue qu'il n'est souhaitable.................................................

Tu trouveras partout des fontaines, et même _voit la croix de saint Roch, en fer fleuronné sur sa pierre levée_ des restes de dolmens ou de menhirs. Puis, par une pente où pins et genièvres s'agrippent, et par un chemin emboué, malaisé, rapide, tu rejoindras Saint-Nectaire les Bains.

Certaine année, j'ai passé ici quelques jours de printemps. A Saint Nectaire d'en Bas ou des Bains, des tuyaux de ciment, des parpaings, des poteaux, encombraient dans la paille les bords de la route. 

Les maçons en gris, les plâtriers en blanc, les plombiers en bleu s'activaient. Les jardines déserts allaient repeindre leurs balustrades, leurs passerelles. Le dolmen sis au milieu des parterres et des pavillons d'un parc privé, comme une hache de silex au milieu des bibelots d'une vitrine, s'apprêtait à reprendre son air des cartes postales. Les cèdres, les sièges rustiques, la tour que ceint un escalier en spirale, et ces cases sauvages qui sont les vestiges d'une cité néolithique allaient retrouver leur importance saisonnière. Les hôtels étaient encore fermés, et la chapelle des baigneurs. Mais on sentait que les grands Thermes, les Bains Romains, le Casino, procédaient à leur toilette.

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Mais la route noire se faufile vers l'amont, escortée de maisons, surplombée de pins en houppes, puis plus au large sur les prés.

Tout à coup, sur son mont Cornadore, d'une magnifique allure architecturale avec ses plans nus, ses arêtes nettes, mais bien décorée d'arcades de mosaïques, voici l'église de Saint-Nectaire- le -Haut.........................................................

Il y a à Saint Nectaire vingt-quatre sources, d'autres disent quarante, d'une véritable lymphe minérale, qui fait merveille pour l'albuminerie... et puis aussi des sources pétrifiantes d'art. Ici on remonte aux premiers âges du monde. Avant même la cité néolithique existait une ville des fades composées de quelques grottes.On parle des Celtes, d'un temple dédié au soleil _ bonne précaution dans ces régions pluvieuses _ (ah ah !!)  puis des Gallo-Romains, qui bâtirent les piscines. Saint nectaire et ses compagnons saint Baudime et saint Auditeur, envoyés d'Issoire par saint Austremoine, vinrent au III ème siècle évangéliser le pays. Il paraît que lors des incursions des Normands, les grottes furent agrandies pour former le sous-sol d'une forteresse.

Sur sa plate-forme l'église se présente ainsi qu'une statue aux quatre points cardinaux. Un dallage irrégulier l'entoure. Sur ses murs couleur des choses éclate un lichen jaune d'or, et comme sur l'humilité se pose la sainte gloire. On l'a dit l'un des monuments les plus complets du style roman auvergnat. Faut-il admirer ou simplement trouver curieux cet intérieur compliqué, enfantin mais touchant?

Les chapiteaux, historiés d'après les évangiles ou la vie de saint Nectaire, sont parlants et barbares. M. le Curé, une gaule à la main, les explique parfaitement et fait voir ses richesses. La plus importante est le buste de saint Baudime, une oeuvre limousine, en cuivre plaqué dur chêne, aussi antique que l'église..."

                                        Henri Pourrat 1935

                 https://www.youtube.com/watch?v=ewPFLbP4ubY

 

 

Cette ravissante vierge se distingue par des mains démesurées pour mieux 

protéger son fils ; mais nous reverrons d'autres statues présentant la même

 caractéristique.



                   https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02115562/document


                                                                                                   à suivre
































 




vendredi 22 octobre 2021

Châteaux d'Usson et de Murol

 Ils devaient être bien redoutables, ces seigneurs d'Auvergne, pour que Richelieu

 fasse démanteler le château d'Usson, sans égard pour le souvenir de Marguerite

 de Valois, épouse d'Henry de Navarre et plus connue sous le nom de Reine

 Margot, enfermée là  par son roi de mari pour la faire plier et accepter le divorce.

 

 (pas besoin de Nostradamus pour me prédire ce qui va me tomber dessus le lendemain )

 

 Elle eut tout le temps comme moi de perdre son regard sur les confins de ce beau

 pays tout en ne perdant pas ses habitudes de séduction,  y faisant succomber le 

marquis de Canillac, son geôlier.

On ne peut plus ici, que, penchée à la fenêtre, se remémorer la page sanglante

 des guerres de religion, souvenirs favorisés par un couchant d'une splendeur 

inégalée.

 


 





 

















 Margot était pour ainsi dire chez elle en Auvergne puisque sa mère Catherine de

 Médicis était fille de Madeleine de la Tour d'Auvergne et comtesse d'Auvergne à 

la suite du décès de sa tante Anne d'Auvergne en 1524.

Construite par le duc de Berry cette forteresse était réputée imprenable,  le duc

 de Berry son concepteur avait fait graver sur son entrée "Garde le traître et la

 dent".!

 Louis XIII en personne (le fils d'Henry IV ) était venu en personne assister à sa 

destruction en 1634.

Bref, Margot n'accepta son divorce qu'à la mort de sa rivale, Gabrielle d'Estrées 

ne voulant pas, comme elle le soulignait dans une missive à Sully, voir à sa place 

'une telle décriée bagasse " !

 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36525r/f21.item.texteImage

 

Ah ! Murol, j'ai revu en pensée la tour de Babel  peinte par Breughel 

 une base  polygonale  sur un promontoire basaltique.

tableaux-religieuses - Tableau -La Tour de Babel- - Bruegel

 Guillaume II était parait-il un maniaque de l'art défensif à la fin du XIV ème siècle

il avait encore renforcé le dispositif de Bertrand de Murol bien antérieur au XIV

 ème siècle.

 


 Grelottant sous les averses, le brouillard et le froid, sous les parapluies,  attendant

 vainement un geste charitable de la billetterie,  oui je suis entrée, j'en ai  fait le

 tour et ne suis pas montée, redoutant les escaliers glissants et pour la vue !!! 

j'avais eu ce qu'il fallait la veille ! 

 le brouillard s'était un peu dissipé


https://www.youtube.com/watch?v=YuVST3P9ACE

https://www.youtube.com/watch?v=YGNgnc3zxmU

https://www.laveissiere.fr/userfile/Histoire/comte_d_auvergne.pdf

En 1935 on disait Murols...

 "  Nous sommes montés au château. Au bout des pentes talussées, sur

 son mont de basalte, il assoit un formidable système de murailles

 rondes où s'accrochent, haut en l'air, des échauguettes.

 Le vent s'était levé. La côte n'en finissait plus. le chemin de

 pierres roulantes et d'eaux courantes grimpait le long d'un parc.

 Des murettes l'accompagnaient, faites de laves posées par lits, que

 soulignaient des cordons de mousse. On atteignait enfin les remparts

 obliques. A la base des tours, des trous de meurtrières vous 

regardaient de leur oeil de cyclope. Je me rappelle l'odeur, si verte,

des églantiers mouillés qui dépliaient à peine leurs pousses. Je ne

 sais pas s'il est une odeur qui ait plus de fraîcheur sous le ciel.

Nous avons tourné autour de la citadelle, plantée là à neuf cent

 vingt-neuf mètres. Tout un pan croulant était garni d'une sorte de

 réséda rustique.De fameux blocs de murs, surtout du côté du ponant!

Du rocher même partent les assises brutes, bâties de blocs éclatés.

Dans leur masse s'enracinent les broussailles et les ouvertures aux 

grilles arrachées sont à demi bouchées de groseilliers sauvages.

 D'autres murailles seraient moins antiques, couronnées de mâchicoulis

 plus recherchés, égayés de fenêtres cintrées à encadrements clairs.

Là c'est le baron à heaume et à haubert, armé du large glaive ; ici le

 chevalier en casque à visière, en armure à brassard, appuyé sur la

 lance du tournoi. Là on lit la Chanson de Roland, ici les Chroniques

 de Froissard.

Que d'avancées, de retours, de courtines, de voûtes. Et tout cela avec

 des parts démantelées, des tours partagées montrant leur carcasse 

rompue. Du beau côté, côté de jour on voit se lever la façade, percée

 de baies à meneaux, d'un élégant logis. Ces ruines-là, elles portent

 la dague et la rapière, la chaîne d'or et la fraise à godrons.

 Les armes des Estaing, écartelées de celles de Murols, timbrent la 

grande porte....................................................

 Nous vaguions donc autour de cet énorme polygone, cherchant la

 brèche. A l'angle se dresse entre les délabres le donjon rond et nu.

 Il paraît qu'on a vue, de là-haut, sur toute cette histoire de pics,

 de cols, de tables basaltiques, de gorges, de lacs, de forêts, de

 communaux, et jusqu'à la Limagne."

                                       Henri Pourrat 1935