Nous changeons donc de rive pour rencontrer en premier lieu, dominant le
confluent du Rhône et de la Gère, les vestiges de l'abbaye fondée au VI ème
siècle sur des soubassements gallo-romains. L'exposition "Théâtre en scène" vous
y accueille (vous pouvez d'ailleurs encore la visiter jusqu'à la fin du mois).
https://www.unidivers.fr/event/exposition-theatre-s-en-scene-cloitre-saint-andre-le-bas-musee-cloitre-saint-andre-le-bas-2021-09-17/
Ce quartier de Saint-André-le-Bas fut particulièrement prospère, préalablement
"bourg des Hébreux" où la communauté juive s'était implantée jusqu'au moment
où le futur Louis XI ne l'en chasse en 1452. Au chevet de l'église Saint-André-le-
Bas, sur la place de l'Orme (arbre qui figure toujours sur les armoiries de Vienne)
était installée une table de changeurs auprès de laquelle on bénéficiait d'un droit
d'asile, Il symbolise les libertés communales acquises en 1225. Cette abbaye
conserve toujours son cloître où se mêlent les influences antiques (chapiteaux
corinthiens) et l'imagerie médiévale avec ses bestiaires fantastiques.
L'abbaye demeura très puissante au XIII ème siècle grâce aux revenus importants du monastère provenant de ses terres mais aussi des droits perçus sur les
églises. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k73396t/f53.item.texteImage
En 1587 la destruction de Saint-Pierre-entre-Juifs entraîne l'affaiblissement de
l'abbaye et dés 1589, les abbés n'y résident plus. La bulle d'union avec l'abbaye
Saint-Pierre où nous irons aussi, entraîne en 1781 la fin de la vie conventuelle.
L'année 1791 lui portera un coup fatal, vendue comme biens nationaux elle abrite
de 1801 à 1814 la loge maçonnique de Vienne.
On peut dorénavant admirer le cloître à la suite des importants travaux entrepris
par l'Etat, la Région Rhône-Alpes, le département de l'Isére et la ville de Vienne.
Le privilège d'être enterré en ces lieux coûtait cher et participait au financement
de l'abbaye ; on peut y retrouver trois épitaphes, inscriptions placées à proximité
immédiate des tombes, une de Constantia du VI ème siècle une autre du Xème ou
XI ème siècle, Samuel, inscription en hébreu et de 1300, du moine et prêtre
Aymon de la Chaîne.
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1942_num_101_1_9288
Où est l'antique et le médiéval ?
Le clocher du XII ème a été restauré dans les années 1980-1990