samedi 18 septembre 2021

Vienne sur le Rhône

 Sans emprunter de voie romaine bien précise,  en naviguant toujours sur les 

petites routes, ce qui permet de mieux connaître un territoire, donc, cap sur 

Vienne en évitant Lyon qui n'est pourtant qu'à 30 minutes et bénéficiait d'un 

accès direct. Agrippa au 1er av J C avait bien fait les choses.

                    http://regardsdupilat.free.fr/Pilat%20Romain.html

 L’itinéraire d’Antonin indiquait que par cette voie, Lyon se situait à 23 milles de 

Vienne, soit 35 kms.

 On l'appelle "La petite Rome" mais auparavant c'est sur la rive gauche que nous 

allons explorer Saint-Romain-en-Gal.

C'est toujours à la faveur d'une construction que ce site a été découvert en 1960;

 du 1er au IV ème siècle ap J C, sept hectares de quartiers résidentiels.


 Quartier occupé depuis le milieu du 1er siècle av J C jusqu'aux, à peu près, les

 années 280 : partie intégrante de l'une des plus grandes villes de la Gaule

 romaine et capitale des Allobroges.

 

 Perpendiculaire au Rhône, le musée aux structures de béton apparaît fortement

 ancré au sol. Il accueille différentes fonctions de la billeterie, aux   salles 

d'expositions donnant sur le site antique,avec boutique et restaurant.

Construit le long du fleuve et sur pilotis, ce bâtiment est une véritable structure 

aérienne et épouse fidèlement le plan d'une domus romaine. Transparent sur

 toutes ses façades, il est placé sur le prolongement du pont sur le Rhône qui 

assure symboliquement la continuité entre les deux rives, référence évidente à 

l'unité urbaine de l'époque romaine.

 Pour moi c'était le but du voyage, après Narbo Via et Valence vers le sud,  vu du

 pont

      https://www.youtube.com/watch?v=cA8yqXTogH0

A sa suite toujours vers le sud, la tour des Valois à Ste Colombe construite par

 Philippe VI de Valois, de plan presque carré,  équipée de créneaux et de

 meurtrières, elle signale la force et l'autorité royale face au territoire viennois.

 En effet, en tant que fief du Saint-Empire-Romain-Germanique, Vienne est à 

cette époque encore placée sous la tutelle et l'autorité de l'archevêque.

Philippe VI s'empara de Sainte Colombe, et par lettres patentes du ,

 unit ce faubourg de Vienne  à son royaume, le fortifia et fit construire en 1336 la 

tour dite «des Valois», à l'entrée du pont sur le  Rhône qui communiquait avec 

Vienne, la tour carrée qui existe encore aujourd’hui.

               https://www.vienne.tv/video/tour-des-valois-en-drone/

https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1937_num_96_1_8778_t1_0110_0000_5

https://www.lamontagne.fr/lezoux-63190/loisirs/en-suivant-la-voie-romaine-de-nombreux-sites-auvergnats-a-decouvrir_11533442/

 http://daac.ac-lyon.fr/docs/DOSS_CULT_0812_GAE.pdf

vendredi 17 septembre 2021

Pradelles et Arlempdes

 Que je cite pour y être passée sans m'y attarder . En effet  atteinte par un grand 

coup de paresse à l'idée de tenir encore le parapluie pour la visite de Pradelles : 

c'est donc à la terrasse abritée du seul café de ce village perché sur un 

promontoire que j'ai imaginé les pèlerins ou les visiteurs les plus prestigieux qui 

l'ont traversé , Saint Louis de retour des croisades, Philippe le Bel et plus 

récemment Stevenson lors de son périple .

                Il restait à voir Arlempdes, avec dans sa direction quelques jolies surprises.


                   https://www.youtube.com/watch?v=J-u8FEPyKUY





















La visite de Monastier plus longue que prévu , le temps était compté pour 

atteindre l'escale du soir. 

http://www.auvergne-centrefrance.com/geotouring/patrimoi/chateau/43/chateau-arlempdes.htm


Eglise d'Arlempdes


                    https://www.youtube.com/watch?v=wPTIlekbBlo

https://www.larousse.fr/encyclopedie/cartes/Haute-Loire/1300247

jeudi 16 septembre 2021

Sur les traces de Stevenson

  S'écarter du Rhône pour  repartir sur les routes de l'Auvergne était très tentant et

 parcourir les routes du Velay à la rencontre de quelques uns de ses villages, une

 parenthèse entre les villes romaines de ce fleuve.


  Un trio choisi  pour leurs sites ou leur historique, leur situation ou les édifices 

remarquables, en premier lieu, Le Monastier sur Gazeille qui fut le point de départ

 de l'écrivain écossais  Louis Stevenson accompagné de son ânesse Modestine,

 avant de se lancer sur 220 km de sentiers en 12 jours. Son carnet de voyage, est 

une mine  d'observations, Stevenson targue  ce pays de "Une vraie Pologne 

montagnarde" car il y note son franc parler,  son art de vivre et de bien boire et 

ses  dissensions politiques .... le tout bien français!!

Son abbaye "Saint Chaffre" fut fondée en 480 ap J C et fut l'une des plus

 puissante de France du Xème au XIV ème siècles,  contrôlant près de 237 églises,

 couvents, prieurés répartis  entre la Haute-Loire, l'Ardèche, le Massif central, les

 Alpes, et même la région de Turin en Italie.

Terre aussi de croisades dont seuls une vingtaine sur les 800 croisés  qui y 

participèrent revirent leur sol natal.  La façade de l'église abbatiale est très colorée

 et date du XI ème. L'assemblage en "pain d'épices" est la caractéristique de cette 

région du Velay où se mêlent pierres volcaniques  noires ou dorées.

 

               la nef de style flamboyant est en arkose clalre


 



















                                                                        Le bénitier, deux époques



et l'orgue de 1518 affiche dans la partie haute l'écu de l'abbé Gaspard de Tournon

abbé entre 1504 et 1520. Le décor peint est d'une grande délicatesse :


 https://www.youtube.com/watch?v=mzauJ344y6c

 Et, note nature.....





















Les pierres rivalisent de couleur avec les fleurs .
























Porte du château abbatial : 

https://www.le-monastier-sur-gazeille.net/a-voir-a-faire/le-chateau-abbatial/

                     Les roses trémières se plaisent beaucoup en Auvergne





mercredi 15 septembre 2021

Dans les rues de Valence

 Si je vous parle de pendentif , vous allez penser à un beau bijou suspendu à un

 collier,  il n'en est rien, ce bâtiment que la Révolution a épargné porte ce nom en 

raison de son architecture, suffisamment remarquable pour que Prosper Mérimée 

en fasse le premier monument classé de France. La technique architecturale mise 

en oeuvre consiste à insérer des formes triangulaires (les pendentifs) aux 4 coins

 supérieurs, qui permettront  d'implanter une voûte hémisphérique sur une base

 cubique . Le chanoine Nicolas Mistral en fut le commanditaire en 1548.

 Ce qui l'a sauvé de la Révolution fut de passer d'oratoire funéraire en débit de

 boisson. Et ce jour-là il était très arrosé par la pluie soutenue...


De la cathédrale voisine Saint-Apollinaire, laquelle a beaucoup souffert,  depuis 

sa consécration en 1095 par le pape Urbain, notamment lors des guerres de 

religion, je voulais surtout voir le tympan du XI ème siècle.


 Sans toutefois ne pas oublier un peu de couleur au milieu de la grisaille...



Cap sur la maison des Têtes, précédée par Napoléon Bonaparte qui y était reçu

 comme ami du fils de Barthélémy de Marquet,  propriétaire de cet hôtel

 particulier bâti en 1530 pour le riche consul de Valence Antoine de Dorne. 

Bonaparte était alors l'élève de l'école d'artillerie de la ville, comme lieutenant en 

second, il y fut paraît-il très heureux !... Une vaste fresque lui est d'ailleurs 

consacrée,

               Rentrons dans cette maison des Têtes


 dans ce corridor décoré de bustes en médaillon, ce sont des empereurs et 

philosophes antiques, qui ont donné ce nom à cet édifice.



    dans la cour les fenêtres s'ornent d'angelots ou de lions





 
































Rue Bonaparte, la maison Dupré-Latour   de 1522 a abrité la famille Genas, riche 

du commerce du sel. La porte d'accès à son escalier à vis  est une des plus belles

 de France.



Ne quittons pas Valence sans évoquer son port fluvial de 480 anneaux à une

 journée de bateau de la Méditerranée.

                          https://www.youtube.com/watch?v=S4IoJZjEURo


mardi 14 septembre 2021

Philippe Favier : Folio n° 2

 

  La Normandie en guerre : 2017

Folio n° 2

Ainsi soit l'île

L'île au trésor fut le premier livre sans images que je dévorai, et qui me le rendit. La disparition des images fait un bien immense à l'imaginaire ; sans aucun doute, le vélo dont parle Paul Morand fut pour moi ce roman de Stevenson. La famille Mahuzier prit le relais ; je perdais en littérature, soit, mais je gagnais en kilomètres. Grâce à eux je fis dix fois le tour du monde sans bouger de la chambre que nous partagions à quatre (Xavier de Maistre avait bien de la chance).

J'ai depuis dessiné de nombreuses cartes, réelles, imaginaires ou tendres. Ma plus grande excursion à ce jour fut celle entreprise au sein du navire amiral MAC (Lyon) ; une Géographie à l'usage des gauchers  de plus de quatorze mois, dans le secret des soutes, sous les regards confiants et attentifs de deux Thierry, Raspail  et Prat.

La Chambre vermillon qui n'a rien à voir avec les Secrets de la mer Rouge, n'existerait pas sans l'aventure lyonnaise ; en effet c'est dans ce musée inouï que je réalisais ma première installation. Je n'aime guère ce genre de démonstrations, en général plus volumineuses que lumineuses, mais je dois avouer que c'est assez drôle à réaliser et suffisamment spectaculaire pour qu'on se compromette temporairement.

 Elle fut imaginée en 2007 au château de Villeneuve à Vence, lieu magique à l'époque. J'avais grâce à mon séjour au MAC, observé que je pouvais créer en dehors de ma ville natale... Ce que je fais depuis cette date. 

 

                                                             Philippe Favier 2020 

 https://www.et-alors.org/dossier-dans-hors-murs/Philippe-Favier.html

             Vous trouverez la suite de ces folios sur le site suivant 

https://www.museedevalence.fr/sites/default/files/medias/folios_favier_bd.pdf

Le folio n° 8 vous entraînera parmi les Moumines de  Roger Gustafsson


  En ce qui me concerne je vous invite à ma suite, encore à Valence

avant de poursuivre mon voyage.

 

lundi 13 septembre 2021

Philippe Favier : Folio n° 1

                          http://i-ac.eu/fr/artistes/555_philippe-favier

  Langueurs et pointes 1985

 Folio n° 1 

19 rue St Jean

"Mon premier atelier n'était pas plus grand que cette table, j'avais peint le sol en blanc pour attirer la lumière dans ce fond de cour. Pourtant ce n'est pas là que sont apparus les cinq dessins au stylo-bille qui changèrent ma vie. Ces derniers naquirent en août 1980 dans le secret d'un garage anodin, comme les Beatles, Apple et quelques autres.

 En revanche c'est dans ce lieu magique que j'ai découpé et composé mes premiers collages : Champ de choux-fleurs à Chambourcy, 30 mai, Bataille d'Athérines, etc

C'est dans cet atelier, surtout, que se fit ma première rencontre avec Bernard Ceysson. Vous l'aurez perçu, ce lieu frôlait le minuscule, aussi est-ce assez logiquement que ce prestigieux conservateur écrasa mon unique sculpture sur épingles, malicieusement installée au sol pour l'impressionner !Forts de ce premier contact, une sorte de "Paraboot-pacte" se scella entre nous. Jacques Beauffet vint nous rejoindre quelques minutes après l'impact. Nous étions en 1981, 19 rue St jean, Saint Etienne (42)

A quelques pas de là se trouvaient les Beaux-Arts ; il me faudra six mois   de patience et un brin de ruse pour rencontrer Daniel Abadie qui y donnait_ sans notes_ des cours magistraux. Avec l'audace qui sied aux parachutistes débutants, je me permis de lui soumettre furtivement un travail dont l'importance à mes yeux n'avait d'égal, je le crains, que son gigantesque inintérêt. Je crois que mon culot naïf et souriant l'étonna ; avec une gentillesse véritable, une finesse exceptionnelle teintée de son ironie ravageuse, il réussit en quelques minutes à désarmorcer le conceptuel forézien qui naissait en moi. Ce fut une des rencontres les plus déterminantes de ma vie.

Daniel Abadie est un des rares, avec Bernard Ceysson, Guy Tosatto et Thiery Raspail, qui crurent en moi dès le début et jusqu'à aujourd'hui. Je leur dois d'être ici, comblé par la force que leur confiance m'a donnée, honoré par les prestigieuses expositions qu'ils m'ont offertes et bouleversé à tout jamais par leur indéfectible amitié."

                https://www.youtube.com/watch?v=4hDkO5afUvA

 https://www.youtube.com/watch?v=8si3zfocQX8

 https://www.lejournaldesarts.fr/expositions/philippe-favier-dans-toute-son-envergure-152055

 

dimanche 12 septembre 2021

All-over : Philippe Favier . Musée de Valence

 A quoi vous attendez-vous? ou le connaissez-vous déjà ? et cette formule 

proposée par le musée de Valence ? 

Trois questions auxquelles j'ai répondu par la négative, pire encore  !!! par un

 certain désintérêt, sur place trop occupée à suivre mon fil personnel.

Je me rattrape et à l'issue de la consultation de ses  Folios,vous aurez au moins 

fait connaissance avec cet artiste . Vous ne cheminez pas dans les très 

nombreuses salles de ce musée en y découvrant sa "patte" mais vous aurez déjà 

au moins une idée de cette formule inaugurée par le musée en  2019 en invitant 

Gerda Steiner et Jörg lenzlinger.

On présente Favier comme" inclassable " mais il est si sensible à toute forme d'art 

qu'introduire ses ouvres au sein du musée et des différentes périodes de l'art 

semble tout à fait approprié. Alors! on se lance !!!

 Ce qui tout d'abord  a provoqué mon intérêt, dans la salle d'André Lhote.


 




     


 

   Voilà pour les photos sur place


               https://www.museedevalence.fr/fr/philippe-favier-all-over-1


           On attaque le Folio n° 12  : Les jeux sont faits.



" J'ai un frère qui ne rêvait pas du même côté que moi. Il partait très loin et même si j'avais pu un instant imaginer l'accompagner, il partait tout seul. J'ai dû composer sans lui cette partition indéchiffrable de l'enfance et, d'évidence, je pris goût à la solitude et aux opéras ludiques qu'elle m'offrait.Il n'y aurait eu ces interludes scolaires, j'aurais joué de l'aube au crépuscule : mais impossible d'échapper aux betteraves rouges de la cantine et aux néons d'autopsie des salles de classe. on ne dit pas assez que le plus supportable dans l'année scolaire reste les derniers jours, quand le maître devient sympa comme un prof de gym et qu'il nous laisse... jouer.

Je détestais ce qui se jouait à plus de moi, à deux naissent les compromis, quant à trois, le risque qu'il y ait un "collabo" devient impressionnant . Imaginez que pour ces broutilles sans enjeu, j'abandonnais mes troupes dans un bordel monstre ! Diên Biên Phu à deux pas des toilettes !

Il me fallait toutes les vacances pour effacer ces jours interminables ; c'est dire qu'elles devenaient trop courtes pour oublier la rentrée. Revenir à l'école, c'était revenir sur terre et mon monde n'était pas de cet épiderme là. Il était de nulle part, ce qui laisse une jolie marge.

J'ai profité de mon enfance pour apprendre à jouer, rien de bien extraordinaire jusque-là. Il me semble toutefois qu'il y avait dans le sérieux avec lequel je m'appliquais à le faire, une prescience des temps à venir. le pressentiment qu'il serait indispensable de savoir jouer quand les choses sérieuses commenceraient, car elles commenceraient.

L'enfance c'est quand tous ceux qu'on aime sont vivants ...La disparition de ma grand-mère aura définitivement et profondément brisé quelque chose. Elle emportait avec elle le bon Dieu et le père Noël. J'appris brutalement qu'on pouvait mourir le jour de Noël et que le bon Dieu était infoutu d'empêcher ça.

Depuis, il me semble que dans mon atelier je joue. je ne joue pas pour jouer, non, je joue vraiment, infiniment. En jouant, je rêve que je me joue de tout et si possible un peu du reste, parce qu'ici, voyez-vous on meurt à Noël."

                                                Philippe Favier 2020