et plus précisément de bois en attendant de revenir vers la pierre,
non moins remarquables.
Toutes ces sculptures sont issues de cette zone pyrénéenne de la Catalogne mais
j'ai eu la surprise de retrouver un christ de la même époque, à l'autre bout de la
chaîne pyrénéenne aux Musée des Beaux-Arts de Bilbao.
Tout d'abord les premiers au MNAC :
Les sculptures romanes ont occasionnellement la fonction de reliquaire.
C'st le cas de cette sévère image du Christ, au dos de laquelle on découvrit en 1952 une petite cachette avec plusieurs paquets de reliques. Il y avait aussi des fragments de parchemin dont l'un d'entre eux portait la date de consécration de cette oeuvre, 1147, ce qui permet de la dater précisément.
Une représentation comme celle-ci d'un crucifié souffrant (Christus patiens) offre une vision douloureuse et humaine de Jésus proche du texte évangélique à l'opposé du type en majesté qui au contraitre fait allusion à la nature divine du Christ.
Et voici le Christ de Bilbao
J'ai été très admirative de cette descente de croix, très stylisée.
Les descentes de croix catalanes ont la singularité d'inclure les figures des larrons crucifiés aux côtés du Christ.
Dans le groupe de Taül se trouve précisément celui du bon larron.
Sont présents, Marie et d Joseph d'Arimathie qui soutient le corps de Jésus mort, mais les personnages de droite sont manquants, Saint Jean, Nicodème et le mauvais larron.
L'expression très poignante du Christ, les bras articulés, les pieds croisés, cloués d'un seul clou font preuve d'une chronologie plus tardive, ou que la sculpture fut l'objet d'une transformation drastique à une époque ultérieure
On retrouve à deux pas une sculpture très certainement du même artiste :
N'étes-vous pas surpris par cette coiffe peu courante ?,
personnages hiératiques bien loin de ces Vierges assez frutes,
pourtant de la même époque .
Celle-ci a perdu sa couronne
La Mère de Dieu de Ger est la première d'une série assez vaste d'images de la Vierge, issues de la Cerdagne.
C'est une représentation typiquement romane marquée par une représentation frontale où la Vierge apparaît comme "Trône de la Sagesse" avec l'Enfant assis sur son giron.
.
Elle est vêtue d'un manteau du mode chasuble sacerdotale qui accentue sa valeur symbolique comme métaphore de l'Eglise.
A l'origine ces deux figures portaient une couronne comme le laissent voir les irregularités et les retouches de la partie supérieure des têtes
Petit retour en arrière pour une fresque d'Engolasters
Les confusions ou assimilations iconographiques ne sont pas étonnantes dans la peinture romane.
Ainsi dans la décoration de cette abside nous ne pouvons qu'être surpris par la substitution de l'ange symbole de l'évangéliste Matthieu en Tetramorphe pour une représentation de Saint Michel au moment de vaincre le dragon.
Le reste de l'iconographie suit le shéma habituel.
Le Christ en majesté dans la voute absidiale et une version réduite des apôtres dans la partie inférieure.
En ce qui concerne le style les peintures d'Engolaster, elles sont voisines de la proche église de Santa Coloma d'Andorre.
http://visitandorra.com/es/cultura/iglesia-de-san-miquel-d-engolasters/
Probablement élaboré dans l'entourage artistique du Monastère de Ripoll
l'emblématique "Majestat Battlo"
est l'exemple même de la représentation du Christ triomphant
en Majesté dans la sculpture romane catalane.
Cette scène iconographique qui a pour référence la plus connue "Volto Santo" de Lucca en Italie, montre la victoire du Christ sur la mort :
représenté les yeux ouverts toujours vétu luxueusement, ici avec une décoration orientaliste.
Sous l'actuelle couche de polychromie on en a découvert une autre, antérieure au dessin identique mais avec d'autres couleurs à base de jaunes et de verts.
La Garrotxa étant cette région volcanique de Catalunya.
(anciennement)
Quelques vues de la Garrotxa prises il y a quelques années
où l'on retrouve une autre descente de croix, à San Juan de las Abadesses