Les fabrications du verre, déjà au V ème millénaire avant J C en Syrie vont évoluer au cours des siècles.
Nous avons vu que les premières perles opaques et colorées que l'on retrouve même en Afrique vont être suivies au II ème millénaire par les premiers vases primitifs roulés sur un noyau de sable, en Mésopotamie.
Et il semble que ce soit Thoutmosis III qui ramène de ses campagnes militaires, quelques verriers parmi ses prisonniers.
Si on connaît le verre moulé, le verre mosaïque ou le verre taillé c'est l'invention de la canne de verrier au Ier siècle avant J C qui va révolutionner l'art de traiter cette matière : le verre soufflé.
La stupéfiante histoire des verriers de Murano prisonniers de leur île au XIII ème siècle mais qui finiront par s'en échapper pour devenir en Europe des maïtres verriers à part entière, en Bohême, en France aux Pays Bas, préfigure celle de l'invention en Angleterre au XVIII ème siècle du cristal.
Collection privée Copyright Isarde
Mais les verriers ne sont pas à cours d'inventions en Bohême apparaissent les verres de hialite noir, le lithialin et au XIX ème siècle en France ce sont Baccarat, Saint-Louis, et les charmantes "opalines".
Tout comme pour les bijoux, les verres et cristaux suivront la mode, Art Nouveau, Art Déco avec Lalique et Martinot.
Vous savez que je suis une habituée,des Biennales de Carmaux et je vous ai toujours fait un compte rendu des dernières inventions.
Matériau trés "écologique" puisque la soude était obtenue par lessivage d'algues marines et la potasse de cendres de feuilles d'arbres.
Pour les couleurs c'est un arc-en-ciel de vert, bleu ou jaune avec le fer, d'autres verts bleus ou rouges, avec le cuivre, de bleu, avec le cobalt, de rouge vif, avec l'or, de violet avec le manganèse et le nickel mais encore d'autres verts avec le chrome et l'urane et le beau jaune du cadmium et le souffre etc.
Collection privée Copyright Isarde
Collection privée Isarde.
Le verre est gravé à l'aide d'une machine à pédale au XVI ème siècle puis pour la taille c'est la force hydraulique qui est employée, quant au moulage ce sont les Etats-Unis qui l'inventent en 1827.
Les fouilles archéologiques permettent de percevoir les échanges dans le monde romain, de la Syrie en passant par Chypre ou Alexandrie.
Les emballages devaient être très soignés pour protéger toutes ces cargaisons.
C'est en cela que l'on peut constater que l'art est universel, que c'est tout ce qui peut rester du génie humain une fois qu'il s'est combattu, éliminé ; l'art, seul, est encore là pour nous parler de ces artistes, de ces peuples, si vous préférez.
Belle transparence de ce bloc de cristal qui adopte le papillon de la nappe comme fond.
Je dois aussi évoquer le verre" sandwich or" où une feuille d'or se trouve emprisonnée entre deux couches de verre; puis aussi, le Millefiori.
https://www.google.fr/search?q=millefiori&biw=1855&bih=953&tbm=isch&imgil=_w3_lMboiCdPVM%253A%253BiYbiAAZFgLDscM%253Bhttp%25253A%25252F%25252Fblogs.henrico.k12.va.us%25252F21%25252F2014%25252F03%25252F13%25252Ffinding-millefiori-and-venetian-glass-8004%25252F&source=iu&pf=m&fir=_w3_lMboiCdPVM%253A%252CiYbiAAZFgLDscM%252C_&usg=__WgdUtHqj5mbsRQZDPB7szhPfN9M%3D&ved=0ahUKEwir8v-whKHSAhWHthQKHeISBbMQyjcIPw&ei=kB2sWKvqJYftUuKllJgL#imgrc=_w3_lMboiCdPVM:
Les conquêtes d'Alexandre propulsent la culture grecque vers le Proche-Orient: les verriers Mésopotamiens émigrent à Alexandrie qui à son tour exporte son verre de luxe vers l'Italie et jusqu'en Rhénanie.
Cologne au IV ème siècle devient le centre principal de production.
Toutes ces productions atteindront la Scandinavie au VI ème siècle, vases "à larmes (Rüsselbecher, claw beaker), ornés de grosses larmes creuses laissant penser à des coquillages.
Je vous ai déjà montré le vase de Portland que j'ai photographé au British Museum, l'été dernier.
http://www.mediterranees.net/art_antique/oeuvres/portland/
http://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_1955_num_99_1_10362
https://www.youtube.com/watch?v=LLDiJL-oolE
https://books.google.fr/books?id=QKh2lAp6NKIC&pg=PA113&lpg=PA113&dq=vase+Situla+Pagana&source=bl&ots=er4oExIz1a&sig=dTuTd3F_UL77qQ65J0wPpDXUAV4&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiA25y__6DSAhVMbRQKHSTjAKwQ6AEIJDAB#v=onepage&q=vase%20Situla%20Pagana&f=false
http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/collections/dossiers-thematiques/chronologie-du-verre/apres-1945-le-verre-sous-toutes
mardi 21 février 2017
lundi 20 février 2017
du Verre aux Verrières
En effet si je veux traiter le sujet, d'un art déjà excercé par les Pheniciens ,les Egyptiens et bien sûr les Grecs puis les Romains et Gallo-Romains, il faut partir aux sources, commencer par les matières premières.
J'ai déjà évoqué les gentilshommes verriers nombreux dans notre Sud-Ouest, entre autres.
Je choisirai comme illustrations quelques verrières de nos plus célèbres cathédrales.
En effet le terme "vitraux" plus employé au pluriel qu'au singulier, ne l'est que à partir du XVII ème..
Commençons par les" verres ", ils sont nombreux, très nombreux, l'historique et les inventaires royaux... très vastes et le choix sera difficile.
Pour la définition ;
Corps solide et transparent, sonore, cassant et fusible, généralement composé de silice, de potasse ou de soude et de chaux ou d'oxyde de plomb, transformés par la fusion en une masse transparente qui ne se dissout pas dans l'eau, et qui n'est pas attaquée par les acides.
On distingue : le verre commun plutôt verdâtre utilisé pour les bouteilles
le verre semi-fin ou verre de Fougère (sels de potasse et
combustion des plantes de fougère.
le verre cristallin ou de Bohême (carbonate de soude).
Quelques citations parmi les poètes :
Amadis Jamyn en 1575 écrivait à une jolie dame:
Je n'aime l'eau, breuvage trop humide,
Mais quand tu veux que i'e en boive d'autant
Tu prens un verre, et première y tastant,
Tu me le tens à fin que ie le vuide.
Regnard parlant d'un diner que le Grand Condé accepta chez lui, vante la simpicité de
Ces héros, méprisant tout l'or de leurs buffets,
Contens d'un linge blanc et de verres bien nets,
Qui ne reçoivent point la liqueur infidelle
Que Rousseau fit chez lui d'une main criminelle.
Boileau, dans son "Festin Ridicule " (3e satire) raconte plaisamment qu'au moment des "santés"
On a porté partout des verres à la ronde,
Où les doigts des laquais, dans la crasse tracés,
Témoignoient par écrit qu'on les avoit rincés.
Rabelais (Pantagruel liv V, ch.XXXIV)
" Cent formes de voyrres à pied et voyrres à cheval :
cuveaulx, retumbes, hanaps, iadaulx, salvernes, tasses, guobeletz et telle artillerie bachique"
Montaigne (Essais liv. III, ch XIII)
"Je me laisse aller à certaine forme de verre, et ne boys pas volontiers en verre commun, non plus que d'une main commune ; tout métal m'y desplait au prix d'une claire et transparente, que mes yeux tastent aussi selon leur capacité".
Tallemant des Réaux (Historiettes t.IV, p.112) parlant d'u parent du Cardinal de Retz "homme fort voluptueux" dinant chez un de ses amis à cinq lieues de Saint Cloud où il n'y avait pas de verres de cristal, dit à un de ses gens :
"Va m'en quérir un à St Cloud, et ne te soucie de crever le cheval.
Il y va.
Le cheval crève en arrivant, et le valet, en descendant, cassa le verre "
Musée du Louvre
Suivent les énumérations des différentes qualités de verre et leurs fabriques :
Armoiries corporatives des verriers (XVII ème siècle)
J'ai déjà évoqué les gentilshommes verriers nombreux dans notre Sud-Ouest, entre autres.
Je choisirai comme illustrations quelques verrières de nos plus célèbres cathédrales.
En effet le terme "vitraux" plus employé au pluriel qu'au singulier, ne l'est que à partir du XVII ème..
Commençons par les" verres ", ils sont nombreux, très nombreux, l'historique et les inventaires royaux... très vastes et le choix sera difficile.
Pour la définition ;
Corps solide et transparent, sonore, cassant et fusible, généralement composé de silice, de potasse ou de soude et de chaux ou d'oxyde de plomb, transformés par la fusion en une masse transparente qui ne se dissout pas dans l'eau, et qui n'est pas attaquée par les acides.
On distingue : le verre commun plutôt verdâtre utilisé pour les bouteilles
le verre semi-fin ou verre de Fougère (sels de potasse et
combustion des plantes de fougère.
le verre cristallin ou de Bohême (carbonate de soude).
Quelques citations parmi les poètes :
Amadis Jamyn en 1575 écrivait à une jolie dame:
Je n'aime l'eau, breuvage trop humide,
Mais quand tu veux que i'e en boive d'autant
Tu prens un verre, et première y tastant,
Tu me le tens à fin que ie le vuide.
Regnard parlant d'un diner que le Grand Condé accepta chez lui, vante la simpicité de
Ces héros, méprisant tout l'or de leurs buffets,
Contens d'un linge blanc et de verres bien nets,
Qui ne reçoivent point la liqueur infidelle
Que Rousseau fit chez lui d'une main criminelle.
Boileau, dans son "Festin Ridicule " (3e satire) raconte plaisamment qu'au moment des "santés"
On a porté partout des verres à la ronde,
Où les doigts des laquais, dans la crasse tracés,
Témoignoient par écrit qu'on les avoit rincés.
Rabelais (Pantagruel liv V, ch.XXXIV)
" Cent formes de voyrres à pied et voyrres à cheval :
cuveaulx, retumbes, hanaps, iadaulx, salvernes, tasses, guobeletz et telle artillerie bachique"
Montaigne (Essais liv. III, ch XIII)
"Je me laisse aller à certaine forme de verre, et ne boys pas volontiers en verre commun, non plus que d'une main commune ; tout métal m'y desplait au prix d'une claire et transparente, que mes yeux tastent aussi selon leur capacité".
Tallemant des Réaux (Historiettes t.IV, p.112) parlant d'u parent du Cardinal de Retz "homme fort voluptueux" dinant chez un de ses amis à cinq lieues de Saint Cloud où il n'y avait pas de verres de cristal, dit à un de ses gens :
"Va m'en quérir un à St Cloud, et ne te soucie de crever le cheval.
Il y va.
Le cheval crève en arrivant, et le valet, en descendant, cassa le verre "
Musée du Louvre
Suivent les énumérations des différentes qualités de verre et leurs fabriques :
Armoiries corporatives des verriers (XVII ème siècle)
dimanche 19 février 2017
suite de la balade
Je réfléchissais ce matin ..... où allais-je vous entraîner.. ?
mais je n'étais pas encore redescendue : j'ai toujours du mal à retrouver les plaines ; ce qui n'est pas tout à fait mon cas, cependant, puisque je vis à presque 600 mètres.
J'avais oublié de vous dire que j'étais sur les pentes du contre-fort sud du St Barthélémy dominant la route des Corniches au départ du Col de Marmare, d'où la présence des isards.
Pas facile de les photographier d'ailleurs, perchée en haut d'un à pic, le soleil dans les yeux, alors qu'ils ne tenaient pas en place.
J'adore ces immersions dans la nature sauvage quand il n'y a pas âme (humaine) qui vive mais que tout palpite et renaît ; inquiétant d'ailleurs ces alternances de chaleur et de gel dont certains feront les frais.
pas question de trop gesticuler dans ce pierrier pour éviter mon ombre.
J'aime aussi voir que la nature, dans ses hasards, fabrique ses propres sculptures, ici un tronc foudroyé, pauvre animal calciné..
ou bien ce bouquet harmonieux de hêtres, en éventail.
qui disposent artistiquement leurs faines.
Je crois que pour rester dans la lumière, je vais vous entraîner dans les vitraux ou l'art du verre : mais pour cela il faut que j'aille à la pêche de mes dossiers.
Et il y a aussi du travail dans le jardin qui, lui aussi, a une forte envie de démarrer dans ses bourgeons, ses primevères, violettes ou crocus.
sans oublier
les vaillantes qui ont traversé l'hiver,
la rose de Noël et la pensée.
une pensée pour vous.. mes lointains amis ! !
http://www.photosariege.com/article-15564113.html
vendredi 17 février 2017
La nature ; la voilà !
Spendide journée en montagne dans les Pyrénées.
Tout s'éveille, les bourdons, qui trouvent déjà à butiner...
les isards, auxquels j'ai emboité les pattes, non sans mal d'ailleurs,
sur un terrain glissant !! les voir brouter tranquilles bien à l'abri dans leur combe était un grand plaisir.
Traversée d'un couloir d'avalanche, dénué de neige, mais où les arbres décapités gardent leur troncs dévastés ; totems dressés pour longtemps encore.
Aucune intervention de ma part poor ces yeux enfoncés dans la neige où se sont réfugiés des faines de hêtre.
Les carlines qui ont passé l'hiver sous la neige refont surface,
et les premières anémones blanda sortent timidement
A part cela le panorama défile
Mais il n'est pas interdit de faire une petite pause
en regardant les branches à l'envers
et d'envisager un retour quand les ombres commencent à s'allonger
Tout s'éveille, les bourdons, qui trouvent déjà à butiner...
les isards, auxquels j'ai emboité les pattes, non sans mal d'ailleurs,
sur un terrain glissant !! les voir brouter tranquilles bien à l'abri dans leur combe était un grand plaisir.
Traversée d'un couloir d'avalanche, dénué de neige, mais où les arbres décapités gardent leur troncs dévastés ; totems dressés pour longtemps encore.
Aucune intervention de ma part poor ces yeux enfoncés dans la neige où se sont réfugiés des faines de hêtre.
Les carlines qui ont passé l'hiver sous la neige refont surface,
et les premières anémones blanda sortent timidement
A part cela le panorama défile
Mais il n'est pas interdit de faire une petite pause
en regardant les branches à l'envers
et d'envisager un retour quand les ombres commencent à s'allonger
jeudi 16 février 2017
De Christo à Soulages et Léger
Peut-être le plus petit emballage de Christo ........
et toujours l'Outre-Noir de Soulages
Vues sur l'accrochage permanent des céramiques de Fernand Léger
En ce qui me concerne j'ai "décroché" et hormis cette dernière qui a encore "accroché" mon regard, celui-ci se tourne à nouveau vers l'extérieur.
Ce jour-là, il pleuvait et dans le petit jardin qui suit la stèle commémorative du massacre du Rwanda, la pluie glissait sur les ailes du canard.
Comme quoi, la nature n'est jamais bien loin !
http://www.christojeanneclaude.net/projects/the-floating-piers
http://france.fr/fr/agenda/pierre-soulages-outrenoirs-collections-europeennes-rodez
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Leger/ENS-leger.html
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