Il y a lieu, au tout premier abord, de planter le décor ; Narbonne.
Si mes après midi et mes soirées, étaient tout entiers consacrés à ces rencontres, prendre le pouls de la ville était pour moi important ; puis, compléter par la découverte de ses Musées Archéologiques et Lapidaires .
Une multitude d'images, de sujets, d'impressions, de remarques se pressent dans ma mémoire.
Il va me falloir classer tout cela, revenir à l'essentiel et fixer ce qu'il est important de garder à l'esprit.
Toute fraîche remarque, les fantastiques perspectives qu'offrent la 3D ; on peut tout reconstruire avec cet outil et de façon très scientifique sur des bases sûres.
C'est une brassée très complète d'images, confrontée aux conférences et débats que ces rencontres m'ont offert.
Nous avons survolé les lanternons de Chambord (avec un drone) pour comprendre les irrégularités ou anomalies du plan architectural de l'édifice et en cela, plongé dans les calculs de Léonard de Vinci ;
Participé aux recherches d'une cité perdue près d'Angkor, vogué vers l'Amérique avec les Vikings, erré dans les forêts de l'homme préhistorique, plongé en Albanie et vivre avec les archéologues, la découverte de ce qui s'est avéré une ingénieuse fontaine ; repartis sur une autre littoral, celui d'Irun avec l'antique port Oaisso ; participé aux approches archéologiques d'un grand menhir en Bretagne et monté virtuellement sur la totalité du pont d'Avignon.
et j'en passe ; dessiné les merveilles de la grotte Chauvet avec les spécialistes de sa reconstitution, destinée au grand public ... circulé dans une maison Pompéienne aux peintures chatoyantes, exclusivement en 3D.. autant de films de recherches et j'ai vraiment envie de remercier les organisateurs d'avoir ainsi réuni la restitution de tant de travaux.
J'ai été très intéressée par la restauration minutieuse d'une statue de Neptune tout récemment découverte ( lors de travaux destinés à un parking) à Nimes.
Vous pourrez la découvrir dans le nouveau Musée de la Romanité qui va s'ouvrir très prochainement .
Comme vous pourrez découvrir celui de Narbonne qui prend un peu de retard mais vous comprendrez un peu plus tard pourquoi.
J'ai eu aussi le plaisir de rencontrer Jean Guilaine professeur d'archéologie au Collège de France et titulaire de la chaire de "Civilisations de l'Europe au néolithique et à l'âge du Bronze".
Lors de la dédicace qu'il m'a faite de son livre "Caïn, Abel, Ötzi" lui faisant part de ma résidence en Ariège, c'est lui qui m'a fait le plaisir d'évoquer l'Abbé Durand, ce tout premier archéologue dont les découvertes peuvent se visiter dans le petit musée de Vals.( 09).
Je crois que le décor est planté et qu'il ne me reste plus qu'à vous promener.
Encore un peu à Londres les lampadaires qui éclairent l'un des ponts qui passent sur le Canal de la Robine m'ont rappellé ceux du bord de la Tamise.
en fond, la Mediathèque où se déroulaient ces Rencontres.
Canal de la Robine
On a bien souligné lors d'une autre conférence que la fondation d'une ville par les Romains était conséquente de son approvisionnement en eau pure .
Et c'est en l'évoquant maintenant que me revient à l'esprit, cette autre conférence.
Et pour me sentir tout à fait à l'aise je me suis approprié le parcours de la voie Domitia en y projetant mon ombre.( la via domitia traverse la ville par le decumanus maximus, orienté Est Ouest)
après l'avoir parcourue, elle s'appelle maintenant "Rue Droite",
certaines de ces superbes pierres sont usées par le passage des chars
ces vestiges sont conservés sur la grande place
que borde le Palais des Archevêques.
Ceci était donc l'introduction d'une série d'articles que je vais consacrer à ce séjour.
Sensible aux poètes, Narbonne ? il faut le croire . En tout cas, hommage à un des siens.
La chaîne de feu entoure la ville
Les yeux au carré où joue le soleil
Les cheveux brûlés
Le jour qui s'éveille
Tout est installé.
Le bruit rampe à travers le chemin qui s'enroule
Un oiseau retombe au milieu des échos
La feuille se retourne
La bête s'étonne
Rien n'est revenu
On parle
Dans le fond
Au pas qui résonne
Un autre répond
Et sur le bord du ciel
Au fil de la colline
La forêt qui remue
Et bien plus bas
La ville
Tous les murs des rues
La pierre immobile
Pierre Reverdy 1889 -1960http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/reverdy/reverdy.html
Tout proche de ce mur, c'étaient les palmes qui se défroissaient dans l'ombre du matin, auprès de l'écluse ; il m'a fallu me positionner à l'abri du soleil levant, aveuglant, et me placer en contre-jour pour photographier ce mur, prélude à bien d'autres que je vous montrerai.