Vous n'avez pas été sans remarquer que les isards et les aigles sont des emblèmes de la famille.
sceau de mon père.
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La Fleur de l'Isard Blanc
Certaines légendes se blotissent encore dans les foyers de nos chaumières.
Icelles, bâties aux abords de la zone où le hêtre finit et le pin commence, allument toujours les mêmes feux qu'autrefois. Ces feux laissent des cendres pieuses. En sourdine, y veille toujours un tison rouge.
L'âtre, noir à souhait adore son caleil. Suspendu par un crochet de cuivre, le caleil sait marier avec douceur la lumière et la nuit.
Sa niche lumineuse creuse le clair obscur.
Un dos rond, sous un fichu de laine, épaissit ma pénombre.
Le visage de cette femme, bistre, pensif et anguleux, s'aiguise de reflets intermittents.
Elle regarde le mystère des flammes à l'agonie, en lutte avec le voile fin des cendres grises.
Quelque fois, sensible à l'appel des vieux jours, la vieille grand-mère, écrasée de lassitude et de souvenirs, remue les bûches sous les cendres.
Et voici que les bûches mystérieuses mettent en mache la T.S.F ( télégraphie sans fil ) des vieux âges. Les braises vous parlent. Il suffit de savoir les entendre.
Tout gamin, par le truchement d'une aïeule, j'ai appris.
Ecoutez.
Je fouille les cendres avec le crochet de l'aïeule défunte.
La paupière grise d'un tison se soulève et sa prunelle pétille.
Ecoutons-la.
Du Bentefarine au Crabère lors d'une nuit de pleine lune plus belle que le jour, les isards se réconcilièrent avec les aigles. Pour signer cette paix du bec et de la corne, des aigles blancs tournèrent de minuit à l'aube au-dessus des sept montagnes.Trois aigles par pic : vingt-et-un rapaces.
A l'horizon cisaillé du Couserans, se dégagent le Bentefarine, le mont Bouch de France, le Valier, la Barlonguière, le May de Bulard, le Mauberné et le Crabère, ce mont sacré des vieilles chèvres.
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En tout une longueur de quarante-cinq kilomètres.
Les aigles, sous la lumière bleue, suspendent un nimbe de blancheur sur les sept colosses pyrénéens.
Les isards, eux, pour répondre à cette signature aérienne décidèrent d'apposer un gigantesque paraphe sur le flanc des mêmes montagnes et de terminer la cérémonie par un hommage au roi des aigles.
L'hommage deviendrait un rite annuel entre les deux races les plus altières et les plus libres du monde
Toutes les hardes se réunirent.
Les adultes les plus adroits, les plus vites et les plus vigoureux furent choisis.
Bien comptés ils étaient deux cents.
Prit leur tête, le roi des cimes, le seul qui, de la mer latine à l'océan vert, eût un pelage blanc.
Des cornes aux sabots, avait-il été modelé dans la neige ? Ses yeux d'azur se voilaient de cils d'or.
Le 15 août sonnait au calendrier du Temps. Les étoiles, mi-éteintes par la splendeur de la lune, sommeillaient dans les cieux.
En bas, dans les ornières des vallons, la nuit s'écoulait vers la plaine.
Les feux des masures, archipels de constellations tombés dans les ravines, étoilaient les ténèbres.
Au loin, la ville des évêques, Austria la Romaine, incendiée par quelque conquérant, se réverbérait comme un lac de glaïeuls.
Le silence habillait les monts. Des mâts d'or, enfoncés dans les étangs, amarraient la lune au milieu du ciel et tremblaient à peine dans un friselis d'écailles étincelantes, comme si, de là-haut, l'astre nocturne eût tiré sur des cordages bleus........................................................................................
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à suivre
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