mardi 26 janvier 2016

La Fleur de l'Isard Blanc

http://www.ariege.com/decouvrir-ariege/flore-et-faune-sauvageRien qu'avec ce titre vous pensez bien que je vous embarque dans une aventure montagnarde et plus précisèment Couseranaise; une petite préparation préalable pour illustrer cette légende de Louis-Henry Desteil, qui va vous faire vivre quelques instants privilégiés avec les aigles et les isards, et beaucoup de poésie.
Vous n'avez pas été sans remarquer que les isards et les aigles sont des emblèmes de la famille.

 sceau de mon père.




http://reseau-aigles-pyrenees.jimdo.com/




 La Fleur de l'Isard Blanc

Certaines légendes se blotissent encore dans les foyers de nos chaumières.
Icelles, bâties aux abords de la zone où le hêtre finit et le pin commence, allument toujours les mêmes feux qu'autrefois. Ces feux laissent des cendres pieuses. En sourdine, y veille toujours un tison rouge.
L'âtre, noir à souhait adore son caleil. Suspendu par un crochet de cuivre, le caleil sait marier avec douceur la lumière et la nuit.



Sa niche lumineuse creuse le clair obscur.
Un dos rond, sous un fichu de laine, épaissit ma pénombre.
Le visage de cette femme, bistre, pensif et anguleux, s'aiguise de reflets intermittents.
Elle regarde le mystère des flammes à l'agonie, en lutte avec le voile fin des cendres grises.
 Quelque fois, sensible à l'appel des vieux jours, la vieille grand-mère, écrasée de lassitude et de souvenirs, remue les bûches sous les cendres.
Et voici que les bûches mystérieuses mettent en mache la T.S.F ( télégraphie sans fil ) des vieux âges. Les braises vous parlent. Il suffit de savoir les entendre.
Tout gamin, par le truchement d'une aïeule, j'ai appris.
Ecoutez.
Je fouille les cendres avec le crochet de l'aïeule défunte.
La paupière grise d'un tison se soulève et sa prunelle pétille.
Ecoutons-la.
        Du Bentefarine au Crabère lors d'une nuit de pleine lune plus belle que le jour, les isards se réconcilièrent avec les aigles. Pour signer cette paix du bec et de la corne, des aigles blancs tournèrent de minuit à l'aube au-dessus des sept montagnes.
Trois aigles par pic : vingt-et-un rapaces.
A l'horizon cisaillé du Couserans, se dégagent le Bentefarine, le mont Bouch de France, le Valier, la Barlonguière, le May de Bulard, le Mauberné et le Crabère, ce mont sacré des vieilles chèvres.

 http://www.pyrenees360.fr/index.php?/category/Panoramas-du-Couserans

 En tout une longueur de quarante-cinq kilomètres.
Les aigles, sous la lumière bleue, suspendent un nimbe  de blancheur sur les sept colosses pyrénéens.
Les isards, eux, pour répondre à cette signature aérienne décidèrent d'apposer un gigantesque paraphe sur le flanc des mêmes montagnes et de terminer la cérémonie par un hommage au roi des aigles.
L'hommage deviendrait un rite annuel entre les deux races les plus altières et les plus libres du monde

Toutes les hardes se réunirent.
Les adultes les plus adroits, les plus vites et les plus vigoureux furent choisis.
Bien comptés ils étaient deux cents.
Prit leur tête, le roi des cimes, le seul qui, de la mer latine à l'océan vert, eût un pelage blanc.
Des cornes aux sabots, avait-il été modelé dans la neige ? Ses yeux d'azur se voilaient de cils d'or.
Le 15 août sonnait au calendrier du Temps. Les étoiles, mi-éteintes par la splendeur de la lune, sommeillaient dans les cieux.
En bas, dans les ornières des vallons, la nuit s'écoulait vers la plaine.
Les feux des masures, archipels de constellations tombés dans les ravines, étoilaient les ténèbres.
Au loin, la ville des évêques, Austria la Romaine, incendiée par quelque conquérant, se réverbérait comme un lac de glaïeuls.
Le silence habillait les monts. Des mâts d'or, enfoncés dans les étangs, amarraient la lune au milieu du ciel et tremblaient à peine dans un friselis d'écailles étincelantes, comme si, de là-haut, l'astre nocturne eût tiré sur des cordages bleus........................................................................................
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                                                                             à suivre

http://www.ariege.com/decouvrir-ariege/flore-et-faune-sauvage
                        

lundi 25 janvier 2016

Plumes

 J'espère que vous avez largement exploité les annonces des prochaines expositions.

Elles ou ils arrivent tous les quatre ensemble en commando, picorent les miettes que les mésanges bleues ou charbonnières ont détaché des boules de graisse, et repartent ensemble.
 C'était tôt ce matin et le soleil barré par le massif qui me domine n'était pas encore arrivé.

Plus matinaux que les mésanges qui ne viennent que lorsque la température a monté.
C'est ensuite un ballet ininterrompu entre les divers postes de nourrissage, les boules de graisse ou les graines de tournesol. Il est d'ailleurs impossible de les photographier quand elles piquent sur le plat.
Lorsque je suis installée dehors elles n'hésitent pas à me survoler mais il faut que je ne bouge pas même le petit doigt  !

                            Je serais curieuse de savoir où elles nichent.
              J'ai déjà eu deux nichées dans cette maisonette. Les va et vient des parents ont usé la peinture du seuil.

                                                                            

Oh ! les charmants oiseaux joyeux !
Comme ils maraudent ! comme ils pillent !
Où va ce tas de petits gueux
Que tous les souffles éparpillent ?

Ils s'en vont au clair firmament ;
Leur voix raille, leur bec lutine ;
Ils font rire éternellement
La grande nature enfantine.

Ils vont aux bois, ils vont aux champs,
À nos toits remplis de mensonges,
Avec des cris, avec des chants,
Passant, fuyant, pareils aux songes.

Comme ils sont près du Dieu vivant
Et de l'aurore fraîche et douce,
Ces gais bohémiens du vent
N'amassent rien qu'un peu de mousse.

Toute la terre est sous leurs yeux ;
Dieu met, pour ces purs êtres frêles,
Un triomphe mystérieux
Dans la légèreté des ailes.

Atteignent-ils les astres ? Non.
Mais ils montent jusqu'aux nuages.
Vers le rêveur, leur compagnon,
Ils vont, familiers et sauvages.

La grâce est tout leur mouvement,
La volupté toute leur vie ;
Pendant qu'ils volent vaguement
La feuillée immense est ravie.

L'oiseau va moins haut que Psyché.
C'est l'ivresse dans la nuée.
Vénus semble l'avoir lâché
De sa ceinture dénouée.

Il habite le demi-jour ;
Le plaisir est sa loi secrète.
C'est du temple que sort l'amour,
C'est du nid que vient l'amourette.

L'oiseau s'enfuit dans l'infini
Et s'y perd comme un son de lyre.
Avec sa queue il dit nenni
Comme Jeanne avec son sourire.

Que lui faut-il ? un réséda,
Un myrte, un ombre, une cachette.
Esprit, tu voudrais Velléda ;
Oiseau, tu chercherais Fanchette.

Colibri, comme Ithuriel,
Appartient à la zone bleue.
L'ange est de la cité du ciel ;
Les oiseaux sont de la banlieue.

                    Victor Hugo

J'ai essayé de les prendre à rebours ; il était tentant de sortir, tout fume ce matin, les arbres, la rivière et tout s'égoutte; la chaleur emmagasinée hier aprés midi s'exhale ; il en sera de même aujourd'hui.
Un concert de pépiements habitait le palmier.
                  Le "Queen Elizabeth, sert de poste avancé d'observation

dimanche 24 janvier 2016

autre partage d'info

Musée de Valence et de Chagall à Nice.

http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/le-musee-d-art-et-d-archeologie-de-valence-attire-de-plus-en-plus-de-visteurs-234023

Chagall à Roubaix, aussi

http://www.lavoixdunord.fr/region/roubaix-derniere-ligne-droite-pour-l-expo-chagall-au-ia24b58797n3287281?xtor=RSS-2

Pas fous

Je m'étais plongée peu avant l'ouverture de cet article dans un recueil de Contes Populaires de l'Ariège, mais ils me paraissent un peu désuets et plus appropriés pour un très jeune public, où les petites filles croient encore, aux rois et aux princesses.
L'actualité journalière m'offre une histoire vraie que je pourrais transformer  tellement le clin d'oeil de nos amis les cerfs est évident.


"Une propriété du cinéaste Luc Besson dans l’Orne va faire l’objet de battues administratives, sans arme, destinées à en faire fuir les cerfs, trop nombreux, qui abîment les champs voisins et menacent la sécurité routière, a indiqué vendredi 22 janvier la préfecture.
Le producteur de cinéma possède un château avec un bois non clôturé de 150 hectares à La Trinité-des-Laitiers, où il interdit la chasse et où beaucoup de cerfs des 8.000 hectares de forêt environnants se «réfugient» en période de chasse, a précisé la préfecture.
Mais le bois de M. Besson est aussi entouré d’exploitations agricoles, où les cerfs «occasionnent des dégâts», selon l’arrêté signé jeudi par le préfet et qui doit être publié dans les jours qui viennent.
«L’implantation d’importantes populations (de cerfs) sur la propriété de M. Besson» présente en outre «des risques de collision avec des véhicules», selon le texte de l’arrêté, dont l’AFP a eu une copie.
«La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est un accident de la route le 27 décembre (en bordure de la propriété, à cause d’un cerf, ndlr). La personne s’en tire bien, heureusement, elle avait une grosse voiture», a expliqué Jean-Pierre Féret, conseiller départemental DVD de l’Orne.
«Il y a trop de dégâts dans les cultures. La fédération des chasseurs en arrive à avoir du mal à indemniser les exploitants, près de 15.000 euros pour quatre à cinq exploitants», a ajouté l’élu. Les fédérations de chasseurs indemnisent en effet les agriculteurs des dégâts dus aux grands gibiers sur leurs parcelles.
«Et encore, tout n’est pas indemnisé: les éleveurs trouvent parfois plusieurs dizaines de cerfs dans leurs champs qui mangent la nourriture des vaches», a poursuivi M. Féret.
Du 1er février au 31 mars, «une battue administrative d’effarouchement d’animaux sera» donc «organisée chaque semaine au départ de la propriété de monsieur Luc Besson», qui «pourra y être associé», selon l’arrêté.
«Il s’agit d’une battue d’effarouchement uniquement, avec des chiens spécialisés, sans arme», a précisé à l’AFP le directeur de cabinet du préfet, Fabien Chollet. L’idée est «que la population de cerfs s’étale» davantage sur le massif de 8.000 hectares, dont font partie les 150 hectares du cinéaste. Trois cents cerfs ont été recensés sur ces 8.000 hectares, ce qui ne constitue «pas une surpopulation», a précisé M. Chollet.
M. Besson ne «va pas s’exprimer sur le sujet», selon l’entourage du cinéaste."

 Dans notre vaste clairière, éclairée par une pleine lune éclatante, les représentants de notre communauté se sont réunis pour prendre note des informations et polémiques dont nous sommes l'objet.
Il a donc été décidé pour ne pas créer d'ennuis au propriétaire qui nous accueille  de nous disperser comme le souhaite le préfet, aller brouter sur les espaces  plus lointains...... le temps de laisser se calmer les propriétaires voisins que nous dérangeons.
Nous espérons toutefois que les dispositions prévues seront respectées.
Mais nous n'avons rien signé qui nous empêche de revenir sur la propriété de  Mr Besson, dès les premières battues de chasse afin de pouvoir nous y réfugier.
Nous espérons que Mr Besson ne se laissera pas intimider et que son territoire restera exempt de chasse.
                                                                                          
                                                                                                                     Le Ravalant 

              ( pour les non-initiés, le ravalant est un cerf vieillissant dont la ramure a cessé de progresser  donc ... un sage ! )   
                                                               

  http://www.photos-moes.be/Pages/articles/VIEUX%20CERFS.pdf                

samedi 23 janvier 2016

quelques figures

Portrait déniché dans la revue dont nous avons parlé récemment et qu'elle situe au Louvre, en 1935 ! je  ne l'ai jamais vu "en vrai" ; il m'a surpris par sa facture très différente de ce que l'on a l'habitude de voir chez Degas.

 Je n'ai pas scanné "La vie" de Picasso autre portrait où figure au premier plan une femme nue et anguleuse. Vous parler de Picasso me fait repenser à ma dernière visite aux Abattoirs:

Si vous saviez à quel point je prends l'art moderne "avec des pincettes" !
(autre expression bien française)

C'est Adrienne Sabrier, qui colle tous ces visages dans la nature.

Un moment assez bizarre aussi où cette salle très vaste présente ces constructions géomètriques mais retentit des vombrissements d'une moto que vous ne voyez pas encore, mais que vous allez découvrir en suivant, tout en regardant cette video géante où le motard fume paisiblement sa cigarette.
Ces fines tiges de métal ont peu après trouvé une résonnance dans ma mémoire au travers de ces tiges sèches au bord d'une jachère.









                                                     Photos Isarde


 https://www.youtube.com/watch?v=40P7kD6_jVM

vendredi 22 janvier 2016

La minéralogie

Un domaine foisonnant de formes et de couleurs, un feu d'artifice de la nature parfois caché ou à vue, pour lequel Freddy Marty possède tous les secrets.

Avis aux amateurs !!  vous pourrez bientôt voir (et j'en ai hâte ) toutes ces merveilles mondiales dans un musée en cours d'élaboration.

http://www.centre-francais-fondations.org/annuaire-des-fondations/3844.

Mais hier soir nous avions une de ses conférences, aucune question ne reste sans une réponse scientifique mais en même temps à notre portée quand nous ne faisons pas partie du cercle privilégié des minéralogistes.

Avec une présentation de tout ce que les mines ariègeoises peuvent receler comme richesse à commencer par Trimouns pour le talc, la plus connue sans doute, la lherzolite dont je vous ai déjà parlé, mondialement connue (et à côté de chez moi ), le fer avec celle du Rancié , le cuivre ou le plomb, le gypse , et ces fameuses "terres rares"...



Freddy nous avait "concocté" un échantillonage de tous ces minéraux dont il nous a présenté les caractéristiques en gros plan y compris leurs analyses "spectrographiques".(j'espère que que je ne me trompe pas sur cette terminologie).

  Photos prises à la hâte tellement le public très nombreux, se pressait pour les admirer.
la formation géométrique de ces minéraux jusqu'à former des octaèdres, chers à mon coeur  (voir Labastide Clairence) est époustouflante, les hommes n'ont rien inventé !
 On a même découvert un minérai spécifique à l'Ariège que l'on a baptisé "l'Ariègite".

 merci donc à lui et à Vive la Science, association qui avait mis cette conférence en place et c'était la 50 ème..

Le cerf

Voilà un animal très présent dans la mythologie, les arts, les fables et les légendes et il en vaut la peine !! Son élégance, son mode de vie en ont fait une proie de choix pour les rois et la très controversée "chasse à courre" existe toujours, donnant à Maurice Genevoix l'inspiration pour des pages que je pourrais, au fond, partager avec vous car c'est un livre de chevet.
 Il est aussi pour les artistes un modèle toujours répété dans la peinture ou la sculpture, et d'actualité, voici l'article que j'avais"mis de côté "à votre attention.

(un petit souci, il faut que je change de boite de mail, à de suite)

 http://art.rmngp.fr/fr/library/artworks/francois-pompon_grand-cerf_sculpture-technique_platre_1929

Nous voyons donc "Le grand cerf" de Pompon.
Et je me permettrai de vous envoyer ma dernière réalisation (je ne suis artiste que dans l'âme) ce grand cerf embusqué  dans un coin de mon salon qui m'accueille tous les matins avec son pendant, celui que Frisco et moi avons regardé "dans les yeux".
 Quand vous aurez lu "La dernière harde" vous ne pourrez plus voir un chasseur "en peinture" , ( expression famillière bien française).


   "Les arbres, dans le clair d'étoiles, jaillissaient vers le ciel.
On ne voyait pas leur ramure, rien que leur fûts d'une blancheur de pierre.
Ils portaient tous du même côté une petite frange lumineuse, un fil ruisselant de clarté bleue qui paraissait ne les point toucher.
A terre, de place en place, une poudre de neige feutrait un bosselage de racines, l'épaulement sinueux d'un fossé: une neige ancienne, un plumetis de flocons légers qu'un vol de bise avait perdu là en passant.
Il y eut d'abord un soupir, un souffle exhalé d'une poitrine, et de nouveau un soupir rude et grave.
Une buée d'haleines flottait entre les arbres, où des échines bougeaient en ondulant vaguement sur place.
Les bêtes étaient encore debout.
Elles devaient être nombreuses.
Elles demeuraient serrées les unes contre les autres, se réchauffant ensemble à leur chaleur.
L'aube commençait à rôder de toutes parts.
Les arbres étaient de vieux hêtres gris.
Les feuilles des ronces, violettes et sanglantes, s'allumaient de-çà de -là.
Les silhouettes des bêtes grandissaient dans la lueur du crépuscule.
Il y avait au moins dix ou douze biches, au long cou grêle, aux oreilles disproportionnées.
Toutes amaigries par l'hiver, le crâne marqué de durs creux d'ombre en arrière de leurs yeux tristes.
Les bois des cerfs soulevaient leurs branches.
Les jeunes biches et les hères de l'année de l'année semblaient juchés sur de raides pattes ossues, trop longues pour leur corsage étroit.
Mâles et femelles, ils se ressemblaient tous, sauf un jeune mâle au poil ardent, aux lignes déjà musculeuses.......................................................

 Ce récit vous tiendrait-il en haleine ? ? Vous voudriez la suite de l'histoire ?
 Mais pour l'heure  je veux  aussi vous parler d'autre chose.
 Une autre passion.....