dimanche 8 novembre 2015

Un dimanche en forêt




Je renoue avec mes sorties solitaires.... et quel bonheur ! il m'arrive de sortir de mes livres ..!!!


 Quelle surprise,  Frisco,  toi qui avait aimé ces contre-jours dans les épiceas entre juin et ce début de novembre, un vrai désastre!!
 J'ai pourtant retrouvé cette souche qui a blanchi avec le temps.





 Pas de tempête, de couloir dévastateur qui abat tous les arbres mais un abattage organisé, un chantier où la terre même porte des cicatrices. Je connaissais le chemin dans ses moindres détails et pour progresser il m'a fallu enjamber les troncs déchirés, grands cadavres écorchés.


 Modifier le chemin du retour pour ne pas avoir à retraverser ces champs de ruines.


 En abordant les grands châtaigniers, aucunes bogues visibles mais peu à peu en soulevant les lits de feuilles, les dernières sont apparues  et avec elles le premier "rousillous"


 Au retour, suivre les sillons des bulldozers et ne pas passer à côté des fossiles que ce sous-sol de l'éocène recèle .
 Et la cueillette a été bonne autant pour les châtaignes


 que pour les fossiles et les photos à commencer par cette rose à la sortie du village:

 Trois heures de marche qui me donnent droit à une petite collation .. d'autres photos demain, si vous voulez ?


Celui d'en-bas

    "La forme reptilienne est donc revêtue des significations qui s'attachent à une telle structure, c'est-à dire qu'elle se trouve à priori qualifiée négativement.
Et, sur le plan moral, le Serpent deviendra dans la tradition judéo-chrétienne une incarnation active du mal.

(Me voilà déja confrontée au renvoi de deux notes successives que je ne me sens pas de laisser sous-silence, si nous voulons aborder ces chapitres en saisissant les informations que Samivel veut nous transmettre.
 Son survol des traditions est universel, il a puisé ses sources dans toutes les parties du globe).
( J'ai déjà moi-même fait un survol préalable des représentations de cet animal dans les arts mais au fur à mesure du texte j'en trouverai sûrement d'autres)

 En Grèce, l'Apollon solaire combat le Python à Delphes, car" dans l'Occident, les héros sauveurs descendant du ciel ont été conçus comme les incarnations d'un principe  spirituel et moral supérieur  à la force vitale, aveugle, animale : celle des serpents.
Dans l'Inde, par contre, le serpent et le sauveur sont deux manifestations élémentaires de la même substance divine universelle.
Et cette substance  ne peut être en opposition avec aucun de ses aspects polarisés, qui sont antagonistes l'un par rapport à l'autre. L'un et l'autre se réconcilient en elle, qui les présuppose" ( H Zimmer, p119 p 89)

Dans d'autres traditions, le négativement paraît dans la célèbre malédiction de la Genèse .. "parce que tu as fait cela, tu es maudit, tu marcheras sur ton ventre"
Ce qui entre parenthèses, implique qu'auparavant il se propulsait autrement, opinion conforme à la tradition rabbinique.
"Son apparence évoque celle du chameau. On songe au grand saurien des origines" (A Franc-Duquène, Satan, Etudes carmélitaines, édit. Desclée de Brouwer p 182).
En somme, plutôt un dragon, muni de six paires d'ailes dans d'autres descriptions.
Mais comme il s'agissait déjà de Satan déchu, il s'ensuit que les thèmes du serpent et du dragon sont plus ou moins confondus en Occident.

St Georges terrassant le dragon

 Paolo Uccello (1397-1475) Musée Jacquemart-André

     "A cette appartenance à l'univers inférieur, universellement ressentie, s'ajoutent d'autres caractéristiques : à cause d'un corps fluent, et pour ainsi dire informel, il devient le signe du chaos primordial, des Eaux originelles, de l'Océan d'ailleurs gonflé de toutes les virtualités futures. C'est le Grand Serpent de Migdard des Scandinaves.
L'inconscient ne contredit nullement cette attribution.
Les rêves de serpent indiquent "le danger pour la consciencce acquise d'être de nouveau dévorée par l'âme de l'instinct".


                                            Sea serpents
                                                           Gustave Klimt 1907

samedi 7 novembre 2015

Les Ecailleux

Quel nom charmant pour des "bestioles" que je ne suis pas la seule à ne pas trop aimer. J'aurai du mal à illustrer ces chapitres, ne m'étant jamais passionnée pour cet animal.
Je peux toutefois vous raconter une de mes aventures avec cette "écailleuse". Ayant peu d'expérience en ce domaine, ce n'est qu'après enquête que j'ai connu  la nature de ce serpent gigantesque.( 2 mètres environ)

J'allais un jour au fond du jardin, jeter un coup  oeil à la rivière et dans un geste familier,  les doigts accrochés au grillage, quand, sur la murette je me trouve nez à nez avec cette "bête".



Je me doutais bien que ce n'était pas un boa... mais qu'était-ce?


Je reste incroyablement calme, elle balançait doucement sa tête de droite à gauche et voilà que je me mets à lui parler: Je lui dis:

"Je ne sais pas qui tu es,  je ne te veux aucun mal, mais fiches-moi la paix".



 Ces minutes m'ont paru vraiment très longues... j'ai fini par "décrocher" pour aller chercher mon appareil de photo.


  Au retour, sans doute m'attendait-elle... j'ai pu la photographier sous toutes les coutures mais je n'ai pas attendu qu'elle parte, je ne sais où et je ne l'ai jamais revue.
 J'en ai deux autres conmme cela, histoires, moins glorieuses et qui m'ont toutefois un peu... terrorisé.
C'était au beau milieu de la cuisine quand à l'automne les serpents cherchent un endroit douillet pour passer l'hiver, le balai brosse n'était pas loin et je l'ai "estourbi".
Comme un jour au coin de mon chalet d'altitude, j'en faisais le tour par l'extérieur, un marteau à la main car je posais des "quarts de rond" dans les interstices pour éviter les crottes de chauve-souris, pareil, un serpent pile sur mon chemin mais comme un de mes tout bébé, petit-fils, était dans le coin, je l'ai assomé d'un coup de marteau .... je suis désolée  !!!

Il est temps de revenir à ce chapitre XVIII de Samivel qui va nous en parler de façon plus "universelle" mais sans doute pas moins dérangeante,  en tout cas pour moi.
"Ce chaos ruisselant qui déroule ses anneaux
 d'or au fond des antres, veille sur un amas
 de siècles, darde les racines vertes de la foudre..."

    " L'inimité entre l'Aigle et le serpent, entre celui-qui-vole et celui-qui-rampe, se vérifie d'abord au niveau des faits : les grands rapaces sont réellement les ennemis des reptiles et plusieurs s'en nourrissent.
A celui des symboles, elle traduit de la manière la plus directe, la plus immédiate, une opposition fondamentale et naturelle : d'un côté, l'être libéré grâce à ses ailes des contraintes de la pesanteur et maître des espaces célestes, de l'autre, celui dont le corps, dépourvu de pattes-appuis, se trouve tout entier écrasé au sol par le même faix, l'enchaîné à la terre, l'Horizontal par excellence
 en Note:
 Il joue pourtant le rôle d'Atlante au Mexique. Mais c'est alors un serpent à plumes, symbole des énergies terrestres, aquatiques et célestes. Ce choix n'est certainement pas étranger au fait qu'il s'agit d'une région souvent ébranlée par des séismes."

jeudi 5 novembre 2015

Autres emplumés

                         Autres emplumés dans le ciel des légendes.

               " Dans un conte d'origine  arabe, l'héroïne va quérir un "oiseau de vérité" sur une montagne, et à travers toutes sortes de  périls.
Il est aussi question d'un "oiseau parleur", au sommet d'un pic infesté de serpents. L'Enéide décrit les harpies comme des hybrides au visage de jeune fille, aux griffes acérées, au ventre imonde, perpétuellement affamées.
Elles descendent des montagnes et souillent de leurs excréments la table des festins.
                                                               Robert Bateman "At the nest"

Dans un hymne du Rigveda, le Faucon arrache la plante sacrée Soma à la montagne.
     "Souvent, sur les cimes basques, sur les hêtres d'Ohry ou sur les neiges de l'Altabiscar, vole un oiseau que nous appelons "Chori - Belatcha" l'épervier.
Les lignes que son vol dessine sur le ciel enferment, disent les Anciens, toute la sagesse.
Celui qui saurait les lire pourrait se rendre maître des phénomènes naturels qui agitent la vie de l'homme.

"La connaissance de cette écriture s'est presque complètement perdue. Cependant, bien souvent encore, le berger, lorsqu'il garde ses troupeaux dans la montagne, au milieu des fougères, lève les yeux au ciel, et suit avec une passion ancestrale le vol de Chori-Belatcha.
Il est aussi le héraut d'armes des animaux qui se réunissent parfois en assemblées solennelles  dans quelque prairie caillouteuse. 
ci-contre Robert Bateman : White Gyrfalcon.
au dessous un "Annonyme"                                          

Il vole alors de Biscaye en Navarre pour prévenir les membres du conseil.
Il a bon coeur; un jour vres Ibardin, il a aidé le poulain Patroa à monter dans la montagne les trois pommes rouges que lui avait donné une vieille femme".

Par ses moeurs, ses attitudes, son don de "parole"  une présence parfois humaine, le Corbeau a vivement frappé les imaginations.
(le sommet voisin de ce platane permettait à ce corbeau de rameuter toute une population de ses congénères, il y a de cela deux ou trois ans, puis un jour survint une pie et depuis ce sommet reste désert. Isarde)

Il est très vieux, donc très sage, mais cette sagesse est souvent malveillante, insolente, perfide.
C'est un "oiseau de malheur", un esprit mauvais.
Il peut même incarner purement et simplement le diable. Les démons du Bégo sont des corbeaux.
  "d'hommes il n'y en avait plus, racontent les Indiens Loucheux (Amérique du Nord) dans leur tradition du déluge.
Seul le Corbeau , perché sur un roc élevé, dormait bien repu, sur une de ses pattes"
Le Nautonier (le Noé indien: Etpoetchokpen) grimpa sur le rocher et s'en empara pour le précipiter.
"Si tu me tues, croassa l'oiseau, je ferai disparaître  les derniers hommes et tu seras seul au monde".
Mais l'autre le fourra dans un sac et le jeta au bas de la montagne, où ses restes s'éparpillèrent et blanchirent...
Comme la prédiction du corbeau se réalisa, il finit par regretter cette exécution, rassembla les os, péta dessus (sic) et lui rendit ainsi la vie".

 En Australie, dans l'état de Victoria, le feu est d'abord la propriété des corneilles des Monts Grampians.
Yuuloin-Keear, le Roitelet à la queue de feu, parvient à leur voler un tison qui lui est à son tour ravi par Tarrakukk, le Faucon, lequel incendie maladroitement tout le pays."

Pour en finir avec ce chapitre des emplumés où je suis toutefois surprise de ne rien trouver sur les Condors, les chouettes et autres "grands-ducs",  voici un oiseau glacé  (facétie de la nature) de notre ami Jany que j'ai pu embrasser avant son départ pour le désert. Il survolait encore il y a quelques jours ma maison dans son grand oiseau jaune.


mercredi 4 novembre 2015

Vents, Foudres et Tonnerres

 Jusqu'à ce matin je n'ai trouvé aucune représentation de l'oiseau-tonnerre, mais l'inspiration viendra peut-être, chez nos amis d'outre-Atlantique avec leur Thunderbird:

http://www.thunderbirdmountaintradingcompany.com/sand-paintings.html

Toutefois cet oiseau-tonnerre n'appartient pas qu'à la tradition amérindienne:
et l'on peut supposer que la forme prise par les éclairs ait nourri l'imagination des premiers hommes.

    "L'idée que le vent et le tonnerre sont produits par un oiseau monstrueux s'exprime dans de nombreuses mythlogies.
C'est l'In-Dugud des Sumériens, l'aigle Garuda des Indous, le Hraesvelgr des Scandinaves etc.Et l'image des "ailes du vent" se trouve aussi dans la Bible.
"Chez les peuples de la famille turque, le responsable du tonnerre apparait en général domme un grand oiseau, et le roulement du tonnerre est produit par le battement de ses ailes (Tongouses).
C'est " l'oiseau de fer", un canard sauvage, chez les Samoyèdes, et il provoque la pluie en éternuant; une oie non moins gigantesque chez les Iouraks; une sorte de poule de bruyère noire chez les Ostiaks.
l'Ilja des Téléoutes de l'Altaï est un aigle-tonnerre.
Dans le Nord-Canada, Iti, l'Oiseau-Tonnerre qui se nomme encore Cheth'l, Yehl,  ou Iel, produit le tonnerre en faisant vibrer les plumes de sa queue, et la foudre en clignant de l'oeil. Et c'est à un oiseau-foudre que les Indiens Lenguas (Chacos du Paraguay) volent le feu".

 (une bonne interruption qui m'a permis d'aller chercher dans mon disque dur externe ,les "nouveaux dossiers" et dans ceux-là les sous dossiers les.... sousous-dossiers 2, 3 ou 4,  je me disais bien que j'avais tout ce qu'il me faut  !!!! et me permettre d'achever cet article. Comme Samivel qui me fait régulièrement partir dans ses notes, ses annexes etc )
 Les grands oiseaux toujours redoutables, sont tantôt les alliés, tantôt les ennemis des hommes.
Si la première attitude semble, hélas! n'appartenir qu'aux rêves, la seconde par contre pourrait reflèter le souvenir d'agressions réelles perpétrées dans un passé incertain par des rapaces d'une taille gigantesque.
On songe à l'oiseau-rock des Mille et une Nuits

(personnellement je pense à tous les  ptérosaures).

   "Le folklore de l'Amérique du Nord est, comme on l'a vu, particulièrement riche en formidables oiseaux tonnerre, au neigeux plumage.
Mais il est au moins curieux de noter que de l'autre côté de la terre, dans l'Himalaya  "on a des récits nombreux et renouvelés d'alpinistes qui ont vu planer de gigantesques aigles blancs au-dessus des cimes de 8000 mètres"

                                                    Rudi Reichardt

https://books.google.fr/books?id=xd5OAAAAcAAJ&pg=PA406&lpg=PA406&dq=t%C3%A9l%C3%A9outes+Alta%C3%AF&source=bl&ots=4qYj0dP869&sig=VFVMTnMNMHg5JjvDXvd7CGFa0I0&hl=fr&sa=X&ved=0CDoQ6AEwCWoVChMI2_347rn2yAIVwtYaCh23nAyM#v=onepage&q=t%C3%A9l%C3%A9outes%20Alta%C3%AF&f=false

mardi 3 novembre 2015

L'Exécuteur et le Messager


Les Oiseaux fabuleux sont au service des dieux:

"Si tu laisses périr la race de l'aigle
 Par qui enverras-tu des signes aux mortels? "
                                                                       Eschyle
                  "Dans un très vieux récit  des Hittites:
     - le grand dieu Télépinou, excédé de la méchanceté des hommes, disparait brusquement ,  et avec lui, le printemps l'été, la douce chaleur, les arbres, les moissons, les fruits...Frissonnante de froid, la terre se désole et les dieux s'émeuvent. "Alors le Soleil fit venir un aigle rapide aux yeux perçants :
 "Fouille les hautes montagnes, fouille les vallées profondes...".
L'aigle survola les hautes montagnes et les vallées profondes, inspecta les eaux profondes, inspecta les eaux tourbillonnantes, mais ne vit rien.
Aprés lui, le dieu du vent courut partout et n'eut pas davantage de chance.
Pour finir, l'aigle s'envola de nouveau guidé par une petite abeille et revint trimphalement avec le dieu, apaisé, sur son dos -

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  " L'arrivée des conquistadors fut précédée de présages extraordinaires qui expliquent d'ailleurs la non-résistance des Aztèques et des Incas, persuadés au départ que les destins étaient déjà révolus.
  -La jolie femme du seigneur de Ucareo rêva qu'elle rencontrait un aigle blanc dont les plumes se hérissèrent à sa vue.
Il la regarda "avec de grands yeux brillants qui semblaient ceux de notre père le Soleil".
l'aigle lui dit de s'asseoir sur ses ailes...
Elle se sentit transportée sur les hautes montagnes où gît le soufre, l'alun, le sulfate du cuivre et l'ocre dont s'enduisent les guerriers.
Il l'emmena vers les eaux bouillantes du Purua, où se pétrifient les tiges de flèches qu'emploient les armées tarasques.
Il la conduisit ensuite sur le sommet de la montagne où les eaux thermales forment la lagune verte et la grande lagune  à l'eau cristalline et enchantée.
Dans toute la Cordillère il y a des bouches qui vomissent des vapeurs...
S'étant élevés dans l'air à une hauteur considérable, ils arrivérent à la cime altière du Xhanuat-Ucacio...
Là se trouvaient réunis les dieux des quatre provinces, auxquels un messager des divinités suprêmes annonça tristement que leur monde allair s'écrouler.
Les dieux pleurèrent.
Le concile prit fin, et la mystérieuse vision se recouvrit de ténèbres.
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Une technique aussi insolite et la plume blanche marquent le caractère surhumain de l'action et des partenaires.
Ces plumes sont des talismans rares et précieux pour les anciens Basques comme pour les chamans d'Asie centrale. (ou les Amérindiens)

Elles confèrent les pouvoirs des grands oiseaux, et en premier lieu celui de voler, au moins en rêve..
C'est pour s'emparer de leurs plumes magiques qu'une vierge andine nommée Caribay poursuivra, d'ailleurs inutilement, cinq aigles géants de toute blancheur.
Encore dans les Andes, il existe un oiseau fabuleux, d'or ou d'argent, l'Alicanto.
Il ne vole que les nuits de lune et ne projette aucune ombre.
Il guide les mineurs à la recherche des bons placers.
Mais s'ils font  preuve d'une avidité excessive, il les égare, les entraîne dans quelque abîme où ils se tuent.
C'est une légende assez naïvement moralisatrice.
 Dans le Nord-Ouest du Canada, les Dènè Tchippewayans racontent:
    - Le jeune Homme-du-début-des-temps descendit du ciel par une lanière et atterrit dans le nid de l'aigle géant Orelpale.
Il n'y trouva par chance que l'aiglon qui le prit en pitié et le cacha sous ses ailes.
"Quand le jour apparaît, lui dit-il, c'est mon père qui arrive et c'est ma mère



                                       Robert Bateman

qui vient la nuit".
Ils se montrèrent tour à tour, puis l'aigle mâle finit par s'apercevoir de la présence de l'intrus et voulut le tuer.
L'aiglon s'interposa et menaça de se jeter lui-même hors du nid s'il y touchait. Ensuite, durant l'absence de ses redoutables parents, il lui donna des plumes de ses propres ailes que le Jeune Homme attacha ses bras et à ses jambes.
Il tenta de voler trois fois autour du nid et la première fois il dégringola.
Mais l'aiglon le soutint et peu à peu lui apprit comment il fallait s'y prendre.
Enfin le garçon en sut assez pour s'élancer jusqu'à la terre.
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Un conte  assez insolite (Rosengarten) dit que le fils d'un géant, qui se révèle ici le précurseur des astronautes modernes, chevauche un aigle jusqu'à la lune. Mais il s'y trouve aveuglé par la lumière, et doit regagner la terre où tout est obscur (éclipse?)
Un lutin attend la pleine lune, s'empare de ses rayons et les lie autour des montagnes qui redeviennent blanches.





http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/patrimoine/le-penacho-de-moctezuma-expose-a-vienne-est-convoite-par-le-mexique-126435


http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/charles_marie_leconte_de_lisle/la_chasse_de_l_aigle.html

https://www.youtube.com/watch?v=hbOHBTunadA

lundi 2 novembre 2015

Ceux du ciel

Autant  j'avais"zappé" les cornus en tous genres, peu à mon goût, autant "ceux du ciel" m'ouvrent des horizons ... Samivel débute par :

                                         

                                          'Moi, je ne daigne punir les gouffres qu'avec mes ailes"

                                                                                    Villiers de l'Isle Adam

      "Leur domaine, ce sont les espaces célestes, universellement sacralisés.
On peut donc s'attendre à trouver le thème de l'Oiseau étroitement associé ou même confondu, avec celui du divin : l'Emplumé devenant responsable de certaines interventions supra-terrestres , entre autres phénomènes atmosphériques ; ou bien messager, exécuteur des hautes oeuvres.
Ou enfin sur un plan quasi-technique, jouant le rôle de véhicule aérien, et permettant à l'homme de réaliser son rêve le plus lancinant qui est de triompher de la pesanteur.
C'est en effet dans ces différentes fonctions qu'apparaissent les oiseaux légendaires.

 Altesses volantes

Les plus grandes espèces incarnent naturellement les Puissances majeures.
Dans les Rocheuses, les Alpes, le Caucase, l'Himalaya...l'Aigle est le prototype de ces oiseaux fabuleux dont l'envergure et la force, déjà considérables, se trouvent amplifiées dans les contes à des proportions gigantesques.
Ailleurs cette place est occupée par le Vautour - les aigles du Parnasse ne sont souvent que des vautours - ou le condor des Andes.
En ancienne Egypte, le faucon Horus.
Tous sont des solaires, annoncent ou incarnent les divinités d'En-Haut, et ce caractère solaire est encore accusé dans plusieurs traditions par la blancheur.

 Nul n'ignore que l'aigle olympien est l'oiseau de Zeus, et c'est souvent sous la forme d'un aigle que Zeus lui-même franchit l'espace et surprend les mortels (Ganymède...).
En Inde, Vishnu chevauche l'aigle Garuda. Au Mexique, Quetzalcohadtl se revêt du plumage de l'oiseau Opis
(l'invisible).
Pour les Indiens de Californie, l'aigle règne sur l'univers.
D'aileurs, le grand oiseau de proie, image du pouvoir suprême et inaccessible, plane au-dessus des plus hautes montagnes des deux Amériques.
Chez les peuples de l'Altaï, comme jadis en Asie Mineure, un aigle bicéphale est posé au sommet le la "colonne du monde".
Sur le Démâvend (Elbourz, Perse, 620m) se tenait  le grand Phoenix (Simurgh) dont un oeil regardait le passé et l'autre l'avenir....
Allusion claire à la domination sur l'espace et le temps.

Une autre tradition moins localisée place d'ailleurs le fabuleux Simurgh, le roi des oiseaux, au sommet de la montagne cosmique Qaf.
Dans son "Colloque des oiseaux" (Mantiq altayr), Farid ed-Dîn Attâr conte que les emplumés partent à la recherche de leur roi.
Beaucoup d'entre eux renoncent dès le départ à cette redoutable expédition.
D'autres abandonnent ou meurent en cours de route                                                                         Michel- Ange                  .
On retrouve ici la série des obstacles concentriques analogues à ceux qui défendent le Mérou : les oiseaux doivent traverser sept vallées ou océans etc.
l'avant-dernière se nomme "Vertige".
La dernière "Anéantissement" .
Trente survivants parviennent enfin à la Cime et y font l'ultime découverte  le Roi des oiseaux s'est identifié à chacun d'entre eux.

Dans cette belle fable ésotérique, le Simurgh devient un symbole de transcendance.
http://www.compagnonnage.info/renaissancetraditionnelle/Articles/aigle-deux-tetes.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aigle_%C3%A0_deux_t%C3%AAtes