lundi 9 février 2015

suite

Serez-vous choqués si je vous dis que nous voulions nous ennivrer de soleil, d'air pur et de la contemplation de notre chaîne, chérie de l'est à l'ouest.
 En ce qui me concerne loin des foules, car la communion avec la nature ne se partage que dans un certain silence.
Prendre son repas dans de telles circonstances est pour moi aussi "jouissif" que dans un restaurant deux ou trois étoiles, et je sais de quoi je parle.

Vous avez là, à l'extrème gauche la face Nord du Pic Brasseil, plus communément "La Dent d'Orlu", auréolée de son petit nuage.


Je ne suis pas encore descendue du mien, bien que je me penche sur les traditions du Carnaval dans ces montagnes.

Je suis encore surprise que dans tous les dictons il soit toujours fait référence au renouveau de la nature et des travaux agraires déjà préparatoires du printemps.
Ce ne  serait pas envisageable avec les trois mètres de neige tombés cette année.


Chez moi, où mon village est trop pauvre pour saler les rues que mes garçons on traversé en une seule glissade, le soleil arrive enfin à 10 heures et j'espère, va finir de faire fondre mon environnement immédiat, encore bien blanc et  gelé.

Mais oh! combien je préférais la vision ci-dessus à celle de  ci-dessous.
 Mais c'est quand même ce que je suis venue chercher ici "des conditions similaires mais plus civilisées".
"  Une occasion de me souvenir que les Ercéens ne disent pas "Oh combien" mais oh ! tellement".


dimanche 8 février 2015

Col de Marmare

Comme un océan, une mer ....de Marmara. c'était hier une mer de neige, sans vague,  d'une blancheur éclatante, d'une profondeur rare.



Nous étions cinq de la même famille à partager une telle merveille.



 Le ciel d'un bleu si intense  qu'il en était presque bleu marine.



Pas un souffle, un silence parfois interrompu par les touffes de neige que le soleil faisait fondre et s'écraser à terre.



d'autres touffes de neige plus légères  ne faisaient que saupoudrer le chemin.

Je ne sais que choisir parmi les 75 photos que j'ai prises lors de cette journée de balade

 Je me doutais bien qu'à l'issue de la montée nous allions déboucher sur un océan de blancheur:

                                                                                   photos Isarde

vendredi 6 février 2015

Les affamés

Toujours à l'affut
Seule avec les oiseaux
A cache-cache.

                                                                            photos Isarde

Chardonnerets, merles et merlettes qui se sont décidés à grimper sur la fenêtre:



 Les mésanges, elles, n'ont pas peur du cholestérol, cela fait déjà trois fois que je leur sers du beurre!
Elles sont presque insaisissables tellement leur approche est rapide.


et leur départ tout autant :



 Les "chantilly" ont bien monté et ne s'écroulent pas!!

ça pietinne tant et plus dans l'attente du champ libre au point de dessiner une silhouette humaine



Le chat a craint le froid, plus de trace de sa venue



Le "romancero" du champion

Au fil des pages de ce Guide des Pyrénées mystérieuses, je prends conscience et vous aussi sans doute de cette guerre contre l'Espagne que les armées de la nouvelle République  ont engagé en 1793. Beaucoup de Pyrénéens se sont enrolés, ou bien ont trouvé refuge en Espagne.
Epoque terrible s'il en est, et pour le seul village de St Etienne de Baïgorry deux histoires illustrent les deux facettes de cette résistance.

Tout d'abord celle  de Harispe qui avait pris la tête de la compagnie franche des chasseurs basques de la vallée. Ainé de cinq garçons il s'était engagé volontaire et élu capitaine par acclamation à 21 ans.

C'est la mort du général La Victoire frappé en plein ventre dés le premier engagement à la redoute d'Urisca qui lui vaut le commandement.
 Ce sans-culotte avait ainsi échappé à la guillotine, promise en cas d'échec de l'offensive.
Mais parmi la population on y vit le juste chatiment d'un exercise de tirs qu'il avait ordonné dans l'église de Bidarray, si les chasseurs avaient tiré à côté du grand crucifix, l'un d'eux toutefois l'avait atteint au ventre et La Victoire l'avait chaudement félicité.....!

Fronton de Castanet-Tolosan.
On peut jouer de plusieurs façons, à la pala, à main nue ou avec le chistera

https://www.youtube.com/watch?v=rz1O15YlBI4

Le pelotari  Perkain, champion légendaire de pelote basque a laissé une trace indélébile sur la boule de cuivre de l'église, en la frappant de sa pelote.

http://www.tourisme-pays-basque.fr/culture-traditions/pelote-cuir.php
en voyant comment la pelote est fabriquée on comprend sa puissance

Il s'était réfugié en Espagne car le Comité révolutionnaire de Bayonne l'avait inscrit sur la  liste des suspects .
Un concurrent voulut en profiter pour s'attribuer le titre de champion par forfait; mais Perkain releva le défi et le convoqua sur la place de Baïgorry..
Au jour dit, à l'heure dite, on accourt de toutes les vallées environnantes.
Le tribunal révolutionnaire s'y trouve aussi, représenté par un commissaire et son escorte, résolu à l'arrêter sitôt la partie terminée. Ce fut comme on l'attendait, l'écrasement de l'adversaire, quand, ramassant la pelote perdue de son adversaire, il l'envoya d'un coup foudroyant à la tête de l'émissaire du tribunal, qui s'effondra, tué net.
Dans le tumulte qui s'ensuit, Perkain s'enfuit par les sentiers de la montagne, la conscience en paix après sa double vengeance.
Cette histoire fait aujourd'hui partie du "romancero" de Perkain au même titre que les chansons composées pour célébrer les mémorables parties de Saint-Palais et de Tolosa.
Un écrivain est même allé jusqu'à dire que le nom de Perkain a autant d'éclat dans les Pyrénées occidentales que Voltaire dans les nations éclairées.

Je n'ai malheureusement pas conservé les photos que j'avais prises du Jaï-Alaï d'Hossegor, mais vous trouverez toutes les informations sur les frontons, les pelotes ou les chisteras, sur le net; avec Google on trouve tout !!!

Sur le site du Musée Basque la stèle du pelotari  Manech Souhourou (1784)

http://www.museebasque.com/fr/collections-en-ligne

jeudi 5 février 2015

suite

Cette personne devait sans doute être en deuil: c'est donc un document personnel que je viens de numériser:

 un autre souvenir est cette foire à St Girons où j'avais été intronisée  à la confrérie de la Houlette Gourmande (fromages du Couserans) on m'avait alors offert une paire de petits sabots bethmalais mais les petits enfants ont joué avec et je n'en trouve plus qu'un:


Belle introduction pour vous parler de ces sabots confectionnés dans les "scapis"
 racines coudées du noyer. Une fois confectionnés par lui-même le fiancé l'offrait à sa promise de la main gauche.
Une légende court encore.... vous avez pu constater qu'on" ne faisait pas dans la dentelle" dans les Pyrénées:
Du temps où les Maures avaient envahi le Couserans, les hommes de Bethmale s'étaient retirés dans la montagne, d'où ils se préparaient à reconquérir la vallée; cependant  parmi les femmes restées au village certaines s'étaient montrées trop sensible au charme des beaux guerriers basanés....
Un soir, les Sarrasins, rendus confiants par le silence de la montagne, s'étaient livrés à la fête; les Bethmalais descendirent et, pendant la nuit, les exterminèrent jusqu'au dernier....si ça s'arrétait là !!!
Au matin on vit avec horreur passer à la tête des vainqueurs, l'un d'entre eux chaussé d'une paire de sabots aux pointes plus effilées et plus hautes que les autres.
Sur chaque pointe était planté un coeur, celui de sa fiancée et celui du Maure qui l'avait séduite.

TV Izard est passé par là.......www.you tube.com/watch?v=DsHJNfwaWro
 pour ouvrir cliquez sur le lien et  sur Recherche Google pour
 Les sabots de Jusot

Les sabots pointus

Il y a beaucoup de choses à raconter sur la Vallée de Bethmale, déjà les hommes préhistoriques empruntaient la voie de transhumance des bergers Couserannais qui remonte par le Lez vers le Val d'Aran.
Vestiges néolithiques dans les tombes d'Ayer où les cendres des défunts reposaient dans des "toupis" ( visibles au Musée St Raymond).
Une vieille coutume qui faisaient dire aux vieux Béarnais :"Ha toupi!" (Il va au pot)
 Vestiges aussi, Romains inclus dans les maçonneries, récupérations habituelles  des matériaux disponibles.
Mais ce qui risque d'intéresser le plus mes lecteurs c'est ce mystère qui plane toujours sur l'origine des bethmalais, leur type physique superbe et les curiosités  de leur costume.
Il faut ajouter à cela l'éthymologie de cette appellation "Beth male", la vallée mauvaise  comme la Maladeta, la cime mauvaise. Dans les veillées on parlait d'un certain Soulan, noble Ariégeois, fondateur d'une colonie en Grèce; ce qui n'a rien d'impossible quand on pense aux aventures des Normands en Sicile et des nobles français en Orient. Cette colonie, expulsée,  aurait trouvé refuge sur les terres de ce Soulan, en Ariège.
Un autre récit populaire parle d'un certain Jouanissou, qui, ayant quitté la vallée vers 1600 pour suivre des marchands qui se rendaient en Grèce, revint un jour, fortune faite accompagné par douze femmes fort belles, trente petits chevaux de bât pour porter ses coffres et un troupeau de douze chèvres de Morée, aus longues oreilles tombantes. Il s'installa à Villargein et sa descendance fut prospère....!!
Tous ceux qui ont voyagé dans l'Europe du Péloponèse et de Bethmale ont été frappé par la similitude de leurs costumes, guêtres de bure retenues par des jarretières à pompoms, veste de laine écrue aux broderies multicolores géométriques, bonnet mi-rouge mi-bleu.

 http://www.labethmalaise.com/presentation-costumes.htm

Quant au nom de "vallée mauvaise" on pense que ce sont les populations voisines qui étaient jalouses de leur prospérité, de leur existence heureuse qui ne s'embarrassait pas des rigorismes dans le domaine de la morale ....
Avant de vous parler des sabots pointus je vais aller à la recherche dans mes albums d'une photo prise il y plusieurs dizaines d"années, d'une vieille bethmalaise. C'était une diapositive que nous avions mise sur papier.
 Mais on ne voit plus de vieilles en costume traditionnel sur leur devant de porte.


Pour vous faire patienter, une photo digne d'un lagon pour ses couleurs éclatantes  du lac de Bethmale

mercredi 4 février 2015

Le merle

           Il ne vient pas fourrer son bec dans ce plat de chantilly mais les graines largement jetées à même le sol car, lui, ne grimpe pas sur mes fenêtres.


         Théophile Gautier est l'auteur d'un poème tout à fait de circonstance:



Un oiseau siffle dans les branches
Et sautille gai, plein d'espoir,
Sur les herbes, de givre blanches,
En bottes jaunes, en frac noir.

C'est un merle, chanteur crédule,
Ignorant du calendrier,
Qui rêve soleil, et module
L'hymne d'avril en février.

Pourtant il vente, il pleut à verse ;
L'Arve jaunit le Rhône bleu,
Et le salon, tendu de perse,
Tient tous ses hôtes près du feu.

Les monts sur l'épaule ont l'hermine,
Comme des magistrats siégeant.
Leur blanc tribunal examine
Un cas d'hiver se prolongeant.

Lustrant son aile qu'il essuie,
L'oiseau persiste en sa chanson,
Malgré neige, brouillard et pluie,
Il croit à la jeune saison.

Il gronde l'aube paresseuse
De rester au lit si longtemps
Et, gourmandant la fleur frileuse,
Met en demeure le printemps.

Il voit le jour derrière l'ombre,
Tel un croyant, dans le saint lieu,
L'autel désert, sous la nef sombre,
Avec sa foi voit toujours Dieu.

A la nature il se confie,
Car son instinct pressent la loi.
Qui rit de ta philosophie,
Beau merle, est moins sage que toi !