Il y a donc une solution, j'ouvre le livre au hasard: surprise, on y raconte l'histoire vraie des Trois Mousquetaires.
Si Alexandre Dumas les appelait des "batards de son imagination", vous allez voir qu'ils ont bel et bien existé.
Nous sommes à Arette, célèbre pour le tremblemnt de terre qu'elle subit le 13 août 1967, nous ne sommes pas loin de la Pierre St Martin dont j'ai escaladé le col il y a deux ans ou trois .. et dans le Barétous.
Vallée du Barétous vu depuis le Pic d'Issarbe
La maison Abbadia d'Arette, autrement dit "l'abbaye", appartenait à Aramis, qui avait le titre d'abbé laïc d'Arette, et portait le nom d'un autre village de la vallée, "Aramitz", où il possédait un fief noble.
Les vastes toitures encadrées de tourelles carrées du château de Porthos dominent une terrasse qui surplombe la vallée du Vert, à l'entrée de Lannes.
Le troisième mousquetaire, Athos, leur voisin, s'appellait en réalité Armand de Sillègue d'Athos et d'Autevielle.
Sauveterre de Béarn
Or, Autevieille, Athos et Sillégue sont des terres situées autour de Sauveterre de Béarn, à quelques lieues d'Arette. Nos mousquetaires ont donné raison à la chanson du pays qui dit:
"En Barétous, que sont-ils? ce sont de bons garçons!"
Cela s'entend de la façon dont le roi de Prusse parlait de la bravoure des Français chargeant à Sedan.
(En ce qui concerne d'Artagnan, il est "de par chez moi", Charles de Baatz est gascon comme moi.)
Mais il y a aussi au-dessus d'Arette la cité des Fées, au Lattré de Règle, les Maures auraient enfoui un trésor. Des légendes couraient sur la famille de Règle dont les terres recélaient la cachette, ce qui expliquait sa richesse et sa fierté.
Il y avait aussi un jardin des fées sur une colline entre Ance et Aramitz, qu'on appelle Lombret. Des rochers s'échelonnent sur la pente et couronnent le sommet, entassés de façon bizarre, on y a vu une forteresse gauloise ou ibère. Mais cet amoncellement, dans l'imagination populaire ne pouvait être bâti que par des êtres au pouvoir surnaturel.
C'est par la vallée du Vert (ci-dessus) qu'on a accés au Col de Suscousse.
Le géographe Paul Labrouche, en parlant de la forêt d'Issaux après avoir franchi le col de Suscousse, se laisse lui aussi séduire.
"Imaginez une ville gigantesque, mystérieuse, faite de rochers blancs en guise de maisons, et d'allées vertes en guise de rues, une ville enchantée dont les murs ferment l'horizon...Des arbres poussent dans les fentes des pierres et sur le sol des rues, à côté de remparts de marbre."
Je dois aussi vous dire que beaucoup de photos de Pierre Minvieille illustrent ce guide. Quand je suis allée dans les canyons du Rio Vero je ne savais pas que c'était lui qui avait découvert les peintures pariétales dont celle du cerf que j'étais allée y rechercher. (Clin d'oeil à mes amis de Cerf Passion)