et les chercheurs récompensés, les prix Nobel Français
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20121009.OBS5040/qui-sont-les-55-prix-nobel-francais.html
ce soir là dans mon collimateur: le plus lu, mais qui n'est pas scientifique,
celui qui intervient le plus souvent à la Télévision, né à Brive la Gaillarde, en 1973, titulaire de la médaille Fields, il a travaillé sur des problèmes issus de la physique statistique.
et pour le dernier Prix Nobel de physique Serge Harroche avec l'américain David Wineland.
Pour les méthodes expérimentales révolutionnaires qui ont permis la
mesure et la manipulation de systèmes quantiques individuels.
et celui dont les travaux me passionnent
Après un séjour de deux ans (de 1976 à 1978) auprès des
Indiens d'Amazonie, les Jivaros Achuars coupeurs de tête, il avait été
surpris de constater que, pour eux, la nature est une notion qui
n'existe pas. Les non-humains (animaux et plantes) ne sont pas des
objets extérieurs comme pour nous. «Là-bas, les gens sont en
communication permanente avec les plantes et les animaux. Ils ont avec
eux des liens de sociabilité à part entière. Les femmes qui cultivent
les jardins traitent les plantes comme leurs enfants. Et les hommes
traitent le gibier comme des parents par alliance». Isolés, les Achuars
tissent beaucoup plus de relations avec les non-humains qu'avec leurs
congénères avec qui ils sont d'ailleurs en conflit perpétuel.
A
son retour en France, professeur à l'École de hautes études en sciences
sociales (EHESS), Philippe Descola a approfondi les observations qu'il
avait faites chez les Achuars. Il n'a pas voulu entrer dans le débat
consistant à savoir si la vie des Indiens d'Amazonie ou d'autres
populations ayant des conceptions proches est conditionnée par la nature
qui les entoure (thèse défendue par l'anthropologie américaine) ou
conditionnée par la culture (théorie défendue par Claude Lévi-Strauss).
En effet, ces deux points de vue se ressemblent, ils plaquent sur ces
populations une conception naturaliste du monde selon laquelle il y a
d'un côté la nature et de l'autre la société. Cette conception qui n'a
rien d'universel a vu le jour en Europe, à la Renaissance. Elle ne
permet pas de comprendre les populations vivant sous un autre régime.
Philippe
Descola distingue en tout quatre modes de relations au monde et aux
autres, non humains compris: le totémisme, l'animisme, l'analogisme et
le naturalisme. «J'essaie de donner un degré d'universalité plus grand à
ces concepts en les sortant de la gangue où ils ont nés»,
explique-t-il. Il prépare actuellement un nouvel ouvrage sur
l'anthropologie du paysage. Il a développé sa théorie dans son livre
intitulé
Par-delà nature et culture, paru en 2005. Il développe aussi les même thèmes dans un ouvrage plus facile d'accès,
l'Écologie des autres, publié en 2011 par les éditions Quae.
C'est la quatrième fois que l'anthropologie se voit attribuer la
médaille d'or du CNRS après Claude Levi-Strauss (1967), André
Leroy-Gouran (1973) et Maurice Godelier (2001). Professeur au Collège de
France depuis 2000 dans la chaire d'anthropologie de la nature,
Philippe Descola, 63 ans, dirige le laboratoire d'Anthropologie sociale.