l'archéologie avec une superbe découverte : on vient de découvrir une tombe à
char dont la plus prestigieuse connue à ce jour est la tombe de Vix et la plus
chargée en artefacs d'origine méditerranéenne.
Cratère de Vix
Archéologie, découverte d’une tombe à char gauloise près de Charleville-Mézières
Des
archéologues viennent de découvrir dans les Ardennes une grande tombe
aristocratique probablement datée du Ier siècle avant Jésus-Christ
renfermant un char doté de pièces en bronze et décoré d’or, ainsi que
deux chevaux.
29/6/14 - 12 H 42
Fouille de la tombe à char.
Avec cet article
« Si
l’existence de tombes à char en Champagne-Ardenne est connue aux VI et
Ve s. av. J.-C., en revanche en débusquer une datant du Ier siècle est
exceptionnel, observe Bertrand Roseau, archéologue du département des
Ardennes. Découverte de façon inattendue alors que les archéologues
fouillaient une villa gallo-romaine attenante, située le long d’une
future autoroute reliant Charleville-Mézières et la frontière belge,
cette sépulture est grande (15 m2) et renferme probablement une personne
gauloise, de rang aristocratique.
De plus, à l’arrière du char, sont apparus « deux chevaux de petite taille, bien placés dos à dos, dont les restes osseux sont encore en connexion, ce qui signifie qu’ils ont été sacrifiés avant d’être enfouis », explique Sandrine Thiol, anthropologue, spécialiste des pratiques funéraires. Non loin d’eux, un troisième équidé.
Enfin, « bien que le chantier doive s’achever ces jours-ci, il a été décidé de prolonger l’autorisation de fouilles vu la qualité exceptionnelle de cette tombe », a indiqué Benoît Huré, président du conseil général et sénateur.
Découverte dans de l’argile
Creusée dans une zone humide non loin d’un ruisseau, dans environ 80 cm d’argile ocre, la sépulture était bordée de planches et couverte d’un toit en bois, probablement de chêne, aujourd’hui effondré sur le défunt et son char. Le tout devait être surmonté d’un tumulus qui a dû être ensuite arasé. Pour l’heure, sous une tente blanche, des chercheurs grattent la terre à l’aide de spatules et de pinceaux, depuis une nacelle suspendue à un portique métallique, de façon à ne pas abîmer la couche archéologique.Un char d’apparat et trois petits chevaux
Ils ont fait apparaître deux cerclages de roues en fer, ainsi que quelques restes de moyeux et de fines feuilles d’or probablement utilisées pour décorer les roues. « On a également mis au jour des cabochons de moyeux en bronze sertis de pâte de verre, ajoute Émilie Millet, archéologue à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Comme il s’agit de verre jaune opaque qui n’est apparu qu’à la fin de l’âge du Fer, vers 130 av. J.-C., on est à peu près sûr que la tombe date de cette époque », poursuit la jeune archéologue. À l’extrémité du timon émerge une pièce en bronze vert, décorée, et servant probablement à fixer le timon à une sorte de joug ou aux colliers des chevaux. Sous les planches du toit, les archéologues ont également mis au jour des céramiques.De plus, à l’arrière du char, sont apparus « deux chevaux de petite taille, bien placés dos à dos, dont les restes osseux sont encore en connexion, ce qui signifie qu’ils ont été sacrifiés avant d’être enfouis », explique Sandrine Thiol, anthropologue, spécialiste des pratiques funéraires. Non loin d’eux, un troisième équidé.
Le nord-est de la France, une région riche en « tombes à char »
« À partir du IIIe siècle av. J.-C., l’incinération devient prépondérante, mais 20 % des défunts sont encore inhumés », précise Sandrine Thiol. Ce type de tombe aristocratique émerge dès le VIIe siècle avant notre ère - au cours du premier âge du Fer - et s’achève avec la fin de la période gauloise, au début de notre ère. « Les chars les plus anciens sont équipés de 4 roues (comme celui de Vix, près de Châtillon-sur-Seine, en Côte d’Or) et de 2 roues au second âge du Fer », explique Gérard Bataille, archéologue Inrap spécialiste de l’âge du Fer.Une princesse ou une prêtresse
Le plus souvent le défunt est un homme, parfois un adolescent, mais jamais un enfant. En revanche, à Vix, il s’agirait d’une princesse ou d’une prêtresse. Il est généralement inhumé sur le char, objet de prestige et symbole social. La Champagne-Ardennes est célèbre pour ce type de tombes, notamment à Bourcq, Semide et Acy-Romance, dans les Ardennes.Enfin, « bien que le chantier doive s’achever ces jours-ci, il a été décidé de prolonger l’autorisation de fouilles vu la qualité exceptionnelle de cette tombe », a indiqué Benoît Huré, président du conseil général et sénateur.
Torque en or de Vix