samedi 8 février 2014

Voyage

J'avais plusieurs raisons d'aller visiter Alquézar et je ne saurais quelle est la plus importante des deux.





Ce sont toujours les liens ou les similitudes entre France et Aragon qui m'attirent.


Je voulais aller voir sa forteresse conquise en 1065 par Sanche Ier qui avait aussi fortifié Loarre, que je vous ai déjà montré, et retrouver ses filiations puiqu'il était fils de Ramire Ier et d'Ermesinde de Foix  mais aussi le père d'Alphonse le Batailleur.



Mais je voulais aussi descendre dans le canyon du Rio Vero à la rencontre du cerf de Chimiachas, ces chasseurs des 8000-3000 avant notre ère  dessinaient les cerfs aussi bien que ceux de Lascaux de Niaux ou de Chauvet.




 Ils étaient là dans un cadre somptueux, protégé, plus tempéré sans doute bien que ce site se trouve dans la Sierra de Guara.



Il reste peut de choses du bastion Maure vite transformé en lieu de culte,  je suis montée jusque dans le clocheton qui domine le petit cloître suspendu, la vue est superbe.



Les nervures de la voûte de la Cathédrale sise en ses murs de même que son riche retable sont remarquables mais préférence pour la simplicité des constructions de brique qui me rappellent ma ville rose.



  une chance que de nuit je puisse profiter de cette vue depuis mon hébergement.



jeudi 6 février 2014

La Pie

Claude Monet: La Pie

Y aurait--il une guerre des gangs entre les agasses et les corbeaux ?
 l'an  passé  sur les somnités des grands arbres de l'ancienne horte
 croassait  un corbeau,

 cet hiver ils ont déserté le paysage et c'est une pie qui a éveillé mon attention
 avec ses jacasseries insistantes.


L'aigle, Reine des airs, avec Margot la Pie,
Différentes d'humeur, de langage et d'esprit,
                    Et d'habit,
        Traversaient un bout de prairie.
Le hasard les assemble en un coin détourné.
L'Agasse eut peur ; mais l'Aigle, ayant fort bien dîné,
La rassure, et lui dit : Allons de compagnie.
Si le Maître des Dieux assez souvent s'ennuie,
        Lui qui gouverne l'univers,
J'en puis bien faire autant, moi qu'on sait qui le sers.
Entretenez-moi donc, et sans cérémonie.
Caquet bon-bec alors de jaser au plus dru,
Sur ceci, sur cela, sur tout. L'homme d'Horace
Disant le bien, le mal à travers champs, n'eût su
Ce qu'en fait de babil y savait notre Agasse.
Elle offre d'avertir de tout ce qui se passe,
        Sautant, allant de place en place,
Bon espion, Dieu sait. Son offre ayant déplu,
        L'Aigle lui dit tout en colère :
        Ne quittez point votre séjour,
Caquet bon-bec, mamie : adieu ; je n'ai que faire
        D'une babillarde à ma cour ;
        C'est un fort méchant caractère.
        Margot ne demandait pas mieux.
Ce n'est pas ce qu'on croit, que d'entrer chez les Dieux ;
Cet honneur a souvent de mortelles angoisses.
Rediseurs, Espions, gens à l'air gracieux,
Au coeur tout différent, s'y rendent odieux,
Quoique ainsi que la Pie il faille dans ces lieux
        Porter habit de deux paroisses .

 Jean de La Fontaine

plus actuel est le poème de Rosemonde Gérard, mais je n'aime pas cette carnassière, pilleuse des nids.

Dag Peterson




Madame la Pie, on vous salue.
Ne nous faites pas les mauvais yeux ;
Vous qui voyagez, si bien vêtue
De noir et de blanc, sur les ciels bleus.
Dès que vous marchez sur la laitue,
Tout le paysage est anxieux ;
Madame la Pie, on vous salue.
Ne nous faites pas les mauvais yeux.
Ah ! quand vous parlez, parmi la nue,
Quel sort jetez-vous aux amoureux ?
Est-ce d’aimer moins ? ou d’aimer mieux ?
Et quel est, des deux, celui qui tue…
Madame la Pie, on vous salue !
 Rosemonde Gérard



Nuages

Je regrette de ne pouvoir vous faire écouter "Nuages" de Django Reinhart
morceau choisi de mon enfance, tout en vous laissant emporter par ces quelques nuages.

De gros nuages
Comme des ailes noires
Gonflent dans le ciel
I.


Les nuages blancs
Qui dorment la nuit
dans les bras du vent
Se laissent porter
Comme des enfants
Et rêvent qu'ils font
Et font en rêvant
Le tour de la terre

Gilbert Cesbron



mercredi 5 février 2014

des gaulois bien propres

J'hésite encore sur le titre à donner à ce sujet.

Puisque il s'agit de découvertes archéologiques, de reconstitution, de mises en avant de certains éléments, j'aurais bien dit plutôt,

  "les opus signinum"



mais il y a aussi  les opus Sectile, les Opus Tessellatum, plus raffinés .

 Et si j'avais repris le titre même de cette exposition cela aurait été:

  "Permis de construire"

  J'aurais aussi pu dire,

"des Toulousains, Romains avant l'heure"

 ou bien Balnéo à Cornebarieu
 le racloir du milieu est un strigile pour racler la peau avant l'entrée dans le bain


Au delà de l'installation du bain, dont nous savons bien que les Romains en étaient de raffinés adeptes, ce qui m'a le plus intéressé c'est la composition de cet opus signinum si solide qu'il a traversé les siècles, et sa décoration faite de tesselles. ( Pline, Viterbe)(mortier de chaux, eau et sable de rivière, poudre de tuileaux, pouzzolane ou bris de coquillages)

Que des Toulousains dès le dernier quart du Ier siècle av J C aient pu construire, à Cornebarieu à l'instar des villae de Tivoli ou de Sperlonga de la deuxième moitié du 2ème siècle av J C,
 de semblables édifices mêlant bois et opus signinum, m'étonnait moins.

maquette de l'édifice

 J'émettrai une hypothèse, au regard de l'historique de ce matériau parti d'Afrique du Nord pour étendre sa fabrication en Sicile, en Grèce et en Italie, installée en Espagne au II siècle avant JC dans les colonies romaines, ce sont les Celtibères qui auraient  pu lui faire passer les Pyrénées ?


mardi 4 février 2014

Insolite

Ce n'est pas la chatte sur un toit brulant mais

                                     la vache sur un trottoir fromager









lundi 3 février 2014

Ganymédes



        Encore un enlèvement!
 Léda et le cygne,
 Europe et le taureau,
  Zeus  ne se contentait pas  de belles jeunes filles, il est aussi tombé amoureux du plus beau pâtre que la terre ait porté; transformé en aigle, il enlève Ganymédes jusqu'en Olympe où il  devient  l'échanson des Dieux, et un éternel, puisque voisin de la Constellation de l'Aigle il est maintenant la Constellation du Verseau.


  Coupe à figures rouges d'Oltos (vers 510 av. J.-C.). Tarquinia RC 6848.

Assemblée divine. Des inscriptions nomment les dieux (de gauche à droite): Hébé, Hermès, Athéna, Zeus, Ganymède, Hestia, Aphrodite, Arès.


Dessin © F. Lissarague
 Je ne vous donnerai qu'une photo avec quelques indices qui vous permettront de deviner où je me trouvais pour écouter une conférence passionnante  nous contant les aventures de ce jeune homme.  Grèce ? Rome, Tunisie?  à vous de deviner.

 Mosaïque de Sousse
 La conférencière avait bien fait les choses puisque nous avions en main les nombreuses représentations de cet événement : aigle aux ailes déployées ou horizontales, toujours un mouvement ascendant: une terre cuite du Musée d'Olympie le représente dans les bras de Zeus lui-même, ainsi que sur la Coupe de Douris au Louvre.



La petite terre cuite,  récente acquisition de ce musée était tout à fait représentative de l'analyse archéologique qu'elle en faisait.
 Mais je n'avais d'yeux que pour les marbres romains qui m'entouraient.


  Hestia n'était pas très satisfaite d'être supplantée et Hermès fut chargé d'amener en consolation à Tros, roi de Troie, le père de Ganymédes,  deux splendides juments.


Les Métamorphoses d'Ovide : Livre X, vers 155 à161
Rex superum Phrygii quondam Ganymedis amore
Arsit et inventum est aliquid quod Juppiter esse,
Quam quod erat, mallet ; nulla tamen alite verti
Dignatur, nisi quae posset sua fulmina ferre
Nec mora, percusso mendacibus aere pennis
Abripit Iliaden ; qui nunc quoque pocula miscet
Invitaque Iovi nectar Iunone ministrat.
Le roi des dieux jadis brûla d'amour pour le phrygien Ganymède ; il se trouva un être dont Jupiter préféra prendre l'apparence plutôt que de rester lui-même ; cependant le seul oiseau qui lui sembla digne de la métamorphose fut celui qui pouvait porter sa foudre. Sans attendre, battant l'air de ses ailes faussement siennes, Jupiter emporte le jeune Troyen ; aujourd'hui encore, c'est Ganymède qui mélange le breuvage dans les coupes et qui, malgré Junon, sert à Jupiter le nectar


 Alors où ?




jeudi 30 janvier 2014

Plume

La plume au vent

Virevolte et s'enfuit

Comme nos pensées.

I .

Spirit of the Hawk C. Cavalaris

La plume de l'écrivain, plus léger qu'une plume, il s'est fait plumer, ces critiques glissent comme sur les plumes d'un canard, prêtez y attention , c'est un mot qui revient souvent dans le langage courant.
 Elles sont les somptueux  ou délicats ornements des oiseaux, selon qu'ils sont exotiques ou de nos jardins.


J'ai souvent l'opportunité de photographier les ébats des colverts dans la rivière



 ou bien les tourterelles  qui viennent picorer sous mes fenêtres


 Les mésanges sont moins nombreuses cette année sans doute parceque il n'a pas encore fait assez froid.

Les plumes sont aussi les emblèmes des indiens des deux Amériques


les grandes coiffes de plumes d'aigle, certaines très longues étaient le privilège de grans chefs qui affichaient ainsi leur courage, et leur valeur guerrière.

                                                     On ne parvient jamais à la gloire
                                                     En dormant mollement sur les plumes;
                                                     et celui qui prétend vivre  sans l'obtenir
                                                     ne laissera de lui sur terre que la trace 
                                                     de la fumée en l'air et des vagues dans l'eau.

                                                                                La Divine Comédie
                                                                                             Dante Alighieri