mardi 25 avril 2017

Les Porcelaines

En suite logique,   je vais vous parler encore des Fouque-Arnoult, l'Hotel Dumay offre une belle vitrine de cette porcelaine de Valentine  et dans ma bibliothèque les documents ne manquent pas; encore un travail  de concision pour ne retenir que ce qui peut intéresser les amateurs.


                                                       Musée du Vieux Toulouse. photo Isarde

 En cette fin du XIX éme l'ingéniosité et le goût de la recherche  des Fouque -Arnoux sont remarquables, sachant déjà élargir la palette de leus productions jusqu'aux trottoirs toulousains en proposant une asphalte de leur fabrication composée d'une roche asphaltique des Pyrénées, de bitume et de sable quartzeux.(1835)
Le fondateur de cette entreprise avait de qui tenir puisque né  à Moustiers en 1751 il avait travaillé auprès des Clérissy et Olérys, de grands noms de la faïence ;  pendant deux ans à Marseille, il suit les cours d'Henry éléve de Joseph Vernet

                                                          Musée du Vx Toulouse. photo Isarde

Joseph Fouque, s'établit à Apt dont il est le maire,  les événements de Thermidor l'incitent à fuir le Comtat Venaisin et trouver refuge à Toulouse sans doute à cause de l'existence d'un dépot de la faïencerie d'Apt.
 Il sait aussi arpenter la  région pyrénéenne et prospecter des matières premières de choix ... l'innovation,  déjà !!! la recherche !! la diversification de sa production, terres cuites, ornements architecturaux, carreaux de toutes sortes, poêles en faïence, plaques d'indication des rues....
 mais aussi diversité des magasins, des moyens "écologiques"... ! déjà ! de fabrication, avec un moulin hydraulique  de huit chevaux avec huit meules tournantes et six bocards pour le broyage des vernis et glacures..
 Sa réputation va jusqu'à Paris où le Conservateur du Musée de Sévres, Riocreux, et le baron Daviller font appel à lui pour leurs études sur les vieilles faïences françaises. 


http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6525689b/f13.image



 En 1813 Antoine Arnoux  natif de Riez dans les Basses Alpes  était de la famille, lui aussi né dans la faïence pourrait-on dire puisque siégeait dans cette ville une poterie qui avait formé trois des décorateurs célèbres des Clérissy, François Viry et ses deux fils.
 Une affaire de famille donc puisqu'Antoine devient le gendre de Fouque et avec les deux fils de ce dernier Henri et François fonde la Compagnie Fouque-Arnoux.



 La concurrence commence alors de sévir; une faïencerie à Martres Tolosane, une autre à Sainte Croix Volvestre, les faïenceries de Montauban, un dépot de la manufacture de Gien , la faïencerie de Bordeaux, les productions anglaises.
Mais Joseph Fouque, en bon gestionnaire soucieux de réduire ses frais généraux et de pouvoir présenter à sa clientèle qui délaisse la faïence au profit de la porcelaine, des produits de qualité sans qu'ils n'atteignent des prix trop élevés, Joseph Fouque, donc, pour limiter les coûts de transport du bois destiné aux fours à grand feu va implanter ces fours à proximité des Pyrénées à Saint Gaudens,  le transport des marchandises se fera alors par le Canal du Midi..
 Pour la porcelaine après ses prospections dans les Pyrénées en vue de la fabrication de la porcelaine dure ou porcelaine de Chine il achète une carrière de Kaolin et une carrière de feldspath pétunzé qui contenant de la silice sera destiné à l'émail. Ces nouvelles installations prennent place dans le vallon de Valentine qui touche Saint Gaudens, d'où le nom de "porcelaine de Valentine" et pour finir, achat d'une forêt de 174 hectares jouxtant Valentine.








Planche extraite comme le texte, du catalogue de l'exposition de 1993 au Musée de Valentine à St Gaudens























 C'est une fabrique à la pointe du progrés  toujours innovante aussi bien sur le plan de la gestion que de la fabrication, sachant aussi faire participer  des mains-d'oeuvre étrangères d'Italie ou de la Provence voisine, ou bien de Paris, de Limoges ou de Melun, des sculpteurs ou des dessinateurs issus de l'Ecole des Beaux-Arts Toulousaine.
Les récompenses sont à la hauteur de cette fabrication : une médaille de bronze à Paris en 1823 pour les faîences, une médaille d'argent en 1834 pour les porcelaines et pour les tuyaux de grès imperméables, une de bronze en 1839, en 1844 une médaille d'argent pour les porcelaines et leurs fonds au grand feu et je ne vous cite pas la kyrielle de médailles obtenues sur place.

L'effectif de la main-d'oeuvre variant avec le rythme de la fabrication, (voyez encore là,  des lois du travail d'une grande souplesse ou pas du tout)  jusqu'à 80 dans les années 1820 entre ouvriers spécialisés, manoeuvres, bûcherons, carriers, maganisiers, emballeurs, charretiers pour Toulouse-Valentine et jusquà plusieurs centaines après 1830 alors que l'atelier de la rue de la Pomme tourne toujours autour d'une quarantaine.
 
Mais la roue tourne, comme on dit, et malheureusement le déclin va survenir,  la bourrasque financière qui s'abat sur Toulouse avec le krach d'une grande banque Toulousaine en 1845 sonne un peu la fin de cette belle aventure.

 Léon Arnoux quitte le navire et s'établit en Angleterre, il se laisse séduire par le poste de directeur artistique de la manufacture de Stockeupan-Trent dans le Staffordshire.







  planche extraite du catalogue de l'exposition au Musée de Saint -Gaudens 1993







  le bleu Aschwin



















  Je ne m'étendrais pas sur la dégringolade, l'acquisition de l'établissement par l'Anglais M. Aschwin en 1864 puis un autre Anglais M. Prench en 1878 qui signe la fermeture de cette si belle aventure.
Pendant ces événements l'atelier de Gustave Fouque poursuit son ascension à Toulouse rue de la Pomme qui survécut jusque vers les années 1875  et je relève avec tristesse que "la politique libre-échangiste de la France "n'était pas étrangère à la victoire des Anglais qui avaient toujours été de redoutables concurrents.
L'arme la plus redoutable de ceux-ci étant la houille, combustible moins dispendieux que le bois des forêts pyrénéennes.
 Même les deux derniers acheteurs Anglais n'ont pas réussi à redresser la barre.
 Alors, si dans vos pérégrinations vous trouvez une porcelaine  signée" F " en creux, n'hésitez pas  mais aussi le "V" indication d'une fabrication postérieure à 1832, le W pouvant être la marque spécifique de l'ouvrier ou du décorateur mais aussi parfois rien, seulement le bleu, ce célèbre Bleu de Valentine vous permettra de l'identifier.
 Ce qui fut récemment mon cas, et dans des conditions assez surprenantes, le vendeur n'en connaissant ni l'origine ni la valeur.  (décor floral double face)




http://www.amisdesevres.com/wp-content/uploads/2011/01/2015_revue_sevres_24_89a95.pdf

http://dossiers-inventaire.aquitaine.fr/dossier/ensemble-de-32-pots-a-pharmacie/02648c1e-e34c-415c-bd94-dfe5aa88efa7

 https://books.google.fr/books?id=3olAAAAAcAAJ&pg=PA370&lpg=PA370&dq=Manufacture+Fouque+Arnoux&source=bl&ots=mN7YCQrJwC&sig=2Va5lAwQSyPAc4b9541185yXRDQ&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjQlNqrsr_TAhVE2xoKHSnKBhU4FBDoAQgtMAI#v=onepage&q=Manufacture%20Fouque%20Arnoux&f=false

 https://livres.libertys.com/fr/ceramique/lib5217/porcelaine-et-faience-de-valentine
 

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