jeudi 27 avril 2017

Les Manufactures de Porcelaines

 C'est un titre au pluriel, en effet nous allons voir que ces manufactures sont nombreuses. Celle de Sèvres que l'on peut visiter avec son musée à Sèvres justement est en cela peut-être plus célèbre. Mais j'aurais dû commencer par  la porcelaine tendre de Rouen. Louis Poterat plus célèbre pour sa faïence.
Il n'eut pas de continuité dans son commerce.
Il fallait exercer avec des lettres patentes  que la famille Chicanneau obtient dès 1677 à St Cloud en s'inspirant de la porcelaine rouennaise où  un Chicanneau avait probablement travaillé .
 Au début nous trouvons encore de la pâte tendre mais,  veuve, Berthe Coudray se remarie avec Henri -Charles Trou protégé du duc d'Orléans.
On peut lire que la  porcelaine de St Cloud est une des plus belles porcelaines françaises avec une période au style franco-extrème-oriental.
Si l'on ne peut s'appuyer sur les marques de fabrication qui sont  soit un soleil rayonnant ou un T en bleu, en rouge ou en creux  (1722_1766 (mais pour cette porcelaine aussi les marques peuvent être  absentes),  seul un oeil aguerri  peut l'identifier grâce à son décor très coloré et luxuriant.
        
 Les protections princières ou royales jouèrent un grand rôle dans la longévité de ces manufactures ; je relève dans le grand Dictionnaire de l'Ameublement :
 Tant que le Régent vécut personne ne s'avisa de marcher sur les brisées des céramistes de St Cloud, c'eut été s'attaquer à Philippe d'Orléans lui-même, mais à la suite de son décés c'est un ouvrier des Chicanneau qui désertait  St Cloud pour transporter ses secrets à Chantilly changeant ainsi de protecteur et passant sous celle de Louis-Henri de Bourbon.
 Concurrence donc entre les deux manufactures. St Cloud résiste.
Piganiol  de la Force dès 1722 avait écrit "Ne quittons point le bourg de St Cloud sans remarquer qu'on y fait des porcelaines presque aussi belles que celles de la Chine"
 Lazare-Duvaux fournissait à Madame de Pompadour, protectrice affichée de Sèvres deux gobelets et soucoupes de Saint-Cloud et dix coquetiers.
C'est assez dire que cette provenance jouissait toujours d'une faveur marquée.
Cependant, le nouveau porcelainier de Chantilly n'avait rien omis pour attirer l'attention sur ses produits.
Il les avait gratifiés d'une marque spéciale,  un cor de chasse.
Il avait installé un dépot rue Sainte-Croix-de- la- Bretonnerie ; enfin il avait rajeuni la fabrication de ses anciens patrons en copiant avec assez de bonheur, les formes de Saxe.
C'était là assurément une innovation heureuse. Mais il était écrit qu'il serait puni par là où il avait péché  !!
Cet habile homme,en effet, nommé Ciquaus- Ciroux, avait à son service quatre collaborateurs, les deux frères Dubois, Gérin et Bardin qui bientôt essayérent de lui faire concurrence.
Ce fut François Bardin qui l'abandonna le premier  pour aller s'installer à Mennecy, en 1735 sur la propriété du duc de Villeroy qui voulait lui aussi se donner l'honneur d'attacher son nom à une porcelaine.
Quant aux frères Dubois, ils allèrent s'installer à Vincennes, entrèrent  en relations avec Orry de Fulvy et purent faire leurs premiers essais sous la protection avouée du controleur général.
A partir de cette époque, on peut dire que l'histoire de la porcelaine française se confond avec celle de la Manufacture de Sèvres.




                                          
                                                       

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire