lundi 3 avril 2017

La montre-oignon

 Faudrait-il éplucher le temps ?

 Bien sûr que non  !  c'est tout simplement le volume augmenté du boitier de la montre à échappement à roue de rencontre et permettre d'y placer le balancier-spiral, qui donne naissance à la montre-oignon.
  Très technique tout cela !!
 Louis XIV, sous son règne, imposa la réduction de l'utilisation des métaux  précieux, le laiton et l'argent remplaçèrent l'or mais la décoration des cadrans était si belle avec leurs douze couches d'émail ou leurs ciselures  sur les plaques qui protégeaient l'oscillateur de l'échappement à roue de rencontre,  que ces montres étaient de véritables bijoux. 









Les horlogers de Colmar comme Himmli ou de Paris,  tels Pillon De Lorme ou Hammel excellaient dans cette fabrication.



Désolée pour le flou de la photo.









 Dans le milieu du XVII ème on logeait les montres dans des étuis richement décorés de scènes bibliques ciselées.



 Evolution au XVIII ème siècle notamment avec Jean-Antoine Lépine qui perfectionna l'échappement à virgule qui entraîna la suppression de la fusée et le remplacement de la platine supérieure avec piliers par des ponts... "calibre Lépine".
 Quand je vous dis que la politique est un des moteurs de l'art .






Une fois de plus ce sont les  horlogers huguenots chassés de France qui s'établissent à Genève au moment de la Révocation de l'Edit de Nantes en 1685.
 Français et Suisses collaborent mais rivalisent aussi tout en respectant la qualité de maniabilité et d'exactitude, d'inspiration anglaise.. 
Il faut dire que les liens amicaux qui unissaient Julien Le Roy  (1686-1751) et Henry Sully permirent un essor exceptionnel à ces mécanismes puisque Sully eut l'idée de lubrifier le mécanisme pour atténuer le frottement des pièces.
A leur tour ce sont soixante horlogers de Londres qui viennent s'installer à Versailles en 1718 puis à St Germain en Laye.
 Je vais reparler ici de Huaud qui fournissait Julien Le Roy pour les émaux.
On parle encore technique avec l'échappement "duplex" créé par Pierre le Roy, fils du précédent.
Le "calibre Lépine" connu un grand succès grêce à Abraham-Louis Bréguet (1747-1823) : ses inventions furent capitales ;  le "spiral Bréguet".
 Il perfectionne le systéme de remontage automatique inventé par Perrelet en 1770.
Ses" montres à tact" étaient des chefs-d'oeuvres d'orfèvrerie.
 La collaboration entre tous ses artistes était remarquable et c'est à son compatriote Antide Ravier qu'il doit le remplacement du grand tambour à pointes métalliques par un petit disque de laiton qui réduisant l'espace libéré permit  de placer les rouages des automates.


  Cet automate n'était pas en fontionnement mais une vidéo était présentée toujours au Musée Paul Dupuy pour le montrer en cours de marche  : tournant en boucle, ce petit oiseau au chant mélodieux accompagnait ma visite à tel point que je me suis adressée aux gardiennes qui tournaient en rond pour me surveiller ( bien la seule dans tout le musée, mais comme vous connaissez ma spécialité d'aller et venir d'une pièce à l'autre, je les intriguais probablement )
 et leur ai demandé si ce chant d'oiseau à longueur de journée leur donnait l'impression d'être à la campagne !!! 



Mais il n'y a pas que la montre-oignon il y a aussi la montre "bassine"



 Nous n'avons pas fini de courir après l'heure.

 et il n'y a pas long, seulement quelques générations, pour passer de  l'horlogerie à l'aviation !!!


Abraham Louis Breguet (Neuchâtel 1747- Paris 1823), horloger inventif, fondateur de la célèbre marque horlogère Breguet. Son petit-fils Louis François Clément Breguet (1804-1883), horloger et physicien, était lui même grand-père de Daniel Halévy (1872-1962), essayiste et historien, et de Louis Charles Breguet (1880-1955), pionnier de l'aviation.

http://www.lepoint.fr/montres/Magazine/Grand-horlogers/abraham-louis-breguet-03-12-2012-2002278_2978.php


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